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En fait, on peut diviser les installations en trois catégories :

1o Celles dans lesquelles la chaudière avait été largement calculée, où l'on peut généralement brûler le coke sans aucun changement, ou tout au plus avec des modifications de détail, par exemple un changement de grille;

2o Celles dont la capacité est trop faible et exige, malgré une marche très poussée de la chaudière, les meilleurs combustibles sous le plus faible volume, c'est-à-dire les anthracites.

L'intérêt du consommateur lui commande, dans ce cas, d'étudier une augmentation de la puissance de sa chaudière il semble que la meilleure solution à envisager soit d'y adjoindre une nouvelle chau. dière, pour que la puissance des deux appareils atteigne celle qui est nécessaire pendant les périodes les plus froides; pendant les périodes douces, au contraire, on pourra n'employer qu'une seule des deux chaudières. De toute façon, elles ne marcheront qu'à allure modérée, c'est-à-dire dans les meilleures conditions de rendement; il est, en effet, utile de rappeler que le rendement d'une bonne chaudière de chauffage central, qui est de 70 à 80 % à allure normale, tombe à 50% et même moins lorsqu'on en force l'allure. Il est ainsi facile de constater combien la dépense nécessitée par l'installation de la deuxième chaudière peut être rapidement amortie par l'emploi d'un combustible plus économique et par l'augmentation du rendement.

3o Enfin, dans quelques chaudières de trop petites dimensions, il est pratiquement impossible de brûler du coke, le foyer n'ayant pas la capacité nécessaire pour contenir à la fois une quantité suffisante de combustible en ignition.

On trouvera ci-après les indications générales pour la surveillance d'une chaudière de chauffage central:

1o Pour la sécurité, surveiller d'une façon constante ses niveaux d'eau et ses soupapes de sûreté, dont les organes doivent être entretenus de façon irréprochable.

2o Pour la marche régulière, alimenter de combustible et faire les décrassages à intervalles réguliers, en entretenant des feux clairs.

3o Pour l'économie, surveiller le bon fonctionnement des régulateurs automatiques, leur réglage pour la pression de marche et leur parfait entretien. Passer la brosse d'acier dans les tubes à fumée dès qu'ils paraissent s'encrasser.

4o Pour la conservation des grilles, entretenir constamment une couche d'eau dans le cendrier; ne le laisser jamais à sec.

LA CUISINE. Dans les fourneaux de cuisine, on a souvent recommandé l'emploi des combustibles donnant une flamme assez longue, par conséquent relativement riche en matières volatiles.

Les matières volatiles, en effet, facilitent l'allumage. Elles permettent, lorsqu'un foyer a été maintenu au ralenti, d'augmenter très rapidement l'allure de la combustion par une charge de combustible et une ouverture du réglage de l'air ; c'est là une qualité précieuse pour les « coups de feu » à donner au moment des repas.

Sans avoir toute la souplesse désirable, les charbons maigres ou le coke permettent de répondre à la plupart des emplois avec, au surplus, une appréciable économie. Dans les cas exceptionnels où on ne pourrait obtenir la souplesse nécessaire, la cuisine au gaz est alors tout indiquée et les applications multiples et nouvelles qui en sont faites tous les jours en apportent la preuve.

Tous les fourneaux de cuisine peuvent utiliser le coke si les foyers ont la profondeur suffisante, environ 20 centimètres; par suite du rayonnement du coke, le four chauffe mieux qu'avec le charbon. Enfin le coke est d'un usage infiniment plus propre que n'importe quelle houille.

Dans les cuisines importantes des hôtels, des hôpitaux, des casernes, le coke est d'un usage courant. En 1911 et 1912 des essais eurent lieu à Paris, par deux Commissions nommées par le Ministre de la guerre, d'abord à la caserne de Latour-Maubourg, puis à la caserne de Clignancourt. Les essais de préparation d'aliments furent faits avec les cuisinières régimentaires types « Cubain » et « Vaillant », de 500 rations, et les essais de chauffage des chambrées avec des poêles de différents modèles cylindriques, à cloche et type « Godin ». Voici les conclusions exactes de la Commission :

« Le coke de gaz s'est montré nettement supérieur à la houille à laquelle il peut se substituer sans aucune difficulté.

« Il est homogène et sans poussier.

<«< Il donne une chaleur radiante plus élevée.

<< Il est d'un usage plus commode et plus propre.

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« Il n'encrasse pas les appareils.

« A poids égal et à prix égal, il semble devoir apporter une économie très notable dans les dépenses de chauffage des corps de troupes.

« La Commission signale l'emploi qui a été fait du grésillon de coke de gaz, toujours moins cher que le coke classé et qui a donné de bons

résultats. >>

D'autres essais furent faits dans divers corps de troupes ; c'est à la suite des résultats obtenus, tous concordants, que la Direction de l'Intendance modifia l'article 56 du règlement sur le chauffage des corps de troupes, qui devint le suivant :

« Emploi du coke pour les fourneaux de cuisine. Le coke est un combustible qui ne donne pas de flamme et exige généralement pour l'allumage un temps plus long que la houille.

