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M. le chef de bataillon Vinoy, commandant supérieur de ce poste, avait été prévenu, dans la soirée du 29 janvier, que quelques bestiaux avaient été volés aux Ouled-Seliman. Le lendemain, au point du jour, il était monté à cheval avec les deux escadrons de spahis places sous ses ordres et un goum, afin d'aller par lui-même vérifier les renseignements incomplets qui lui étaient parvenus. Il laissa la redoute sous la garde d'un bataillon du 6e léger, aux ordres de M. le commandant Ponsard.

Vers dix heures du matin, soixante Arabes environ se dirigeaient vers le camp, précédés de quelques enfants, On ne voyait à leurs mains que des bâtons, et ils ne présentaient aucune apparence hostile. Ils récitaient des prières, et leur physionomie étrange excitait la risée de ceux de nos soldats qui les voyaient venir. Arrivés à l'entrée du poste, le factionnaire veut s'opposer à leur passage, et alors un d'eux, s'approchant de lui comme pour lui expliquer qu'ils viennent porter une réclamation au commandant supérieur, l'étend mort d'un coup de feu. C'était le signal: aussitôt tous ces Arabes se précipitent furieux dans la redoute, tirent de dessous leurs burnous les armes qu'ils y avaient tenues cachées, et attaquent tous ceux de nos soldats qu'ils trouvent sur leur passage. Croyant trouver le commandant supérieur, ils envahissent son logement; le planton est tué sur la porte. Mais on a promptement couru aux armes. Officiers et soldats se portent au-devant de l'ennemi; une lutte corps à corps s'engage, et l'intrépidité de Dos troupes a bientôt vaincu le fanatisme de ces misérables. Ceux qui échappent d'abord aux baïonnettes veulent fuir par la seule issue de la redoute; le commandant Ponsard a déjà fait garder ce point; ils veulent franchir les parapets, là encore ils trouvent nos soldats qui ne font pas de quartier. Tous ont péri. Ils étaient entrés 58 dans la redoute, 58 cadavres ont été trouvés sur la place.

M. le commandant Ponsard fait alors tirer un coup de canon pour annoncer au loin ce qui vient de se passer.

Ce signal est entendu de M. le commandant Vinoy; mais il ne peut croire à une attaque de son camp; il pense qu'on lui annonce l'apparition de quelque bande, et au lieu de se diriger sur la redoute, il marche de manière à couper la retraite à l'ennemi. Après une heure de course, il voit devant lui deux douars en pleine émigration; il les enveloppe et les ramène au camp sans éprouver presque aucune résistance. C'étaient les femmes, les entants, les troupeaux des insensés qui étaient venus chercher la mort dans notre redoute.

Dans cette journée, nous avons eu 6 tués et 26 blessés, au nombre desquels il faut compter 3 officiers, et, parmi ces derniers, M. le capitaine Dubois, du 10e bataillon de chasseurs d'Orléans, qui s'est un des premiers jeté dans la mêlée, et qui a dû être amputé du bras droit.

7 février. GRANDE-BRETAGNE. LONDRES. Perte du vase de Portland.

La fameux vase de Portland a été mis en pièces aujourd'hui par un individu qui visitait le musée anglais. Cet homme, qui sans doute est fou, a été arrêté: il paraît âgé de vingt ans. Il a refusé de dire au magistrat de Bownstre et son nom et son adresse. C'est avec un morceau de granit lancé dans le musée, que cet insensé ( s'il n'est pas un vandale) a brisé ce vase précieux. Ou a trouvé la pierre au milieu des débris. L'individu arrêté a déclaré n'avoir ni parents ni amis à Londres; mais il a été reconnu. La dame qui tient le café d'Europe dans Longacre s'est présentée peu de temps après son arrestation, et elle a demandé à être entendue; elle a déclaré que cet individu se nomine William Lloyd, et qu'il loge chez elle depuis deux mois. Il s'est annoncé avec la qualité d'artiste peintre-décorateur, exécutant des travaux pour le théâtre de CoventGarden et d'autres théâtres. Sa famille, composé de sa mère et de sa sœur, babite Dublin. Le vase est, dit-on, évalué 100 liv. sterl., et il appartenait au duc de Portland, qui l'avait déposé au musée. Cet individu a déclaré n'avoir pas agi de son propre gré, mais bien d'après les conseils de deux personnes qu'il ne voulait pas nommer, pour ne

