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contraire par Tomson, et ce savant donne comme carác tère principal des graisses, de ne se dissoudre ni dans l'alcohol ni dans l'éther (2). Ayant eu l'occasion d'observer le contraire, je vais présent r ci-joint, sous forme de table, les résultats d'expériences faites sur plusieurs d'entre elles.

TABLE de solubilité des graisses par l'alcohol et l'éther sulfurique.

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(2) Traduction française du Systême de Chimie, tome IX, page 67.

(3) Cette solubilité est précisément la même que celle du beurre de cacao; mais, à chaud, cent grammes d'alcohol ne dissolvent que 1,34 de cette huile concrète végétale.

L'alcohol froid ne dissout pas notablement de cire; à chaud, au contraire, cent grammes en dissolvent 4,86. La liqueur devient opaque par refroidissement et se prend en une masse en apparence solide qui, par l'agitation, perd cette consistance factice due à la cire interposée, et on peut alors filtrer. Il en est ainsi du blanc de baleine. L'éther sulfurique dissout à froid plus de moitié de son poids de beurre de cacao. La liqueur se colore en jaune et reste transparente. La cire exige pour se dissoudre quatre parties d'éther.

APERÇU GÉNÉRAL

Des réactifs nécessaires aux opérations chimiques relatives à la médecine légale et à l'hygiène publique;

PAR le docteur KOPP.

(Extrait et traduit de ses Annales de Médecine politique; par M. MARC, D. M., avec des notes par M. BOULLAY.) (Le No I se rapporte aux opérations relatives à l'hygiène publique, et le No II à celles de médecine légale.)

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1o. Alcali en lessive caustique et à l'état sec (1).

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I. Pour essayer les vins trop soufrés. Dans l'examen des médicamens: pour constater la présence du suif dans la cire (2), de la cire dans le spermaceti, de la colophane dans les résines de guajac et de jalap, de substance terreuse dans le lait de soufre, de l'alumine dans la magnésie, de substance terreuse dans l'acide nitrique. Pour essayer le mercure doux, le kermès minéral et le soufre doré d'antimoine. Pour l'analyse de l'eau commune et des eaux minérales, afin d'y reconnaître le sulfate de magnésie l'alumine et les oxides métalliques.

II. Lorsqu'il s'agit de constater les empoisonnemens pag le sublimé corrosif et le mercure précipité blanc.

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2o. Ammoniaque.

I. Pour constater l'existence du cuivre dans les substances alimentaires telles que le pain, le fromage, le

(1) L'alcali fixe caustique, formant avec les acides sulfureux ou sulfurique des sels solubles, n'est pas un réactif avantageux pour annoncer la présence de ces acides dans les vins soufrés. Les sels de baryte ou de plomb, proposés plus loin, méritent de beaucoup la préférence.

(2) La solution concentrée de potasse ou de soude pures, se combinant parfaitement et formant de véritables savons avec la cire, le suif, les graisses et le spermaceti, ne peuvent guère servir à distinguer le mélange de ces substances.

beurre, le lait, l'eau-de-vie, l'huile, le vinaigre, le sucre; dans les alimens empoisonnés par des ustensiles de cuivre; dans les couleur des confiseurs, etc. Pour constater la présence de l'alun dans les vins. Dans l'examen des médicamens afin de constater la présence du cuivre dans le jus de réglisse, dans le vinaigre ordinaire et distillé, dans l'acide muriatique, l'esprit de vitriol, l'alun, le sel ammoniac, l'argent et l'or en feuilles, la pierre infernale, le muriate de baryte, la limaille d'acier, la couperose, la terre foliée, le tartre vitriolé, la crême de tartre, le sel de Glauber, l'étain, le tartre, le tartre stibié, le vitriol blanc, l'alcohol rectifié; pour reconnaître l'alumine dans la magnésie, les oxides de fer et de zinc dans le vitriol de Chypre; pour, dans l'analyse de l'eau commune et de celles minérales, déterminer l'existence du carbonate de chaux, des sulfate et muriate de magnésie, de l'alumine, des oxides métalliques.

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II. Dans les empoisonnemens par le sublimé et le cuivre. 3°. Terre calcaire en dissolution, ou Eau de chaux.

Pour découvrir l'alun dans le vin (*). — Dans l'examen des médicamens pour constater la présence de l'acide carbonique dans l'eau distillée, dans la pierre à cautère, dans la lessive caustique. Dans l'analyse de l'eau commune et des eaux minérales pour découvrir l'acide carbonique, le sulfate de magnésie, l'alun, le sulfate de fer, les carbonates alcalins et les terres.

II. Dans les cas d'empoisonnement pour découvrir l'arsenic et le sublimé corrosif.

4°. Acide sulfurique.

