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La forme de l'onde n'est pas liée à i de façon simple et constante, comme nous l'avons déjà indiqué.

Supposons, maintenant, que nous reportions sur le même graphique les courbes D correspondant à une série de crues, et que toutes les branches D, se trouvent au-dessus, toutes les branches D, au-dessous d'une même ligne horizontale I. Cette ligne représentera la pente vraie cherchée, et en même temps nous vérifierons l'exactitude de la proposition énoncée ci-dessus.

On peut prévoir, également, que si des obstacles assez nombreux et dont l'influence augmente quand le niveau des eaux s'élève (1) se trouvent sur la section A B, la ligne I cessera d'être horizontale et s'élèvera vers les niveaux croissants C'est alors la partie horizontale de I qui donnera la pente vraie, la partie croissante indiquant le remous dû aux obstacles dans l'écoulement à débit constant

La précision du résultat paraît devoir être grande et fonction du nombre des crues examinées.

Le travail que nous venons de décrire a été fait pour la section de la Seine comprise entre le viaduc d'Auteuil et le barrage de Suresnes (longueur, 9 km.). Le résultat en est reporté sur la figure 6. La section correspondante est peu encombrée d'obstacles, mais elle comporte des îles et sa largeur est assez variable. Néanmoins, la ligne I est très nette et aussi parfaitement horizontale que possible (2). Les trois crues reportées ont d'ailleurs présenté des caractères très différents comme on peut s'en rendre compte sur le graphique.

Le même travail a été fait pour la section allant du PontRoyal à Suresnes (15 km.) (3). On a trouvé une courbe I d'abord horizontale puis montant quand le niveau des eaux s'éleve. L'influence des nombreux ponts et quais de Paris est manifeste (4).

(1) Tels que des tympans de ponts.

(2) Indiquons qu'aucun profil en long n'avait permis une détermination même approchée de cette pente I.

(3) Les graphiques correspondants sont trop chargés pour pouvoir être reproduits utilement.

(4) Pour être très complet, nous devons indiquer que sur cette seconde

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28,00

Fig. 6.

29,00

Cotes

au viaduc d'Auteuil.

30,00

Étude graphique des crues de la Seine entre le viaduc d'Auteuil et le barrage de Suresnes.

En définitive, la méthode ci-dessus exposée permet d'arriver à la connaissance des pentes vraies de la rivière ou, si l'on veut, celles du canal équivalent.

Lorsqu'on se proposera donc d'approfondir la rivière, ce sont ces pentes, ou des pentes très peu différentes qu'il faudra lui donner, en vertu du principe posé précédemment : ne pas changer les formes d'écoulement. Au surplus, si l'on tient à modifier ces formes, ce qui ne peut être heureux à notre avis, on saura du moins dans quelle mesure le régime préexistant sera troublé.

Enfin, si l'on se hasarde à des calculs, ce sont ces pentes qui devront y figurer; mais, il faut le répéter, elles ne sauraient en aucun cas faire connaître directement le niveau maximum des futures crues, à raison de l'incertitude qui subsiste sur la forme des ondes. C'est l'étude de ces formes qui peut seule permettre des prévisions.

Note additionnelle.

Paris, le 7 décembre 1923.

L'étude de la crue de janvier 1924 a confirmé les résultats exposés ci-dessus, et les courbes correspondantes s'appliquent parfaitement sur celles obtenues au moyen des crues antérieures.

section le travail a été fait pour 7 crues. Les crues antérieures à 1919 nous ont donné une courbe I, les crues postérieures à 1919 une autre courbe I ; les deux courbes ont d'ailleurs des allures identiques et sont simplement décalées l'une par rapport à l'autre. Bien évidemment, il y a là une cause d'erreur systématique qui, à notre avis, ne saurait diminuer en rien la valeur de la théorie. Il est vraisemblable que vers 1919, le mode de lecture des échelles a varié. Ce point n'a malheureusement pu être éclairci, mais nous avons quelques raisons de croire à un changement important vers cette époque.

N° 11.

CHRONIQUE

Principes à consulter pour l'emploi des combustibles dans les Administrations publiques.

Les études faites par les spécialistes les plus qualifiés ont montré que la carbonisation était, pour les houilles susceptibles d'être distillées, le procédé par lequel on en tirait le meilleur rendement.

