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Entre lesdites potences, une ferme dont les arbalétriers sont 1-6 et 1-6'.

Ces éléments déterminent toutes les autres pièces.

Pour vérifier le cintre, nous avons supposé les charges concentrées aux points d'articulation 1, 2, 3 et 4 en déduisant la pression normale au cintre du poids appliqué à l'aide du coefficient 4

COS (SÉJOURNÉ. Annales P. C. 1886-2, p. 528).

Nous avons admis que les deux arbalétriers 1-6 et 1-6' supportent entièrement la charge au noeud 1. D'ailleurs, la seule pièce pouvant être tendue est la moise 6-6'. Nous avons alors calculé les efforts en chacun des noeuds et appuis par de simples décompositions.

Quand on calcule, comme nous l'avons fait, les charges pour une épaisseur de maçonnerie uniforme réduite à 0,50 seulement, représentant le premier rouleau, on trouve que la pression par centimètre carré ne dépassait pas 25 kilogrammes. Mais, les angles très obtus des assemblages nous portaient à réduire l'effort par centimètre carré afin de ne pas surcharger les extrémités des pièces taillées en simple embrèvement.

D'autre part, nous étions assuré d'avoir des tassements, notamment aux points 1 et 2, et nous risquions fort d'avoir des joints ouverts, en particulier sur la verticale des montants 3-8. Nous avons, en conséquence, maintenu l'équarrissage 25-25.

Tous les assemblages sont à simple appui, sans tenon ni mortaise (voir fig. 8). Une feuille de zinc N° 16 (1 millimètre environ d'épaisseur) a été interposée entre les extrémités des pièces assemblées de manière à empêcher les abouts de pénétrer l'un dans l'autre.

Des plaques de tôle de 3 millimètres d'épaisseur, percées de trous de 20 millimètres, ont été posées sur les assemblages les plus déformables et assurent, à l'aide des boulons qui les serrent et qu'elles rendent solidaires, un complément de rigidité à l'assemblage des bois par simple appui.

Les moises 25-15 ont été entaillées de 2 centimètres au passage des pièces à réunir.

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Du côté de l'angle obtus de la culée, chacune des deux fermes extrêmes a été butée dans le plan normal à l'aide d'une contrefiche inclinée, reposant d'une part sur le sol, d'autre part sur la petite moise inférieure. Trois tirants normaux au plan de tête empêchaient tout écartement relatif des deux fermes de téte et de la ferme centrale qu'ils reliaient. Enfin, les 5 montants 3-8 étaient réunis entre eux par deux croix de Saint-André. (Pl. 2, fig. 7). Le cube total du cintre, en bois de sapin, comprend :

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La surface S de la douelle est le produit du développement de la section droite par la largeur suivant le biais :

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Le poids des fers, non compris les boites à sable, se compose

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Le cintre était payé à raison de 35 francs le mètre cube de bois pour chaque emploi ; il n'était rien payé pour les fers.

Après décintrement du P. S. Cannes, le cintre a été démonté et retaillé pour former le cintre du P. S. Saint-Raphaël : le cube total de celui-ci a été 37m3,21.

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D'où le prix au mètre carré de douelle de 13 fr. 64, prix qui s'est trouvé dans l'espèce beaucoup trop faible pour laisser à l'entreprise un bénéfice sur ce travail.

Montage. Le cintre a été construit à Cannes et monté à plat avec un supplément de flèche de 0,02 (1,72 pour 15m,87 de corde). Il a été transporté par bateau jusqu'à la plage d'Anthéore, à 1km,500 du chantier du côté de Saint-Raphaël, débarqué, puis chargé sur charrette et amené à l'emplacement du P. S. Saint-Raphaël. Là s'arrêtait à un apic de six mètres au-dessus des voies P.-L.-M. le chemin de service de l'entreprise. Il a fallu descendre les bois et fers à bras d'homme et les transporter le long de la voie sur 100 mètres de longueur.

C'était dans la première quinzaine de juin 1902 le service d'été fonctionnait déjà et les trains se succédaient, très nombreux. Néanmoins le montage s'est effectué sans aucun incident et sans aucun ralentissement des trains.

