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Angleterre, tant à cause de la recherche de la paternité que par la raison qui met les pauvres et leurs enfants à la charge des paroisses '.

La Suède et la Prusse créèrent des hôpitaux d'enfants trouvés vers 1730, et enfin la Russie, sous Catherine II, vit s'élever deux magnifiques établissements, l'un à Moscou en 1766, l'autre à Saint-Pétersbourg en 1770. Ces maisons furent dirigées et constituees avec le faste d'humanité et la grandeur théâtrale qui dominaient dans le caractère de cette femme. Rien de plus généreux en apparence, mais de moins sensé en réalité que l'éducation des élèves de la maison Impériale. Préparés pour une vie élégante, ils retombaient dans une obscure pauvreté sans avoir les moyens de la combattre par leurs talents, ni de la supporter avec résignation par les habitudes d'une vie austère. Le peu de succès des élèves de Catherine engagea Marie Téodorowna à changer un système qui n'avait produit aucun fruit. Actuellement ces deux hôpitaux sont ce que doivent être tous les établissements de cette nature, remarquables seulement par les soins hygiéniques, la douceur envers ces innocentes créatures, et la direction morale et religieuse imprimée à leurs jeunes àmes.

Colonies agricoles de France.

Voici le tableau complet des colonies agricoles et établissements analogues en France.

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Monsigné (Sarthe).

Vié.

Oullins, mais. de refuge p. Lyon. L'abbé Rey.

Lesparre (Gironde).

Le frère Félix.

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Les lois anglaises ont été modifiées depuis peu sur cette matière.

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Le gouvernement a annexé depuis peu à plusieurs maisons centrales, et particulièrement à Clairvaux, Loos, Fontevrault et Gaillon, des terres qui sont destinées à être cultivées par les jeunes détenus.

Statistique de l'instruction secondaire.

Voici quel est le nombre des établissements de toute nature, la quantité d'élèves qu'ils renferment, et les conditions d'exercice auxquelles il sont soumis.

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Colleges exceptionnels (Stanislas et Rollin).

Institutions de plein exercice (ecclésiastiques)..
Idem (protestants)...

Idem

(laïques)..

Institutions simples dans les lieux qui ont un collége (ecelé

siastiques)..

Idem laïques..

Institutions dans les lieux qui n'ont pas de college (ecclésias

Idem

tiques)..

laïques..

laïques

Pensions dans les lieux qui ont un collége (ecclésiastiques).. . Idem

Pensions dans les lieux qui n'ont pas de collége (ecclésiasti

Idem

ques). laïques...

Institutions qui enseignent la rhétorique avec autorisation

(ecclésiastiques)..

laïques..

Idem
Petits séminaires..

Succursales......

52

160

153

2

22

2

2

4

46

12

14

32

393

60

385

3

5

125

55

En tout, 1,527 établissements d'instruction secondaires,

dont :

52 colléges royaux, tous de plein exercice.

313 colléges communaux, dont 160 de plein exercice. 2 colleges exceptionnels de plein exercice.

26 institutions privées de plein exercice.

76 institutions simples, enseignant jusqu'à la seconde inclusivement.

8 idem autorisées à enseigner la rhétorique.

870 pensions n'enseignant pas au delà de la quatrième. 180 écoles secondaires ecclésiastiques et leurs succursales.

Le nombre des élèves est ainsi réparti :

Dans les colléges royaux (non compris les externes des institu

tions et pensions)...

17,850

Dans les colléges communaux (avec le même retranche

ment).

28,000

dans les 2 colléges exceptionnels.

727

Dans les 26 institutions de plein exercice..

3,346

Dans les 8 idem, autorisées à enseigner la rhétorique...
Dans les 76 institutions simples...

722

5,413

Dans les 870 pensions....

30,509

Dans les écoles secondaires ecclésiastiques.......

18,238

Dans leurs succursales.....

727

Le chiffre total des jeunes gens qui reçoivent en France l'instruction secondaire est donc de 105,532.

Nous ne devons pas omettre dans cette nomenclature les jeunes gens qui sont élevés dans leurs familles. Il est malheureusement impossible d'en déterminer le nombre; si on calculait d'après les certificats d'études donnés par les pères à leurs enfants; ce nombre serait d'environ 28,000; mais comme la plupart de ces certificats sont donnés à des élèves qui n'ont pas terminé leurs cours régulier d'études, ou qui les ont faites dans les petits séminaires ou à l'étranger, le chiffre précédent est réduit à 10,000. On arrive de la sorte à un chiffre total d'environ 116,000.

