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de westrumite par mètre carré. Les résultats ne pourront en être connus que plus tard.

L'emploi de cette matière est facile et relativement peu coûteux, car il n'est revenu qu'à 54 fr. 88 par kilomètre. Si la fourniture était faite à un prix voisin de celui du mazout (*) (goudron de pétrole), soit 150 francs la tonne, le prix de revient de la fourniture serait de 153 fr. 61 et le prix total kilométrique 218 fr. 49.

Dans ces conditions la westrumite pourrait être d'une application très avantageuse et très utile au point de vue hygiénique dans les traverses et aux abords des villes où la circulation des automobiles est intense en attendant que l'expérience ait démontré que le westrumitage des routes en rase campagne procure une compensation à la dépense dans la conservation de la chaussée et dans la diminution de l'usure des matériaux.

Rethel, le 31 août 1904.

(*) Essai de pétrolage fait en 1902 sur la route nationale no 10 entre Versailles et Saint Cyr.

N° 14

EXPÉRIENCES

ENTREPRISES POUR COMBATTRE LA POUSSIÈRE

SUR LA ROUTE NATIONALE N° 21 DE PARIS A BARÈGE

RAPPORT

de M. SOUBZMAIGNE, Ingénieur-auxiliaire des Ponts et Chaussées.

Exposé. - Par décision, en date du 12 février 1904, Monsieur le ministre des Travaux publics a bien voulu, sur notre demande, allouer à notre service, sur les fonds de la deuxième catégorie, un crédit spécial de 2.000 francs pour qu'il fût fait des essais de goudronnage, sur la route nationale no 21, dans la traverse de la ville de Bergerac.

Au cours de l'été qui vient de s'écouler, nous avons procédé à ces expériences qui ont été de deux sortes :

1o Goudronnages au coaltar;

2o Arrosages à la Westrumite.

Le présent rapport a pour objet de rendre compte de la façon dont le travail s'est effectué et des observations auxquelles il a donné lieu dans chaque cas.

1° GOUDRONNAGES AU COALTAR

Section de route goudronnée. Le lieu choisi pour les expériences de goudronnage au coaltar a été la partie de route située entre les points 105km,350 et 107km,350, à l'entrée de Bergerac. Cette sec

tion est très fréquentée, tant par les véhicules à traction animale ou mécanique, que par les cyclistes et piétons; elle sert de lieu de promenade aux habitants de la ville et se trouve comprise dans l'itinéraire que suivent les compagnies du régiment d'infanterie se rendant au champ de tir. Dans sa partie la plus rapprochée de Bergerac, elle est bordée d'habitations pour lesquelles la poussière est un désagrément très sérieux.

Cette section avait été récemment rechargée, partie en 1902, partie en 1903, avec du granit porphyroïde de Chabanais (Charente) et la chaussée présentait, au moment des essais, un profil très régulier, une surface bien unie, homogène et dure. Elle est à peu près en palier sur 830 mètres, en rampe de 0,009 sur 840 mètres, de 0,0227 sur 160 mètres, et de 0,0236 sur 170 mètres.

La route nationale no 21 est l'une des plus anciennes routes de France. Aux environs de Bergerac, dans la partie qui a été goudronnée, elle a 12 mètres de largeur, entre fossés, avec une chaussée de 8 mètres. On n'a pas laissé exhausser les accotements, pour faciliter la circulation automobile et aussi l'assèchement de la chaussée qui, autrefois, fournissait beaucoup de boue et de poussière.

La chaussée a été goudronnée sur une largeur de 6,50 et une longueur de 2.000 mètres.

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Fourniture du goudron. La matière employée est du goudron de houille ou coaltar, livré en fûts de 225 kilogrammes en moyenne, par l'usine à gaz de Bergerac, au prix de 50 francs la tonne prise à

l'usine.

