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Si l'on ajoutait les avances des trois puissances, montant à.

3,825,473 drachmes,

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Au nombre des dépenses figurait l'indemnité des archevêques et des évêques, l'indemnité de 200,000 drachmes allouée aux îles, une allocation proportionnée à l'augmentation de treize cents hommes opérée dans l'effectif de l'armée grecque, sommes qui ne se trouvaient pas inscrites au budget des dépenses de 1852.

Le compte rendu des travaux judiciaires pendant les années 1850 et 1851, publié par le gouvernement hellénique, constate un progrès dans l'activité déployée par les tribunaux en Grèce.

Durant l'année 1850, 574 affaires avaient été portées devant le tribunal de l'Aréopage (cour de cassation); sur ces 574 affaires, 272 avaient été jugées, 20 avaient été rayées et 280 étaient restées pendantes. Au criminel, sur 110 affaires présentées, 99 avaient été jugées, et 10 seulement attendaient encore l'arrêt de la cour.

2,393 affaires civiles avaient été mises au rôle du tribunal d'appel d'Athènes : 1,015 avaient été suivies de jugement; 1,000 avaient été rayées.

Devant le tribunal de première instance de la même ville et pendant la même époque, on avait présenté 2,209 affaires civiles, dont 1,368 avaient été jugées.

La cour d'assises d'Athènes avait été saisie de 128 affaires ; à l'égard de 110 de ces affaires, des arrêts avaient été rendus. Devant les cours de Nauplie, de Tripolitza et de Patras, on avait introduit 137 affaires, dont 125 avaient reçu une solution.

Sur 114 inculpés, 35 avaient été condamnés à la peine de mort, 8 aux travaux forcés à perpétuité, 25 aux travaux forcés à temps, 30 à la réclusion et 15 à l'emprisonnement.

Voici comment était composé le cabinet grec à la fin de l'année à la maison du roi et aux affaires étrangères, M. Païkos, ancien ministre de la justice; aux finances, M. Christidès; à l'intérieur, M. Rigas Palamidès; à la justice, par intérim, M. Païkos; à la guerre, M. le colonel Spiro Milio; à la marine, M. l'amiral Kriezis ; à l'instruction publique, M. Vlachos.

CHAPITRE VII.

SUISSE. L'unitarisme et la souveraineté cantonale, réaction anti-révolutionnaire, échec du radicalisme à Berne, manifestations populaires; le radicalisme à Genève, rapprochement du parti révolutionnaire et du parti conservateur; oppression de la majorité dans le canton de Fribourg, persécutions, assemblée de Posieux, manifestation imposante, la pétition fribourgeoise devant l'Assemblée générale, la contribution de guerre du Sonderbund. — Difficultés internationales : les réfugiés; revendication des droits de la Prusse sur le canton de Neuchâtel, protocole de Londres; expulsion des capucins dans le canton du Tessin, spoliation exercée sur le chapitre de Saint-Bernard; outrages aux chefs des Etats étrangers, législation nouvelle sur la presse, code pénal fédéral. — Budgets, excédant; caisses d'épargne; commerce avec la France.

ITALIE. Les intérêts matériels, ère de réparation, les chemins de fer italiens; situation politique générale.

États du Saint-Siége. Développements nouveaux de la puissance spirituelle ; situation du pouvoir temporel, la révolution et le déficit, le mal et le remède, réunion de la consulte des finances, budget de 1852, caisses d'épargne. États sardes. Situation générale, l'héritage du passé. · Les lois Siccardi, le mariage civil, annonce du projet dans le discours royal; le ministère, crise, reconstitution; opposition et protestations contre le projet de loi du mariage civil, les évêques, circulaire du ministre de l'intérieur, vote de la loi par la Chambre des députés; modifications nouvelles du cabinet, retraite de M. d'Azeglio, rentrée de M. de Cavour; rejet par le Sénat de l'art. 1er du projet, retrait du projet, ajournement de la question. — Travaux parlementaires : armée, fonctionnaires civils, traité de commerce avec la France, organisation nouvelle de la Banque nationale. Budget, caisses d'épargne, chemins

de fer. Deux-Siciles. Calme intérieur; procès des insurgés du 15 mai; modifications ministérielles; progrès administratifs en Sicile; chemin de fer de Brindes ; relations extérieures, lord Palmerston, Napoléon III; convention relative aux frontières signée avec le saint-siége; convention postale avec la France. Toscane. Les lois léopoldines et le statut; télégraphie électrique.

SUISSE.

