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carrés en briques que sur des murs-culées évidés auxquels on a donné, à Villejuif, une longueur, partant une résistance plus grande qu'on ne le faisait antérieurement.

L'ouvrage est fondé par radier général, de manière à répartir uniformément les pressions sur le sol, mais dans des conditions toutes particulières et sur lesquelles il y a lieu d'attirer l'attention. En effet, le radier n'a pas moins de 2m,30 d'épaisseur, et on y a pratiqué, dans deux directions rectangulaires, des galeries de section elliptique dont les intersections forment une série de voûtes d'arêtes ces évidements ont pour objet de recueillir toutes les infiltrations dont le produit est écoulé à l'égout, afin de protéger très efficacement la surface du gypse qu'il importe, en raison de la solubilité du sulfate de chaux, de ne point laisser atteindre par l'humidité. D'ailleurs, les galeries du radier, ayant 1,50 de hauteur, sont parfaitement accessibles et permettent une surveillance constante des maçonneries, en même temps qu'elles se prêtent très heureusement à l'installation de toutes les conduites destinées au service du réservoir.

Mode de construction. Le radier, les murs de pourtour et de refend, les solins, en un mot toute la maçonnerie a été exécutée en meulière et mortier de ciment de Portland au dosage de 400, 350 et 300 kilogrammes de ciment par mètre cube de sable. Les calculs de résistance ont montré que ces maçonneries supportent des pressions qui ne dépassent pas 8kg,300 (piliers du radier), tandis que la pression moyenne sur le sol est de 1 kilogramme seulement par centimètre carré.

A l'intérieur des bassins, les maçonneries sont entièrement recouvertes d'enduits en mortier de ciment: ces enduits ont été exécutés en ciment de Portland au dosage de 1 de ciment pour 1 de sable en volume, pour le radier et le solin, avec ciment de Vassy au même dosage pour les murs; ceux du radier ont reçu 0,03 et les autres

0,02 d'épaisseur minima. Les galeries du radier ont été enduites jusqu'au niveau des naissances des voûtes elliptiques en mortier de ciment de Portland; on a, en outre, interposé un enduit semblable dans l'épaisseur des piliers. réglés, à cet effet, en pointe de diamant vers le milieu de l'épaisseur du radier; le tout pour empêcher la pénétration de l'eau dans les maçonneries en contact avec le sol.

La couverture est partout isolée des murs de pourtour qui n'ont point de la sorte à résister aux pressions des voûtes, et, pour limiter la surface des cintres ainsi que les chances d'accident pendant l'exécution, on a divisé en deux parties entièrement distinctes la couverture de chaque compartiment. Chacune de ces parties se compose de voûtes en berceau sur les quatre côtés, reposant sur les murs-culées de 0,45 d'épaisseur, avec voûtes en arc de cloître aux angles, et au milieu de voûtes d'arêtes portées par des piliers de 0,57 de côté à la base et 0,45 dans la partie haute. Murs-culées et piliers sont construits en briques de Bourgogne et mortier de ciment de Portland, sans enduit; quant aux voûtes, elles sont composées de deux cours de briquettes de 0,03 d'épaisseur posées à plat avec joints en recoupe, de sorte que l'épaisseur totale y compris le mortier placé entre les deux cours de briquettes ne dépasse pas 0,07 pour des portées de 4 mètres avec flèche de 0,60. Les arêtes ont été obtenues au moyen de briquettes moulées à cet effet. Les reins des voûtes sont garnis partiellement en béton maigre composé de 175 kilogrammes de ciment de Portland pour 1 mètre cube de petit gravier, dit gravillon; au-dessus, est étendue une chape qui forme une série de petites cuvettes, remplies de gravier et pourvues chacune d'un tuyau en poterie destiné à drainer les eaux d'égouttement et à les jeter dans le réservoir, ce qui est sans inconvénient dans le cas actuel parce qu'il s'agit d'eau de rivière pour le service public. L'intervalle de 0m, 10, laissé

entre la couverture et les murs de pourtour ou entre les deux parties de la couverture dans chaque bassin, est recouvert au moyen d'une rangée de briques à plat sans mortier. Le tout est revêtu de terre végétale.

Exécution des travaux. La fouille a été faite au wagon; les déblais, qui consistaient en terre végétale, terre à four, marnes vertes et blanches, et gypse, avaient été, par une clause expresse du devis, abandonnés à l'entrepreneur, sauf la terre végétale destinée à la couverture et le cube restreint à employer en remblai. Il lui appartenait donc d'en tirer parti. En fait, il n'a vendu que la pierre à plâtre; tout le reste a été descendu à quelque distance sur des terrains situés un peu plus bas et où a été créé un dépôt en cavalier de 15 mètres de hauteur environ.

