Page images
PDF
EPUB

en faveur des établissemens qui en prendront de certaines quantités.

CIRCULAIRE.

Sirops doux et acides de raisin de la fabrique de M. PRIVAT aîné, à Meze, département de l'Hérault.

Le sirop qui provient du moût de raisin est incontestablement reconnu aujourd'hui comme propre à suppléer le sucre de cannes dans les principaux usages de la médecine et de l'économie domestique; on ne doit plus douter que cette nouvelle production nationale ne soit à l'avenir, ainsi que l'a si heureusement qualifiée M. Parmentier, le sucre de ménage, lors même que des circonstances favorables amèneraient une diminution sensible dans le prix du sucre. Les départemens méridionaux de l'Empire jouiront particulièrement de ces avantages, l'influence du climat et l'espèce de vigne qu'on y cultive le leur assurent. Pénétré de cette vérité, et voulant mettre à profit les instructions de M. Parmentier, j'ai elevé une fabrique assez considérable pour fournir à la consommation 2,000 quintaux de sirop de raisin bien conditionné. Rien n'a été négligé pour assurer le succès d'une pareille entreprise. D'après l'aveu de ceux qui en ont déjà fait usage, j'ai lieu de m'applaudir du travail auquel je me suis livré; mes sirops sont exempts du goût de mélasse et de caramel qu'on a reproché avec raison à la généralité des sirops préparés l'année dernière : leur cou-leur est d'un blond agréable à l'œil.

Le défaut de maturité des raisins de la dernière vendange m'a présenté des obstacles sans nombre; il s'en est suivi une diminution sensible dans les produits de la matière sucrante. Cette circonstance et la hausse subite du prix des vins m'ont forcé de porter le prix de mes sirops à 70 francs les 50 kilogrammes, ou 60 francs le quintal net, ancien poids de Languedoc. J'expédierai, pour la commo dité du consommateur, en futaille de toute grandeur, de

puis 25 et 50 kilogrammes. Les futailles, conditionnées et pantalonnées, c'est-à-dire cerclées d'un bout à l'autre avec quatre cercles de fer aux grosses pièces et deux seulement aux moyennes, se paient à part; savoir:

Celles du poids de 20 quintaux,

[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors][ocr errors]

40 fr.

[merged small][ocr errors]
[blocks in formation]

La voiture, de Mèze à Paris, 11 fr. le quintal brut : ce prix est susceptible de quelques variations. Les ordres qu'on voudra bien m'adresser seront ponctuellement exé cutés et avec soin.

Note des Rédacteurs.

Nous avons soumis à quelques épreuves les sirops provenant de la fabrique de M. Privat, que M. Anglada a eu la complaisance de nous adresser, et nous les avons trouyés conformes à l'opinion que ce professeur distingué en donne dans la lettre qu'on vient de lire. C'est avec plaisir que nous la partageons.

Sirop acide. Nous l'avons mis en parallèle avec du sirop de verjus fait au sucre, et nous l'y avons trouvé trèsanalogue...

Sirop doux. Ce sirop nous a paru très-agréable; nous croyons seulement qu'il est indispensable de le cuire davantage pour le conserver et faciliter son transport à de longues distances dans la saison des chaleurs. Ce sirop froid ne marque à l'aréomètre que 30 degrés ; il serait bon de le porter à 33.

Il est fâcheux que la température froide qui a constamment régné en France cette année ait occasionné d'aussi tristes vendanges; nulle part le raisin n'a complétement

réussi; partout le moût a donné un tiers de moins en produit. Or, si dans une année aussi défavorable on a pu obtenir de bon sirop, que doit-on espérer quand la saison sera plus traitable? il serait à désirer qu'il y eût à Paris, dans divers quartiers, des dépôts de sirop de raisin, et qu'il s'y vendît par taupette, comme à Marseille, à Toulon et à Montpellier. Nous invitons donc les fabricans de Meze et de Bergerac à mettre les habitans de la capitale à portée de profiter de cette utile ressource.

Observation sur la préparation de l'amadou en Espagne, envoyée à M. PARMENTIER par M. BERTRAND, pharmacien-major de l'armée à Madrid.

