anglaises ont ouvert la Chine, sera appelée sans doute à modifier profondément ces relations jusqu'alors exceptionnelles. Nous empruntons les documents qui suivent aux Annales du commerce extérieur (Livraison de novembre 1852). Le commerce que la Néerlande fait avec le Japon n'est plus ce qu'il était au commencement du XVIIe siècle, au temps où florissait la puissante Compagnie des Indes; il a beaucoup diminué depuis, et ne s'élève maintenant qu'à 3 millions de francs environ. Deux bâtiments expédiés chaque année de Batavia à la petite île de Décima, située en face du port de Nangasaki, suffisent aux échanges effectués pour le compte d'une compagnie qui afferme le privilége du commerce japonais à raison de 60,000 fr. par an. Le commerce général, aussi bien que le commerce particulier, est fort compliqué dans la factorerie hollandaise de Décima. Cependant ce dernier est beaucoup moins restreint que le premier, quoiqu'il soit soumis à un droit de 35 pour cent dont le commerce général est exempt. Cette circonstance provient de la nature des articles d'importation." Tandis que le gouvernement ne fait expédier à Décima que les produits coloniaux et ceux des manufactures anglaises et indiennes, le commerce particulier y envoie des objets de luxe dont la vente offre de plus grands avantages. Les principaux articles d'importation sont: 1o parmi les matières brutes, denrées ou produits naturels, le benjoin, le bleu de Prusse, l'ambre, l'huile de Cajeput, le corail rouge, le quinquina, le chocolat, l'huile de coco, le sulfate de soude, les noix de galle, les liqueurs, les amandes, l'huile d'olive, l'opium, le safran, la térébenthine de Venise, les nids d'oiseaux; 20 parmi les articles fabriqués, les cuirs dorés du Maroc et de la Perse, les passementeries, les papiers de tenture, les gravures et lithographies, les ouvrages en plaqué, la fausse bijouterie, les objets en ferblanc et en tôle, les armes à feu, la coutellerie, les instruments de chirurgie et d'optique, la verrerie, etc. Les articles d'exportation pour le compte du gouvernement consistent presque exclusivement en cuivre affiné (10,000 à 12,000 piculs de 125 livres) et en camphre. Ceux que le com merce particulier exporte sont les étoffes de soie, les meubles en laque, la porcelaine, les parasols et autres objets recherchés en Europe. A part les relations commerciales avec la France et la Belgique, dont nous avons déjà raconté les incidents, nous n'avons à noter pour la politique extérieure que la ratification d'une convention additionnelle au traité de commerce avec les Etats-Unis et les visites dénuées d'importance politique, de S. M. la reine de la Grande-Bretagne et des grands-ducs Nicolas et Michel de Russie. CHAPITRE III. Luttes d'influence commerciale, dualisme allemand, progrès vers une union réalisable; l'union restreinte prussienne et l'introduction des provinces autrichiennes non allemandes dans la Confédération, ces deux projets poursuivis désormais sur le terrain commercial; congrès de Vienne, projets de traités, coalition de Darmstadt ;' conférences de Berlin, la Prusse veut avant tout renouveler et étendre le Zollverein, rupture des conférences, dernier mot de la Prusse; refus d'adhésion des coalisés; nouvelle conférence de Vienne, dispositions conciliantes de l'Autriche, conclusion prochaine d'un traité de commerce. — Extension du commerce allemand, transit belge-rhénan, avantages à retirer d'une union commerciale entre la Prusse et l'Autriche. Marine marchande, flotte fédérale, négociations à ce sujet, achat d'une partie de la flotte par la Prusse, dissolution de l'autre partie. — Armée fédérale, proposition d'augmentation du contingent. Questions extérieures, reconnaissance de l'Empire français, rôle effacé de la diète, influence de la Russie, son caractère. - Visites de souverains, symptômes de rapprochement. Mouvement intellectuel, Universités; mouvement de l'émigration allemande. AUTRICHE. Situation intérieure, tendances vers l'unité et la centralisation, patente impériale abolissant les droits fondamentaux, principes d'égalité civile, bases des lois organiques; œuvre du prince de Schwarzenberg, sa mort, son successeur, son héritage politique revendiqué par l'Empereur. - Décret mettant en vigueur dans toutes les provinces le code pénal autrichien, introduction du code civil dans la Hongrie et dans les anciennes provinces, hongroises. Décret sur le régime de lapresse. — Projet de réorganisation provinciale, voyage de S. M. en Lombardo-Vénetie, en Hongrie, en Croatie; population et situation de quelques provinces, Tyrol et Voralberg, Dalmatie, Gallicie et Bukowine, statistique religieuse de l'Empire. - Finances, Banque de Vienne, budget, emprunt, amélioration marquée, caisses d'épargne. — Rapports commerciaux, navigation à vapeur sur le Pò, union douanière avec Parme et Modène.