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4o Passer dans les sinuosités des communications de rayons correspondant aux tournants des chariots de parc (7 à 8 mètres) (*).

F). Pouvoir :

1o Gravir les rampes les plus fortes;

2o Descendre les pentes présentant les plus grandes déclivités; 3o Passer, sans risque de déraillement et sans surcroît de fatigue pour le matériel (voie et véhicule), sur les sections présentant les inégalités qui se rencontrent fréquemment sur les voies improvisées et sont dues soit à une préparation défectueuse du terrain, soit à des tassements inégaux du sol.

G). Etre entièrement métallique, sans aucune partie en bois, pour que les dépenses d'entretien et de renouvellement soient réduites au minimum, pour qu'aucune partie ne soit susceptible de se pourrir à l'humidité ou de se disloquer sous l'influence de la sécheresse, et enfin, pour que le matériel réparé en temps voulu soit toujours prêt à être mis en service.

Etre en acier, afin de réaliser le maximum de résistance sous le minimum de poids et de réduire ainsi l'effort de traction nécessaire pour mettre les fardeaux en mouvement, ce qui présente un intérêt particulier lorsqu'il s'agit de gravir les rampes à grande déclivité.

Description sommaire des véhicules et de leurs accessoires.

Le programme technique étant ainsi fixé, nous avons étudié les détails de construction des wagons et des locomotives avec la collaboration éclairée et dévouée de M. Ch. Bourdon, Ingénieur des Arts et Manufactures, spécialiste dans les questions de matériel roulant. à voie étroite, aujourd'hui professeur à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures et membre du Comité de l'exploitation technique des Chemins de fer.

Les wagons de notre système comprennent 3 types différents : les wagons à 2, à 3 et 4 essieux.

() Voir le renvoi de la page 73.

Wagons à 2 essieux (fig. 2 et 21). — Employés isolément, les wagons à 2 essieux servent au transport des objets de petites dimensions, d'un poids ne dépassant pas 5 tonnes, pour le service des batteries et des établissements; ils reçoivent, dans ce cas, une caisse à obus appropriée au genre de transport à faire; ils jouent le rôle des lorrys sur les grandes lignes.

Ces mêmes wagons sont construits pour être accouplés et transporter ainsi les fardeaux compris entre 5 tonnes et 8 à 10 tonnes. Deux cas peuvent se présenter :

1° Si les fardeaux sont assez rigides pour se soutenir dans l'intervalle de deux wagons, on munit ces derniers de supports pivotants (fig. 5 et phot. 1, 5 et 8); ceux-ci sont reliés entre eux au moyen d'une barre d'écartement qui assure l'invariabilité de distance des wagons accouplés et transmet l'effort de traction de l'avant à l'arrière ou inversement, indépendamment des fardeaux transportés. Des wagons ainsi accouplés portent 10.000 kilogrammes.

2o Si les fardeaux sont de petites dimensions et disposés de façon à ne pas pouvoir se placer sur deux supports pivotants, on installe sur les deux wagons un tablier de truc (fig. 22 et phot. 3 et 4) capable de porter une charge de 8.000 kilogrammes (Voir page 93).

Wagons à 3 et à 4 essieux (fig. 3 et 4). Ces wagons servent au transport des fardeaux exceptionnels par exemple des canons employés pour l'armement des côtes. Les wagons à 3 essieux sont de la force de 9 tonnes et ceux à 4 essieux de la force de 12 tonnes. Groupés par deux et munis de supports pivotants de force convenable (Voir page 88), les wagons à 3 essieux transportent les fardeaux de toutes dimensions pesant jusqu'à 18 tonnes (Voir fig. 6), en réunissant deux groupes de deux wagons à 3 essieux portant chacun un châssis et un support pivotant de forces appropriées, on effectue le transport des fardeaux indivisibles d'un poids pouvant s'élever à 36 tonnes (Voir fig. 9 et phot. n° 6).

Si l'on emploie les mêmes dispositions avec les wagons à 4 essieux, reliés par deux ou réunis par deux groupes de deux, on arrive à transporter des fardeaux allant respectivement jusqu'à 24 et 48 tonnes (fig. 7, 9, 10 et 23; phot. n° 7).

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5.

4. Truc pouvant transporter 12 blessés couchés sur dispositifs de circonstance (5 seulement sont représentés).

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Paire de wagons portant un canon de 155 sur affût, gravissant, traîné par 12 chevaux, une rampe de 84m/m par mètre.

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Système de 4 wagons à 3 essieux pouvant porter un chargement

6.

de 36.000 kgs.

Ces divers systèmes, employés déjà depuis plus de 15 ans à l'armement des côtes, ont donné toute satisfaction.

De quelque façon que l'on groupe les wagons à 2, à 3 ou à 4 essieux, ils passent d'une manière courante dans les courbes de 7.63 de rayon ainsi que sur les plaques tournantes, grâce aux articulations dont ils sont munis dans tous les sens. Les wagons à 4 essieux seuls exigent la plaque tournante de 1,70 de diamètre.

Roues avec et sans boudin. - Dans les wagons à 3 et à 4 essieux, seules les roues des essieux extrêmes sont munies de boudin ; les roues des essieux intermédiaires sont sans boudin.

Genouillères des boites à graisse. Comme dans les véhicules construits par M. Bourdon, les boîtes à graisse ne reposent pas directement sur les coussinets; entre ces deux pièces on interpose une genouillère en acier tournant autour d'un axe perpendiculaire à l'axe de l'essieu, de façon que, quand les essieux prennent des positions obliques par rapport aux plaques de garde, les coussinets ne cessent pas de porter, dans toute leur étendue, sur les fusées d'essieu." L'emploi de genouillères empêche les coussinets de porter par leurs bords, ce qui évite les usures anormales des parties frottantes et les déplacements du centre des surfaces d'appui, déplacements qui imposeraient un supplément de fatigue au métal des Jessieux.

La faible hauteur des wagons des 3 types (0,50 au-dessus du rail) permet de faire très facilement le chargement et le déchargement sans que l'on ait besoin d'avoir recours à des quais ou autres dispositifs analogues.

La largeur totale du véhicule mesurée en dehors des boites à graisse, réduite à 1,10 à raison de la faible largeur de la voie, permet de faire le chargement des pièces de siège montées sur affùt en introduisant, sous l'affût convenablement surélevé et entre les roues, les wagons munis de leur support pivotant (voir phot. 8). Une majoration de 0,25 de cette largeur suffirait pour rendre impossible le passage des wagons entre les roues du matériel d'artillerie en service, c'est dire qu'avec les wagons à voie de 0,85 et au-dessus, une manoeuvre de ce genre serait impossible.

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES. 1905-2.

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