J'AI l'honneur de vous adresser, Monsieur l'inspecteur, un échantillon de l'amadou généralement employé par les Espagnols; il se sèche promptement, la manipulation n'en est pas difficile ni coûteuse. L'agaric, employé en France, est préparé avec la poudre à canon, ou avec le nitre et le charbon; les procédés, pour amener l'amadou de France à une grande ductilité, occupent long-tems les ouvriers pour le battre; il durcit à l'air et prend feu très-difficilement lorsqu'il est revenu à son premier état d'induration; il salit les doigts et dessèche fortement la poitrine des fumeurs qui excitent la combustion à l'aide de l'air de leurs poumons. L'amadou d'Espagne ne renferme aucun corps étranger; il n'a par conséquent point le même inconvénient. Il provient de la fleur du chardon, Echinops strigosus. L. Carduus tomentosus capitulo majore.

La totalité de la fleur de ce chardon, enlevée lors de sa maturité, étant desséchée au soleil, on la bat légèrement entre des feuilles de parchemin; vous pouvez vous assurer, par la couleur du tissu de l'échantillon, que la préparation ne change guère la nature de la plante. Cet amadou brûle

sans odeur désagréable; on le conserve, comme tous les végétaux, dans un endroit sec; il attire moins l'humidité de l'air que l'agaric; il est par conséquent d'un meilleur usage pour le mineur; il peut aisément calculer le tems de son inflammation totale. Il laisse, par son usage, aux arts et à l'Etat, le soufre et le salpêtre, qui y sont plus utiles que dans la préparation de l'agaric.

ACTES DE L'AUTORITÉ.

Nous avons promis, dans le XIIe N° de 1809, de faire connaître l'invitation ministérielle relative à l'usage des poids décimaux : nous n'avons pu nous la procurer plus tôt; la voici :

Lettre écrite par le Ministre de l'intérieur aux Directeurs des Ecoles de médecine de Paris, Montpellier et Strasbourg, le 2 fructidor an IX.

LE Gouvernement, citoyen, a fixé au 1er vendémiaire prochain l'époque où l'usage des nouvelles mesures et des nouveaux poids sera obligatoire dans toute la république. Déjà sans doute les membres qui composent l'Ecole de médecine ont porté leurs regards sur l'influence que ce changement doit avoir dans l'administration des médicamens : je crois néanmoins qu'il est de mon devoir d'appeler plus particulièrement leur attention sur cet objet, et de les inviter à s'occuper des moyens de prévenir tout ce qui pourrait donner lieu à des méprises dangereuses; quelques points sur-tout me semblent devoir être l'objet de leurs réflexions.

Le premier est relatif aux noms.

Vous savez que, par arrêté du 13 brumaire dernier, les consuls ont permis d'employer, concurremment avec les noms fixés par la loi, des noms vulgaires auxquels le public est accoutumé. Ainsi, pour les poids, les noms de

kilogramme, hectogramme, décagramme, gramme et dé→ cigramme, peuvent être traduits par les expressions vulgaires de livre, once, gros, denier et grain.

Mais les valeurs nouvelles qu'expriment ces derniers noms sont bien différentes de celles qu'ils ont exprimées dans l'acception qu'ils ont eue jusqu'ici.

La livre métrique vaut 2 livres et près de 5 gros, poids de marc.

L'once métrique répond à près de 3 onces 2 gros.

Le gros métrique revient à un peu plus de 2 gros 44 grains.

Le denier métrique vaut environ 18 grains.

Enfin, le grain métrique vaut environ 1 grains ou près de 2 grains.

Vous aurez donc à examiner s'il n'y aurait pas de grands inconvéniens à admettre, dans l'usage de la médecine, une nomenclature où les mots expriment des choses si différentes de celles qu'ils ont indiquées dans l'acception qu'ils ont eue jusqu'ici, et à laquelle on est tellement accoutumé, qu'il se passera sans doute bien du tems avant qu'on puisse y attacher d'autres idées.

Vous considérerez qu'en permettant l'usage des noms vulgaires, les consuls n'ont point abrogé celui des noms fixés par la loi, qu'ils n'ont eu d'autre but que de faciliter l'établissement du nouveau système, en se ployant, autant qu'il était possible, à la faiblesse du commun des hommes sur qui l'habitude est plus puissante que la raison. Vous considérerez que la nomenclature méthodique est proprement celle qui convient aux savans, aux corps éclairés, et que d'ailleurs son usage n'est point sujet aux erreurs dans lesquelles pourrait entraîner celui de la nomenclature vulgaire.

Le second point sur lequel j'appelle votre attention, ce sont les signes dont on se sert en médecine pour exprimer les doses des médicamens. Ces signes se rapportent à d'anciennes mesures et d'anciens poids. Vous examinerez sans

« PreviousContinue »