pas les compromettre. La valeur du vase de Portland (autrement dit Barberini) était de 2,000 guinées. Il appartenait au duc de Portland, qui l'avait déposé au musée pour plus de sûreté et en même temps pour en faire un objet de curiosité pour le public. Ce vase avait été découvert au XVIe siècle dans un sarcophage du monument funèbre de l'empereur Alexandre Sévère, trouvé à deux milles de Rome, sur la route de Frascati. Il était resté deux siècles au palais Barberini, dont il était l'un des plus beaux ornements. Acheté par sir W. Hamilton, il y a cinquante ans, il avait été vendu par lui au duc de Portland. Tous les amateurs regrettent la perte de cet ouvrage du génie grec.

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ment de l'amirauté, un spectacle de ruine et de désolation difficile à décrire. Une partie du rempart casemalé situé entre la vieille tour espagnole connue sous le nom de Pégnon et le port, les maisons adossées à ce rempart n'étaient plus qu'un monceau de décombres d'où s'échappaient des malheureux plus ou moins mutiles, couverts de sang et de poussière. Le pavillon habité par le commandant Pallard, sous-directeur de l'artillerie, avait été emporté, ainsi que des logements habités par des compagnies d'ouvriers artilleurs et de pontonniers. Le logement du commissaire de la marine était abattu, et il n'en restait plus qu'un pan de mur; la maison du directeur du port avait éprouvé le même sort, à l'exception d'une pièce restée à peu près intacte.

Après le premier moment de stupeur causé par une catastrophe aussi terrible qu'inattendue, on s'occupa avec empressement à sauver les malheureux ensevelis sous les décombres. Par les ordres de M. l'amiral, les équipages furent aussitôt débarqués et contribuèrent aux travaux qui furent entrepris avec les troupes du génie,

27 février. FRANCE. PARIS. Réception de M. Sainte-Beuve à de l'artillerie et des divers corps de la l'Académie française.

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A dix heures un quart du soir, une forte explosion se fit entendre dans la direction de la marine; une seconde explosion ne tarda pas à lui succéder, et fut suivie de détonations successives et semblable à celles d'un vaisseau qui lâche sa bordée. Alarmé par ce bruit inusité, dont chacun se demandait la cause, la population d'Alger se porta de tous les points de la ville sur la place. Comme on s'aperçut que le phare était éteint, on pensa aussitôt que la tour qui le supporte avait dû sauter, conjecture qui, malbeureusement, n'était pas fort éloignée de la vérité.

Les premiers qui arrivèrent à la marine eurent, en dépassant le bâti

garnison.

Les explosions, causes de ces désastres, avaient eu lieu dans deux magasins séparés l'un de l'autre par le fossé qui règne au pied de la vieille tour espagnole, sur laquelle se trouve le phare. Le feu, allumé dans l'un par une cause restée inconnue, se sera communiqué à l'autre. Cet affreux événement, qui a fait tant de victimes, est d'autant plus inexplicable que, depuis quatorze jours, on n'était pas entré dans les magasins qui ont sauté, et qu'ils avaient de doubles portes. Ils contenaient de la poudre en petite quantité, des grenades fabriquées du temps des Turcs, des boîtes à balles, des biscaïens et des obus, projectiles qui appartenaient en grande partie à la marine.

