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souveraineté nationale délibérant sur ses destinées et ses droits.

» Je ne prétends pas affirmer que, dans mes dépêches, il ne se trouve aucune expression indiquant une sympathie naturelle pour la cause de la liberté et pour ses garanties constitutionnelles que tout Américain a appris à révérer. Je serais vraiment malheureux qu'on pût le dire; mais on doit se souvenir que j'écrivais à mon gouvernement et que c'était mon devoir de lui communiquer les événements tels que je les avais vus, sans rien omettre ou rien ajouter, et que le premier mérite de ces communications doit être la vérité, et pour autant que cela soit possible, toute la vérité.

» Je ne m'attendais pas à ce qu'aucune des dépêches en question fût publiée; leur seul objet était de tenir le gouvernement au courant des événements qui se passaient ici à une époque si intéressante.

>> Si ces dépêches ont été publiées ensuite, ce n'est pas par mon fait, mais par la décision de ceux qui sont investis de l'autorité de juger de l'opportunité de leur publication, et qui sont censés avoir pesé antérieurement toutes les considérations de convenance et de propriété appartenant à une question aussi déli. cate.

>> Mais puisque ces dépêches ont été rendues publiques, par une voie légale et constitutionnelle, la décision des différentes branches du pouvoir, il importe grandement de savoir si un pouvoir étranger peut faire des objections et demander des explications concernant les vues et les intentions qu'exprime un ministre des Etats-Unis, dans une correspondance libre et confidentielle à son gouvernement, sur des événements qui se passent sous ses yeux à l'étranger. Je trouve à ce sujet les phrases suivantes dans votre mémorable lettre adressée à M. Hulsemann, en réponse à une plainte identique du gouvernement autrichien:

» Le Message du président était une communication faite par lui au Sénat, pour lui transmettre une correspondance échangée entre le gouvernement exécutif et l'un de ses agents. C'est également une affaire privée, c'est une correspondance entre le président et le Sénat dans le mode habituel et indispensable des

communications entre les différentes branches du gouvernement. Ce Message n'était adressé ni à l'Autriche ni à la Hongrie; ce n'était pas non plus un manifeste public demandaut une réponse d'une puissance étrangère quelconque. C'était un rapport de ce qui s'était passé, communiqué par le gouvernement exécutif au Sénat, mais seulement parce que tel est l'usage invariable. C'est pourquoi il est tant soit peu extraordinaire que le cabinet autrichien n'ait pas compris que, par les instructions doanées par M. Hulsemann, il s'immisce lui-même dans les affaires privées d'une puissance étrangère; ce qui fait la base de sa plainte contre les Etats-Unis.

» Dans une autre partie de la lettre adressée à M. Hulsemann le même principe est confirmé, mais avec plus de force

encore:

En ce qui concerne les instructions de M. Manu, leur communication au Sénat, et les termes dans lesquels elles sont conçues, il a été dit déjà (et M. Halsemann doit comprendre la justice de cette remarque) que ce sont des affaires domestiques pour lesquelles le gouver nement des Etats-Unis ne peut admettre la moindre responsabilité envers le gouvernement de S. M. impériale.

» Aucun Etat digne du nom d'Etat indépendant ne peut permettre que les termes des instructions données à ses officiers pour l'exécution de leur mission soient mis en doute par une puissance étrangère, sous quelque prétexte que ce soit.

» La même latitude d'immunité réclamée pour les communications du gouvernement à ses agents doit, en toute justice et à plus forte raison même, être étendue aux communications adressées au gouvernement par ses agents à l'étranger; le devoir prescrit à ces agents étant de donner des détails entiers et exacts sur tous les événements ou changements politiques importants qui se passent dans les pays où ils séjournent. Quoique le langage de mes dépêches concernant les derniers événements d'ici ne fût nullement étudié, puisque aucune d'elles n'était écrite en vue de recevoir de la publicité, je n'y ai trouvé, en les relisant, aucune dénonciation ni colère, aucune phrase irrespectueuse ou injurieuse envers le président ou quelque

fonctionnaire du gouvernement, rien enfin qu'il n'était pas convenable de dire dans un récit fidèle des événements adressé à mon gouvernement, et qui ne fût justifié, à mon avis, par la vérité des faits.

» Ces faits étant posés, vous comprendrez aisément que pour ma propre estime, aussi bien que pour l'honneur et la dignité de mon pays, je ressens une répugnance invincible d'offrir des explications ou des excuses, là où, j'en ai la conviction intime, il n'y a aucun sujet de plainte.

>> Je remarque que les termes de désaveu contenus dans votre dépêche s'étendent, non-seulement à tout ce qui a été dit ou inféré, mais également à tout ce que j'aurais pu faire; il paraîtrait donc que ce seraient des excuses pour la conduite que j'ai tenue en m'abstenant de me rendre temporairement aux réceptions du président, tout aussi bien que pour la teneur de mes dépêches. J'ai supposé néanmoins que cette partie de ma conduite avait déjà été approuvée officiellement, et que par cela elle n'était plus sujette à être remise en question. Après un examen consciencieux de cette affaire sous toutes les formes, j'ai résolu de ne pas lire votre dépêche à M. de Turgot, et de ne pas lui parler de choses passées et irrévocables, qui ont cessé depuis longtemps d'occuper l'attention du gouvernement.

>> La conduite tenue par le gouvernement des Etats-Unis, par rapport aux mémorables événements de décembre, a attiré l'attention du monde entier. Elle appartient aujourd'hui à l'histoire.

