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le fond des mines; et vu brûler avec une flamme de couleur blanchâtre ou rougeâtre, qui scintillait assez souvent; sulfuré, avec une flamme très-rarement blanchâtre et presque toujours d'un bleu-rougeâtre.

Je n'ai pu observer les caractères de sa combustion dans les mines, que lorsqu'il se dégageait des eaux bourbeuses qui coulaient dans les galeries, dans l'air desquelles ma lumière brûlait avec peu de différence d'avec celui de l'atmosphère, et que dans ces endroits, combiné avec le carbone ou le soufre, il brûlait tranquillement à la surface de ces eaux avec une flamme d'un bleu foncé, ou pâle, ou rouge très-éclatant, qui s'étendait depuis quelques pouces jusqu'à 1, 2, 3 et 4 pieds, toujours dans la longueur du conduit d'écoulement, et dont la largeur n'excédait que de peu la sienne, laissant après sa combustion une odeur très-forte et très-désagréable d'œufs pourris.

Quant à son inflammation dans les endroits où le mineur ne peut pénétrer par défaut de respiration, elle devient très-dangereuse, et on ne peut l'opérer que de loin, parce que la promptitude de sa combustion, l'énergie de sa détonation, et le grand ébranlement occasionné dans l'air, ne permettent pas de la produire sans courir les plus grands dangers, ce qui dans cette circonstance empêche de pouvoir observer les caractères qu'elle présente.

Il faut bien observer que dans le phénomène chimique qui s'est développé dans le fond du puits d'extraction de la mine de Lompré, il y a eu asphyxie subite et mortelle, permanence de combustion des lumières, sans différence sensible à l'œil, point d'inflammation des gaz délétères qui pouvaient s'y trouver pour produire ces effets.

TRAITEMENT ANTIPSORIQUE.

Communiqué par M. MATHIEU ROUCH, pharmacien à Limoux, membre du jury médical des Landes, de la Société d'émulation et d'agriculture, correspondant de plusieurs Sociétés savantes.

On prend des racines fraîches de parelle (rumex aquaticus), on les pile dans un mortier de marbre avec un pilon de bois ; on les passe par un tamis de crin; on prend cinq parties de cette pulpe, on y incorpore trois parties de muriate de soude décrépité et pulvérisé, une partie de racine d'ellébore blanc en poudre fine, et six parties de graisse. On mêle exactement et on conserve pour l'usage.

Lorsqu'on veut se servir de cette pommade, on en prend une once avec laquelle le malade se frictionne les bras, les jambes, les cuisses le soir en se couchant. Pendant ce traitement on lui recommande de se tenir proprement, de changer de linge souvent, et de prendre le matin, à jeun, une cuillère à café de l'opiat suivant:

Crême de soufre,

Miel de Narbonne,

une partie.

seize parties.

On mêle et on conserve ce mélange dans un pot de faïence le soir, une heure avant de souper, le malade en prend une même dose.

Avec ce traitement, j'ai vu, dit M. Rouch, guérir une infinité de galeux; je l'ai vu employer avec succès même sur de petits enfans. On n'a pas à craindre les mauvais effets des préparations mercurielles. Si les gales étaient entretenues par un vice syphilitique, scrofuleux ou dartreux, alors j'ai vu prescrire avec avantage les pilules sui

vantes :

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trois parties.

Si cet extrait était de consistance pilulaire, il augmenterait trop le volume des pilules, et dans ce cas il faudrait prescrire un plus grand nombre à chaque prise.)

Les pilules doivent être de six grains chaque.

Le malade prend d'abord une pilule le matin, à jeun; et une avant le souper pendant huit jours; le neuvième jour il prend deux pilules matin et soir, pendant huit autres jours. La semaine suivante il augmente encore d'une pilule à chaque prise. La semaine d'après il prend quatre pilules le matin et quatre le soir, et il continue cette dose jusqu'à parfaite guérison.

CORRESPONDANCE.

