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Le tonnage des navires sur lest allant de l'Atlantique dans le Paci-
fique est, en général, beaucoup plus important que le même ton-
nage en sens inverse, surtout pendant les derniers mois.

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Tonnage des marchandises ayant traversé le canal
du 15 août 1914 au 17 septembre 1915.

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Éboulements.

Dans le n° des Annales de mars-avril 1913,
pages 395-402 il a été rendu compte d'une étude de M. A. Dumas,
sur les éboulements importants qui s'étaient produits en janvier et
février 1912 et qui avaient apporté une grande perturbation dans
les travaux de la tranchée centrale. Dans son article du
26 décembre 1916, le même auteur décrit avec beaucoup de
détails les éboulements qui se sont produits en septembre 1915 et
qui ont suspendu la navigation du canal. Cet article est d'ailleurs le
résumé du rapport officiel établi par le général Goethals, ancien
directeur des travaux du canal et actuellement gouverneur de la
Zone du canal.

On sait que les terrains traversés par le canal, d'origine volca-
nique ou éruptive, forment un ensemble cahotique qui a souvent
induit en erreur les géologues. C'est ainsi que l'on avait cru, jus-
qu'à ce que l'expérience soit venue démontrer le contraire, que les

roches composant le massif central avaient une consistance suffisante pour qu'il fût possible d'y tailler des talus très raides: 10 de hauteur pour 1 de base, disait-on au Congrès international de 1879 et au début de la première entreprise française. La « Compagnie nouvelle », mieux renseignée, adoptait, en 1899, 3 de hauteur pour 2 de base, et ce chiffre avait également été admis par les Américains, en 1905 et pendant les premières années de leurs

travaux.

Pour arrêter les éboulements, on a dû leur donner, dès le commencement de 1913 dans la plus grande partie de la tranchée, une inclinaison de 1 de hauteur pour 3 de base, et, aux endroits des plus grands éboulements, une inclinaison générale de 1 de hauteur pour 5 de base. Dans ces conditions, la largeur de la tranchée, qui devait être de 205 mètres environ à la partie supérieure, a dépassé 600 mètres en ces endroits, ainsi qu'on le voit sur la figure 1. Il en résulte que le cube des déblais par mètre courant a été porté en ce point (piquet ou station 1780) de 9.700 mètres à 30.000 mètres cubes, soit environ triplé.

Quelque faible que soit cette inclinaison moyenne, elle s'est trouvée, en certains points, encore beaucoup trop grande et le profil représenté par la figure 2, relevé en août 1915, presque au même point que celui de la figure 4 (piquet 1786 au lieu de 1780), donne une largeur en crête de 907 mètres et pour les talus une inclinaison variable de 1 de hauteur pour 5 à 10 de base. Cette largeur comprend toutes les terres dont le mouvement était déjà amorcé au moment du relevé et dont une partie a causé l'obstruction du canal les 18 et 19 septembre suivants.

L'examen de ce profil 1786, où l'on est obligé de laisser les talus prendre une aussi faible inclinaison, permet de se rendre compte de l'importance qu'aurait atteinte la tranchée, si, au lieu d'avoir relevé le plafond du canal à la cote 40 pieds (12m 20), on avait adopté le canal à niveau avec un plafond à 40 pieds (1) au-dessous du niveau de la mer. Nous ne pouvons entreprendre ici l'évaluation du cube formidable qui en aurait résulté, mais il suffit de cette remarque pour reconnaître que les Américains ont été bien inspirés en adoptant un canal à écluses de préférence au canal à niveau.

Après un classement et une brève définition des éboulements qui se sont produits dans le canal, le rapport du général Goethals fait

(1). Rappelons que le pied anglais vaut 0m 3048, le yard 3 pieds, soit 03144, et le yard cube 0m3 7645.

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Fig. 1. Coupe transvers ale de la tranchée de la Culebra, au piquet 1780, en 1912.

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Rive Est

Pieds 1400

1200

1000

800

Fig. 2.

600

907mètres

(585p

Surface originale

Limite atteinte parles excavateurs

400

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1400

Coupe transversale de la tranchée de la Culebra, au piquet 1786, en août 1915.

