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l'une ou l'autre de ces deux eaux, de manière à servir de rechange aux deux premières (Pl. 5, fig. 1).

Celles-ci proviennent de l'usine provisoire mentionnée plus haut et avaient été, dès l'origine, commandées en vue du service qu'elles étaient appelées à faire ultérieurement. Elles se composent chacune d'un moteur Weyher et Richemond horizontal, monocylindrique, à tiroirs de détente actionnés par le régulateur et à condenseur, commandant directement une pompe genre Girard construite par M. Feray, d'Essonnes (Pl. 5, fig. 2).

La troisième a été confiée à l'un des soumissionnaires du concours de Bercy la maison Powell, de Rouen qui y avait présenté un type de machine élévatoire tout nouveau en France, mais très répandu et estimé en Amérique sous le nom du constructeur Worthington, et pour lequel elle venait d'obtenir une licence en vue de le construire désormais dans ses ateliers. Ce type convenait particulièrement à Montmartre à cause de sa très grande élasticité, car il pouvait se prêter sans difficulté à la variation de puissance du simple au double que les circonstances conduisaient à exiger de la machine de rechange. Deux moteurs Compound en tandem, combinés et juxtaposés horizontalement, sont attelés directement à deux pompes à double effet, à pistons plongeurs se mouvant entre deux plateaux qui portent des clapets multiples en caoutchouc maintenus par des ressorts spirale: il n'y a ni arbre de rotation, ni volant; mais, pour utiliser la détente, chaque tige de piston vient agir sur des cylindres de compression chargés d'emmagasiner et de restituer l'excédent de force disponible à certains moments de la course (Pl. 5, fig. 3, 4, 5 et 6). La marche de cette machine est très douce à toutes les allures; il n'y a point de chocs, pas de point mort, l'écoulement de l'eau se produit très régulièrement: mais elle a un grand nombre d'organes qui en compliquent un peu la surveillance et l'entretien, et l'expé

rience montrera si ses qualités ne sont pas achetées au prix d'un excédent notable de consommation.

Quatre générateurs Belleville-dont deux proviennent de l'usine provisoire et un de l'usine abandonnée d'Auteuil avec deux petits chevaux alimentaires assurent largement la production de vapeur nécessaire.

Bâtiments. - Le bâtiment des machines présente sa façade principale sur la place Saint-Pierre, dont il est séparé par un passage longitudinal et une grille de clôture à l'alignement. Le bâtiment des générateurs est placé perpendiculairement en arrière, et une construction, en bordure de la rue Seveste, renferme deux logements et le magasin. Le tout est fondé sur des piliers en maçonnerie descendus à grande profondeur jusque sur le solide après avoir traversé d'anciennes carrières (Pl. 5, fig. 1).

Prises d'eau et refoulement. — L'eau, prise soit sur la conduite de 0,80 de diamètre qu'alimentent les deux conduites ascensionnelles de Bercy, soit sur une conduite de 0,50 de diamètre du réseau de la Dhuis placée, comme la première, dans l'égout de la rue Seveste, arrive en pression jusqu'aux pompes après avoir traversé un réservoir d'air d'aspiration.

Deux conduites, de 0m, 40 de diamètre, posées en galerie, reçoivent respectivement l'eau de rivière et l'eau de source et vont les porter, par un trajet assez direct, au nouveau réservoir de Montmartre.

Accessoires. Suivant l'usage constant du service, l'usine de Montmartre est pourvue d'appareils indicateurs de niveau, d'un poste télégraphique, etc. On y a transporté les appareils d'éclairage électrique qui avaient été installés à l'usine provisoire : c'est, comme à SaintMaur, une dynamo actionnée par une turbine à axe horizontal, mais de force moindre, et qui alimente seulement 18 lampes à incandescence.

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Dépenses.

L'ensemble des dépenses faites pour les

machines du relais de Montmartre, depuis 1885, peut s'établir de la manière suivante :

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Les travaux de l'usine de la place Saint-Pierre ont été exécutés en 1888-89 par M. Ravel, entrepreneur.