Une passerelle des plus sommaires avait été établie normalement aux voies: elle comprenait deux fermes espacées de 3,50, constituées chacune par deux montants respectivement placés à 1,50 du rail extérieur, soit à 8m,10 d'intervalle, et d'une traverse supérieure laissant 6 mètres de hauteur libre au-dessus des rails. Sur les deux traverses pouvait être fixé, par des cordages, un fort madrier muni d'une poulie à une extrémité. Quelques pièces légères de contreventement assuraient la fixité de cet échafaudage des plus simples.

On a d'abord dressé sous l'emplacement des boites à sable une surface au mortier de ciment sur laquelle un madrier a été posé à plat; les boites à sable ont été placées et sur leurs tampons bien nivelés a été posé un second madrier à plat, servant de base aux fermes.

On a débuté par la première ferme du côté de Marseille, en montant d'abord les deux potences extrêmes avec leur moise inférieure et leurs plaques d'assemblage. Un des côtés de la moise supérieure a été monté ensuite pour relier et bien aligner les deux potences; puis, un des arbalétriers, les deux contrefiches et le poinçon de la ferme centrale, le dernier arbalétrier et enfin les deux vaux 1-2 et 1-2': ces trois dernières pièces ont dû être chassées à force à coups de masse. Un chef charpentier très habile, et quatre aides ont exécuté le montage des cinq fermes en six jours, du 24 au 30 mai 1902.

Cependant, le parement des culées avait été monté jusqu'audessous des crossettes la position des génératrices extrèmes de la surface cylindrique d'intrados était donc déterminée.

Les fermes ont été, après quelques tàtonnements, réglées en conséquence, et chacune d'elles s'est alors trouvée à quelques millimètres au-dessus de sa position prévue au projet.

Le supplément de flèche de 0,02 attribué en construction avait donc disparu par le simple serrage des assemblages sous le poids des pièces.

On a alors posé jointifs les couchis en sapin de 0,08 sur 0,08 et effectué du 10 au 18 juin la mise en place des crossettes et la construction du massif des culées en arrière.

Avant de recouvrir les couchis du platelage, nous avons tenu à provoquer un tassement plus complet des assemblages et nous. avons chargé le cintre d'une couche uniforme, sur 0,20 de hauteur, de moellons de douelle posés à plat, soit 4 à 500 kilogrammes par mètre carré. On a d'abord calé le cintre en chargeant à partir des naissances jusqu'au droit de la ligne des poteaux verticaux, puis on a chargé à la clef sur 2 mètres de large et l'on a continué ensuite la charge simultanément à partir de la clef et à partir de la ligne des poteaux. On a terminé par le chargement au droit de la ligne des extrémités des contrefiches 7-2.

Le déchargement a été fait dans l'ordre inverse.

Cette opération a eu lieu du 19 au 21 juin et a coûté 137 heures de manœuvres en régie. Le tassement a été en moyenne d'environ 1 centimètre.

Les couchis ont alors été recouverts d'un platelage en longues planches de sapin de 15 millimètres d'épaisseur clouées sur eux à l'exception de l'emplacement des bandeaux et de la surface couverte par les crossettes : ce qui ménageait à ces pierres de taille une saillie sur la douelle en moellons.

Nous avons ainsi obtenu une surface pratiquement d'une régularité parfaite, sur laquelle a été monté le premier rouleau composé des bandeaux et de la douelle.

Sous le premier rouleau, le sommet du cintre s'est encore abaissé d'environ 20 millimètres : cet abaissement a provoqué une flexion de la grande moise supérieure 6-6' très visible à l'œil. Les déformations du cintre se résument ainsi :

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Il a donc été prudent de construire le cintre avec une flèche supplémentaire de 0,02 (1,72 pour 15,87 au lieu de 1,70), puisque ce surhaussement constaté au montage complet à plat a totalement disparu au montage debout. La charge d'épreuve a vigoureusement coïncé les assemblages et les appuis par un tassement d'ensemble qui peut être évalué moyennement à 1 centimètre.

Enfin, la construction du premier rouleau a provoqué un tassement, limité au sommet du cintre, de plus de deux centimètres avec flexion de la grande moise très apparente à l'œil nu.

Voûte. Les matériaux employés aux maçonneries de l'ouvrage

sont :

Observations

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