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bouillant et à le verser dans les arrosoirs avec l'aide du chauf

feur;

1 cantonnier, préposé au transport de l'arrosoir plein sur le chantier et à rapporter l'arrosoir vide;

1 cantonnier, spécialement affecté au répandage du goudron chaud sur la chaussée, au moyen de l'arrosoir;

2 cantonniers, occupés à étendre, avec des balais de piassava usés, le goudron répandu et à le faire pénétrer, autant que possible, dans les joints de l'empierrement;

1 cantonnier, en arrière des précédents, avec un balai de crins pour compléter et rectifier l'étendage en l'égalisant;

(Avant la fin des opérations de goudronnage, les deux hommes munis d'un balai de piassava étendaient le goudron avec une telle régularité que l'on a pu, sans inconvénient, supprimer le travail de rectification devenu superflu).

2 cantonniers, placés à 15 ou 20 mètres en avant du chantier, munis de balais de piassava et chargés de débarrasser la chaussée de tous les débris et poussières non enlevés par la balayeuse.

Les expériences ont été conduites avec le plus grand soin par M. le conducteur Bellis.

Manière de procéder. - Les opérations de goudronnage ont commencé le 3 août et ont été poursuivies pendant tout le mois, sauf une interruption de quelques jours nécessitée par les autres travaux de la route et, notamment, par les arrosages à la Westrumite dont il sera question ci-après.

L'équipe de goudronnage composée comme il vient d'ètre dit, prenait le travail à six heures du matin. Les opérations préparatoires, telles que balayage, enlèvement de la poussière, installation de la clôture et du matériel, etc., se faisaient à ce moment et duraient généralement jusque vers huit heures. Après un repos d'une demiheure, pour le petit déjeûner, l'opération du répandage commençait et se poursuivait pendant tout le reste de la journée, avec une interruption de une heure et demie pour le repas de midi. Quelques opérations de répandage ayant été commencées au début de la journée il a été reconnu que le coaltar s'étendait moins bien le matin de bonne heure que vers neuf heures, moment où la chaussée commençait à

être réchauffée par le soleil, et l'on s'est attaché à ne pas commencer l'étendage avant ce moment.

Pour éviter des pertes de temps à la reprise du travail, après le repas du midi, l'homme préposé au chauffage du coaltar allait prendre son repas une demi-heure avant les autres, après avoir garni convenablement ses fourneaux, et revenait sur le chantier une demi-heure avant l'équipe, de telle sorte que, au retour de cette dernière, le goudron se trouvait à la température voulue et prêt à être employé.

Les trois chaudières en service ont toujours parfaitement assuré l'alimentation régulière du chantier en goudron bouillant ou atteignant une température d'au moins 70°. La disposition des fourneaux n'a donné lieu, au point de vue du chauffage, à aucune critique et il ne s'est jamais produit d'inflammation du coaltar que, d'ailleurs, on n'a jamais laissé déborder des chaudières, grâce à la précaution que l'on prenait de ne pas les remplir complètement et de les découvrir dès que la matière commençait à mousser.

On a chauffé avec du charbon de bois, qui ne produit pas de fumée et présente l'avantage de s'allumer rapidement et de rester en ignition plus facilement que le coke.

Lors des premières opérations du répandage, l'homme chargé de verser sur la chaussée le coaltar bouillant, au moyen de l'arrosoir, le répandait parallèlement à l'axe; mais cette manière de procéder a été promptement abandonnée, car l'étendage, au moyen des balais, se faisant également dans un sens parallèle à l'axe, était difficile et irrégulier. On a alors répandu le goudron perpendiculairement à l'axe et, les balais prenant en travers les traînées, parfois peu régulières, déposées par l'arrosoir, au lieu de les prendre en long comme dans le cas précédent, le travail d'étendage s'en est trouvé bien facilité et est devenu d'une régularité telle que l'on a pu, sans inconvénient, supprimer, dans l'équipe, l'homme muni d'un balai de crins et spécialement chargé, dès le début, de compléter et d'égaliser l'étendage. Les balais de piassava un peu usés paraissent devoir être préférés à tous autres pour ces opérations.

Vers la fin des travaux, quelques-uns des ouvriers précédemment employés étant devenus indisponibles, le nombre de travailleurs

de l'atelier a été réduit à 6. On était alors à peu près en rase campagne et les deux balayeurs qui précédaient l'équipe de répandage ont pu, sans trop d'inconvénients, être supprimés, ainsi que l'homme chargé de porter les arrosoirs sur le chantier, en déplaçant plus fréquemment les fourneaux. L'atelier était alors composé de la façon suivante :

6 travailleurs : 1 surveillant, 1 arroseur, 2 étendeurs, 1 chauffeur, 2 préposés à l'alimentation des chaudières et au transport des arrosoirs.