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D'après les expériences faites par la maison François Vaillant, le tableau suivant montre les résultats obtenus avec des fourneaux de campagne :

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<< Des expériences faites avec divers appareils de cuisine plus perfectionnés que les fourneaux de campagne ont montré que, dans nombre de places, en raison de la diminution actuelle du prix du coke par rapport à celui de la houille, l'emploi du coke peut présenter de sérieux avantages.

« Le coke est homogène, sans poussière, d'un usage commode et propre. S'il est un peu long à allumer, s'il ne donne pas de flamme, il développe néanmoins une chaleur très intense.

« Il nécessite un foyer assez grand et assez profond; mais la plupart des fourneaux de cuisine en usage dans les corps remplissent ces conditions et peuvent, par conséquent, brûler indifféremment de la houille ou du coke.

« Le coke à employer doit être de grosseur moyenne : coke no o 20-35 millimètres) ou coke no 1 (35-45 millimètres). »

CONCLUSIONS

On a vu, par la présente étude, forcément superficielle, que, à quelques rares exceptions près, les combustibles maigres ou le coke pouvaient être utilisés dans tous les appareils de consommation.

Sans préjuger des dispositions qui pourraient être prises pour développer l'emploi des combustibles maigres, il appartient aux grandes administrations publiques et, en général, à tous les services dépendant d'un organisme d'État, de donner l'exemple et de se conformer d'une manière absolue aux trois règles suivantes :

1o Ne brûler aucune houille renfermant 18 °。 ou plus de matières volatiles et susceptible d'être économiquement distillée;

20 Éviter l'emploi des anthracites de provenance étrangère; 3o Remplacer, selon les cas, les combustibles précédents par les charbons maigres ou le coke.

En premier lieu, les cahiers des charges sont pour la plupart à

reviser et à refondre suivant les indications précitées. Dans beaucoup d'administrations, les mêmes formules servent depuis de nombreuses années. C'est ainsi que certains cahiers des charges imposent des four. nitures de houilles 3/4 grasses ou grasses ou de houilles sèches à longue flamme, pour des poêles domestiques.

Au point de vue du chauffage central, dans les grandes administrations où ce mode de chauffage existe, il faudra prévoir l'emploi du coke et modifier éventuellement les cahiers des charges en conséquence.

Lorsque les installations existantes n'ont pas les dimensions suffisantes pour permettre l'emploi du coke, il y a lieu d'en envisager la modification, ainsi qu'il a été dit plus haut. Ces modifications représentent des dépenses supplémentaires que les administrations publiques ne devront pas hésiter à engager sur leur budget, étant donnée la certitude que les modifications apportées permettront de réaliser des économies qui amortiront rapidement ces dépenses.

Enfin, certaines administrations continuent à employer le bois ou la houille dans de simples cheminées. Étant donné le rendement déplorable de ces dispositifs, leur défaut de sécurité, les frais de manutention considérables qu'ils entraînent et la malpropreté qui en résulte, il semble que de tels procédés devraient cesser au plus tôt, car il appartient aux administrations publiques d'économiser les deniers de l'État et de donner en même temps l'exemple aux particuliers.

Il y aura donc lieu, pour ces administrations, d'envisager l'emploi du chauffage central au coke. La formule indiquée pour le choix des installations est celle du concours qui suscite l'émulation entre les constructeurs, auxquels on devra laisser toute l'initiative désirable, et dont les projets devront être examinés par des spécialistes compétents, spécialement au point de vue de l'économie de combustible.

N° 12

COMPTE RENDU DES PÉRIODIQUES

Périodiques français, par M. PIGEAUD, Inspecteur général. - Périodiques étrangers, par M. THERON, Ingénieur en chef.

II. MÉCANIQUE APPLIQUÉE.

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Génie civil (1er mars 1924). — G. PRUDON : Calcul de la poussée d'un arc sur ses appuis mobiles avec ou sans tirant. L'auteur s'est proposé, dans cette note, d'étudier l'influence que peut avoir, sur la poussée d'un arc ou d'une ferme, la déformabilité des appuis sur lesquels elle repose, ainsi que le rôle d'un tirant supplémentaire raidisseur de ces appuis.

– (15 mars 1924). Henri BORDIER: Etude de la continuité dans un réseau rectangulaire de poutres et de piliers. Cette étude a pour but de démontrer que dans un réseau de poutres et de piliers, solidaires entre eux, on peut calculer les moments sur appuis d'une travée chargée, par les mêmes formules que dans les poutres continues, c'est-à-dire en fonction de la position de foyers dont l'auteur indique la détermination. Il recherche ensuite les effets produits par suite de dénivellations des appuis ou de déplacements transversaux des nœuds.

Les formules simples auxquelles l'auteur arrive, trouvent leur application dans l'étude de constructions homogènes où les poutres et piliers sont solidaires, telles que portiques continus, bâtiments à travées et à étages multiples, pylônes de support de réservoirs, etc.

(5 avril 1924). - L'usine élévatoire à pompes Humphrey de Cobdogla (Australie du Sud). — La pompe Humphrey, déjà employée en Angleterre dans plusieurs installations de pompage, se compose d'un cylindre dans lequel l'eau à élever est aspirée puis projetée directement par l'explosion d'un mélange gazeux, sans interposition de piston.

Le Génie Civil décrit d'abord le fonctionnement de cette pompe, puis donne la description de l'installation de Cobdogla; cette instalAnn. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1924-II.

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