Telle est la situation complète de l'instruction secondaire.

De l'influence de l'instruction sur la moralité des

populations.

En publiant le relevé des mercuriales du froment pendant le mois de janvier dernier, un journal politique faisait remarquer que le prix moyen de l'hectolitre s'était élevé à 34 fr. 93 c. dans les départements du Haut et du Bas-Rhin, tandis qu'il n'avait été que de 25 fr. 99 c. dans les départe

ments du littoral qui s'étendent de la Manche au Morbihan. Cependant, ajoutait-il, on n'a eu aucun désordre à réprimer dans les départements de l'Alsace, qui ont tant à souffrir de cette élévation de prix, tandis que les marchés de la Bretagne ont été troublés à diverses reprises.

C'est le Journal général de l'instruction publique qui va nous donner l'explication de ce double fait; car la diffusion plus ou moins grande de l'instruction populaire dans les deux parties de la France entre lesquelles on établit cette comparaison ne saurait être étrangère à la différence raiment remarquable qu'elle a fait ressortir.

Les départements de l'Est qui ont en ce moment le plus à souffrir de l'élévation du prix des céréales sont aussi ceux dans lesquels l'instruction populaire est le plus répandue. Voici le rang qu'ils occupent sous ce rapport et le nombre des jeunes gens de l'âge de vingt ans qui, sur une moyenne de mille, ont fréquenté les écoles et savent au moins lire :

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Dans tous ces départements qui supportent avec tant de calme et de résignation les privations et les souffrances que leur fait endurer l'élévation excessive du prix des denrées de première nécessité, l'instruction primaire, dont la presque totalité de la population a reçu le bienfait, a développé de bonne heure l'intelligence des habitants. Elle leur a appris à respecter la propriété d'autrui, même lorsque la faim, cette mauvaise conseillère, et de pernicieux exemples peuvent faire naître le désir de s'en emparer. Les habitants comprennent facilement que le meilleur moyen d'assurer l'approvisionnement des marchés, c'est d'inspirer de la sécurité aux détenteurs de ces denrées dont le besoin se fait si vivement sentir; que le moindre trouble, la moindre violence, produiraient un effet diamétralement opposé à celui qu'on voudrait obtenir.

Maintenant, si nous examinons quels sont les départements dans lesquels des désordres ont éclaté à l'occasion du prix des céréales, bien que ce prix y soit d'un quart moins

élevé que dans ceux que nous venons de citer, nous verrons que ces départements, situés dans le centre et l'ouest de la France sont précisément ceux dans lesquels on trouve le moins d'habitants qui aient fréquenté les écoles primaires. Voici le rang qu'ils occupent sous ce rapport et le nombre des jeunes gens de vingt ans qui, sur une moyenne de 1000, ont fréquenté les écoles, et savent au moins lire :

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Quand on compare la situation respective de ces départements et de ceux de l'est de la France, n'est-on pas autorisé à dire que les graves désordres qui ont affligé les premiers n'auraient pas eu lieu si l'instruction primaire y avait développé l'intelligence des populations, le respect de l'ordre et des lois, comme elle l'a fait dans les autres ? Mais la presque totalité des habitants y est restée sans instruction; n'obéissant qu'à leurs instincts brutaux, ils n'ont su trouver d'autre moyen que la violence et le pillage pour faire cesser les craintes que leur inspirait une légère augmentation dans le prix des denrées de première nécessité, justifiant ainsi cette qualification de sauvage que leur donnait, dans une circonstance récente, un magistrat grave et éclairé qui vit au milieu d'eux. Un fait qui mérite d'être remarqué, c'est que les deux départements dans lesquels le désordre a présenté le plus de gravité, sont précisément ceux qui occupent le dernier rang sous le rapport de la diffusion de l'instruction, l'Indre et la Haute-Vienne.

Si on compare les départements de l'Est avec ceux du Centre et de l'Ouest, sous le rapport de la diffusion de l'instruction parmi les femmes, on trouve des différences plus grandes encore. Dans les départements de l'Est, le nombre des filles qui reçoivent l'instruction primaire n'est inférieur en moyenne que d'un huitième à celui des garçons qui fréquentent les écoles. Dans les autres départements, au contraire, le nombre des filles est relativement beaucoup moins considérable. Dans Indre-et-Loire, le Cher et le Morbiban

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