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les dernières voûtes transversales d'élargissement des tympans évidés s'ouvrent à la clef. Des fentes correspondantes se produisent dans les plinthes et dans les parapets.

Le mouvement des voûtes articulées ont plus d'amplitude et on y ménage le jeu de la dilatation.

Pour les grandes voûtes inarticulées, on cherche depuis une quinzaine d'années à localiser ou à masquer les fissures de dilatation qu'on ne peut empêcher. Pour les tympans pleins, un joint vertical peut se dissimuler derrière un mur en retour de culée ou un contrefort de pile; les voûtes d'élégissement voisines des culées ou des piles sont pourvues d'un joint de dilatation ou armées; leur culée repose quelquefois sur des rouleaux de dilatation. Les plates-formes en béton armé qui supportent les chaussées sont sectionnées ou reposent sur des balanciers.

Ces dispositions paraîtront justifiées pour les grandes voûtes, si on rappelle avec l'auteur qu'à l'extrados des naissances du pont de Morbegno (t. IV, p. 74) la compression est: sous le poids mort 22 kilogr.7; sous la surcharge de 11 kilogr. 4; - pour un refroidissement de 34°, 36 kilogs.

D. Généralités.

Quelques mots seulement des questions générales que traite l'auteur dans son chapitre sur l'architecture des ponts (t. V, p. 98).

Après avoir décrit en détail la construction des grandes voûtes en béton généralement damé, quelquefois moulé, M. Séjourné reconnaît que, suivant les matériaux dont on dispose, cet emploi peut être très économique; il tend à se développer pour les ouvrages dont l'aspect des parements n'a qu'une importance secondaire (t. V, p. 28).

Les conditions à remplir pour l'architecture des ponts sont ainsi formulées (p. 98):

Un pont doit être ou paraître ajusté à son objet, solide, clair, simple, bien exécuté, sans vains ornements.

On doit toujours se préoccuper de l'aspect et adapter l'ouvrage « nonseulement aux lieux mais au climat, aux monuments voisins, à la lumière, à la couleur locales ».

Pour la conservation même de l'ouvrage, ainsi que pour son aspect, les saillies des corniches doivent être plus grandes dans une région humide et septentrionale que dans un pays sec et lumineux, car on doit s'y préoccuper davantage de protéger les parements contre la pluie; un pont très orné en rase campagne est aussi déplacé qu'un pont trop rustique dans une grande ville. Les Ingénieurs doivent savoir l'architecture (t. V, p.

99).

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Ils apprendront ainsi à appliquer le précepte formulé par l'auteur sous le titre RESPECT AUX VIEUX PONTS, dans un paragraphe qui se termine ainsi :

Restons fidèles au passé, soutien du présent et garant de l'avenir, et gardons des Barbares (1) nos vieux ponts, nos vieilles églises, toute notre vieille France. Praeteriti fides, spes futuri.

Ces principes et les nombreuses applications qui en ont été faites en France et à l'étranger font le plus grand honneur à l'École française et à celui que le suffrage de ses camarades a désigné comme le chef de cette école, en proposant à l'Administration des Travaux publics, en 1906, de lui décerner le prix fondé par l'inspecteur général Rouville. Un court extrait du rapport de la Commission du Conseil général des Ponts et Chaussées, approuvé par ce Conseil dans sa séance du 26 avril 1906, peut servir de conclusion à notre compte rendu :

Séjourné est arrivé à renouveler et à rajeunir en quelque sorte un art qui semblait être épuisé, c'est-à-dire, après plus de cent ans d'application, avoir atteint son apogée. Il a étendu les limites d'applicalion d'un genre de construction qui, outre l'économie et l'aspect architectural, a pour lui, au point de vue de la durée, la garantie de l'expérience des siècles. C'est un grand service rendu.

(Mengin-Lecreulx, Président et Rapporteur de la Commission, 3 avril 1906.)

Le traité de la construction des Grandes Voûtes continue et complète le service auquel rendait hommage la Commission de 1906.

Septembre 1915.