Les dépôts de matériaux, les magasins à ciment et l'atelier de fabrication des mortiers ont été disposés sur les terrains acquis par la Ville de Paris pour la seconde moitié du réservoir, par conséquent en contre-haut de 15 à 18 mètres au-dessus du fond de fouille. Un plan incliné automoteur rachetait cette différence de niveau.

Les retraites des murs de pourtour ont reçu une série de pentes et de contre-pentes de manière à ramener les eaux de suintement vers des points bas d'où elles sont conduites dans les galeries du radier par des barbacanes ménagées dans l'épaisseur des maçonneries. Ces galeries. sont, d'ailleurs, raccordées avec l'égout public départemental.

Les enduits ont été exécutés après la couverture afin d'éviter les effets des variations de température; mais on avait dû les amorcer auparavant derrière les murs-culées et sous les piliers en briques, et les raccordements ont été l'objet de soins tout spéciaux.

Travaux accessoires.

La conduite qui alimente le réservoir débouche dans une bâche demi-circulaire, moitié

de la bâche circulaire projetée au centre du réservoir de 50.000 mètres cubes de capacité. Deux bondes disposées dans cette bâche la mettent en communication avec les deux bassins, où l'eau pénètre par des tuyaux descendant jusqu'au niveau du radier. La bâche est munie, en outre, d'un trop-plein et d'un orifice de décharge débouchant également dans les bassins (Pl. 5, fig. 14).

Deux chambres souterraines en maçonnerie, placées en avant du réservoir, servent à raccorder les galeries des conduites de refoulement et de distribution avec celles du radier évidé : elles renferment les robinets de manœuvre et on y accède par des escaliers en maçonnerie fermés au niveau du sol au moyen de plaques mobiles en tôle striée. Un troisième escalier aboutit directement aux galeries du radier, afin qu'on puisse toutes les parcourir, malgré les obstacles créés par le passage des grosses conduites d'arrivée et de départ de l'eau.

Chaque bassin est pourvu d'un escalier à hélice en fonte, noyé dans l'eau et débouchant sur le terre-plein gazonné, ainsi que d'une ouverture circulaire servant à la fois pour l'aération et la descente des matériaux en cas de réparation. Un petit nombre d'ouvertures pratiquées au sommet de quelques voûtes et fermées par des dalles épaisses en verre répandent un peu de lumière dans l'intérieur.

Des échelles en cuivre découpé, placées auprès des deux escaliers métalliques, permettent d'observer directement la hauteur de l'eau dans les bassins. En outre, des indicateurs à cadran, dont l'aiguille est mue par un flotteur, sont disposées auprès de la bâche pour rendre cette hauteur apparente au dehors. Et enfin un appareil spécial, construit par M. Parenthou, la transmet électriquement tant au bureau du garde-bassin qu'à l'usine d'Ivry.

Sur trois des côtés du réservoir, on a établi des trot

toirs sablés avec bordure en béton, et des chaussées empierrées avec caniveaux pavés, qui communiquent d'une part par une avenue d'accès à la route nationale n° 7 de Paris à Antibes, et, d'autre part, par un chemin en terre avec la rue de la Pompe. Ces trois côtés sont bordés de talus de déblai, dont l'un, le plus élevé, est revêtu d'un perré maçonné assis sur un lit de pierrailles et pourvu de barbacanes à la base, et les deux autres sont complantés d'aulnes et d'acacias. Le quatrième a été livré à une exploitation de pierre à plâtre grâce à laquelle se fait le déblai de l'emplacement de la seconde moitié de l'ouvrage (Pl. 5, fig. 10).

Le réservoir est situé loin des voies publiques ; une grille, à l'alignement de la route nationale n° 7, s'ouvre sur l'avenue plantée qui y conduit, et, de la route, on n'aperçoit que la maison du garde-bassin, placée en face de l'entrée, et à laquelle sa corniche saillanțe en briques, son toit en tuiles et ses treillages verts donnent, à peu de frais, un aspect assez agréable. Cette maison contient deux logements indépendants, et un petit bureau dans lequel est disposé l'indicateur de niveau à côté de l'appareil télégraphique. Comme elle ne pouvait être alimentée par l'eau du réservoir, qui est établi en contre-bas, on a conservé à cet effet, au haut de l'un des talus, la cuve en tôle qui servait pour l'alimentation du chantier durant la construction, et un petit moulin à vent y refoule l'eau puisée dans la bâche.

Tuyauterie. Les deux conduites de refoulement de l'usine d'Ivry arrivent par la rue de la Pompe, se prolongent sous le chemin en terre d'abord en tranchée, puis en galerie, et débouchent dans la chambre dite de refoulement. De ce point, part une seule conduite de 1 mètre de diamètre qui les fait communiquer avec la bâche; une seconde conduite de même diamètre est amorcée en vue d'un prolongement ultérieur qui aboutira symétriquement

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