Page images
PDF
EPUB

HISTOIRES GÉNÉRALES DE FRANCE.

M. MICHELET.

M. DE SISMONDI.

M. LAURENTIE. - - L'ABBÉ GENoude.

La première histoire de France qui soit devenue classique et qui ait rendu familière une certaine connaissance de nos annales, ne date que de la dernière moitié du XVIIe siècle. A cette époque où l'esprit de la monarchie absolue avait tout envahi, Mézeray eut un rare mérite, suivant moi. Historiographe du roi, il ne consentit jamais à travestir le passé pour légitimer le despotisme du présent; et tandis que .prêtres, magistrats, gentilshommes ployaient les genoux devant César, lui, imbu du vieil esprit d'indépendance de nos pères, il signala hardiment les iniquités du pouvoir, et ne chercha point à retrouver dans les temps anciens la royauté de Louis-le-Grand. « Sous la fin de la seconde race, le royaume était tenu sous la loi des fiefs, se gouvernant comme un grand fief plutôt que comme une monarchie. » Qu'il y a loin de cet aperçu de génie aux exagérations monarchiques des autres écrivains du XVII siècle! Aussi Mézeray fut-il en butte aux attaques les plus passionnées. A la cour comme à la ville, dans le clergé comme au parlement, il n'y eut qu'un cri d'anathème contre le téméraire historien. On l'accusa « de toujours flatter le peuple aux dépens de la cour, et de se complaire à noter ce qu'il y avait d'odieux et d'ignominieux dans la conduite de la France1. » Bref, la clameur devint si formidable que l'écrivain dut promettre au contrôleur général Colbert de retoucher, dans une seconde édition, les passages dénoncés avec tant d'acrimonie. Mézeray fit en effet quelques corrections; mais ses aristarques les trouvèrent si insignifiantes que Colbert, se croyant joué, retrancha à l'historiographe la moitié de sa pension. On espérait dompter par

1 Dict. de Bayle.

la famine ce caractère énergique et vraiment indépendant; mais quand on vit qu'il refusait de plier, les 4,000 livres de pension furent définitivement supprimées. Attaqué de tous les côtés à la fois, Mézeray n'en devint que plus virulent. Le Père Petau ayant un jour déclaré à l'historien qu'il avait compté mille fautes dans son abrégé : « Je le crois bien, répondit celui-ci d'un air sarcastique, moi j'en ai compté deux mille! » Mézeray, en effet, ne se piquait nullement d'érudition. Papire Masson, du Haillan, Nicole Gilles, tels étaient ses guides. Mais, doué d'une grande netteté d'esprit et d'un sens vraiment historique, illa jeté çà et là dans ses livres des aperçus aussi justes que profonds. Ennemi déclaré des gens de finances, il avait composé une Histoire de la Maltôte, ouvrage qui n'a pas vu le jour, l'exécuteur testamentaire de l'historien ayant jugé prudent, dit le Père Lelong, de jeter au feu ce livre, tout rempli d'invectives contre les souverains, contre leurs ministres, contre le gouvernement et contre les gens de finances. L'Histoire de la Maltôte, s'il faut en croire Amelot de la Houssaye dans ses notes sur Tacite, « était un livre écrit avec une grande sincérité, et l'auteur y avait laissé, comme dans tous ses autres écrits, une assez vive image de l'ancienne liberté. »

L'écrivain qui succéda à Mézeray était d'une trempe d'esprit bien différente, et, comme la plupart de ses contemporains, il professait pour le pouvoir royal une sorte d'idolâtrie. Ce fut en 1713 que le Père Daniel, religieux de la Compagnie de Jésus, publia son histoire générale de France dédiée à Sa Majesté Louis XIV. Autant Mézeray avait fait peu de cas des documents originaux de notre histoire, autant le docte Jésuite eut à cœur de les étudier et de ne puiser les faits qu'aux sources véritables. La collection des historiens de France par Dom Bouquet n'existait pas encore: il fallut plus de dix années au Père Daniel pour rassembler les matériaux dont il avait besoin. L'ouvrage obtint dès son apparition un succès éclatant contre lequel le temps n'a point protesté. « L'histoire de Daniel, dit le président Hénault, est beaucoup plus savante et plus impartiale que bien des gens ne le croient. » Voltaire, dans son Siècle de Louis XIV, n'a pas été moins favorable au docte religieux :

<< Daniel, dit-il, rectifia les fautes de Mézeray sur la première et la seconde race. On lui a reproché que sa diction n'est pas toujours assez pure, que son style est trop faible, qu'il n'intéresse pas, qu'il n'a pas assez approfondi les lois, les usages, les mœurs.

