Page images
PDF
EPUB

sujétions de la vidange en des points situés à des cotes souvent élevées n'ont pas entièrement fait disparaître l'économie du refoulement.

[ocr errors]

La situation des passes est la suivante : la passe de Bassens (— 5,10 au kilomètre 8 100 et 4,80 au kilomètre 10 500) offre partout un passage à la cote (-4,50) actuellement désirée. Les passes du Caillou, de Belle-Rive, du Bec amont, de Goujon, offrent des fonds à (— 4,30), au minimum sur une zone de largeur plus ou moins réduite. Enfin les passes de l'île Verte et de Beychevelle offrent dès maintenant des fonds naturels de (— 4,75) sur la presque totalité de la ligne de navigation; il ne reste à abaisser que deux points très courts aux kilomètres 30 500 et 42 500. La réalisation du chenal, si elle n'est pas terminée, doit donc être considérée comme très avancée : les chiffres donnés ci-dessus montrent que, grâce aux seuils sous-marins, la majeure partie de l'abaissement des fonds désirée s'est produite sous la seule action des courants convenablement dirigés.

L'entretien apparaît en conséquence dès maintenant comme devant être relativement facile, surtout avec le matériel puissant dont nous allons disposer à partir de cet été. Il ne faut pas oublier d'ailleurs que la construction des seuils sous-marins doit être complétée par la constitution des plages entre épis commencée au Bec d'Ambès et qui sera réalisée progressivement, tant au moyen des produits lourds qui seront rencontrés dans les dragages éventuels à effectuer pour le dégagement des passes qu'au moyen des argiles et graviers qui vont être extraits dans le creusement de l'écluse de Grattequina. La construction des seuils eux-mêmes n'a pu exercer qu'une influence nécessairement réduite sur la succession des sections, qui reste encore à améliorer notablement; les approfondissements dans le chenal ont balancé sur la plupart des points (sauf au Bec d'Ambès où les plages sont amorcées) les réductions obtenues et le guidage des courants n'est pas encore assuré avec la continuité qui doit résulter d'un aménagement complet. Les facilités d'entretien seront notablement augmentées par la suite et il semble qu'on soit en droit d'envisager par suite l'accès des bateaux de 8 m. 00 à Bordeaux

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1915-IV.

comme assuré

faisantes (1).

pour l'avenir dans des conditions tout à fait satis

Bordeaux, le 1er mai 1914.

(1). Tout dragage d'entretien ayant été rendu impossible depuis le début de la guerre, les fonds obtenus au printemps de 1914 ont dû être abandonnés à eux-mêmes. Les sondages exécutés après l'étiage de l'été de 1915, c'est-à-dire à une époque défavorable, ont montré que les passes aménagées en Garonne se sont spontanément maintenues au-dessous de la cote (-4.00), alors que le maintien à la cote (— 3.00) de la seule passe du Bec d'Ambès exigeait auparavant un dragage annuel de 200.000 mètres cubes; les frais d'aménagement de cette passe sont dès maintenant amortis par l'économie réalisée sur les frais d'entretien.

(Octobre 1915).

N° 20

L'IMPERMÉABILISATION DES MORTIERS ET L'HUILE ANTHRACÉNIQUE

PAR

R. FERET,

Chef du Laboratoire des Ponts et Chaussées de Boulogne-sur-Mer.

Dans un article publié récemment par les Annales des Ponts et Chaussées (Mémoires, 1913-V, pp. 413 à 436), j'ai signalé qu'aux États-Unis on avait cru pouvoir assurer l'étanchéité des mortiers en leur ajoutant, lors du gâchage, une faible proportion d'huile lourde de pétrole, et j'ai relaté diverses expériences par lesquelles j'avais cherché à vérifier l'efficacité de ce procédé. La conclusion était que, dans certains cas, il permettrait de diminue la perméabilité du mortier, mais aux dépens de sa résistance et de son adhérence, et qu'on pourrait généralement obtenir le même avantage, sans les inconvénients correspondants, par un choix judicieux du sable et du dosage. En outre, l'emploi des pétroles américains étant assez onéreux en France, je souhaitais qu'on cherchât si l'on n'obtiendrait pas des résultats plus nets avec des produits analogues, mais plus économiques, tels que certains résidus de la distillation du goudron de houille.