MODE D'EXÉCUTION

Mesures préparatoires. - Avant chaque opération de goudronnage, la chaussée était soigneusement balayée avec une balayeuse mécanique à traction de cheval, et le travail de la balayeuse était parachevé par deux hommes, précédant l'équipe du répandage et enlevant, au moyen de balais de piassava, tous les menus débris. que le balayage mécanique aurait pu laisser ou qui auraient été apportés par une cause quelconque après le passage de l'appareil.

Les matériaux d'empierrement étaient ainsi complètement mis à nu et présentaient l'aspect d'un pavage mosaïque à joints très apparents.

Dans les parties où il a été nécessaire de procéder par demilargeur de chaussée, on a établi, sur l'axe de la chaussée, une clôture mobile composée de montants réunis par deux cours de fil de fer. Chaque montant est formé par un piquet rond en bois de chàtaignier, encastré à sa base, ainsi que le montre la figure ci-contre, dans un petit 'massif de béton, de forme tronc-conique, qui en assure la parfaite stabilité. Le fil de fer est maintenu sur les montants à l'aide de pointes doubles désignées dans le commerce sous le nom de conduits.

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fermées par une barrière en treillis de bois et fil de fer, très apparente, de manière à éviter qu'aucun véhicule s'engageȧt sur cette zone de route.

Grâce à la mobilité des pièces qui la composaient, la clôture pouvait être installée et enlevée en très peu de temps. Ainsi constituée, elle a rendu les plus grands services, sans présenter aucun inconvénient.

Elle a donné lieu à une dépense totale de 68 fr. 50 comprenant toutes fournitures pour clôturer 250 à 300 mètres environ de chaussée, sur la moitié de la largeur, et pourra servir pour les opérations ultérieures de goudronnage.

Ustensiles employés pour le goudronnage. l'achat du matériel ci-après :

Nous avons fait

4 chaudières en tôle galvanisée avec fond en cuivre et couvercle en tôle de la forme des chaudières lessiveuses et d'une capacité d'environ 50 litres. On les place sur des fourneaux en fonte avec tuyau d'échappement pour la fumée.

Le goudron était chauffé dans trois de ces appareils au moyen de charbon de bois, le quatrième restant en réserve.

3 arrosoirs en tôle galvanisée, pouvant contenir chacun 12 litres et munis de pommes spéciales, aplaties en forme d'éventail, avec trous assez forts pour livrer passage au goudron, comme le montre la figure ci-dessous.

La matière bouillante était versée dans ces arrosoirs au moyen d'un entonnoir en tôle, à manche en bois, et d'un poêlon en fer battu, à

long manche, avec lequel on puisait le goudron dans les chaudières;

2 seaux en toile galvanisée servant au transport du goudron froid des tonneaux aux chaudières.

Les tonneaux contenant le goudron étaient amenés du magasin au lieu d'emploi sur un petit véhicule très rudimentaire, à roues en bois d'une seule pièce, que l'on calait de manière à servir de chantier pour faire écouler la matière dans les seaux, ainsi que l'indique le croquis ci-contre.

L'acquisition des divers ustensiles, comprenant, en plus du matériel énuméré ci-dessus, deux tringles en fer spéciales pour le transport des

foyers sans éteindre les feux, deux balais en piassava, et deux balais de crins pour l'étendage du goudron, un tablier et une paire de gants en cuir, a occasionné une dépense totale de 193 fr. 35.

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Composition de l'équipe de goudronnage. L'atelier de goudronnage a été constitué comme il suit, au moyen des cantonniers de la route, sous la surveillance d'un chef cantonnier : 1 chef-cantonnier surveillant;

1 cantonnier, préposé au chauffage du goudron dans les chaudières. Cet ouvrier était muni d'un tablier et de gants en cuir, pour éviter les brûlures;

1 cantonnier, employé à tirer le goudron des fûts et à remplir les chaudières;

1 cantonnier, occupé à puiser dans les chaudières le goudron

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