Le peu de matière explosive contenue dans ces magasins ne rend pas compte des effets terribles de l'explosion, même en faisant la part de la résistance apportée par l'extrême solidité des bâtiments; aussi n'est-on pas éloigné de croire que quelque ancien dépôt de poudre antérieur à la conquête, et resté ignoré jusqu'ici, a pu

contribuer à donner plus d'intensité à cadron d'artillerie Pallard, sous-dices explosions. Quoi qu'il en soit, ce recteur d'artillerie à Alger, homme malheur, déjà bien grand, eût pu l'étré extrêmement aimé et considéré, davantage, puisque le parc de l'ar- qu'une singulière fatalité a constamtillerie renfermait alors six prolonges ment poussé vers cette horrible fin. Il chargées de trente barils et de cin- avait rempli pendant quatre mois, quante caisses de cartouches qu'on était auprès du général Lechesne, les foncsur le point d'embarquer pour un des tions de chef d'état-major de l'artilleports de l'est, et que ces munitions, rie de l'armée d'Afrique; il quitta ces placées fort près du lieu de l'explosion, fonctions à regret lorsque M. le chef n'ont cependant pas été enflammées. d'escadron Boňnami fut nommé à cet Outre les ravages dont nous venons emploi, et accepta avec regret celui de de parler, plusieurs accidents de moin- sous-directeur de l'arsenal, qu'il n'adre importance ont eu lieu : d'énormes vait pas démandé. Il eut beaucoup de pierres lancées à près de 200 mètres peine à se décider à prendre le logement et retombant d'une hauteur considé- destiné au sous-directeur, quoique rable, ont causé quelques avaries dans ce logement fût agréablement disle port, notamment sur le Bouberak. tribué et parfaitement situé pour l'emOn a trouvé de ces blocs sur les ter- ploi qu'il devait remplir. I tarda un rasses de l'amirauté, où étaient tombés grand mois à entrer dans ce logement: également des biscaïens et des débris i d'obus. Ce bâtiment n'a, du reste, pas souffert. Seulement un obus a fait une large brèche dans la chambre de l'aide de camp de M. l'amiral, et y a éclaté. Chez M. le chef d'état-major de la marine, commandant Pouyer, toutes les cloisons ont été lézardées. Les vitres se sont brisées partout, dans la rue de la marine et sur plusieurs autres points.

Malheureusement les désastres que nous venons de décrire sont loin d'être les plus déplorables: dans les logements habités par les trois compagnies dont on a parlé plus haut, 43 ouvriers d'artillerie sont morts, ainsi que 31 pontonniers, 10 artilleurs et 2 ou vriers de la 2e compagnie. On compte, en outre, 30 blessés. Le sergent-major armurier Denot, sa femme, qui était enceinte, et un enfant, ont péri. Le contrôleur d'armes Piron a également succombé, après avoir subi l'amputation de la jambe. Cinq autres sousofficiers sont morts écrasés sous les ruines. Un seul, qui avait eu la présence d'esprit, aussitôt que la première explosion se fit entendre, de se réfugier dans une embrasure, a été préservé. Parmi les cadavres retrouvés, on en a remarqué un doni la peau était presque retournée.

Le lendemain de cet événement. il manquait 135 hommes à l'appel, parini lesquels on compte 48 blessés.

Le chiffre des morts et des blessés de l'artillerie est de 88 morts et de 11 blessés.

Parmi les morts, figure le chef d'es

semblait qu'un triste et sombre pre sentiment l'avertissait que cette habitation devait lui sire fatale. Le soir même de sa mort, il était au spectacle, et, contrairement à ses habitudes, il le quitta avant la fin. Il eût été sauvé s'il avait assisté à la représentation complete, car l'explosion n'eut lieu qu'à dix heures un quart.

11 mars.

FRANCE. PARIS. · Installation du conseil des prud'hommes.

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L'établissement des conseils de prud'hommes est un bienfait accordé au commerce et particulièrement à la classe ouvriere.