A MM. les Rédacteurs du Bulletin de Pharmacie.

MESSIEURS, Vous avez inséré, il y a quinze mois, dans votre bulletin, un article de M. Cadet, votre collabora teur, sur les dangers que pouvaient encourir les personnes qui préparaient ou vendaient de l'argent détonant. Cet intéressant article enfermé dans votre précieuse collection n'a pu être pris en considération que par ceux qui s'occupent spécialement de la science que vous professez, tandis qu'il serait à désirer que toutes les classes de citoyens en fussent instruits, et qu'en conséquence on y donnât la plus grande publicité. Vous savez, messieurs, que le célèbre Fourcroy a pensé en être la victime, et qu'il fut effrayé des terribles effets que cette substance

pouvait causer, lorsqu'il vit un verre, dans lequel il réstait depuis plusieurs mois quelques cristaux d'argent détonant, se briser en petites parcelles et même en véritable poussière avec une violente détonation entre les mains d'un jeune homme qui en frottait l'intérieur avec le doigt pour le nétoyer.

Cette poudre redoutable, aussi dangereuse que la foudre, vient d'augmenter encore le nombre de ses victimes.

Un commis droguiste devant préparer l'envoi d'un gros d'argent détonant, se servit d'un petit flacon de cristal pour l'y introduire ; il le tenait dans sa main gauche. Au même moment où il y plaça le bouchon, une détonation violente se fit entendre, et causa un ébranlement considérable dans le magasin où il était. Le flacon fut réduit en poussière, et la main qui le tenait enfermé fut mutilée et lacérée dans toutes ses parties. Le doigt indicateur fut totalement dépouillé de ses chaires ; les dernières phalanges des doigts du milieu et annulaire, coupées transversalement, ont disparu sans qu'on ait pu les retrouver. Le pouce fut fracturé dans son milieu, et déchiré en partie. Il y eut de grandes plaies dans l'intérieur de la main. La main droite fut moins maltraitée; elle reçut cependant plusieurs grandes blessures. La poitrine éprouva une telle commotion, que le blessé respirait à peine, et croyait en avoir 'tous les os brisés. Toute la face reçut des débris du flacon, elle était couverte de déchirures. Cet événement se rapporte singulièrement à celui qui se trouve cité par M. Cadet, dans votre recueil, de l'apprenti orfévre qui éprouva le même accident pour vingt-quatre grains de cette poudre qu'il voulut renfermer dans un étui.

Un jeune homme, à qui j'ai donné des soins, pensa perdre la vue des éclats de cette poudre, pour avoir allumé et fait détoner une carte dans laquelle il y en avait à peine un grain.

En communiquant à la dernière séance de l'Académie de Médecine l'événement malheureux qui venait d'arriver à mon commis droguiste, un de nos collégues, M. Leseur, nous raconta que, l'hiver dernier, son frère éprouva le même accident en voulant boucher un flacon dans lequel il venait d'introduire de l'argent détonant.

Ces accidens malheureux seraient moins fréquens, si les chimistes qui préparent et vendent cette poudre meurtrière prévenaient ceux qui en achètent, de tous les malheurs qu'ils peuvent éprouver en la touchant, ou en lui faisant éprouver la plus légère comprèssion.

La sûreté publique étant grandement intéressée à connaître tout ce qui peut lui nuire, exige que l'on répète souvent ce que l'on peut avoir dit sur les substances qui sont dangereuses pour la vie.

J'ai l'honneur d'être, etc.,

JACQUEMIN, Doct.-Méd.-Phar.

DICTIONNAIRE DE CHIMIE DE KLAPROTH.

LES Personnes qui nous ont adressé leur souscription à cet ouvrage sont invitées à faire retirer le premier volume en vente depuis le 16 juillet. Le prix de ce premier volume, de 500 pages, caractères de philosophie, est de 6 fr., et de 7 fr. 50 c. par la poste.

Le tome II paraîtra le 1er septembre.

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