« D'ailleurs, il est instruit, exact, sage et vrai; et s'il n'est pas dans le rang des grands écrivains, il est dans celui des meilleurs historiens, et l'on n'a pas d'histoire de France préférable à la sienne. »

Loin de moi, assurément, la pensée de m'inscrire en faux contre ces éloges. C'est une gloire réelle pour le Père Daniel d'avoir le premier, non pas étudié avec érudition l'histoire générale de l'ancienne France, Adrien de Valois avait déjà publié son grand ouvrage, — mais d'avoir composé une histoire complète où cette érudition fût mise à profit. Les auteurs de notre temps, si sévères pour leurs devanciers, que néanmoins ils dévalisent, ne rendent presque jamais au Père Daniel la justice qu'il mérite, je me plais à le proclamer ici. Toutefois, si disposé que je sois à admirer la consciencieuse exactitude que le savant Jésuite apporte dans ses moindres recherches, j'avoue que je ne saurais, avec Voltaire et le président Hénault, m'incliner devant l'impartialité de cet historien. Daniel, comme la plupart des membres de son ordre, comme le grand Bossuet lui-même, s'était laissé éblouir par la grandeur de Louis XIV, et son admiration allait jusqu'à l'enivrement. De là une tendance continuelle à tout absorber dans le pouvoir royal, à tout excuser dans les monarques les plus coupables. « Le Père Daniel, dit M. de Barante, faussa ou contourna en faveur de la royauté tous les témoignages qu'il avait consultés... Il n'y a pas, dans les quatorze siècles de la monarchie française, une iniquité royale qu'il n'ait tenté de justifier. » Cette appréciation sera peut-être trouvée bien sévère, et j'avoue qu'elle m'avait d'abord paru telle; mais qu'on relise, comme je l'ai fait, certaines parties de l'œuvre historique du savant religieux, et l'on souscrira avec moi au jugement prononcé par l'historien des ducs de Bourgogne. Je me bornerai à citer un exemple de la partialité de Daniel en faveur de la royauté.

Un déplorable conflit venait d'éclater entre Boniface VIII et Philippe-le-Bel. L'auteur raconte avec détail ce duel des deux puissances. Tout à coup il interrompt son récit pour faire cette réflexion: «S'il y eut jamais une question d'histoire où il fut difficile de démêler la vérité d'avec ce que la passion a fait écrire aux historiens des parties intéressées, c'est celle-là.» Certes, un tel langage éloigne toute idée de partialité; malheureusement, quelques lignes plus haut, et avant même d'avoir exposé les faits de cette grande cause, Daniel n'avait pas hésité à prendre ouvertement parti pour le roi contre le

Pape! Cette espèce d'adoration pour la royauté se décèle à chaque page du livre de Daniel; mais il y aurait de l'injustice à lui en faire un trop grand crime: c'était l'esprit général du temps, et il ne faut pas oublier que, depuis 1682, l'évêque extérieur s'était arrogé de singulières prérogatives dans l'Eglise gallicane. Rappelons-nous aussi que pas un historien ecclésiastique, du XVIIe au XVIIIe siècle, n'eut jamais même la pensée de rendre hommage à la grandeur du rôle social et politique des souverains Pontifes au moyen âge, et qu'il a fallu une révolution pour que, de nos jours, un professeur calviniste vînt faire entendre du haut de sa chaire des vérités qu'un homme de génie, le comte Joseph de Maistre, avait le premier proclamées à l'étranger.

Devons-nous, maintenant, soumettre au jugement d'une critique sérieuse les diverses compilations historiques qui succédèrent à la publication du Père Daniel? Nous le pensons pas; et pourtant, il le faut dire, les travaux des Vély, des Villaret, des Garnier, des Anquetil, ont été à diverses reprises analysés et cités avec éloge par le savant Daunou, ce défenseur systématique et passionné de l'école historique du XVIIIe siècle. Il y a plus: fatigué de l'outrecuidance des grands esprits de ce temps-ci, « où le génie court les rues au sortir du maillot, comme un poussin qui brise sa coquille, » M. de Chateaubriand a daigné, lui aussi, rompre une lance en faveur des historiens proscrits. Mais la voix de l'homme de génie elle-même n'a pu ramener le public à la lecture de ces interminables volumes où l'on a sans cesse devant les yeux « une grave monarchie, toujours la même, marchant carrément avec les trois ordres et un parlement en longues robes. » Il nous sera donc permis de franchir d'un saut toute la période historique qui sépare le Jésuite Daniel du protestant Sismondi.

