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heures, portée progressivement à 50 mètres; au bout de quelques heures, on aperçut également un léger suintement sur le mortier sans huile. Pendant la nuit suivante, le mortier à 3 % d'huile laissa écouler environ 6 cm3 d'eau dans le récipient, tandis que l'eau séjournait encore sur les deux autres, sans s'écouler. Les jours suivants, la pression fut augmentée chaque matin de 20 mètres, jusqu'à ce qu'elle atteignît 150 mètres, puis de 50 mètres; les quantités d'eau ayant filtré, recueillies en 8 heures, sont données par le tableau VIII (p. 63).

On voit que, pendant longtemps, le mortier à 3% d'huile a été le plus perméable des trois; puis, tout à coup, celui à 5 % d'huile l'est devenu beaucoup plus que les autres; sans doute l'eau avait-elle réussi à se frayer un passage entre le moule et le mortier. Enfin, après une longue interruption de l'expérience, l'ordre des perméabilités s'est tout à fait interverti, et les mortiers à l'huile ont laissé passer moins d'eau que celui sans huile.

Par un phénomène analogue à celui qui avait été déjà constaté dans les expériences du tableau III, mais cette fois beaucoup plus marqué, les seconds troncs de cône, identiques aux premiers mais mis en expérience au bout de 92 jours seulement, ont laissé filtrer l'eau sous des pressions beaucoup plus faibles que les premiers. On pourrait être tenté d'attribuer ce résultat imprévu à un retrait des mortiers, qui les aurait en partie décollés des moules en laissant passage à l'eau sous pression; mais de pareils retraits ne se produisent guère que dans une atmosphère sèche, et les mortiers avaient été conservés dans une pièce humide. En tout cas, cette explication ne s'appliquerait pas aux éprouvettes du tableau III, dont la conservation supplémentaire avait eu lieu dans l'eau, de telle sorte qu'ils avaient dû subir, au contraire, une très légère augmentation de volume.

Le tableau VIII montre que les seconds troncs de cône au sable fin ont laissé passer des quantités d'eau à peu près égales, que le mortier eût ou n'eût pas été additionné d'huile anthracénique.

b) Avec les mortiers au sable grenu ayant servi pour les essais

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d'adhérence par doubles prismes relatés par le tableau VI, on a fait, en même temps que ces derniers, deux disques de 75 mm. de diamètre et 25 mm. d'épaisseur, qui ont été essayés à la perméabilité au Laboratoire de l'École des Ponts et Chaussées, de la même manière que ceux du tableau III, les premiers au bout de 28 jours de conservation à l'air humide, les seconds après conservation de 23 jours à l'air humide puis de 22 jours dans l'eau.

Le tableau IX (p. 66), qui relate les résultats obtenus, montre que, dans les deux séries d'essais, le mortier à 3 % d'huile a toujours été moins perméable que celui sans huile. Quant au mortier à 5% d'huile, il a été parfois le moins, parfois le plus perméable, mais, le plus souvent, intermédiaire entre les deux autres.

Les disques essayés les derniers ont laissé passer, à pression égale, un peu moins d'eau que les premiers, et la perméabilité de chacune des deux séries a été fortement réduite après l'interruption de l'expérience, bien qu'on ait eu soin, avant de mettre les mortiers en filtration pour la seconde fois, d'en user légèrement les faces afin d'enlever les dépôts formés.

c) Une partie du mortier-béton ayant servi pour les essais d'adhérence au fer (tableau VII), et contenant, par mètre cube de sable-gravier, 400 kilos d'un mélange de 40 % de ciment B et 60 % de ciment C, a été moulée en troncs de cône d'environ 15 cm. d'épaisseur, dont les bases avaient 19 et 15 cm. de diamètre. Avec chaque proportion d'huile, on n'a fait qu'une seule éprouvette, qui a été essayée, au Laboratoire des Arts et Métiers, en même temps que la première série de mortiers au sable fin (tableau VIII), gâchés la veille des mortiers-bétons. On voit par le tableau X (p. 67) que, jusqu'à ce qu'on eût atteint la pression de 130 mètres, la perméabilité a été d'autant plus faible que les mortiers contenaient plus d'huile. Puis, le mortier à 5 % d'huile a laissé passer plus d'eau que celui à 3 %, et a même fini par rattraper le mortier sans huile. Le mortier à 3% est toujours resté moins perméable que ce dernier; mais la différence a diminué continuellement, comme si l'entraînement progressif de l'huile tendait à rétablir l'égalité entre les trois mortiers.

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1915-IV.

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Disques conservés d'abord 23 jours à l'air humide, puis 22 jours dans l'eau.

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29 jours

30 mètres

Troncs de cône conservés d'abord 29 jours à l'air humide.

Pression portée progressivement à 30 mètres.
Ecoulement en 5 h. 1/2......

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.(en cm3). 296

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de 300 m.

40

41 j.

à 110 m.

Expérience interrompue pendant 38 jours;
éprouvettes conservées à l'air humide dans

l'intervalle.

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En résumé, sauf dans une partie des essais sur les mortiers à sable fin (tableau VIII), les mortiers à 3 % d'huile anthracénique ont toujours été moins perméables que ceux sans huile. Quant à ceux dans lesquels il entrait 5 % d'huile, ils ont donné des

résultats très variables, et ne se sont que rarement montrés plus étanches que les deux autres.

D'autre part, l'addition de 3 % d'huile n'a jamais affaibli beaucoup la résistance ou l'adhérence du mortier, la réduction maximum ayant atteint 26% dans les essais d'adhérence au fer; on a même parfois observé une légère augmentation.

Il semble donc qu'il puisse être avantageux, dans bien des cas, d'incorporer au mortier, après gâchage à l'eau dans les conditions ordinaires, un poids d'huile anthracénique atteignant environ 3 % de celui du ciment.

Mais il est impossible de dire, quant à présent, dans quelle mesure cette addition pourra diminuer la perméabilité dans telle ou telle application pratique, où les conditions de filtration sont très différentes de celles des expériences de laboratoire.

Sans doute le procédé sera-t-il d'autant plus efficace que la pression d'eau contre laquelle on aura à lutter sera plus faible, ce qui serait encourageant, étant donné qu'on se trouve bien rarement en présence de pressions aussi élevées que celles des expériences relatées ci-dessus.

D'autre part, il est à peu près certain que, comme je l'ai montré pour le cas des huiles lourdes de pétrole, ces additions ne sont efficaces que quand le mortier est déjà très compact par lui-même, c'est-à-dire constitué d'éléments de composition granulométrique convenable. Je rappelle que le maximum de compacité correspond à peu près à un mélange de deux parties de grains de sable aussi gros que possible, avec une partie de grains fins, ciment compris. En outre, la compacité dépend beaucoup de la consistance donnée au mortier suivant qu'on emploie plus ou moins d'eau pour le gâcher, et des conditions de mise en œuvre. Il est même probable que l'augmentation d'étanchéité produite par une aussi faible addition d'huile provient moins du colmatage des pores par ce liquide que de son action lubrifiante, grâce à laquelle le mortier deviendrait plus lié et se serrerait mieux sous la truelle.

Mais le dernier mot sur la question ne pourra être dit qu'après des applications pratiques répétées dans des cas variés, dans

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