Mémoires du Général Hugo ...

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Page 39 - Je vis donc, après quelques courtes questions de pure forme, condamner ces 270 infortunés à la peine terrible à laquelle ils s'attendaient : on les conduisit à la mort par petites troupes; ils la reçurent avec calme, à côté des fosses ouvertes pour les recevoir. J'ai beaucoup fait la guerre, j'ai parcouru de vastes champs de bataille, jamais rien ne m'a tant frappé que le massacre de ces victimes de l'opinion et du fanatisme.
Page 40 - ... prononcer sur le sort de malheureuses victimes de la guerre; qu'il l'était plus encore quand les jugements devaient tomber sur des jeunes filles qui ne pouvaient avoir pris aucune part aux hostilités; sur des infortunées qui toutes versaient déjà des larmes de sang par suite des événements affreux dont nous venions d'être témoins, et dont elles ne pouvaient douter, puisque tous les feux meurtriers avaient retenti jusqu'à elles. J'engageai les juges à bien se recueillir, à ne chercher...
Page 40 - Un vieux sous-lieutenant du 1 3e de Seine-et-Oise, nommé Fleury , s'il m'en souvient bien, homme sombre et taciturne, devant opiner le premier, je craignis que sa voix n'influençât défavorablement les autres juges, et je crus, avant de la lui demander, devoir, après la rentrée des prévenues dans la chapelle, représenter au tribunal qu'il était bien pénible pour des militaires, d'être appelés à prononcer sur le sort de malheureuses victimes de la guerre; qu'il l'était plus encore quand...
Page 39 - ... ce tribunal, certain que je ne démentirais pas les sentiments d'humanité qu'il me connaissait. Il n'osa point influencer la nomination des autres membres, mais il me pria de tout faire pour les apitoyer sur les infortunées dont le sort était remis entre nos mains. Un vieux sous-lieutenant du 13...
Page 51 - On y sonnait le tocsin, quelques coups dans les intervalles annonçaient la direction de l'ennemi et, de toutes parts, on marchait aussitôt à sa rencontre. Les Chouans se bornaient-ils à prendre du bétail, à tuer quelques hommes? Un parti d'élite allait enlever à l'ennemi d'autre bétail en nombre double et ne rentrait qu'après avoir pris ou tué le double d'ennemis. La persévérance dans ces mesures rendirent le territoire confédéré si respectable, que les Chouans n'osèrent plus y remettre...
Page 38 - J'osai, au jour du jugement, me présenter devant le tribunal, non pour les défendre, on ne me l'eût pas permis, mais pour demander qu'au lieu de les condamner à mort, on les envoyât travailler dans les mines de l'intérieur de la France, jusqu'à la pacification qui ne pouvait tarder. Le tribunal m'écouta sans m'interrompre et son président répondit que rien n'autorisait les juges à prendre sur eux cette mesure de clémence. « Je vis, après quelques courtes questions de pure forme, condamner...
Page 95 - Hugo n'était ni négligent ni désœuvré ! Sur la morosité de cette fin de mission, il faut relire ce que plus tard, écrivant ses Mémoires, il en a dit lui-même : Je quittai Lunéville dans le grade que j'avais lors de mon arrivée au commandement de cette place, après y avoir épuisé mes économies, et je me rendis à la 20e demi-brigade où, sans me consulter, mes amis avaient cru devoir me faire, à tous événemens, placer comme quatrième chef de bataillon. Cette destination, que j'aurais...
Page 201 - ... avait si bien secondés : il répéta souvent que l'armée devait la victoire à l'intrépidité du général Richepanse ; aux belles manœuvres du général Grenier ; à l'ardeur des attaques conduites par Ney, Grouchy , Bonnet , Grandjean...
Page 50 - Les communes dont je parle, voyant l'heureux résultat de la conduite évangélique de ce vertueux pasteur, s'entendirent avec lui et avec la troupe qui protégeait les forges de Martigné. Alors une ligue offensive et défensive fut arrêtée entre eux : les Chouans paraissaient-ils sur le territoire confédéré, on y sonnait le tocsin; quelques coups dans les intervalles annonçaient la direction de l'ennemi, et, de toutes parts, on marchait aussitôt à sa rencontre. Les Chouans se bornaient-ils...
Page 39 - ... l'intérieur de la France , jusqu'à la pacification qui ne pouvait tarder. Le tribunal m'écouta sans m'interrompre , et son président me répondit que rien n'autorisait les juges à prendre sur eux cette mesure de clémence. Je vis donc, après quelques courtes questions de pure forme , condamner ces 270 infortunés à la peine terrible à laquelle ils s'attendaient : on les conduisit à la mort par petites troupes ; ils la reçurent avec calme, à côté des fosses ouvertes pour les recevoir.