La distillation donne, en effet, des sous-produits tels que les benzols, la naphtaline, le sulfate d'ammoniaque, qui sont utiles à notre industrie, nécessaires à la défense nationale, et dont il est, par conséquent, indispensable de favoriser la production.

Mais toutes les houilles ne sont pas distillables et, pour préciser, nous rappellerons la classification introduite par M. Gruner qui est la plus classique et fait autorité. Cette classification est basée sur la teneur des houilles en matières volatiles et sur la qualité du coke qu'elles produisent par distillation. On trouvera en regard, à titre d'indication, les pouvoirs calorifiques supérieurs moyens de chaque catégorie de houille.

Par conséquent, dans tous les foyers, sauf les cas d'impossibilité absolue, on n'utilisera que les combustibles ayant une teneur en matières volatiles inférieure à 18 °。.

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Il est évident qu'une telle règle ne saurait avoir une rigueur absolue, Il est, en effet, certaines houilles qui, tout en ayant plus de 18 % de matières volatiles, n'ont aucun pouvoir agglutinant et donneraient, par conséquent, des cokes pulvérulents non agglomérés et sans utilisation possible.

Mais, d'autre part, la carbonisation de la houille donne comme produit le « coke », dont les disponibilités augmenteront parallèlement au développement de la carbonisation. Suivant la qualité des houilles distillées et le mode de distillation, on obtiendra des cokes de différentes qualités; soit le véritable « coke métallurgique », dur, lourd, destiné à être employé dans les hauts fourneaux ; soit un coke plus léger, ayant une dureté moins grande et dont le type sera le coke provenant des usines à gaz. Ce dernier coke constitue un excelAnn. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1924-II.

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lent combustible maigre, propre à remplacer la houille, dans la plupart de ses emplois domestiques et industriels.

En résumé, les nécessités de l'économie nationale demandent la suppression de l'emploi à l'état cru des houilles grasses contenant 18° ou plus de matières volatiles, et leur remplacement par d'autres combustibles, que l'on cherchera à utiliser aussi rationnellement que possible.'

Ces combustibles de remplacement sont les houilles maigres, le coke, les qualités inférieures de charbons (agglomérés ou non) et les combustibles secondaires employés seuls ou en mélange (tourbe, tannés, sciure de bois, etc.).

LE CONDITIONNEMENT DES COMBUSTIBLES

Le conditionnement des combustibles est un procédé général permettant de réaliser une économie importante et certaine dans l'utilisation des combustibles. Il comprend deux opérations distinctes : 1o Le classement en catégories de grosseurs soigneusement déterminées ;

2o Le triage ou lavage, destiné à enlever du combustible les schistes ou matières inertes.

Par le classement, on améliore la combustion quel que soit le genre de foyer sur lequel le combustible est brûlé : sur une grille, dans des gazogènes, etc. Plus le combustible est homogène comme dimension, plus le rendement s'élève, ce qui se conçoit très bien, car, si tous les morceaux sont d'égale grosseur, il y aura dans la couche de combustible une répartition homogène des filets d'air, ce qui donnera un feu régulier, sans à-coups, facile à surveiller et à entretenir.

Avant la guerre, les mines françaises classaient plus du tiers de leur production. A l'heure actuelle, certaines installations n'ayant pas encore été reconstruites, il n'y a plus guère que le quart des charbons qui soit classé. Il serait souhaitable, non seulement de voir revenir la proportion d'avant-guerre, mais encore qu'elle fût largement dépassée. Les charbons non classés sont vendus à l'état de tout-venant ; cependant, pour satisfaire la demande, certaines mines, après classement, effectuent des mélanges de diverses catégories pour obtenir les tout-venants 20/25, 30/35, etc. On dit qu'un tout-venant est à 25% lorsqu'il renferme 25 °。 de morceaux n'ayant pas traversé une grille à barreaux longs, espacés de 30 millimètres, ou une tôle à trous ronds de 50 millimètres de diamètre.

Les dénominations de charbons classés varient suivant les régions. On trouvera ci-après, à titre d'exemple, les dénominations le plus généralement employées en Belgique et dans le Nord de la France:

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