Mais il en résultait, pour les deux derniers ouvriers, un surcroît de peine qu'ils n'auraient pu supporter longtemps.

Sur les premières sections, on a laissé les surfaces goudronnées sécher pendant trois jours avant de les livrer à la circulation. On les sablait douze heures apèrs la fin de l'étendage. La nuit, le chantier était éclairé et gardé par les cantonniers, à tour de rôle. Mais, par la suite, tant à titre d'expérience qu'à cause de l'élévation de la température (25 à 30 degrés à l'ombre), on a livré la chaussée 24 heures, 12 heures, et même une heure après le répandage et le sablage. Dans ce dernier cas, on mettait une couche plus épaisse de sable, afin d'éviter que le goudron trop frais s'attachát aux roues des véhicules.

Le sablage a été fait en partie avec du sable fin de rivière, en partie avec de la poussière de la route soigneusement tamisée. La poussière parait donner d'aussi bons résultats que le sable et ne coûte rien. La couche de poussière était égalisée au moyen du balai.

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Quantité de goudron employée. Certaines parties de route ont absorbé des quantités assez différentes de goudron par unité de surface. Il est assez difficile d'indiquer d'une manière précise les causes de cette différence; mais, on est porté à penser que les parties qui ont absorbé la plus grande quantité de goudron sont celles où l'usure était plus accentuée par suite d'une circulation locale plus active. Telles la section n° 6 constituée par une patte d'oie où passe tout le roulage provenant de la gare des marchandises, et la section n° 7, côté gauche de la route, à la jonction avec le boulevard Chanzy. Quand à la section n° 14, il existait, sur les

bords de la chaussée, des désagrégations assez importantes, qui ont entraîné une absorption plus considérable de coaltar.

Sur les sections 1, 2 et 3, il a été passé deux couches à titre d'expérience. Jusqu'à ce jour, c'est là que la chaussée a présenté le meilleur aspect et le roulement le plus doux.

Il a été employé, pour la première couche, une quantité de 14.430 kilogrammes de coaltar, ce qui, pour une surface totale de 13.092 mètres carrés de chaussée, donne une moyenne de 1,102 par mètre carré.

La deuxième couche a été appliquée sur 1885 mètres et l'on y a employé 970 kilogrammes de coaltar, soit 0kg,515 par mètre carré. Prix de revient. - La main-d'œuvre a été fournie par les cantonniers des routes nationales n° 21 et 133, qui ont été mis en congé et payés au prix de 3 fr. 25 équivalent au prix de la journée d'un manœuvre ordinaire, majoré de 0 fr. 25 pour tenir compte de l'usure des vêtements.

La dépense totale de main-d'œuvre par les cantonniers a

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Le prix total moyen par mètre carré a donc été de

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Mais ce prix sera bien moindre pour les goudronnages ultérieurs, car nous possédons, aujourd'hui, tout le matériel nécessaire, et cette dépense n'entrera pas en ligne de compte dans le prix de revient de ces goudronnages. La dépense à considérer, pour se faire une idée du prix de revient futur, doit donc être celle du premier total ci-dessus, c'est-à-dire. 1505 fr. 79 Si on calcule avec ce chiffre le prix de revient d'un kilogramme de coaltar répandu, on trouve :

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de.

La quantité moyenne de coaltar, pour une seule couche, étant

Le prix par mètre carré de la première couche serait :

O fr. 09773 X 1.102 = 0 fr. 108

1*,102

La quantité moyenne, pour la seconde couche, étant de 0,515, le prix par mètre carré de seconde couche serait de :

0 fr. 097730k, 515 = 0 fr. 05

Résultats obtenus. Il y a trois mois environ que les premières sections goudronnées ont été livrées à la circulation et, jusqu'à ce jour, on n'y a relevé aucune trace de détérioration. La chaussée a pris une teinte grise uniforme, elle est parfaitement unie, sans tèles de chat, ni pierres roulantes, et il ne s'y forme pas de poussière. Celle qu'on y remarque, par moments et que, seuls, soulèvent les véhicules automobiles marchant à grande vitesse, provient des parties d'accotements non gazonnés, ou est apportée par la circulation ou le vent. Un simple balayage la fait, d'ailleurs, facilement disparaître pour plusieurs jours.

Il a très peu plu durant ces trois mois ; aussi n'est-il pas possible de prévoir comment la chaussée se comportera après une longue période pluvieuse. Toutefois, on peut dire que les quelques jours Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES. 1905-1.

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