I. Pour constater la présence du plomb dans les vins et vinaigres; pour préparer les fumigations guytoniennes.

(*) Selon Bertaud. Voyez Annales de Chimie, de Crell, 1792, tome Ier, page 15.

Lors de l'examen des médicamens pour reconnaître le plomb dans l'étain, le mercure dans les fleurs de zinc, la chaux dans le précipité mercuriel blanc, le sulfate ou le carbonate calcaire dans la magnésie et le vert-de-gris, le plomb dans l'éther acétique, le baume de Copahu dans celui du Pérou (3); pour essayer la magnésie calcinée.

(3) L'acide sulfurique est indiqué comme devant servir à faire reconnaître le baume de Copahu, avec lequel on aurait altéré le baume noir du Pérou. Il est à regretter ici, comme dans plusieurs autres endroits de cet important tableau, que l'auteur n'ait pas motivé l'emploi de tel ou tel agent, et annoncé les résultats de leur action. Nous sommes donc forcés, en attendant que le docteur Kopp s'explique lui-même, de présumer ses intentions, et de rappeler la manière d'agir de plusieurs réac tifs que nous ne croyons pas généralement connus, ou qui nous paraissent susceptibles d'être signalés comme ne remplissant pas l'objet qu'on s'est proposé.

L'acide sulfurique, affaibli avec trois parties d'eau, n'a pas d'action sensible à froid sur ces baumes. Concentré à 66 degrés, et versé sur le Copahu, le mélange s'échauffe, répand une odeur piquante aromatique, prend une belle couleur rouge-brune et ne s'épaissit qu'au bout de quelques heures.

Le même acide concentré épaissit au contraire sur-le-champ le baume du Pérou liquide; il y a peu de chaleur dégagée, et le mélange de couleur puce foncée ne tarde pas à devenir solide et très-friable.

Malgré la différence d'action sur ces matières isolées, l'acide sulfurique ferait difficilement distinguer leurs mélanges. La distillation au bain-marie serait peut-être un moyen plus certain de connaitre cette fraude, si, comme l'a observé M. Lichetemberg (a), la température de l'eau bouillante ne fait rien perdre au baume du Pérou, tandis que le Copahu fournit de l'huile volatile à ce degré de chaleur (b).

Le baume du Pérou est composé de trois principes immédiats bien distincts, savoir d'une petite proportion d'une résine liquide à laquelle il doit son odeur ; d'acide benzoïque et d'une matière peu connue, inso-、 luble dans l'éther sulfurique, dans l'alcohol et dans l'eau. Le Copahu, au contraire, est une résine dissoute par une huile volatile (c). L'odeur de ces deux baumes est également forte, mais entièrement différente, de même que leurs propriétés chimiques.

Un mélange de ces sucs résineux, traité par l'éther sulfurique, s'est

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Pour l'analyse des eaux communes et minérales: afin de reconnaître les carbonates alcalins et terreux.

II. Pour découvrir le plomb dans les cas d'empoison

nement.

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·5°. Acide nitrique.

Pour constater la sophistication de la farine avec les cendres d'os. Pour extraire le cuivre et le plomb d'alimens altérés. Dans l'examen des médicamens : pour la saturation nécessaire dans beaucoup de procédés; pour découvrir le cuivre dans l'or en feuilles, le sulfate, le carbonate calcaire et le spath pesant dans le blanc de plomb; pour constater la présence du sulfate calcaire et de la silice dans le mercure précipité blanc, etc., de l'étain dans le mercure, de substances terreuses et de l'acide carbonique dans la lessive caustique et dans la pierre à cautère, du sulfate calcaire dans la magnésie, etc.; pour essayer l'huile de succin (4), la terre foliée, le sel de seignette, le tartre tartarisé. Pour l'examen des eaux ordinaires et minérales pour constater la présence du soufre, de l'ammoniaque, pour la saturation qui doit précéder ou accom→ pagner l'emploi de divers réactifs.

dissout, à l'exception de la partie insoluble du baume noir. La solution éthérée, mise à évaporer spontanément dans une capsule de porcelaine, a laissé un cercle rougeâtre, au centre duquel l'oléo-résine de Copahu se trouvait régénérée presque pure, et manifestait l'odeur qui la caractérise.

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(4) L'acide nitrique doit faire reconnaitre la falsification de l'huile de succin; mais nous ne savons pas ce que le docteur Kopp soupçonne ou se propose de découvrir par ce moyen, et quel doit être l'effet de cet acide. S'il est affaibli, il n'a pas d'action bien marquée à froid sur l'huile de succin; s'il est concentré, il y a décomposition réciproque, et l'huile so transforme en une espèce de résine d'un très beau jaune. L'acide nitrique agit d'une manière analogue sur plusieurs huiles volatiles. Si l'altération est due à des huiles fixes ou au pétrole rectifié, l'alcohol, ayant peu d'action sur ces matières, conviendrait pour les isoler.

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