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dation sur pieux de béton pour l'édifice à 5 étages de la Saint-Louis News Co, à Saint-Louis. Un côté de l'édifice se trouve en bordure d'une allée de 3,66, sous laquelle un égout avait été construit à la profondeur de 7,92 il en est résulté des avaries dans le mur de briques voisin, qu'on a dû démolir après avoir étayé les poutres des planchers et du toit. A l'emplacement des anciennes semelles, on creusa une tranchée de 0,91 de largeur et de 4,27 de profondeur. Dans le fond de cette tranchée, on enfonça 27 pieux de béton de 6,10 de longueur et de forme conique, avec un diamètre variant de 0,15 à 0,51; la fiche dans l'argile est de 2,44. Les pieux supportent une semelle de béton, au-dessus de laquelle a été construit le nouveau mur de briques.

Le travail était difficile à cause de l'espace restreint disponible dans l'allée et dans la tranchée, et à cause de la gêne résultant du boisage de la tranchée pour l'enfoncement de chaque pieu, on était obligé de couper des étrésillons que l'on rétablissait après l'opération.

(22 octobre 1904). - Un nouveau système de pieux en béton. Ce système a été employé pour les fondations d'une manufacture à Cincinnati (Ohio). Les pieux avaient des longueurs comprises entre 2,44 et 6,70; leur section est carrée, avec un biseau de 0,05 sur les angles. Vers la pointe, la section a 0,25 de côté : elle croît progressivement jusqu'à 0,36 à l'extrémité supérieure pour les pieux dont la longueur est de 4,88; pour ceux d'une longueur moindre, la section supérieure est réduite proportionnellement. Les pieux sont renforcés au moyen de 4 barres de 19 millimètres disposées à chaque angle et réunies par des anneaux de 6 millimètres distants de 0,30. Les barres sont pliées à la pointe et se prolongent dans un sabot de fonte du poids de 23 kilogrammes. Les pieux étaient préparés au moins quatre semaines avant d'être enfoncés.

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(26 novembre 1904). Essai au feu d'un plancher en béton armé. L'expérience décrite a été faite à New-York, au mois de septembre, sur un plancher en béton armé d'une portée de 4,57. Ce plancher d'une épaisseur de 0,18, était supporté par deux poutres, également en béton armé, et d'une hauteur de 0,46. L'armature du plancher était constituée par des barres à section carrée de 13 millimètres un cours, espacé de 0,20 d'axe en axe, allant d'une poutre à l'autre ; et l'autre cours, espacé de 0,61 d'axe en axe, traversant le premier à angle droit. Les poutres étaient renforcées par 3 barres de 25 millimètres.

Le but de l'expérience était de déterminer l'effet d'un feu continu au-dessous du plancher, pendant quatre heures, et à la température

moyenne de 927° centigrades: le plancher portant en même temps une charge uniformément répartie de 732 kilogrammes par mètre carré. A la fin des quatre heures, la partie inférieure du plancher fut soumise à un jet d'eau froide de 38 millimètres, au moyen d'un tuyau d'environ 30 mètres, sous une pression de 27 kilogrammes, et pendant 5 minutes. Puis la partie supérieure du plancher fut inondée à basse pression, et l'on appliqua de nouveau le jet à pleine pression sur la partie inférieure, encore pendant 5 minutes. Les flèches des poutres et du plancher étaient constamment mesurées pendant l'expérience. On enleva alors la charge; et, quand le plancher fut refroidi, on remit une charge de 2.930 kilogrammes par mètre carré : les flèches furent également notées.

Les températures étaient observées au moyen de pyromètres électriques suspendus à environ 0m, 20 au-dessous du plancher les lectures étaient faites toutes les trois minutes.

Pendant l'essai, la dilatation due à la chaleur produisit plusieurs fentes, suivant des directions variées : la plupart avaient une largeur de 1 millimètre et 1/2 à 3 millimètres, et une longueur de 0,70. Lorsque le plancher fut inondé, il n'y eut aucune filtration d'eau appréciable à travers les fentes.

La partie inférieure était en excellent état : le béton avait été légèrement marqué par les jets d'eau violents; mais il n'y avait ni écailles, ni crevasses, sauf cependant une fente horizontale d'environ 0m,90 sur le côté de l'une des poutres et quelques fendillements très minimes sur le dessous de chaque poutre.

L'abaissement du milieu du plancher a été de 105 millimètres pendant le feu cet abaissement comprend une flèche de 35 millimètres au milieu des poutres. Quand la charge a été enlevée et que le plancher s'est refroidi, l'abaissement est revenu à 41 millimètres pour le plancher et respectivement à 8 millimètres et 10 millimètres pour les deux poutres.