MONTROUGE. Le réservoir de la Vanne, dont le tropplein est à la cote 80 mètres, ne peut desservir à tous les étages les maisons du quartier de Plaisance. En attendant l'arrivée de l'eau de la nouvelle dérivation, qui aura une pression très supérieure et permettra de faire ce service dans de bonnes conditions, on a dû installer à côté du réservoir de Montrouge, deux petites machines à vapeur qui refoulent l'eau de Vanne dans une bâche métallique, montée sur le réservoir même et où l'eau atteint l'altitude 89. Un réseau spécial, commandé par cette bâche, assure provisoirement la distribution d'eau de source dans la région avoisinante. Ce petit relais a coûté 30.000 francs.

V. RÉSERVOIRS.

GENTILLY (2o compartiment).

La première moitié seulement du réservoir de Gentilly avait été construite en 1865 par M. l'ingénieur Rozat de Mandres, qui a rendu compte de ce travail dans les Annales des ponts et chaussées (1867, 1or semestre). Pour rendre disponible l'emplacement destiné à recevoir le second compartiment et occupé par l'ancien réservoir de la Compagnie générale des eaux ainsi que par la maison du garde-bassin, on dut construire, en 1880, un nouveau pavillon pour le logement de cet agent, et, en 1881, les travaux de construction du nouveau bassin furent adjugés à M. Ravel, entrepreneur. Ils ont été terminés en 1882.

Le radier a été établi directement sur le sol naturel, ainsi que les murs de pourtour, et toutes les maçonneries ont été exécutées en meulière et mortier de ciment de Portland. Les enduits du radier sont en ciment de Portland, ceux des murs en ciment de Vassy à prise rapide; la couverture, formée de voûtes en briquettes, est portée par des muretins et des piliers carrés en briques, et revêtue d'une couche de terre gazonnée (Pl. 5, fig. 7, 8 et 9).

La dépense totale y compris la maison du gardebassin — s'est élevée à la somme de 140.368',16 pour une capacité de 4.395 mètres cubes; ce qui fait ressortir à 32 francs seulement le prix du mètre cube.

VILLEJUIF. Le plateau partout excavé de Gentilly, ne se prêtant pas à la construction de nouveaux bassins, on a été conduit à placer, sur le plateau de Villejuif, le réservoir destiné à compléter l'approvisionnement du côté Sud et qu'alimente l'usine d'Ivry. Ce coteau présente justement, à l'altitude convenable, une zone étroite restée intacte entre les exploitations de calcaire et les plâ

trières et qui correspond à l'affleurement des marnes vertes et du gypse: des forages multipliés ont permis d'y reconnaître assez exactement la position des couches géologiques pour déterminer l'endroit précis où il devenait possible d'établir l'ouvrage sur les bancs de gypse sanss'astreindre à des déblais par trop considérables.

Dispositions générales. Le réservoir de Villejuif a été projeté pour une capacité de 50.000 mètres et les acquisitions de terrains faites en conséquence; mais on n'a exécuté tout d'abord qu'une moitié de ce réservoir, en prenant soin, d'ailleurs, de la constituer en deux bassins afin d'assurer, dès le début, la permanence du service même en cas de nettoyage ou de réparation. Le sol, à l'emplacement choisi, se trouvanț à une altitude qui varie de 90 à 101 mètres et le trop-plein du réservoir à la. cote 89, l'ouvrage a été établi entièrement en déblai. Il a la forme d'un rectangle allongé dont les deux bases sont dirigées à peu près suivant les horizontales du terrain : ces bases ont 150 mètres de longueur et le petit côté du rectangle 44 mètres environ (Pl. 5, fig. 10).

Chacun des deux bassins a 72 mètres de longueur et 40 mètres de largeur, et peut recevoir une tranche d'eau de 5 mètres de hauteur. Les murs de pourtour présentent vers l'intérieur un parement vertical, et, du côté extérieur, une série de retraites, de telle sorte que leur épaisseur va en augmentant depuis 1,40 au sommet, jusqu'à 2o,10 solin non compris, au niveau du radier. Le mur de refend qui sépare les deux bassins présente une double paroi verticale et une épaisseur uniforme de 1,75. Tous se raccordent avec le radier par un solin en quart de cercle de 2 mètres de rayon (Pl. 5, fig. 11, 12 et 13).

Les bassins sont couverts, comme ceux de tous les grands réservoirs de Paris, au moyen de voûtes légères en briquettes supportant une couche de terre gazonnée de 0,40 d'épaisseur et reposant tant sur des piliers

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