>> Votre lettre officielle concernant ces événements et que l'on croyait approbative de ma conduite, a été lue dans toute l'Europe. Toutes explications ou excuses offertes aujourd'hui, en vue de ces faits, seraient, aux yeux du monde, une rétractation de la position honorable prise par les Etats-Unis et qui, j'ai tout lieu de le croire, a été appréciée et respectée ici, aussi bien que partout ailleurs. Je n'ai pas manqué de rendre au président de la République toutes les marques de respect compatibles avec les principes de l'intérêt et de la souveraineté des nations, recon

nues

en France comme en Amérique. Ma correspondance avec le département

d'Etat prouve du reste combien j'estime l'amitié du gouvernement et du peuple français, et certes pendant mon séjour ici l'occasion ne m'a pas manqué pour le témoigner. J'aime à croire que cette amitié, fondée sur une appréciation juste et éclairée des intérêts mutuels des deux pays, n'a été d'aucune façon altérée par moi.

» Dans ma dernière entrevue avec le président, dont je vous ai rendu compte il y a huit jours, il m'a exprimé avec vivacité ses sentiments d'affection pour les Etats-Unis, et personnellement m'a reçu avec une attention des plus cordiales et des plus flatteuses. En tout temps il m'a traité avec beaucoup d'égards, et certainement ils n'ont jamais été plus marqués que depuis les événements de décembre, et depuis la conduite que j'ai cru de mon devoir de suivre à cette occasion. Je ne lui ai jamais entendu exprimer ou manifester le moindre mécontentement quant à ma manière de faire ou à mes dépêches. Jamais aucun sentiment de cette nature ne m'a été manifesté par le ministre des affaires étrangères, dont, ainsi que d'autres hauts fonctionnaires du gouvernement, je reçois des preuves journalières d'estime et d'affection. C'est pour cela que je ne puis comprendre la cause des observations qui ont été faites au département d'Etat, et qui font l'objet de votre dépêche.

» J'ai l'honneur d'être très-respectueusement votre obéissant serviteur. » W. C. RIVES. »

Lettre adressée par le président Fillmore à l'empereur du Japon et confiée au commodore Perry :

>> Je vous adresse cette lettre par un officier de mon choix, qui occupe un rang élevé dans notre pays et qui n'est pas un missionnaire. Il va, par mes ordres, vous présenter mes compliments, avec mission de développer les sentiments de l'amitié et les liens du commerce entre les deux pays. Vous savez qu'aujourd'hui les Etats-Unis s'étendent d'une mer à l'autre, que les grands territoires de l'Orégon et de la Californie font par

tie de leurs possessions, et qu'en partant de ces pays qui sont riches en or, en argent et en pierres précieuses, nos bateaux à vapeur peuvent, en moins de vingt jours, atteindre les côtes de votre heureux empire.

>> Un grand nombre de nos navires circuleront maintenant chaque année, et peut-être chaque semaine, entre la Californie et la Chine, et ces navires côtoieront le littoral de votre empire; les tempêtes et les vents les jetteront peutêtre sur vos côtes, et nous demandons comme nous attendons de votre amitié et de votre grandeur, hospitalité pour nos compatriotes, protection pour leur propriété. Nous désirons que les nôtres soient admis à commercer avec vos sujets; mais nous n'autoriserons de leur part aucune violation de vos lois, Notre but est amical: c'est le développement du commerce, et rien de plus.

» Vous avez sans doute des produits

qu'il nous serait avantageux d'acheter, comme nous en avons aussi qui pour. raient être utiles à vos sujets, Votre empire possède de riches mines de char bon; c'est un produit qui pourrait rendre de grands services à nos bateaux à vapeur dans leur voyage entre la Chine et la Californie. Il serait du plus baut intérêt pour eux qu'un port de votre empire fût désigné où il serait permis à vos sujets d'apporter du charbon, et où nos bateaux à vapeur auraient le droit d'aller l'acheter. Sous beaucoup d'autres rapports, le commerce entre les deux pays pourrait être très-utile à tous deux. Réfléchissons aux nouveaux intérêts qui ont pu naître des événements par suite desquels les deux empires sont devenus si voisins, et écoutons les sentiments d'amitié qu'ils doivent avoir produits dans les cœurs de ceux qui sont chargés du gouvernement. »

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BRÉSIL.

Recette des douanes (1) pendant les exercices 1849-1850, 1850-1851 et 1851-1853.

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CHINE.

Recensement de 1812, sous le règne de Kea-King, publiés à Péking en 1828 par Tao-Kwang.

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ILES SANDWICH.

DISCOURS prononcé par S. M. Hawaïenne, à l'ouverture du Parlement (13 avril).

<< Nobles représentants,

»Je suis heureux de me retrouver au milieu de vous, qui êtes ici assemblés, pour aviser avec moi au bien-être et à la prospérité du peuple que Dieu a confié à mes soins. Mes rapports avec les nations étrangères, excepté la France seulement, continuent d'offrir le caractère le plus amical. Il ne m'a encore été rien communiqué de la part du Président de

la République relativement aux graves questions que je lui ai déférées. Mon gouvernement continue de protéger les citoyens français et leurs intérêts comme il protége ceux des nations les plus favorisées. La dernière session a été courte, et les travaux de la législature étaient nombreux. Vous aurez à examiner si toutes les affaires qui lui avaient été soumises ont été mûrement discutées, et celles en particulier sur lesquelles j'avais spécialement appelé son attention.

» Il a été conclu le 10 juillet, avec la Grande-Bretagne, un nouveau traité dont la ratification par S. M. britannique est très-prochainement attendue. J'ai

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