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મૈં

être salutaires. Il y a des cheykhs qui veillent à ce qu'il ne se débite pas de drogues détériorées. Plus un médicament est prompt et actif, plus les Egyptiens le croient propre à produire la guérison du mal. Ils emploient la coloquinte et la gomme gutte comme purgatifs, et la violence de ces remèdes les expose à des vomissemens qu'ils redoutent, ef à des douleurs intestinales difficiles à apaiser; tandis qu'ils ne font communément usage du séné que comme laxatif, en le mêlant par petite quantité dans des infusions presque sans vertu et très-désagréables au goût.

Les bienfaits et les réglemens d'un Gouvernement éclairé ne manqueraient pas de contribuer en Egypte à la conservation d'une population nombreuse : les secours de la chirurgie et de la médecine, et les soins donnés à des malheureux, ont fait respecter les Français, qui s'étaient occupés, pendant l'expédition, de former des hôpitaux pour la classe indigente.

OBSERVATIONS

Sur un moyen proposé par M. JOHN BOSTOCK pour découvrir de petites portions d'arsenic mélé avec d'autres substances;

PAR M. PLUQUET, Pharmacien à Bayeux.

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AYANT été chargé dernièrement de faire l'examen d'une liqueur et d'une poudre présumées contenir de l'arsenic, j'employai le moyen proposé par M. Bostock (Bulletin de Pharmacie, 1 année, p. 372), qui consiste à ajouter du carbonate de potasse au liquide soumis à l'examen, et à verser dans ce mélange une solution de sulfate de cuivre. S'il existe dans la liqueur, dit M. Bostock, quelques portions d'arsenic, sur-le-champ il se développe une belle

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couleur d'un vert d'herbe. L'auteur accorde la plus grande confiance à ce procédé, et paraît lui donner la préférence sur ceux déjà indiqués.

Les nombreuses expériences que j'ai faites pour m'assurer du degré de confiance que l'on doit accorder à ce moyen déjà indiqué par Schéele, ne me permettent pas de douter que l'on ne doive le rejetter comme infidèle et même dangereux à cause des méprises dans lesquelles il pourrait faire tomber.

En voici les raisons :

1o. On ne peut suivre aucune proportion constante dans l'addition du carbonate de potasse nécessaire pour développer la couleur verte avec le sulfate de cuivre, puisqu'on ignore les proportions de l'arsenic dans les liquides soumis à l'examen et que souvent même il n'y en existe pas. J'ai cependant observé que cette variation dans les proportions de carbonate de potasse, diminuait ou augmentait sensiblement la couleur verte dans les solutions d'arsenic que je préparais exprès.

2o. La couleur verte que l'addition du sulfate de cuivre développe avec la solution de carbonate de potasse a trop d'analogie avec la même solution arséniquée. Cette analogie d'après mes expériences devient plus sensible et plus embarrassante, si on examine des liqueurs animales colorées en jaune par des matières bilieuses, ce qui est très-fréquent.

3o. Ce réactif est bien loin d'être aussi subtil que le prétend M. Bostock, c'est-à-dire d'en faire reconnaître jusqu'à un un quarantième de grain. Dans ce cas, il m'a été impossible de décider si la légère teinte que le liquide acquérait, était due à l'existence de la potasse ou de l'atôme arsénical existant dans la liqueur, et alors dans ce cas ce moyen devient nul. L'eau hydrosulfurée récemment préparée et entièrement saturée a donné au liquide une légère teinte jaune, et elle me paraît bien préférable pour décéler la présence de très-petites portions d'arsenic.

Je dois ici ajouter que le procédé indiqué par M. Bostock pour réduire l'acide arsénieux à l'état métallique est ingénieux et de la plus grande utilité. J'ai réduit par ce moyen jusqu'à un sixième de grain d'arsenic que j'avais mêlé avec de la bile desséchée : les incrustations métalliques autour du tube étaient très-visibles.

Sur l'huile de l'Arachide ou Pistache de terre.

La culture de l'arachide, ou pistache ou noisette de terre (Arachis Hypogea, LIN.) réussit aujourd'hui trèsbien en Italie. Les derniers essais entrepris sur cette plante par M. Biroli, professeur de botanique à Novara, ont été couronnés du plus heureux succès. Il a obtenu par expression, d'un quintal de semences mondées de leur péricarpe, cinquante livres d'huile qui ne different pas de celle d'olives, pour les usages domestiques.