I

La Révolution française, en balayant avec la violence de l'ouragan tout ce que le temps avait fondé dans les Gaules depuis le baptême de Clovis, avait rendu impossibles les études historiques et fait oublier les grands travaux des derniers siècles. Lorsque la mort planait sur toutes les têtes; lorsque, sous peine de se voir traîner dans les cachots, il fallait faire abstraction de treize cents ans de notre histoire, et ne dater la nationalité française que de l'ère sanglante de quatre-vingt-treize, on conçoit à merveille que les disciples les plus passionnés des Mabillon, des Pétau, des Ducange et des Dubos

Eleven contracts, for the surveys of this season, have been entered into, chargeable to balances as hereinbefore stated, and the annual appropriation of July 15, 1870. In selecting these districts of survey, I have been governed by your instructions of May 18, 1869, and those of July 30, 1870, extending the survey of railroad lands, and in regions where settlements now or soon will appear, and preparing standard and exterior lines for the work of subdivision at a future time.

With the arms and animunition furnished the surveyors, by permission of the honorable Secretary of War, it is hoped the parties now in the field may successfully defend themselves and complete some important work. The valleys of the Platte, Republican, Loup, and Elkhorn, will be further explored, and the natural north boundary, along the Niobrarah, extended. The valley of the Lodge Pole will be developed nearly as high up as the eastern boundary of Wyoming.

The boundary survey by Mr. Chaffee was thoroughly tested, not only by the intrinsic evidence of his own notes and calculations, but by closing upon it at intervals of one mile for the distance of forty-eight miles of subdivisions by P. C. Patterson, deputy surveyor, along the parallel of latitude, and at intervals of six miles for sixty miles more, in the closings of standard and exterior lines on same, by Hiram C. Fellows, deputy surveyor.

As in my last report, I would again respectfully refer to the importance of the speedy survey and establishment of the boundary line between Nebraska and Dakota, which is about 227 miles long, and, at $25 per mile, would only cost $5,675 for field work. The mouth of the Keya Paha, an important point in this boundary, being undetermined as to geographical position, renders the limit of a survey in that part of Nebraska indefinite, and the estimate of cost difficult to determine.

OFFICE WORK.

During the year 378 township maps, 48 diagrams of standard lines, and 20 diagrams of exterior lines have been drawn; the original field-notes of 1,180 miles and 59.31 chains of standard lines, 1,885 miles and 17.59 chains of exterior lines, and 7,131 miles and 24.99 chains of subdivision lines, amounting in all to 10,197 miles and 21.89 chains, have been carefully examined as to their conformity with the law and instructions, transcribed for preservation in the General Land Office, and filed in this office to await the finishing labor of the binder. The cost of these ten thousand and odd miles of public survey has only been $68,183 04, and the total office expenses $9,197 78.

The fifteen triplicate maps and three transcripts of field-notes of the State line, with all their astronomical calculations, have been examined and compared.

There have been added 3,274.06 acres to the domain at the disposal of the Dakota City land register, 1,656.50 to Vermillion, 435,893.77 to Nemaha, 597,149.14 to South Platte River, and 1,494,496.97 to Grand Island, making an aggregate increase of public lands for sale of 2,532,470.44 acres.

As the contract diagram in this office and the accompanying map will show, the work of the year above alluded to leaves the unsurveyed portions of the State in good shape; one-third being old surveys completed on the east, one-third on the southwest, blocked out with standards and exteriors and closed up from the base line, and the remainder in the northwest left with a broad basis along the fourth standard parallel north, from which to operate in the unsurveyed field.

As a result from the many complex computations for cost of survey and office work upon the lands of the Union Pacific Railroad Company, in addition to the sum of $2,757 54 for survey and $548 69 for office work, being in the aggregate $3,306 23, as stated in last report, this company has sent to this office duplicate certificates of deposit, amounting to $6,522 87 for survey and $1,361 86 for office work, of date October 6, 1869. These deposits in the Omaha National Bank, to the credit of the United States, are supposed to be available to this office for the prosecution of the public surveys during this season, and my certificates as to the accuracy of the amounts have been affixed to the lists furnished to the register of the proper United States land office.

More than the usual amount of time and labor has been expended in the miscel laneous work of preparing contracts and bonds for surveys in quadruplicate, special instructions in duplicate, and recording them, diagrams, outline maps, and field-notes for the guidance of deputies in the field; examination of the field-notes of the public surveys, as they are returned by the surveyors, official correspondence and record of same, making out and recording the accounts of deputy surveyors and the quarterly accounts of the office, and certificates to vouchers, with record of same.

This report alone, in duplicate, with the recording of same, to be reliable, consumes much of the time of the office.

The general statistics required by the honorable Commissioner of the General Land Office, and embodied in this report, so useful in exhibiting the industrial and other resources of Nebraska, have made necessary an extensive preliminary correspondence with those in possession of the information sought, and an enlarged postage account. The preparation of a large map of the State, like that accompanying this report, is

« PreviousContinue »