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juillet à septembre, et, au contraire, abaissement de mars à juin et en octobre.

Les différences entre le niveau moyen et les hauteurs mensuelles moyennes sont fréquemment de 0,20 à 0m,25, et elles atteignent parfois 0,35 et même 0,40. Mais ces quantités sont très notablement dépassées lors des tempêtes ou des coups de vents; on a constaté des surélévations de 3,40 et des abaissements de 2m,20.

Le tableau suivant indique des variations qui se présentent assez fréquemment.

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Lorsque la mer, poussée par les vents, s'élève le long des côtes, les eaux pénètrent dans les haffe et s'y accumulent; elles s'en échappent ensuite quand le vent a diminué d'intensité ou changé de direction; il se produit alors dans les graus de puissantes chasses qui ont un très heureux effet au point de vue du maintien des profondeurs.

Avec une surélévation de 0,15 à 0,20 seulement dans le niveau de la Baltique, les courants dans le chenal atteignent à Travemünde des vitesses de 2 à 3 mètres. Dans la Swine, les courants ont parfois une vitesse de 2,40 à 21,50, tant à l'entrée qu'à la sortie, alors que dans le haff tout courant a disparu à 2 mètres de profondeur.

Les vents déterminent le long de la côte des courants littoraux qu'il est intéressant d'étudier. Le courant littoral n'existe pas quand le vent est normal à la plage,

qu'il vienne de terre ou du large; il se produit d'autant plus que la direction du vent s'éloigne davantage de cette normale. La marche du courant littoral est en concordance parfaite avec la direction du vent.

Il en résulte que le courant littoral dépend de l'inclinaison du vent sur la direction de la côte, et qu'il ne se produit pas de mouvement uniforme le long du rivage dans un sens déterminé. La longue côte de la Poméranie peut donner l'illusion d'un courant littoral, uniforme en direction; mais sur les côtes qui n'ont pas cette orientation, on reconnaît l'influence combinée des vents et des conditions locales.

La vitesse du courant littoral est difficile à observer; on a toutefois pu constater qu'elle arrive jusqu'à un maximum de 1 mètre; elle est plus grande vers la côte. qu'en mer; elle se renforce encore à l'embouchure des ports par suite de la saillie des jetées; plus cette saillie est grande, plus la vitesse du courant littoral augmente.

Les vents d'ouest étant les plus fréquents et ceux dont l'intensité moyenne est la plus grande, le courant littoral porte plus souvent à l'est qu'à l'ouest; c'est dans cette direction qu'il finit par transporter les sables. La fig. 4 de la Pl. 21 donne les fréquences du courant littoral dans les diverses directions, d'après les observations faites à Colbergemünde, de 1868 à 1870. Les nombres de ces observations sont portés sur les rayons à partir de la circonférence.

Les lames se propageant dans la direction du vent, ce sont les plages exposées à l'ouest qui ont le plus à souffrir; cependant certains gros temps du nord-est ont également beaucoup d'action à raison du niveau élevé qu'ils déterminent. Les lames contribuent grandement à l'entraînement des sables le long des plages.

A l'embouchure de la Vistule, à Neufahrwasser, il n'existe pas de courant littoral, cette partie du rivage

se trouvant abritée à l'ouest et au nord par la presqu'île d'Hela, longue de 33 kilomètres; le courant venant de l'ouest en longeant la presqu'île reste ensuite au large et ne rejoint la côte qu'à quelques kilomètres plus loin dans. l'est.

Maintien des embouchures. Augmentation du tirant d'eau. Pour empêcher les sables de venir encombrer les embouchures des fleuves, et aussi pour protéger les nehrungen contre l'action de la mer, il a été fait de grands travaux de fixation du rivage au moyen d'épis et de plantations. Ces travaux ont reçu un développement considérable, principalement à l'ouest de Swinemünde et au sud de Pillau; le Gouvernement prussien y consacre chaque année des sommes importantes, mais les travaux de cette nature n'ont qu'un effet peu durable sur la marche du sable. Le Gouvernement a, en outre, acheté les parties les plus menacées des nehrungen et de la presqu'île d'Hela pour replanter les terrains qui avaient été déboisés par les propriétaires.