Cette huile, récemment exprimée, a une odeur de rave qui n'est pas sensible au goût. Il suffit de la chauffer pour faire disparaître cette odeur, au point que des personnes qui n'avaient pas été prévenues n'ont remarqué aucune différence dans la saveur des alimens préparés avec elle ou avec le beurre. Cette huile n'est pas propre à la peinture, elle gèle avant l'huile d'olives; on doit par cette raison ne la préparer qu'au mois d'avril ou de mai, autrement elle se congèlerait au sortir de la presse.

Outre l'huile qu'on retire de l'arachide, elle sert à faire le chocolat en remplacement du cacao: mais, comme elle contient beaucoup plus de substance huileuse que ce dernier, le chocolat n'aurait pas assez de consistance si on l'y faisait entrer dans la proportion de plus d'un tiers.

M. Biroli en a fait préparer en employant pour chaque douze onces de cacao, quatre onces de pistache de terre torréfiée séparément et traitée du reste à la manière du Ieme Année.-Septembre.

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cacao. Différentes personnes instruites à qui il fit goûter de ce chocolat le jugèrent excellent, et ne différant en rien du meilleur chocolat du commerce. Dans le moment actuel, dit l'auteur, où le cacao est d'un prix excessif, l'économie d'un quart que présente la nouvelle production mérite l'attention du commerce. Avec l'arachide, on économise une portion de cacao dans quelques provinces de l'Amérique où l'on fait du chocolat. Le gâteau qui reste après l'extraction de l'huile contient beaucoup de fécule amylacée qui ne le cède en rien, pour la blancheur et la finesse, au plus bel amidon de froment. Quelques-uns prétendent aussi qu'il abonde en matière sucrée.

Sur le Souchet comestible.

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M. Biroli s'est aussi occupé du Cyperus esculentus, LIN. Il a vu que les bulbes plantées dans un fond sablonneux et exposées à une grande chaleur profitaient moins que d'autres exposées au nord dans un terrain argileux et froid suite des inondations auxquelles il est sujet. Aussi les rizières lui ont-elles parfaitement réussi. Le souchet fournit par expression un sixième de son poids d'une huile très-limpide; il contient aussi beaucoup de matière amylacée (1). L. A. P.

(Extrait du Journal de Physique du royaume d'Italie. )

De l'action de la lumière sur les animaux. (Article communiqué par M. DESERTINE, Pharmacien-major. )

M. le professeur Henri, de Ratisbonne, a, dans un Mémoire couronné par l'Académie impériale de Péters

(1) Il serait intéressant d'examiner de quelle nature est cette huile annoncée par M. Biroli, et dont les ouvrages modernes ne font, je crois, aucune mention.

bourg, publié un grand nombre d'observations intéressantes sur l'influence de la lumière sur les animaux. Voici ce que Hermbstadt en a inséré dans son Bulletin d'avril 1809.

La lumière solaire frappe d'abord la peau nue de l'homme; la chaleur, la transpiration en sont le résultat. L'aveugle comme le clairvoyant éprouvent ces sensations, car elles sont indépendantes de la vie.

On remarque que les êtres privés de raison recherchent également la lumière. L'écrévisse préfère les bords les plus éclairés de la rivière; l'oiseau fréquente le côté de la colline frappé du soleil; les polypes, que l'on conserve dans des verres, se placent toujours du côté tourné à la lumière; ils changent de position et se remettent du côté du soleil, si on tourne le vase. On peut poser en fait que la -lumière n'agit que comme stimulant sur ces animaux, puisqu'on ne leur connaît point d'organes visuels.

Spallanzani a observé le premier que les animalcules de la semence, exposés à la lumière dans des vases ouverts, périssaient sur-le-champ, quoiqu'ils pussent sup'porter un bien plus grand degré de chaleur sans lumière. Humboldt a remarqué que de deux organes qui avaient le même degré d'irritabilité, celui qui était exposé aux rayons du soleil perdait son irritabilité beaucoup plutôt que celui qui était placé à une chaleur obscure certainement le stimulus des rayons lumineux est beaucoup trop actif pour la structure délicate de ces êtres. Un stimulus trop fort produit toujours faiblesse et épuisement, nos yeux nous en fournissent une preuve convaincante.

L'opinion du professeur Henri est que la lumière du soleil ne renferme pas de chaleur en elle-même, mais qu'elle dégage celle combinée dans les corps, et que c'est ainsi qu'elle échauffe; partant de ce principe, il explique la différence qui existe entre l'action de la chaleur solaire et celle d'un poêle, sur les animaux, en ce que, dans ce

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