Page images
PDF
EPUB

les atténuer. Ces instruments ont révélé notamment dixhuit ruptures de conduites, débitant 5.712 mètres cubes par jour, et quatre cent trente-six voies d'eau.

Les frais annuels d'exploitation du service des eaux s'élèvent à 173.600 marcs.

Les recettes du service se divisent comme il suit :

A l'abonnement.

Au compleur

646 000 marcs

263.400

911.400 marcs

II. ÉVACUATION DES EAUX.

Historique sommaire. Dans l'ancienne ville de Francfort, l'évacuation des eaux et ordures se faisait d'une manière fort primitive. Les eaux couraient dans des ruisseaux à la surface des chaussées; après un parcours plus ou moins long, elles tombaient dans les fossés de la double enceinte de la ville; ces fossés avaient été couverts et constituaient des égouts irréguliers, en partie sans écoulement, de véritables cloaques, exposés à des débordements fréquents. Quelques lignes intérieures d'égouts tombaient directement au Mein. Les matières fécales étaient recueillies dans des fosses plus ou moins étanches ou dans des tinettes mobiles, mais en partie versées directement à l'égout, en vertu du droit appelé sessrecht. Le sol ainsi que la nappe d'eau souterraine étaient profondément souillés.

La question de l'évacuation régulière des eaux fut examinée une première fois en 1854. Une commission technique pour l'étude du problème fut constituée en 1863; elle établit un projet, qui fut adopté en 1865. L'étude des projets de détail et la direction des travaux furent confiées à M. W. Lindley, ingénieur en chef.

Les travaux commencèrent en 1867 et ont été poursuivis presque sans interruption depuis cette époque.

Principe du système. Le principe d'après lequel tout le système a été établi est celui de l'entraînement : les eaux usées, les déjections humaines, toutes les ordures susceptibles d'être charriées doivent être emmenées au loin avec les eaux pluviales et les eaux de fond. Tout récemment, un nouveau point a été ajouté à ce programme, à savoir la concentration des eaux salies et leur purification préalable à l'envoi à la rivière.

:

Tracé. Le plan général des égouts de Francfort est figuré sur la carte (Pl. 13) avec indication des pentes de cette canalisation et tracé des courbes de niveau définissant les formes du terrain. Le système se compose de collecteurs et d'égouts secondaires; les collecteurs suivent à peu près, les lignes de niveau, et les égouts secondaires les lignes de plus grande pente, normales au Mein. Dans l'étude des tracés, on a tenu compte des développements que pourra nécessiter l'agrandissement ultérieur de la ville.

Sur chacune des rives du Mein, le réseau se divise en deux systèmes : le système haut et le système bas.

Le système haut, figuré en rouge sur le plan, dessert les parties de la ville situées au-dessus de l'altitude 100, c'est-à-dire à 3 mètres au moins au-dessus du niveau des crues (hauteur d'une cave); les deux collecteurs de ce système sont munis de décharges de secours, allant directement au Mein.

Le reste de la ville est desservi par le système bas, figuré en bleu sur le plan. Des dispositions spéciales ont dû être prises pour mettre le système bas à l'abri des crues, et empêcher le plan d'eau de s'y élever. A cet effet, les deux collecteurs sont prolongés jusqu'à 4km,500 en aval de la ville; en outre, le réseau de rive droite se

décharge, en cas de besoin, dans le ruisseau de Kettenhof et de Damur, qui est séparé du Mein par une ligne de faîte, et qui débouche dans le Mein en un point où l'altitude des hautes eaux est de 2,80 plus basse qu'à Francfort. En temps de crue, c'est par cette décharge que se déversent les eaux du système; en temps ordinaire, les eaux du ruisseau servent au nettoyage du collecteur. Lors des hautes eaux, le système haut est rendu complètement indépendant du système bas, et envoie directement ses eaux au Mein.

Dans le système haut, on trouve des pentes allant jusqu'à 1 et 2 p. 100; les égouts secondaires ont des pentes de 1 à 5 millimètres par mètre.

Dans le système bas, les pentes sont plus faibles: 3mm,5 à 1 millimètre et quelquefois 65 millimètres par mètre pour les égouts secondaires; pour les collecteurs, la pente s'abaisse à 5 millimètres et 33 millimètres par mètre.

