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terre avait acquise, et il est à remarquer que plus la chaleur a été prolongée ou élevée, plus l'alumine se redissout difficilement.

Un autre acétate d'alumine, beaucoup plus concentré

que le précédent, et qui était très-acide parce qu'il s'y était formé un dépôt considérable, s'est aussi troublé, mais un peu plus tard, par la chaleur, et en refroidissant il a également repris sa transparence.

Pour déterminer la quantité d'alumine qui se précipite de l'acétate par la chaleur et qui varie suivant la température, j'ai pris deux portions égales d'acétate d'alumine obtenu par le mélange de deux dissolutions d'alun et d'acétate de plomb faites à froid. L'une de ces portions a été portée à l'ébullition et filtrée aussitôt; l'autre a été précipitée par l'ammoniaque. Les deux précipités ayant été lavés et séchés, le poids du premier s'est trouvé, à peu de chose près, égal à la moitié du second.

. Ces observations peuvent devenir très-importantes pour les fabricans de toiles peintes; car, pour obtenir des mordans très-concentrés, ils employent des dissolutions chaudes d'alun et d'acétate de plomb. Il doit se précipiter alors beaucoup d'alumine, et si l'on filtrait de suite, on ferait une perte considérable. Pour l'éviter, il faut laisser refroidir complètement la liqueur avant de filtrer ou de décanter, et agiter souvent pour que l'alumine rentre en dissolution. Sans ces précautions l'acétate d'alumine sera très-acide, et c'est sans doute la raison pour laquelle on ajoute ordinairement de la craie. Il est facile néanmoins d'empêcher la décomposition de l'acétate d'alumine par la chaleur yen lui ajoutant de l'alun. Ce sel a, comme on sait la propriété de dissoudre l'alumine, et c'est pour cette raison que l'acétate ne se trouble pas. Un grand excès d'acide remplirait le même objet que l'alun.

On peut encore, au moyen des observations précédentes, concevoir aisément la précipitation abondante qui s'opère

quelquefois dans l'acétate d'alumine. Le précipité retient de l'acide, de même que celui qu'on obtient par la chaleur de l'ébullition; car l'eau en dissout une partie, et l'acide sulfurique en dégage de l'acide acétique : cependant, par les lavages multipliés, faits à chaud, on finit par l'enlever complétement.

nuer,

La précipitation de l'alumine par la chaleur, et sa dissolution à une température moins élevée, sont des faits qui intéressent la théorie générale de la chimie et qui ont trèspeu d'analogues. Si cette précipitation était due à la volatilisation de l'acide acétique, l'alumine ne pourrait plus se redissoudre par le refroidissement; d'ailleurs on observe encore les mêmes phénomènes avec un acétate très-acide, ou dans des vases hermétiquement fermés. Puisqu'elle ne dépend pas de la volatilisation de l'acide, il est clair qu'elle est due à la chaleur qui, en écartant les molécules d'acide et d'alumine, les porte hors de leur sphère d'activité et détermine leur séparation; mais, si la chaleur vient à dimiles mêmes molécules rentrent de nouveau dans leur sphère d'activité et se combinent. Cette décomposition me paraît analogue à celle d'une dissolution neutre de carbonate de potasse ou de soude par la chaleur, avec cette différence seulement que l'acide carbonique' étant séparé de sa base, il se dégage aussitôt à cause de sa grande élasticité et de son peu de solubilité dans l'eau ; tandis que l'acide acétique reste toujours en présence de l'alumine, parce qu'il ne se volatilise pas à la température qui produit sa séparation. Il me paraît encore que cette décomposition a beaucoup de rapports avec la coagulation de l'albumine par la chaleur; car, suivant l'explication que M. Thénard a donnée de ce phénomène, il est dû à la tendance qu'a l'eau à se volatiliser. Il arrive donc aussi que les molécules d'eau et d'albumine sont portées par la chaleur hors de leur sphère d'activité et qu'elles se séparent. Elles se combinent sans doute de nouveau par le

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refroidissement, de même que les élémens de l'acétate d'aiumine; mais l'eau est un dissolvant trop faible, et la cohésion qu'a prise l'albumine, trop grande pour que la dissolution puisse avoir lieu. (Extrait du Journal de physique.)

SOCIÉTÉS SAVANTES.

INSTITUT NATIONAL.

Extrait de la séance du 12 mars 1
1810.

M. BERTHOLLET a proposé, pour la préparation du muriate de mercure doux, de faire arriver de l'acide muriatique oxigéné gazeux dans du mercure, jusqu'à ce qu'il soit réduit en une matière grisâtre; dans cet état, une partie du métal se trouve convertie en oximuriate (sublimé corrosif) mélangé avec du mercure coulant qu'une légère pression suffit pour séparer. En soumettant la masse entière à l'action du feu, dans un vaisseau sublimatoire, l'excès de mercure se combine, l'oxigène se partage, et la matière se réunit à la voûte du vase, transformée en muriate mercuriel insoluble. Il reste seulement autour des parois inférieures un petit cercle d'oxide rouge.

Quand, au contraire, on sature du mercure placé dans l'eau par le même gaz muriatique oxigéné, il passe en totalité à l'état d'oximuriate. Nous avons plusieurs fois préparé le sublimé corrosif de cette manière, sur-tout lorsque nous l'avons soumis à des expériences. Le mercure disparaît en totalité, et la liqueur fournit, par l'évaporation, des cristaux superbes de muriate de mercure soluble parfaitement pur. L'eau concourt donc à oxider le métal ou à favoriser la combinaison.

On a préparé jusqu'à ce jour le muriate suroxigéné de chaux avec de la chaux éteinte ou délayée. M. Berthollet préfère l'emploi de cette terre à l'état sec et récemment

calciné. Il considère le sel fait de cette manière comme le plus propre à fournir de l'oxigène parfaitement pur.

M. Thénard a lu la seconde partie du travail, qui lui est commun avec M. Gay-Lussac, sur l'analyse des matières végétales et animales par le muriate suroxigéné de potasse. Il paraît résulter des analyses faites par cette méthode, que les végétaux peuvent être divisés en trois grandes classes, suivant que l'oxigène et l'hydrogène s'y trouveront dans des proportions exactement semblables à ces mêmes principes constituant l'eau, ou que l'une de ces matières y existera en plus ou en moins. On trouvera un exemple de cette classification dans le tableau suivant.

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TABLEAU

Des produits immédiats des végétaux, suivant la méthode de MM. GAY-LUSSAC et THÉNARD.

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Dans un Mémoire présenté à cette savante compagnie par M. Curaudau, l'auteur prétend que l'acide muriatique, nommé oxigéné, contient au contraire moins d'oxigène que l'acide muriatique; et il le considère comme un des radicaux de l'acide muriatique ordinaire, auquel il suffirait d'ajouter 34, 100 d'hydrogène, et de l'oxigène pour le faire passer à l'état d'acide muriatique. Les expériences sur lesquelles M. Curaudau se fonde, ne nous sont pas assez connues pour les rapporter. Nous aurons, sans doute, l'occasion de revenir sur ces différens objets, qui paraissent d'une grande importance. P. F. G. B.

Additions et corrections au N° Ier de cette année,

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Nous avions promis de donner la recette du julep musqué de Fuller; le défaut de place nous l'a fait omettre; la voici :

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