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est prévu à l'usine un dispositif spécial permettant d'absorber, en cas de besoin, le courant produit par le sas descendant.

Le projet comprend une partie des biefs voisins et s'applique à une longueur de tracé de 1.700 mètres. La dépense prévue est de 6.090.000 couronnes, soit environ 6.400.000 francs.

Voici enfin les dispositions essentielles de notre projet.

A l'exception du massif de fondation qui est en béton de ciment ordinaire chacune des deux écluses de 18 mètres de chute est construite entièrement en béton armé. Chaque bajoyer est formé par 15 contreforts dont l'épaisseur varie de 0,40 à 0,80 et qui sont écartés de 5 mètres d'axe en axe. Ces contreforts sont reliés par des planchers formant les fonds de six bassins d'épargne superposés. Les parois du sas ont une épaisseur variant de 0,60 à 1 mètre et sont pourvues d'une double armature qui les rend extrêmement résistantes. Le sas a une largeur de 8,60 et une longueur utile de 67,75; lorsqu'il communique avec le bief d'aval il contient une tranche d'eau dont la hauteur est normalement de 3 mètres.

L'écluse est munie à l'aval d'une porte levante, pesant 68 tonnes, équilibrée par un contrepoids. L'ouverture de la porte est surmontée d'un masque évidé de 3 mètres d'épaisseur. Ce masque porte à sa partie supérieure les treuils sur lesquels passent les chaînes Galle qui relient la porte au contrepoids. La porte est mise en mouvement par un moteur électrique de 12 chevaux qui s'arrête automatiquement lorsqu'elle arrive à l'une des extrémités de sa course. La poussée de l'eau qui s'exerce sur la porte et sur le masque est reportée sur le massif de fondation au moyen de contreforts.

Chaque bassin d'épargne est pourvu de quatre vannes cylindriques à double effet, de 1,80 de diamètre, disposées symétriquement par rapport aux deux axes du sas.

Il y a en outre deux vannes pour les emprunts au bief d'amont et deux vannes pour les évacuations dans le bief d'aval, ce qui fait en tout 28 vannes qui sont logées entre les contreforts des bajoyers. Chaque vanne est intercalée au niveau voulu dans un tuyau verti

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES.

1903-1.

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cal en béton armé qui règne sur toute la hauteur de l'écluse. Les tuyaux d'un même bajoyer débouchent à leur partie inférieure dans un grand aqueduc collecteur de 3 mètres de diamètre qui communique avec le sas au moyen de 12 larrons de 1,25 de diamètre, et avec le bief d'aval par un aqueduc de 2,50 de diamètre. L'aqueduc collecteur et les larrons sont formés par des tuyaux

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Ecluse de 17 m. 95 de chute. (Demi- coupe transversale.)

en béton armé qui ont été calculés pour résister à une pression hydrostatique de 20 mètres. Tous ces tuyaux sont noyés dans le massif de fondation.

Grâce aux évidements considérables qui existent dans les bajoyers il a été possible de donner une grande surface aux bassins d'épargne. Ces derniers s'étendent d'ailleurs également sous. la tête amont de l'écluse. Leurs différentes parties communiquent entre elles par des ouvertures rectangulaires pratiquées dans les contreforts, dont les dimensions ont été déterminées en tenant

compte des débits qui doivent passer par ces ouvertures. Les surfaces des bassins d'épargne varient entre 1709 mètres carrés et 1991 mètres carrés. La surface du sas, y compris la section inté rieure des 28 tuyaux verticaux est de 663 mètres carrés. Lors du fonctionnement des bassins d'épargne l'écoulement de l'eau, dans un sens comme dans l'autre, se produit sous une charge qui ne descend jamais au-dessous d'une certaine limite, variant de 0,22 à 0,27 pour les divers bassins. La consommation d'eau par éclusée d'un bateau montant est réduite à une tranche de 3,73 de hauteur, soit 2.475 mètres cubes.

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A'

La levée et l'abaissement des vannes, dont chacune est équilibrée par un contrepoids, sont obtenus au moyen de pistons mus par l'eau comprimée à 25 kilogrammes par centimètre carré, dont la course correspond à celle des vannes. Chaque vanne est munie d'un de ces appareils qui agit à la partie supérieure de la tige de commande. Lorsqu'une vanne est fermée le piston l'appuie fortement sur son siège formé par un boudin en caoutchouc, de manière à réaliser un joint. étanche. Ces appareils de levage sont commandés à distance de la manière la plus simple et la plus sûre. L'arrivée de l'eau sous pression sur l'une ou l'autre face du piston correspond aux deux positions extrêmes d'un robinet R à axe horizontal. Celui-ci est commandé par un levier AA' à chaque extrémité duquel est suspendu un noyau

S

F

F'

S'

de fer doux pouvant se mouvoir à l'intérieur d'un solénoïde. La figure ci-dessus correspond à une des positions du robinet.

Si on lance un courant électrique d'une certaine intensité dans

le solénoïde S le noyau de fer doux F est brusquement attiré et le robinet passe dans l'autre position.

Une petite usine placée entre les deux écluses et actionnée par la chute de l'écluse supérieure produira l'énergie nécessaire au fonctionnement des divers organes. Cette usine comprend, sans compter les installations de réserve :

1° Un accumulateur hydraulique fournissant l'eau sous pression aux appareils de levage des vannes, et alimenté par une petite pompe à piston actionnée par une turbine de deux chevaux.

2o Une batterie d'accumulateurs électriques fournissant le courant nécessaire à la manoeuvre des robinets dont il est question ci-dessus et à la manoeuvre des portes d'aval des écluses.

3° Un groupe électrogène formé par une turbine accouplée à une dynamo de 30 kilowatts servant à charger la batterie et pouvant actionner directement les moteurs des portes.

4° Deux tableaux de distribution, un pour chaque écluse, munis de tous les organes nécessaires. A chaque bassin d'épargne correspond un panneau portant un commutateur qui permet de lancer le courant dans les solénoïdes et de lever ou d'abaisser simultanément les quatre vannes. Il y a aussi un panneau semblable pour les deux vannes de remplissage du sas et un autre panneau pour les deux vannes de vidange. Tous ces panneaux sont placés dans l'ordre des manoeuvres à faire; chacun d'eux est pourvu d'un cadran sur lequel une aiguille indique à chaque instant le niveau de l'eau dans les bassins d'épargne ou dans le sas. On est ainsi prévenu de l'instant précis auquel chaque manœuvre doit être effectuée, ce qui réduit les pertes de temps au minimum.

Enfin il y a au tableau un panneau spécial pour la manœuvre de la porte d'aval.

Nous avons calculé que le remplissage ou la vidange du sas pourront se faire en 9 minutes. En employant des cabestans électriques pour le halage des bateaux une éclusée complète ne demanderait pas plus de 20 minutes.

Les deux écluses sont séparées par un large bief de 400 mètres de longueur dans lequel les bateaux peuvent se croiser facilement. Dans la détermination de la capacité de fréquentation de l'élévateur

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