La charge finale de 2.930 kilogrammes par mètre carré a produit au milieu des poutres une flèche totale qui a été respectivement de 27 millimètres et de 29 millimètres. L'abaissement du plancher par rapport aux poutres était de 53 millimètres.

La charge complète fut laissée sur le plancher pendant 16 heures sans qu'il se produisit une augmentation notable des flèches. Après le déchargement, on aurait observé un relèvement approximatif de 25 millimètres mais l'auteur déclare qu'il n'y a pas eu de mesure précise.

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Génie civil (7 janvier 1905). GERON: Arroseuse électrique de la ville de Cologne. Elle sert à arroser la ligne de tramway et les chaussées latérales et circule sur la voie même; pour assurer le service et éviter l'encombrement, on a n'a pu recourir à un tonneau remorqué; l'automotrice à deux essieux avec son poids limité ne donnait pas assez de capacité, elle coûtait 13.500 francs. On a adopté une voiture arroseuse montée sur deux bogies, portant 10 tonnes d'eau, coûtant 18.000 francs, avec un moteur de 35 chevaux prenant sa puissance par un archet sur le fil de tramway, elle pèse 13 tonnes à vide. Il y a quatre tubes d'arrosage, deux pour la chaussée extérieure à droite et à gauche, deux sous la plateforme, un à l'avant et l'autre à l'arrière pour arroser la voie; le tube d'avant mouille la poussière avant le passage de la voiture et l'empêche de se soulever. Les deux groupes de tubes peuvent être mis en charge séparément; la longueur maxima totale d'arrosage est de 15 mètres. Les tubes sont commandés par le mécanicien avec des pédales et des leviers. Les tubes de la zone centrale, que l'on compte de 2,50, se terminent par deux soupapes aboutissant à la boîte d'arrosage percée de trous; on peut donc envoyer plus ou moins d'eau, l'eau à la sortie des soupapes vient frapper une pièce en forme de chevron qui la force à se répandre également dans toute la boîte. Le dispositif de l'arrosage latéral, placé au milieu de chaque côté de la plateforme, est indépendant de l'autre; on a voulu qu'il donnât un arrosage constant, quel que soit le niveau de l'eau; aussi l'eau y est-elle envoyée par une sorte de petite pompe rotative qu'actionne un moteur de 4 chevaux actionné en dérivation; mais le plus souvent on opère sans le moteur et l'écoulement se fait sous pression variable. La pomme d'arrosoir se présente sous forme d'un cylindre perforé qu'un piston cylindrique peut obturer plus ou moins, ce qui permet de régler l'intensité de l'arrosage; l'appareil peut être incliné plus ou moins suivant la largeur à arroser. On remplit la voiture sur des voies d'évitement, il faut 10 minutes avec deux tuyaux de 45 millimètres. On peut arroser sur 5 kilomètres une largeur de 8 à 14 mètres; la vitesse étant de 12 kilomètres à l'heure.

La voiture arrose 500.000 mètres carrés par jour, tandis qu'une voiture de 2 mètres cubes d'eau à un cheval ne fait que le cinquième ; la dépense est de 25 francs pour l'automotrice, et de 12 fr. 50 par voiture ordinaire, d'où une économie d'une quarantaine de francs à rendement égal.

Revue générale des chemins de fer (octobre 1904). SÉJOURNÉ: Construction économique des larges ponts en pierre. I. Un pont ne travaille utilement que par la surcharge et non par le poids mort. Le travail des matériaux doit donc être produit surtout par les surcharges et le travail total en chaque point doit être le maximum de ce que permettent les matériaux, leur préparation et le mortier. Dans les grands ponts en pierre, on ne peut remplir aucune de ces deux conditions.

II. Dans l'effort total, les surcharges roulantes comptent très peu. Leur part, dans les efforts, varie de 7 à 14 p. 100 à la clef, 3 à 10 p. 100 au plan des naissances, 1 à 4 p. 100 sous une pile, en ce qui touche les ponts-routes; la proportion est plus forte dans les ponts pour voie ferrée, ainsi à la clef elle varie de 13 à 23 p. 100. Comme on augmente les dimensions et les charges mortes des ouvrages les plus surchargés, il en résulte que la part est moindre dans un pontroute que dans un pont de chemin de fer, qu'elle est d'autant plus faible qu'il y a plus de maçonnerie intéressée et que par suite elle va diminuer de la clef aux fondations, qu'elle est plus grande dans une voûte plate que dans un plein cintre à portée égale, qu'elle diminue avec la portée. Dans un grand ouvrage, les voûtes et les piles travaillent surtout à se porter elles-mêmes et les maçonneries sont d'autant plus mal utilisées que la hauteur et l'ouverture sont plus grandes.