Vous vous souvenez qu'après une étude longue et approfondie, le conseil municipal, consulté par le gouvernement, a exprimé l'avis qu'il convenait d'appliquer à la capitale cette grande mesure, et que l'on devait élablir comme essai et dans l'une des principales branches d'industrie un premier conseil. L'industrie des métaux se présentait naturellement. Cette industrie compte à Paris un grand nombre de fabricants et d'ouvriers, la moitié au moins de tous les patentés

qui peuvent être soumis à la juridic tion des prud'hommes. Le travail de l'or, de l'argent, du cuivre, du fer, du plomb, est immense.

Ces métaux s'appliquent aujourd'hui avec un art merveilleux à tous les usages; ils subissent les transformations les plus variées et les plus ingénieuses.

La dernière exposition de l'industrie est venue témoigner des brillants progrès que font chaque jour l'orfevrerie, la bijouterie. l'orlogerie, la fabrication des bronzes, la mécanique, la serrurerie, la coutellerie, l'armurerie. Sur les 2,200 exposants, 1185 appartenaient à ces diverses catégories.

Les matières employées par l'orfévrerie, labijouterie et la joaillerie sont, en or, par an, terme moyen, de 4,292 kilogrammes; en argent, de 64,090 kilogrammes. Annuellement le commerce de l'orfévrerie et de la bijouterie s'élève à près de 60 millions; celui de la joallerie, à une pareille somme: ce qui donne pour ces trois branches un total de 120 millions.

L'orfévrerie et la bijouterie emploient environ 1,000 ouvriers; la joaillerie en fait travailler 2,000; le plaqué en argent figure pour 6 millions et donne de l'ouvrage à 2,000 ouvriers.

La fabrication des bronzes, en y Comprenant l'orlogerie, est de 30 millions et emploie 6,000 ouvriers.

La construction des machines occupe 7,000 ouvriers, au prix moyen de 5 fr. par jour, et consomme 300,000 kilogrammes de métaux.

La fonderie de fer, pour la mécanique et le bâtiment, est de 12 millions de kilogrammes de fonte et compte de 1,000 à 1200 ouvriers, à 6 fr. la journée.

Enfin, l'exportation de métaux ou Ouvrages en métaux tient une place notable dans les exportations de la ville de Paris, qui prennent, depuis quelques années, de si grands developpements et qui ont atteint 150 millions en 1844.

Le poids des métaux exportés de Paris, dans cette année 1844, est de 46,813 kilogrammes; celui des ouvrages fabriqués, de 776,873 kilogrammes, dont 160,938 kilogrammes pour les seuls plaqués.

Vous le voyez, messieurs, aucune

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Une conférence s'est tenue sur notre territoire; le résultat en a été des plus satisfaisants. Après quatre ou cinq heures de discussion, une convention a été signée, qui fixe les frontières de l'Algérie et du Maroc.

Comme on le pense bien, les clauses du traité sont encore un secret; mais, si l'on en croit quelques indiscrétions, elles sont tout à fait dignes de la France, et telles qu'on devait les attendre de son plénipotentiaire.

L'entrevue à été environnée d'une pompe guerrière tout à fait imposanté.

A l'heure convenue, le général comte de La Rue, escorté par le général Cavaignac, à la tête de 400 chasseurs d'Afrique et hussards, quitta le fort de Lalla Maghrnia, s'avançant vers le lieu du rendez-vous, au mo-. ment même où l'on apercevait, à quelque distance, Si-Hamed-e Khradir et Si-Hamida, marchant à sa rencontre, suivis par un goum fort de 3 ou 400 cavaliers magnifiquement montés et équipés.

Arrivés à quelques pas du lieu convenu, les plénipotentiaires firent faire halte à leur escorte, et continuèrent à s'avancer jusqu'à ce qu'ils se fussent rejoints.

La cavalerie marocaine tenait le fusil haut, manière ordinaire chez les Arabes de rendre les honneurs militaires. La cavalerie française avait le sabre à la main.

Après des échanges réciproques de saluts et de politesses, les plénipoten

tiaires marocains manifestèrent au général de La Rue le desir de voir la conférence se tenir sous une tente qu'ils apercevaient établie à 3 ou 4,000 metres de Lalla-Maghrnia : c'était celle du général de La Rue. Les plénipotentiaires marocains donnaient là une preuve de confiance et de déférence bien remarquable. Le général s'empressa de les satisfaire, et immédiatement on se mit en marche dans la direction du fort, la cavalerie française en tête et la cavalerie marocaine la suivant.