L'œuvre de centralisation et d'unité, violemment entreprise par la démocratie, continuait à s'accomplir, mais non sans résis

tances. Victorieuse dans le gouvernement, elle rencontrait dans l'administration l'obstacle des vieilles mœurs, des anciennes institutions religieusement conservées par quelques-unes des souverainetés cantonales, la variété même des langues, des races, des habitudes politiques. Mais le caractère dominant de l'esprit public nouveau, c'était le dégoût toujours croissant des excès révolutionnaires, le besoin de repos et de conservation après tant d'agitatious destructives. L'unitarisme, sur lequel un parti peu nombreux avait fondé tant d'espérances, avait déjà perdu presque tout son prestige. L'ancien régime fédéral n'avaitil pas, en effet, fondé et maintenu l'union et la prospérité de la république helvétique?

Un échec grave, subi par le radicalisme dans le cœur même de la Confédération, à Berne, vint montrer quels progrès avait faits, dans cette voie, l'opinion publique.

Le 18 avril était le jour fixé pour le vote sur la révocation du Grand-Conseil et de toutes les autorités du canton de Berne. Le parti radical, dont l'élément principal est le prolétariat, avait provoqué une sorte d'appel au pays, et se flattait, par le seul usage de la loi, sans révolution violente, de renverser le GrandConseil libéral à la fois et modéré. Là aussi la question était nettement posée entre les convoitises ardentes de la misère ave¤gle et le gouvernement éclairé des hommes d'ordre. Déjà on à pouvait entrevoir, par les hideuses espérances des meneurs, quelle sanglante anarchie, à quelles atroces vengeances aboutirait le triomphe du radicalisme. C'eût été l'approbation violente, brutale, désordonnée des doctrines socialistes et communistes. La misère, très-grande de cette année dans le pays, semblait venir en aide aux mauvaises passions, et le vote des classes souffrantes ne paraissait pas douteux.

Et cependant, malgré toutes ces prévisions sinistres, le résultat des élections fut, pour les conservateurs, une victoire éclatante. Sur plus de 85,000 votants, une majorité de 7,000 voix environ se prononça contre la révocation du Grand-Conseil et pour le maintien du gouvernement actuel. Ce triomphe inattendu des principes d'ordre arrêtait heureusement les progrès du parti radical, et les développements d'une révolution à laquelle étaient

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sur le point de se rallier les cantons d'Argovie, de Zurich et de Thurgovie, ainsi que toute la Suisse française.

C'était, au reste, pour la première fois, dépuis 1830, que le peuple bernois consulté votait dans le sens du gouvernement établi. S'était-il donc fait une mytérieuse évolution dans l'esprit des classes populaires, qui, jusqu'à présent, avaient pesé d'un poids si funeste sur la politique intérieure de la Suisse? Commençaient-elles à se lasser de cette agitation perpétuelle qui pas ralysait le commerce et l'industrie, pour le plus grand avantage des ambitieux et des intrigants?"

A peine fut connu ce coup si grave porté au radicalisme socialiste et au parti de la révolution permanente que, devant le More et au haut de la Grande-Tour, on vit se déployer des drapeaux surinontés de couronnes de feuillage; le drapeau fédéral et le drapeau bernois, hissés à côté l'un de l'autre, farent salués par la foule de cris enthousiastes. Le canon tonnait, annonçant le triomphe de la société sur l'anarchie. Dans la journée du 23, la joie populaire se traduisit par une manifestation d'un caractère vraiment grandiose. Dès la veille, étaient arrivés de toutes les parties du canton des délégués qui devaient se réunir en assemblée générale, et décerner un vote de confiance au gouvernement maintenu par l'élection récente. Cette réunion fut précédée d'un service divin qui fut célébré dans la cathédrale, et auquel assistèrent, tous les délégués, ainsi que les membres du gouvernement.

Dans la séance, les délégués annoncèrent leur ferme volonté d'appuyer le gouvernement dans toutes les mesures dont le but serait d'affermir le système qui venait de triompher: M. Bloesch, vice-président du gouvernement, déclara qu'on ne voulait faire appel qu'aux seuls moyens légaux pour assurer le bon ordre et la tranquillité du pays.

La séance fut suivie d'une nouvelle manifestation populaire. Une promenade aux flambeaux réunit plus de six mille citoyens, suivis d'un immense cortège d'hommes portant des drapeaux et revêtus de l'ancien costume suisse. Au milieu du cortége, on voyait l'ours symbolique de Berne, avec son ourson. Le plus grand ordre régna dans cette réunion, et les vainqueurs

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