A Pillau, les musoirs des deux jetées sont établis à égale distance du rivage; à Travemünde, la jetée ouest est la plus longue; dans les autres ports, au contraire, cette jetée est la plus courte; le chenal est, de plus, assez généralement courbé vers l'ouest. Ces dispositions ont été adoptées pour protéger les embouchures contre les tempêtes du nord-est, qui sont très violentes, et pour faire agir les eaux sur la barre d'une manière plus efficace, à leur sortie des jetées. Mais les sables entraînés par le courant littoral, après avoir doublé la jetée ouest, arrivent dans le chenal; le courant sortant étant trop faible. pour entraîner ces alluvions au large et permettre au courant littoral de les faire passer au delà de la jetée est, il se forme une barre au large en même temps qu'une barre à l'intérieur des jetées. Parfois même, les sables

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arrivent jusque dans le haff lorsque le niveau des eaux s'élève dans la Baltique et détermine la production d'un courant de la mer dans la lagune. Ces inconvénients sont moins sensibles à Neufahrwasser par suite de l'absence de courant littoral.

Il eût été, ce semble, préférable de donner plus de longueur à la jetée ouest, ainsi que cela existe d'ailleurs à Travemünde, afin de prévenir, autant que possible, l'introduction des alluvions dans le chenal; celles-ci auraient été, alors, en grande partie, entraînées au delà de la jetée est, surtout si le chenal, même au prix d'une plus forte agitation par les tempêtes du nord-est, avait été légèrement courbé dans cette direction.

Les apports de sable variant beaucoup avec la direction et l'intensité des vents, des différences parfois considérables se produisent dans la hauteur d'eau sur la barre. Depuis un certain nombre d'années, on remédie à cette situation au moyen de dragages; la navigation est alors assurée de trouver toujours les profondeurs qui lui sont nécessaires. Autant que possible, les apports sont enlevés avant leur arrivée dans le chenal, en les prenant dans une fosse creusée à l'ouest et dans le prolongement de la jetée ouest, fosse qui est refaite avant que les alluvions ne l'aient entièrement comblée. La profondeur dans le chenal court ainsi moins de chances d'être réduite, et les dragues ne travaillent pas sur la route des navires, qui reste libre.

Les dragages s'imposaient d'autant plus que l'accroissement des dimensions des navires nécessitait l'approfondissement des passes d'entrée. Dans tous les ports, de grands efforts sont faits pour atteindre ce but, et des résultats considérables ont été obtenus.

La Trave n'avait autrefois que 4 mètres en certains points; Lübeck reçoit maintenant des navires de 5 mètres, et le creusement de la rivière se poursuit de manière

à atteindre une profondeur de 6 mètres, voire même de 6m,50.

L'Oder, qui n'était jadis accessible qu'à des navires de 3 mètres de tirant d'eau, a été creusé de manière à donner passage à des navires calant 5m,70. Avant peu, des navires de 6 mètres de tirant d'eau iront jusqu'à Stettin, le fleuve étant approfondi à 6m,30.

De 3m,50 qu'il était précédemment, le tirant d'eau maximum des navires remontant la Vistule, en destination de Danzig, sera bientôt porté à 6m.70, le fleuve allant être dragué à 7 mètres jusqu'à l'origine de la Mottlau.

Si Königsberg ne dispose que d'une profondeur de 4 mètres dans la traversée du Frisches Haff, les navires ont la faculté d'alléger ou de s'arrêter à Pillau où ils trouvent 7 mètres d'eau. Néanmoins, cette situation met le port dans un état d'infériorité auquel on pense remédier par la construction d'une nouvelle voie d'accès ayant 6,50 de profondeur.

Le chenal de Memel a maintenant 7 mètres d'eau, alors qu'autrefois il n'en avait parfois que 2 ou 3.

Glaces. Les glaces constituent un obstacle sérieux pour la navigation dans la Baltique. Les fleuves et les haffe sont pris en moyenne pendant près de trois mois, chaque hiver, de décembre à mars. C'est ainsi que, dans le Frisches Haff, la navigation est interrompue en moyenne 116 jours par an; la période la plus courte a été de 2 mois 10 jours en 1877-1878, et la plus longue, de 5 mois 20 jours en 1884-1885.

Depuis quelques années, de grands efforts sont faits pour réduire le temps pendant lequel la navigation est interrompue. A Lübeck, Stettin, Danzig et Königsberg, un matériel spécial de bateaux brise-glaces a été créé à cet effet.

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