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III. Les matériaux des grandes voûtes ne travaillent pas assez. L'effort limite à admettre dépend de la résistance à l'écrasement du plus tendre des deux éléments: mortier et pierre. Quelle fraction de cette résistance faut-il adopter? Les arcs de 40 mètres surbaissés à 4 de Prarolo, faits en briques, s'écrasant à 54 kilogrammes, travaillent à la clef à 12,5 en moyenne et à 25 kilogrammes au maximum. L'arche d'essai de Souppes, 37,88 de corde, surbaissée à

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17,8

avec

pierre de taille s'écrasant à 455 kilogrammes par centimètre carré et mortier de ciment en joints de 12 millimètres, ne supportait en aucun cas des pressions inférieures à 70 kilogrammes; la contre-clef, diminuée au ciseau, tenait encore sous une pression de 399 kilogrammes et ne s'écrasa qu'à 468 kilogrammes. Dans beaucoup de ponts anciens, où l'on n'employait que la chaux grasse, on arrivait aux charges que l'on demande aujourd'hui aux voûtes en ciment et la pression dépassait de beaucoup la charge d'écrasement du mortier. Dans les ponts métalliques, on admet comme rapport du travail à la charge de rupture, 25 p. 100 pour les câbles des ponts suspendus, 27 p. 100 pour les poutres maîtresses des ponts de plus de 30 mètres d'ouverture. Or, les éléments des ouvrages en métal s'affaiblissent avec le temps, tandis que les

mortiers durcissent; on pourrait donc faire travailler les moellons des grandes voûtes au quart de leur charge d'écrasement.

En ce qui touche les mortiers, il est inutile de parler de ceux de chaux grasse qui s'écrasent sous une charge de 30 à 45 kilogrammes par centimètre carré au bout d'un an et demi; mais les mortiers modernes sont beaucoup plus résistants, exemple:

Chaux du Teil (300 kgs. de chaux par m. c. de sable)

Résistance:
Age du mortier :

Résistance:
Age:

25 40 70 90 130 190 200 320 7 jours. 1 mois. 3 mois. 6 mois. 1 an. 1an 1/2. 2 ans. 3 ans

Ciment Vicat Briquettes normales

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7 jours. 1 mois. 3 mois. 6 mois. 1 an. 2 ans.

En appelant R la résistance prévue pour le mortier le jour du décintrement, cette résistance dépassera plus tard 1,20. R, et avec le coeffi

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cient on peut admettre comme effort 0,3. R. Ainsi, dans une voûte en mortier de ciment, décintrée à 1 mois, avec mortier résistant alors à 150 kilogrammes, on pourrait accepter 45 kilogrammes d'effort.

En France, on trouve partout des pierres s'écrasant à 400 kilogrammes au moins, c'est donc sur la résistance du mortier qu'il faut se baser pour les efforts à admettre; un bon mortier de ciment à prise lente, 600 kilogrammes au mètre cube de sable, employé en joints de 10 à 15 millimètres, porte plus de 200 kilogrammes à 1 mois et plus de 250 kilogrammes à 3 mois, on peut donc le charger sans danger à 60 kilogrammes à 1 mois et 75 kilogrammes à 3 mois. Or, en pratique il est impossible d'atteindre de pareils efforts dans les voûtes; la pression à la clef résulte de deux poussées, celle due à la charge sur la voûte et celle due à la voûte seule, qui compte dans le total pour 40 p. 100, au moins et souvent pour 80 p. 100 dans les ponts-routes surbaissés et qui ne dépend pas de l'épaisseur à la clef; au pont Boucicaut, arc de 40 mètres au l'épaisseur de 1,05 à la clef au-dessous de laquelle on ne pourrait descendre, donnait une pression maxima de 40 kilogrammes; en doublant l'épaisseur, on ne réduisait la pression que de 20 p. 100. Pour arriver à faire travailler une bonne voûte aux 60 à 80 kilogrammes qu'elle peut porter, il faut la charger. APPLICATION DE CE PRINCIPE AUX PONTS DE LUXEMBOURG ET De TOULOUSE. Pour charger la voûte il suffit de diviser le pont en deux arceaux parallèles et de les relier par un plancher en béton armé. On augmente ainsi la part de la surcharge dans le travail total et on augmente à volonté la charge sur chaque arceau. On obtient une grande économie de maçonnerie et de cintre.

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