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très-petit nombre de Pharmaciens, réunit, je crois, quelques avantages que je vous laisse à apprécier, et à faire connaître si vous le jugez à propos...

Je prends une partie d'oxide de plomb demi-vitreux en poudre fine et deux parties de bon vinaigre blanc; eje fais bouillir légèrement dans une chaudière de fer, en remuant continuellement jusqu'à ce que le mélange ait acquis la consistance d'une pâte épaisse; je retire alors du feu et jette dessus, en agitant toujours, quatre parties d'eau; je remets ensuite sur le feu, laisse donner un bouillon, et filtre la liqueur chaude,

L'extrait de Saturne, fait par ce procédé, est très-clair, dépose très-peu; il est presque sans couleur, étant privé de la partie extractive et colorante du vinaigre; il contient autant d'acétate de plomb en dissolution que celui fait par le procédé ordinaire, comme je m'en suis assuré en opérant par comparaison. J'ai pris un demi-gros de chaque extrait de Saturne, je les ai étendus séparément dans 4 onces de la même eau filtrée; j'ai obtenu la décompo→ sition complète du sulfate de chaux dans les deux liqueurs, plus un excès d'acétite de plomb que j'ai précipité avec l'acide sulfurique aqueux, que j'ai versé après en avoir séparé les premiers précipités par le filtre: ces deux derniers précipités m'ont paru d'un volume égal, mais je n'ai pu en déterminer le poids, vu leur trop petite quantité.

Ce procédé est encore avantageux par la double quantité d'extrait de Saturne que l'on obtient.

Observations de M. PLANCHE sur le procédé précédent.

Il y a déjà plusieurs années que l'acétate de plomb liquide (extrait de Saturne) fit le sujet des recherches de M. Payssé, qui les consigna dans l'ancien Journal des Pharmaciens de Paris. Ce chimiste s'est servi, pour ses

expériences, de vinaigre concentré par la gelée; mais il ne fait aucune mention du degré de densité de cet acide, de manière qu'il est impossible d'apprécier au juste les avantages qu'on pourrait retirer de son travail.

Dans le procédé que M. Mollier vient de nous communiquer, et que nous avons répété avec soin, l'extrait de Saturne se trouve privé en grande partie du principe colorant du vinaigre et du tartrite de plomb; c'est de l'acétate de plomb presque pur. Il reste à savoir si, dans cet état, le médicament qui nous occupe remplit toutes les indications qu'on doit en attendre.

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Goulard, célèbre chirurgien du collège de Montpellier, auteur de cette composition, ou du moins le premier qui la mit en vogue, semble lui donner la préférence sur la liqueur dite saturnine, faite avec la céruse et le vinaigre distillé. C'est aux hommes de l'art, aux chirurgiens surtout à décider si cette préférence est fondée.

* Quoi qu'il en soit, les doses de vinaigre et de litharge que Goulard (1) prescrit sont à peu près les mêmes que celles de M. Mollier; le produit seul est différent, c'està-dire qu'à poids égal il contient plus d'acétate de plomb et un peu de tartrite de ce métal.

La formule de Baumé fournit un extrait de Saturne tenant plus de tartrite de plomb que celui de Goulard, parce qu'on y emploie plus de vinaigre. Une partie de ce tartrite se précipite au bout de quelque tems dans les bouteilles où il forme un dépôt considérable; mais la liqueur en retient encore en assez grande quantité. J'ai communiqué il y a trois ou quatre ans, à mon collègue Boullay, le procédé suivant analogue, pour la manipulation, à celui de M. Mollier, mais en différant pour les doses de vinaigre, la durée de l'ébullition et la consistance du mélange.

