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surcharge de tant de droits avait fait passer chez les étrangers.

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» L'édit pour cet affranchissement, et les lettres-patentes en exécution, sont du mois de mars 1669, enregistrées au parlement de Provence les 9 et 12 avril suivant, etc....»

CHAPITRE XLIX.

Commerce entre la Mer-Noire et la mer Caspienne.

La mer Caspienne, située entre la Russie et la Perse, est considérée par Buffon comme un grand lac formé au milieu des terres par les eaux de différens fleuves, principalement par celles du Volga, du Jaïk et du Kur (nom que portent le Cyrus et l'Arax après leur jonction), qui tous ont leur embouchure dans cette grande mer de l'Asie.

Sa communication avec la Mer-Noire par des gouffres souterrains a provoqué les recherches des plus célèbres naturalistes anciens et modernes ; plusieurs d'entre eux ont paru convaincus de son existence; d'autres ont élevé des doutes, et en ont fait connaître les motifs. L'histoire nous apprend que leur réunion, par le moyen d'un canal, avait été projetée par Seleucus-Nicanor, roi de Syrie. Mais les discussions élevées sur ces deux objets étant étrangères au plan de mon ouvrage,

vrage, je me bornerai à rappeler ici les regrets exprimés dans le chapitre X sur la suspension des travaux commencés pour réunir, par un canal, le Don et le Volga, fleuves qui ne sont éloignés l'un de l'autre que de quatorze lieues environ. Catherine II a donné quelque suite à ce projet conçu par Pierre-le-Grand sa reprise et son succès appartiendront probablement à son digne descendant l'empereur Alexandre, s'il peut acquérir sur les moyens d'exécution de cette grande entreprise, la même conviction que sur l'importance de ses résultats.

D'après les observations de la plupart des voyageurs, les vents qui règnent dans la mer Caspienne empêchent d'y louvoyer, et y excitent des tempêtes subites, des ouragans. Les différens golfes de cette mer, formée par le concours de plusieurs fleuves, sont trèsdangereux pour la navigation. Elle renferme, entre les ports d'Astracan et d'Astrabat, plusieurs petites îles.

Ces deux ports, situés aux deux extrémités de la mer Caspienne, le premier au nord, l'autre au midi, en sont les plus importans; Astracan, en raison de sa situation sur le Volga, de son voisinage de plusieurs gouvernemens russes, et de leurs

communications par eau et par terre avec cette ville; Astrabat, par suite de ses relations maritimes avec Astracan, mais surtout par rapport à son voisinage avec la Perse, qui entretient des liaisons actives et considérables avec les Indes par caravanes.

Cette route était celle que prenaient, dans les temps les plus reculés, les précieuses productions naturelles et industrielles qui venaient en Europe de cette partie de l'Asie. Il paraît qu'à diverses époques on s'est occupé à l'ouvrir de nouveau, comme favorable au commerce entre l'Europe et l'Asie; mais la découverte du Cap de Bonne-Espérance a fait renoncer jusqu'à présent à toute autre communication avec les Indes orientales.

Les navires employés à la navigation de la mer Caspienne se construisent sur les rives du Volga, à Kasan et à Astracan.

Les gouvernemens de la Russie les plus intéressés au commerce de la mer Caspienne sont ceux d'Azow, d'Astracan, de Kasan, d'Orenbourg et autres.

Cette puissance a acquis, par ses armes ou par des traités, plusieurs pays situés au voisinage de la mer Caspienne.

Pendant quelque temps elle a joui exclusivement de la navigation de cette mer, ce

qui lui procurait un avantage immense pour ses relations commerciales avec la Perse.

Il en existe de très-actives entre la mer Caspienne et les contrées du gouvernement d'Azow, comme on l'a vu dans le chapitre X sur le commerce de Taganrok, port intermédiaire et indispensable pour la communication de cette mer avec les Échelles du Levant et les ports de la Méditerranée. Cette communication étant décrite au chapitre cidessus, il serait superflu d'y revenir.

Mais il peut être utile d'encourager les négocians qui desireraient former des établissemens à Taganrok, par la connaissance des ressources et des avantages que leur présente Astracan. Ce port, le plus important de la mer Caspienne, se trouve déjà, par sa proximité de Taganrok, en rapports d'intérêt avec cette ville, et ces rapports sont susceptibles des plus grands développemens, et peuvent avoir une influence considérable sur le commerce, déjà fort étendu, du port d'Astracan.

Il se compose, comme on l'a déjà dit, des productions des gouvernemens russes limitrophes et de celles de la Perse; Astracan étant l'entrepôt des unes et des autres, car elle a peu de denrées de son sol à offrir au

commerce extérieur.

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