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chimiquement pour la plupart des emplois industriels, mais chaudes en été, froides en hiver, souvent troubles, et qui doivent être écartées comme suspectes de la consommation domestique; celles du canal de l'Ourcq, longue dérivation à ciel ouvert, servant à la fois d'aqueduc pour l'amenée de l'eau et de voie navigable; celles aussi des anciennes dérivations (Prés-Saint-Gervais, Arcueil), lourdes et séléniteuses, ainsi que les eaux toujours chaudes des puits artésiens.

En 1878, à la mort de Belgrand qui, après avoir conçu et fait triompher l'idée de la double canalisation, avait eu le temps d'en réaliser l'application presque générale et créé la distribution d'eau actuelle, Paris disposait d'un ensemble de ressources capables de fournir, au maximum, un débit quotidien de 397.000 mètres cubes, soit 198 litres par habitant pour une population de 2 millions d'âmes. Ce volume d'eau se répartissait de la manière suivante (Pl. 1, fig. 1):

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L'outillage, au moyen duquel était obtenue cette alimentation, se composait, en dehors des puits artésiens et des aqueducs anciens et nouveaux, de douze usines élévatoires d'une puissance totale de 2.130 chevaux-vapeur en eau montée (Pl. 1, fig.5): six à vapeur sur la Seine (Port-à-l'Anglais, Maisons-Alfort, Austerlitz, Chaillot, Au

teuil, Saint-Ouen) avec 12 machines, 21 chaudières et une puissance de 868 chevaux-vapeur; une grande usine mixte sur la Marne, à Saint-Maur, comptant 8 machines hydrauliques, 2 à vapeur et 6 générateurs, soit une puissance de 938 chevaux (Pl. 1, fig. 3); deux usines hydrauliques, Isles-les-Meldeuses et Trilbardou, sur la Marne, en amont et en aval de Meaux (4 machines hydrauliques-175 chevaux) assurant le plein débit du canal de l'Ourcq; trois autres mues par la rivière de la Vanne (4 machines hydrauliques -150 chevaux) servant à relever une partie des sources basses captées dans la vallée au niveau de l'aqueduc où l'eau des sources hautes coule par l'effet de la gravité. L'approvisionnement se faisait dans treize réservoirs inégalement répartis entre les deux services et représentant une capacité totale de 434.000 mètres cubes (Pl. 1, fig. 3 et 6).

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D'autre part, trois usines, dites de relais, avec 7 machines élévatoires, 9 chaudières et 326 chevaux de force (Montmartre, Ourcq, Ménilmontant), relevaient une fraction du volume d'eau approvisionné pour alimenter les réservoirs hauts de Saint-Éleuthère et du Château (Montmartre), des Buttes-Chaumont et de Belleville, d'une capacité totale de 28.670 mètres cubes, pour le service des

étages supérieurs de la distribution (Pl. 1, fig. 7 et 9). L'insuffisance de l'approvisionnement était dès lors reconnue; et, lorsque M. l'inspecteur général Alphand, Directeur des travaux de Paris, ajouta le service des eaux et des égouts à ses nombreuses attributions, son premier soin fut d'établir et de rechercher les mesures à prendre pour l'améliorer. Dans la note qu'il soumit en 1879 au Conseil municipal, il établissait que le service des eaux ne pouvait compter sur une alimentation de plus de 370.000 mètres cubes, tombant en temps de sécheresse à 298.000 mètres cubes et, en cas d'accident aux aqueducs, à 200.000 mètres cubes, alors que le volume d'eau employé avait atteint déjà, durant l'année 1878, 354.000 mètres cubes.

Dès lors, on devait considérer comme immédiatement nécessaire un supplément de 150.000 mètres cubes, et, pour se le procurer, M. Alphand proposait d'augmenter d'une part, de 20.000 mètres cubes, le débit de l'aqueduc de la Vanne par l'addition des sources de Cochepies et l'exécution de l'aqueduc du Maroy, qui compléterait la conduite d'équilibre reliant les sources basses aux usines chargées de les élever, et, d'autre part, de se procurer 130.000 mètres cubes d'eau de rivière, en construisant, sur la Seine, trois nouvelles usines élévatoires à vapeur destinées à refouler ce volume d'eau dans les trois groupes de bassins commandant la distribution du service public pour la zone d'altitude moyenne (Gentilly, Passy, Charonne), dont on doublerait au besoin la capacité. De la sorte, on aurait 70 litres d'eau de source et près de 200 litres d'eau de rivière par habitanɩ et par jour, ce qui paraissait devoir répondre à tous les besoins pour une période assez longue.