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l'historique des principaux d'entre eux et indique les moyens employés pour les enlever. Nous renverrons à l'article du Génie Civil pour cette dernière partie du rapport, mais nous signalerons la classification faite par le général Goethals, car elle est un peu plus simple que celle établie par le géologue Mac Donald et qui avait été reproduite dans les Annales de mars-avril 1913. Elle ramène tous les éboulements qui se sont produits pendant la construction du canal à trois types différents, savoir :

1° Les éboulements imputables à un glissement des matériaux constituant les berges du canal, dus à ce que les profils ont été taillés suivant une inclinaison supérieure à celle du talus naturel de ces matériaux. Ces éboulements n'ont causé que des dégâts relativement peu importants et ont cessé lorsque les terrains ont eu pris leur talus naturel;

2o Les éboulements du second type sont ceux qui se produisent le plus souvent à la suite de pluies, par le glissement de matières poreuses superposées à une roche lisse ou à un lit de toute autre matière imperméable, plus dure que la couche superficielle et inclinée vers le canal. En creusant la cuvette on détruit l'appui que la couche supérieure, susceptible de se mouvoir sur un banc de glissement, prenait sur les matériaux enlevés, de sorte que cette couche se met en mouvement et vient combler l'excavation déjà faite. C'est le type des éboulements de Cucaracha, sur la rive gauche du canal;

3o Le troisième type d'éboulements est celui qui se manifeste surtout à la Culebra, sur les deux rives du canal. La première manifestation du glissement est une cassure ou crevasse superficielle du sol (break), généralement parallèle à l'axe du canal, mais dont les extrémités s'inclinent vers les berges. La formation de la crevasse est suivie d'un glissement de la masse comprise entre la cassure et la tranchée du canal, vers cette dernière. En même temps il se produit une dépression du terrain constituant le bord de la crevasse le plus éloigné du canal et un soulèvement du fond de ce dernier.

La cause de ce genre d'éboulement est probablement la nature spéciale de la roche sous-jacente, coupée par des failles verticales. ou inclinées vers le canal. En creusant le canal, on détruisait le point d'appui latéral de ces terres et en même temps on modifiait la répartition des charges sur les couches sous-jacentes, ce qui amenait, finalement, la rupture de ces dernières. Après cette rupture, le glissement vers la tranchée du canal se faisait comme dans le cas des glissements du premier et du second types, bien que sa cause fût entièrement différente.

L'examen des conditions dans lesquelles se trouvent les éboulements a montré que la seule méthode à employer pour s'en débarrasser consiste à enlever les terres à mesure qu'elles descendent dans la tranchée du canal et à utiliser des dragues pour ce travail. Ces dragues enlèvent environ 800.000 mètres cubes par mois, avec une dépense de moins de 2 francs par mètre cube, et leurs déblais sont, d'un côté, transportés dans le lac de Gatun, et de l'autre évacués par de longues conduites dans la vallée du Rio Grande et le lac de Miraflorès.

Le volume des terres éboulées à la Culebra est difficile à évaluer. Ainsi qu'on l'a vu plus haut, lorsque se produisit le glissement de Cucaracha, on estima à 2 millions de yards cubes le volume des terres à déblayer, alors qu'en réalité il fallut en enlever plus de 4 millions de yards cubes, sans compter celles qui purent être détournées du canal par des conduites hydrauliques. Dans le cas actuel, si on estime que les matériaux à enlever se trouvent sur une pente partant du fond du canal, cote 40, de la limite latérale du profil et remontant jusqu'à la limite extérieure des cassures et que la totalité des terres qui se trouvent sur ce plan incliné doit être enlevée avant que les glissements s'arrêtent entièrement, on peut évaluer à 7 millions de yards cubes le volume des déblais à effectuer. Si on suppose que la surface à déblayer est parallèle à celle du terrain actuel, à partir de la cote 40, ce volume s'élève à 13 millions de yards cubes.

Le général Goethals estimait, dans son rapport, en date du 26 novembre 1915, que l'appréciation la plus exacte semblait être comprise, entre les deux chiffres ci-dessus et voisine de 10 millions. de yards cubes (7.645.500 mètres cubes), mais depuis on a reconnu que ces chiffres devaient être considérablement majorés.

F. L.

VI. CHEMINS DE FER. TRAMWAYS. AUTOMOBILES.

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Les

Le Génie Civil (Paris, 30 octobre, 6, 13, 20 novembre, 4 et 11 décembre 1915). J. CARLIER et H. DEDROOG: Les chemins de fer en Angleterre. Historique. Matériel. Fonctionnement. auteurs de cette importante étude, qui sont des ingénieurs de l'État belge réfugiés en Angleterre, ont profité de leur séjour dans ce pays pour rédiger une monographie très documentée sur les chemins de fer anglais. Après un historique dans lequel ils donnent de curieux renseignements sur la naissance des chemins de fer, ils

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