Arrivés près de la tente du général, les plénipotentiaires mirent pied à terre, et, au même moment, ils furent salués par une salve de onze coups de canon tirés par l'artillerie du fort.

Pendant la conférence, les deux cavaleries restèrent à cheval en ordre de bataille. Une compagnie de grenadiers formait la garde d'honneur de la

tente.

Tout le monde s'étonna de l'ordre parfait et du silence des Marocains. Mais ceux qui en furent le plus frappés sans doute, ce furent les vieux soldats, qui se rappelaient les entrevues tumultueuses qui avaient eu lieu naguère à diverses reprises, entre ce même Hamida, escorté de ces mêmes cavaliers, et le général commandant la subdivision de Tlemcen.

Ce rapport est plus expressif que tout ce qu'on pourrait dire pour démontrer combien notre influence sur le Maroc a grandi depuis les derniers événements.

La conférence terminée, les plénipotentiaires des deux nations remontèrent à cheval et s'avancèrent en semble sur la route d'Ouchda, jusqu'au point désigné primitivement comme le lieu où devait se tenir la conférence. La cavalerie marocaine avait pris la tête de l'escorte, et elle était suivie à deux ou trois cents pas de distance par la cavalerie française. Parvenus là, les plénipotentiaires se séparèrent après force protestations de bon vouloir et d'amitié adressées au général de La Rue par Si-Hamida et SidiHamed.

30 mars.
BELGIQUE. LIÉGE.
Incendie de l'hôtel du gouver-

nement.

on n'en a pas vu à Liége depuis l'incendie du théâtre, a affligé cette ville. L'hôtel du gouvernement est aujourd'hui presque entièrement détruit. Vers une heure, le feu a pris dans la cheminée de l'un des bureaux des contributions et douanes, derrière laquelle se trouvaient des armoires remplies de papiers, et il s'est propagé avec une violence telle, que, malgré tous les secours amenés immédiatement, toute la partie supérieure de l'édifice, les deux ailes, la salle du conseil provincial, ont été consumées. On conçoit que le plus grand désordre ait d'abord régué; aussi des masses de papiers ont été jetés par les fenêtres, pêle-mêle avec des meubles, et s'ils n'ont pas été brûlés, ils n'en sont pas moins également perdus. Les archives ont été en partie sauvées, mais une foule de dossiers ont été la proie des flammes; on n'a cessé de voir voltiger des papiers en feu. Plusieurs personnes se sont gravement exposées pour aider à sortir les archives.

Grâce aux secours dirigés par toutes les autorités de la ville, qui s'étaient rendues sur les lieux, on a pu se rendre maitre du feu. Cependant, un magasin appartenant à MM. Philipps freres, fabricants de tabac, qui touche aux derrières de l'hôtel, a été endommagé.

Toutes les habitations voisines et l'hôtel habité par M. de Brouckère ont pu être préservés; trois pompiers ont été assez grièvement blessés, et dix hommes, occupés à jeter par les fenêtres les plans des mines placés dans les combles, ont été atteints par une poutre enflammée.

Bien que le rez-de-chaussée et le premier étage n'aient pas été la proie des flammes, ils ont cependant été entièrement dévastés. On sait que les appartements du premier avaient été récemment décorés pour les réceptions officielles.

Quand la flamme a eu percé la toiture, la ville a été. durant un certain temps, couverte d'une épaisse fumée mêlée de papiers emportés par le vent, plus ou moins endommagés, et qui allaient retomber jusqu'à de très-grandes distances.

M. de Brouckère, le nouveau gouverneur, venait de faire, pour l'ameublement du premier étage de l'hôtel, Un sinistre épouvantable, et comme quoiqu'il ne l'habitât pas, une dépense

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