- Chemins de fer, emprunt spécial, le fer et la houille. - Relations extérieures : la reconnaissance de l'Empire français; le Piémont et la Suisse réclamations diplomatiques; intervention dans l'affaire du Montenegro. PRUSSE. Les traces de la crise révolutionnaire, la constitution de 1850; efforts pour reconstituer l'autorité royale et les priviléges de l'aristocratie; rétablissement du Conseil d'Etat, bases et caractère de cette institution; la - - pairie, l'organisation communale et provinciale; agitation pour la révision de la Constitution, pétition à la seconde Chambre, ordre du jour; la Constitution et le gouvernement, restrictions à la circulation de la presse, accusations d'illégalité, ordre du jour de transaction, faible majorité; convocation des anciennes diètes provinciales, accusation d'illégalité, la pensée du gouvernement, persistance dans les projets de révision, motion Besseler, faible majorité; la pairie, plans divers de réorganisation, opposition de la seconde Chambre, continuation du régime provisoire. Clôture de la session, élections générales, leurs résultats; ouverture de la session nouvelle, déclarations du gouvernement, persistance dans la pensée de révision, l'avenir du gouvernement parlementaire en Prusse. - Finances, budget; caisses d'épargne; che. mins de fer, état du réseau; agriculture, établissements spéciaux. — Politique extérieure, luttes d'influence avec l'Autriche, visites de l'empereur de Russie et de l'empereur d'Autriche. BAVIÈRE. Réaction contre le principe démocratique, session de 1852, échecs intérieurs du cabinet Von der Pfordten, politique habile à l'extérieur; budget, caisses d'épargnes. SAXE-ROYALE. - Clôture de la diète, discours royal; réaction conservatrice, actes et projets divers; mariage du prince Albert de Saxe avec la princesse Caroline Wasa; caisses d'épargne. WURTEMBERG. Abolition des droits fondamentaux, retrait du projet de Constitution révisée. HANOVRE.Nouveau ministère, ouverture des Chambres, les lois d'organisation, conflit avec la Diète, opposition des Chambres, persistance du gouvernement dans ses projets ; la Constitution nouvelle; politique commerciale. BADE. Budget, dette publique. HESSE-ELECTORALE. Constitution octroyée, crise ministérielle. HESSE-DARMSTADT. Convocation d'une Diète extraordinaire, opposition aux mesures de finance, emprunt. OLDENBOURG. HESSE-HOMBOURG. VILLES LIBRES. Révision de la loi fondamentale. Abolition de la constitution du landgraviat. Conflits avec l'autorité fédérale, résolution fédérale du 23 août 1851. — Francfort. Conflit fédéral; caisse d'épargne. Hambourg. Conflit fédéral; commerce, caisse d'épargne. Bréme. Conflit fedéral; dissolution de l'assemblée des bourgeois. Lubeck. Mariage civil. CONFÉDÉRATION GERMANIQUE. Une question domine aujourd'hui les relations intérieures de la confédération. Aux chances brûlantes de la guerre, aux luttes d'influence politique, ont succédé les luttes d'influence commer ciale et industrielle. Le dualisme allemand, représenté par l'Autriche et par la Prusse, semble s'acheminer lentement vers une unité pratique, sinon vers cette unité chimérique récemment rêvée par la démocratie. Mais, en attendant cet heureux résultat, la rivalité des deux grandes puissances allemandes n'a fait que changer de forme. De politique qu'elle était, elle est devenue économique. L'année dernière, on se le rappelle (Voyez l'Annuaire précédent, p. 466), la Prusse avait réussi à attirer dans le cercle d'attraction du Zollverein l'union hanovrienne et oldenbourgeoise. C'était étendre l'union restreinte sous une forme nouvelle. Mais le gouvernement prussien avait traité avec le Steuerverein sans consulter ses associés, et d'ailleurs le contrat sur lequel reposait le Zollverein expirait en décembre 1853. Il y avait donc lieu à dénoncer le traité d'union commerciale pour en provoquer la reconstitution sur de plus larges bases. De son côté, l'Autriche qui, nous l'avons déjà dit, substituait à son projet d'incorporation politique des provinces non allemandes dans la Confédération germanique, un projet parallèle d'incorporation commerciale, l'Autriche ne pouvait choisir un moment plus favorable que l'expiration du Zollverein pour chercher à détacher de l'influence prussienne quelques alliés nouveaux. Elle se préparait donc, elle aussi, à un congrès, tandis que la Prusse convoquait ses associés anciens et nouveaux pour le 14 avril 1852. Le congrès de Vienne s'ouvrit le 2 janvier : le Zollverein autrichien allait-il en sortir? L'Autriche se présentait à ces conférences escortée de quelques-uns des plus importants alliés commerciaux perdus par la Prusse, la Bavière, le Wurtemberg, la Saxe. Elle offrait, comme garantie de ses dispositions futures, son nouveau tarif de douanes, tarif relativement libéral et qu'un mois à peine séparait de sa mise en vigueur. La Prusse ne se fit pas représenter aux conférences de Vienne: pouvait-elle y prendre part tant que la question du Zollverein resterait pendante? Telle fut au moins la raison alléguée. Le résultat des conférences de Vienne fut la rédaction de plusieurs projets de traités de commerce et d'association de |