Les huiles lourdes commerciales extraites de la houille contiennent des acides; les seules huiles anthracéniques n'ent ont qu'une faible proportion, et c'est ce qui m'a décidé, sur le conseil d'un spécialiste en ces produits, à les essayer de préférence, malgré qu'elles aient un aspect très différent des huiles lourdes

de pétrole et, notamment, soient beaucoup plus fluides. On pourrait d'ailleurs éliminer l'acide en agitant l'huile avec une lessive de soude et en décantant le liquide qui surnage; mais c'est là une opération qui me paraît superflue, étant donné que la quantité d'acide introduite par la très faible proportion d'huile employée est tout à fait infime et ne saurait exercer une influence appréciable sur le mortier.

Le but de la présente note est de rendre compte des recherches que j'ai entreprises en vue de vérifier si l'addition d'un peu d'huile anthracénique serait capable d'augmenter l'étanchéité des mortiers.

La plupart des méthodes d'essai ayant été les mêmes que pour l'étude des huiles lourdes de pétrole, j'éviterai de les

[blocks in formation]

Début..

[blocks in formation]

Milieu de conservation des briquettes pour essais de résistance...

Prise (à l'aiguille Vicat) Fin.....

Gonflement moyen dans l'eau bouillante, en 3 heures...
Etat des galettes après conservation de 4 semaines dans l'eau

de mer..

[blocks in formation]

(Moy. des

sur 6 briquettes)

Résistances à la traction!
(après 1 semaine..
(après semaines.
par cm2
plus fortes mortier normal après 1 semaine..
plastique....après 4 semaines.

[blocks in formation]

pâte pure

[blocks in formation]

59,4

[blocks in formation]

décrire de nouveau, renvoyant le lecteur à mon précédent

article.

Bien que qualifié de légèrement acide par l'expéditeur, l'échantillon d'huile anthracénique épurée, non neutralisée, qui a servi pour tous mes essais, ne rougissait pas le papier de tournesol. Son poids spécifique à 25° était 1,06, et son indice

F

de viscosité, à la température de 50°, déterminé comme pour les huiles lourdes américaines, n'était que de 1,2. Rendue à Boulogne par wagons-citernes de 15 tonnes, cette huile reviendrait à peu près à 90 fr. les 1.000 kg. (1).

On a employé pour les essais trois portlands satisfaisant au cahier des charges type n° 1 des Travaux Publics, et dont les principales caractéristiques sont données par le tableau I.

PREMIÈRES EXPÉRIENCES.

Dans un premier groupe d'expériences, j'ai opéré sur un mortier pareil à l'un de ceux que j'avais déjà adoptés pour essayer les huiles lourdes de pétrole, et composé, en poids, d'une partie du ciment A pour 3 parties d'un sable grenu ayant sensiblement même composition granulométrique que celui des essais précédents. Le mortier a été gâché à consistance plastique au moyen d'un poids d'eau atteignant 10,5 % de celui des matières solides. Puis, tandis qu'un lot de mortier était employé tel quel, deux autres étaient additionnés d'huile anthracénique, à raison de 5% et de 10°/。 du poids de ciment contenu, et gâchés de nouveau jusqu'à ce que l'huile fût bien incorporée.

Avec une partie de chaque mortier, on a fait des prismes de 44 16 cm., qui, après séjour d'une semaine à l'air, ont été conservés trois semaines dans l'eau, et rompus, d'abord par flexion sous moment constant, puis par compression. Le reste des mortiers a servi à fabriquer deux disques de 75 mm. de diamètre et 25 mm. d'épaisseur, en vue d'essais de perméabilité sous fortes pressions.

Le tableau II rend compte des principaux résultats obtenus avec les prismes. Il montre notamment que l'huile a augmenté un peu la somme des volumes absolus (c+s+h) des mortiers, sans guère modifier leur compacité proprement dite (c + s), et que les mortiers à l'huile, séchés pendant une semaine, ont été moins poreux que celui sans huile. Mais ce qui frappe surtout,

(1). Prix d'avant la guerre.

« PreviousContinue »