(1). Écrit avant la guerre, dans les premiers mois de 1914.

N° 16

COMPTE RENDU DES PÉRIODIQUES

Périodiques français par MM. F. LAUNAY, Inspecteur Général, Inspecteur de l'École des Ponts et Chaussées, et A. GoUPIL, Ingénieur en Chef. Périodiques étrangers, par MM. A. GOUPIL et THÉRON, Ingénieurs en Chef. Électricité appliquée par M. BLONDEL, Ingénieur en Chef.

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Nouvelles annales de Mathématiques (mai 1915). G. FONTENÉ: Mouvement d'un corps autour d'un point fixe. Th. Un corps soumis à des forces extérieures étant mobile autour d'un point fixe 0, si le moment résultant OS des forces extérieures conserve une direction fixe et si, au début du mouvement le moment résultant (05), des quantités de mouvement a la même direction, le moment résultant or des quantités de mouvement conservera indéfiniment la direction OS, la force vive est proportionnelle au carré 2 dudit moment et l'ellipsoïde d'inertie relatif à O roule sans glisser sur un plan fixe dont la distance au point O est

2 T

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Proceedings. Institutions of mechan. Engineern. (janvier-juin 1915).— WILLIAM J. DUNCAN Méthode graphique pour trouver les forces d'inertie dans un mouvement à deux dimensions. Cette méthode repose sur la considération du centre instantané de rotation, avec la vitesse angulaire correspondante w, du centre d'accélération avec l'accélération angulaire a, du cercle des inflexions ou lieu des points où vitesse et accélération sont parallèles. Ces éléments étant connus, l'accélération de tous les points d'un solide mobile peut être trouvée en grandeur et en direction si on a la grandeur de l'accélération en un point et la direction de l'accélération d'un autre point. Il suffira dès lors de déterminer l'accélération

du centre de gravité qui sera égale au produit de sa distance au centre d'accélération par V a' a2. La force d'inertie sera le produit de l'accélération par la masse et elle passera par le centre de percussion relatif au centre d'accélération.

La méthode est appliquée à la détermination de l'inertie dans une des barres d'une coulisse, dans un moteur à cylindre, dans un moteur Gnôme, etc.

II. MATÉRIAUX ET PROCÉDÉS GÉNÉRAUX DE CONSTRUCTION.

Le Génie civil (Paris, 8 mai 1915).

Bouclier demi-cylindrique

pour le percement des tunnels dans les terrains boulants. Ce bouclier a été employé pour percer un tunnel de chemin de fer à Point-Defiance (Washington, E.-U.) creusé dans des terrains boulants. Il se compose d'un arc en plein cintre, formé de 11 sections rectilignes, prolongé vers l'arrière par une voûte en tôle de 3 mètres de longueur.

Le travail d'excavation était réalisé, en arrière du bouclier, par un excavateur à pelle, déversant les déblais dans des wagonets circulant sur une voie parallèle.

-(15 mai 1915). -F. HOFER Machine à forer les tunnels, système Karns. Cette machine permet de forer directement dans la roche un trou dont le diamètre atteint 1 80. Elle agit comme une perforatrice percutante de très grand diamètre : à l'avant se trouve une roue portant des pointes, el qui reçoit un mouvement de va-et-vient, ainsi qu'une rotation pendant le retour. La machine est actionnée par un moteur à air comprimé. On pourrait, avec cette machine, percer de 7m 50 à 15 mètres de tunnel par jour. F. L.

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Génie civil (1er mai 1915). Le port de Gibraltar. Depuis la création du canal de Suez, le mouvement du port de Gibraltar a pris une importance croissante, et il est devenu nécessaire d'aménager le port, demeuré rudimentaire jusqu'à la fin du siècle passé. En 1894, l'Amirauté décida l'exécution d'un vaste projet, comportant la construction d'un véritable port bien abrité. Le projet comportait cinq ouvrages principaux (fig. 1):

1o Le prolongement du brise-lame sud, commencé en 1893, jusqu'à la longueur totale de 825 mètres;

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