Nous ne rappellerons pas ici les circonstances qui sont venues, quelque temps après, déjouer ces prévisions en ce qui concerne l'approvisionnement d'eau de source et

démontrer la nécessité d'y faire des additions nouvelles et plus considérables.

Quoi qu'il en soit, le programme ci-dessus mentionné fut adopté par le Conseil municipal et la réalisation en a été immédiatement poursuivie. On peut la considérer comme terminée aujourd'hui, et c'est des principaux ouvrages auxquels elle a donné lieu que nous nous proposons de traiter dans la présente note.

II. OUVRAGES PROJETÉS. OUVRAGES EXÉCUTÉS. Le programme dressé en 1879 comportait :

la construction de trois nouvelles usines à vapeur : à Maisons-Alfort, Port-à-l'Anglais et Austerlitz, élevant la première 410 litres et les deux autres 1.330 litres par seconde, soit 35.424 et 114.912 mètres cubes par vingtquatre heures, dont 35.000 environ à refouler à Charonne, 45.000 à Passy et 70.000 à Gentilly;

l'agrandissement des réservoirs d'eau de Seine, dont la capacité devait être portée aux soixante centièmes de la consommation journalière, par l'addition de bassins supplémentaires de 5.000 mètres cubes à Charonne, 48.000 à Gentilly et 29.000 à Passy.

Les projets de la dérivation de Cochepies et du canal du Maroy étaient déjà approuvés et dotés, et rien n'était prévu pour les services de relais, de sorte que le montant de l'estimation s'établissait comme suit;

Usines de Maisons-Alfort, Port-à-l'An-
glais et Austerlitz. . .

Conduites ascensionnelles.

Réservoirs.

Imprévu..

Total.

3.450.000

4.500.000

3.600.000

950 000

12.500.000€

En exécution, on a été conduit à modifier très notablement le programme primitif.

Il a bien encore été construit trois usines sur la Seine,

mais à des emplacements et pour des débits différents : la première, celle d'Ivry, élève 1.000 litres par seconde ou 85.000 mètres cubes par vingt-quatre heures environ; la seconde, établie sur le quai de Javel, 25.000 mètres cubes, et la troisième, dite de Bercy, sur le quai de la Râpée, 50.000 mètres cubes. En outre, l'usine de SaintMaur a été pourvue d'une troisième machine à vapeur d'une puissance supérieure à celle des deux autres et capable d'élever 20.000 mètres cubes d'eau de Marne par jour. Les dispositions adoptées comportent donc, par rapport aux prévisions, un supplément notable de force pour les usines élévatoires. Au contraire, il y a eu diminution sur les réservoirs : des trois groupes dont l'augmentation de capacité avait été prévue, un seul, celui du Sud, a été doté de nouveaux bassins: un, d'une contenance de 5.000 mètres cubes, à Gentilly, et deux, de 25.000 mètres cubes, à Villejuif, représentant la moitié d'un grand réservoir projeté en ce point et qui recevra un jour 50.000 mètres cubes; à Charonne et à Passy, on s'est borné à s'assurer la possession de terrains en vue de constructions ultérieures, dont l'ajournement a paru possible provisoirement; un réservoir de 6.300 mètres cubes de capacité, construit rue de l'Abbé-Groult et dit réservoir de Grenelle, reçoit l'eau provenant de l'usine de Javel; quant à l'usine de Bercy, elle refoule dans une bâche métallique, établie place Saint-Pierre, au pied de la butte Montmartre, et en relation directe avec les conduites de jonction des bassins de Passy et de Charonne (Pl. 1, fig. 4, 5 et 6).

D'autre part, la sécheresse de 1881 ayant mis en relief l'insuffisance temporaire des usines hydrauliques de la vallée de la Vanne, une usine à vapeur a été annexée à l'une d'elles, celle de Laforge, où peuvent affluer au besoin toutes les eaux des sources basses; et une autre a été établie à Maillot, à l'effet de venir en aide aux mo

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