Dimension et construction des égouts. -Les égouts sont en général établis à 4,50 ou 5 mètres en contrebas de la voie publique; sur quelques points exceptionnels, cette profondeur se réduit à 2,50 ou s'élève à 10 mètres.

Les types d'égout sont les suivants :

[blocks in formation]

Il est aussi fait usage de tuyaux de 0,30 à 0,38 de diamètre.

Pour les collecteurs et les égouts secondaires, la section ovale est seule en usage; la section circulaire n'est appliquée qu'aux décharges, débouchés, bassins de dépôts et tuyaux de petite section.

Au point de vue de leur destination, les égouts se divisent en trois catégories :

1o Les branchements latéraux, donnant passage aux eaux ménagères et calculés en vue du débit des plus violents orages;

2o Les égouts secondaires, calculés pour les pluies ordinaires; ils reçoivent néanmoins une section suffisante pour envoyer à la plus prochaine décharge même les eaux d'orage qu'ils reçoivent des branchements latéraux qu'ils rencontrent;

3o Les collecteurs, débitant les eaux ménagères et les eaux des pluies moyennes.

Pour le calcul des sections, on s'est servi des bases ci-après 150 litres par tête et par jour; pour les pluies. d'orage, un volume de 12 à 30 litres par seconde et par hectare, coefficient variable avec la densité des habitations, la pente et la nature du sol et l'étendue du bassin. Les décharges sont calculées pour un débit de 3 litres par seconde et par hectare, en sus des eaux usées.

Dans les rues étroites de la vieille ville, on a dû fréquemment construire les égouts en galerie. La plupart des branchements sont du type de 0,57 0,87, type qui constitue près de la moitié de la longueur du réseau.

Les pentes longitudinales des égouts, quoique faibles, surtout dans le système bas, sont cependant suffisantes, pourvu que la paroi mouillée soit bien lisse, et que la déclivité soit en rapport avec le volume d'eau débité; dans ces conditions, toute matière organique est entraînée sans aucun arrêt.

Ces principes n'ont pas été perdus de vue dans la construction: le radier des égouts est lisse sans poches ni aspérités, la section est ovale et rétrécie dans le bas, de manière à concentrer les eaux de lavage, les courbes du tracé sont aussi douces que possible; les jonctions d'égouts sont également tracées avec des courbes à

grand rayon se raccordant tangentiellement et avec des pentes convenables pour éviter tout ralentissement dans le mouvement des eaux (Pl. 12, fig. 13).

Des soins minutieux ont été apportés dans l'exécution des ouvrages. Les radiers des égouts sont d'un seul morceau soit en poterie vernissée, soit en pierre de grès et béton; il en est de même de toutes les pièces d'appareil. On a toujours évité de faire usage de briques coupées : les angles sont appareillés en grès.

Nettoyage des égouts.

A l'époque où les égouts ont été construits, la distribution d'eau n'était pas encore faite. Pour permettre le lavage des égouts, on établit des bassins de chasse aux points culminants du réseau. L'un de ces bassins a été installé près de la route de Bornheim; il contient 500 mètres cubes et est alimenté par un petit ruisseau qui fournit par jour, en moyenne, 250 mètres cubes et pendant les pluies 1.500 mètres cubes. Des vannes permettent d'envoyer à volonté les eaux du bassin dans les différentes parties du réseau. Cette installation a suffi à elle seule, pendant des années, pour entretenir, dans la partie haute du réseau, une propreté satisfaisante.

Lorsque, obéissant à l'extension toujours croissante de la ville, le réseau des égouts se fût développé au delà de la région commandée par le bassin de la route de Bornheim, la canalisation d'eau de source était terminée. On fit servir les eaux excédentes de cette canalisation au nettoyage des égouts.

Pour le service du système bas, deux réservoirs de chasse ont été installés, l'un à l'ouest, relié au ruisseau de Kettenhof, l'autre à l'est, empruntant les eaux du ruisseau de Riederbruch..

On a eu soin, à Francfort, d'éviter partout la terminaison des égouts en cul-de-sac. Entre les lignes secon

« PreviousContinue »