(1) Voyez Traité sur l'usage du plomb, et de sa préparation, p. 274

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4 D'oxide de plomb demi-vitreux réduit
en poudre fine,

De vinaigre blanc de la meilleure
qualité

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Faites bouillir le mélange dans une chaudière de plomb jusqu'à ce qu'il ait acquis la consistance de miel cuit. Ajoutez alors,

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D'eau commune,

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Agitez de nouveau, continuez l'ébullition pendant demi-heure, filtrez et faites rapprocher la liqueur à 27 degrés de l'aréomètre de Baumé pour les sels. Vi

Pour mettre les Pharmaciens en état de juger lequel des' trois procédés ils doivent préférer nous allons faire connaître le poids des produits et leurs principaux caractères.› troll moving ob era cué tugT Procédé de Baumé,obb elujej ob

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Matières

Litharge, bij

employées. Vinaigre, tbvij

Produit d'après l'auteur, 3 tb, 12 onc,,,

6 gr

¿ Caractères dų produit Liqueur rougeâtre; pesanteur spécifique, 32-46; blanchit avec Peau distillée et laisse précipiter du tartrite de plombs pot cup an

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Caractères du produit: Presque colore, pesanteur spé¬ cifique, 32-38; ne précipite pas avec l'eau distillée. Deux onces de cette liqueur étendue d'eau et décom

posée par une solution de sulfate de soude, ont donné deux gros de sulfate de plomb.

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Caractères du produit: Couleur vert olive; pesanteur spécifique, 32-43; se trouble par l'eau distillée et dépose du tartrite de plomb.

Deux onces de cette liqueur décomposée par le sulfate de soude, ont donné 3 gros 12 grains de sulfate de plomb.

Il est évident, d'après ces résultats, 1o que l'extrait de Saturne de M. Mollier, inférieur en densité à celui que nous préparons, contient aussi beaucoup moins d'oxide de plomb et point de tartrate; nous pensons donc que s'il peut être utile de priver l'extrait de Saturne de la portion du tartrate de plomb qui s'est précipité spontanément, on s'éloignerait peut-être trop du but de l'auteur de cette composition en l'en privant en totalité. 2° Que M. Mollier, dont nous accueillerons toujours avec plaisir les observations, aurait pu atteindre ce double but, s'il eût moins rapproché la liqueur avant d'y ajouter l'eau. Enfin, nous lui observerons que pour amener ensuite son acétate de plomb liquide au degré de concentration convenable, le produit se réduit à 26 onees, au lieu de la quantité que nous avons rapportée.

ANALYSED

De la racine d'aunée (enula helenium);

PAR M. FUNKE.

Extrait du Journal de Pharmacie de Trommsdorf, tom. XVIII; par M. Vogel.)

LE FEBVRE (1) crut avoir trouvé de l'acide benzoïque dans la racine d'aunée, et Spies (2) aperçut dans une infusion alcoholique de cette racine des cristaux d'un pouce de longueur qui avaient une saveur fraîche de salpêtre.....

Corvinus (3) a obtenu ces cristaux toutes les fois qu'il a évaporé lentement une infusion alcoholique d'aunée; il les a pris pour une résine oxidée.

Enfin feu Rose découvrit dans la racine d'aunée une fécule particulière qui a été appelée par Trommsdorff. alantine.

La racine d'aunée fraîche est d'un jaune brunâtre à la surface; l'intérieur est blanc, charnu et un peu fibreux ; dans la racine desséchée, on aperçoit quelques cellules qui renferment une substance cristalline.

Sa saveur est camphrée, aromatique et un peu âcre.

On a distillé deux livres de racine avec une quantité suffisante d'eau; on obtint, pour produit, une liqueur laiteuse sur laquelle nageaient quelques gouttes d'huile; il s'était déposé une plus grande quantité d'une huile nâtre. Après un repos de 12 heures, l'huile s'est coagulée en une masse blanche cristalline, et l'eau est devenue transparente.

(1) Traité de Chimie. Paris, 1660, tom. II.
(2) Miscel. Berol., tom. II, page 91.
(3) Journal de Trommsdorff, tom. X.

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