mêmes points d'amarrage, afin qu'un mouvement sur ces points ne puisse apporter aucune perturbation dans l'observation.

A l'extrémité du témoin, se trouvent placés un tendeur à vis pour le réglage de la flèche et un dynamomètre faisant connaître la tension.

Dès ce moment, le dynamomètre constitue un « bavard » qui nous révèle tout ce qui se passe chez le voisin, puisque toutes les impressions ressenties par le témoin sont les mêmes que celles du câble observé. »

Les indications fournies par le dynamomètre le sont directement en kilogrammes; elles expriment le travail total du câble et non pas seulement les efforts dus à la surcharge.

D'ordinaire, on installe le câble témoin à titre temporaire.

Dans les dernières opérations, M. Arnodin a apporté au câble témoin la modification suivante.

Pour éviter tout calcul à l'opérateur et pour lui permettre de lire directement à l'index du dynamomètre ou du peson le travail par millimètre carré sur le câble en observation, il a opéré avec un fil ayant exactement 1,1 de diamètre, ce qui fournit Omm2,95 de section.

Or, dans les câbles à torsions alternatives communément employés maintenant dans les ponts suspendus, le poids supplémentaire de métal absorbé par les spires, comparé à un fil droit, est de 5 p. 100. Le fil de 0mm2,95 fournit ainsi comme section utile, à poids égal, l'équivalent de 1 millimètre carré de câble.

D'où il résulte que la tension du témoin lue sur le peson ou dynamomètre est bien celle d'un millimètre carré de câble.

A. D.

N° 9

NOTE

SUR UN

NOUVEAU DISPOSITIF DES BASSINS FILTRANTS

A SABLE FIN

Par M. BECHMANN, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées.

Les filtres à sable, du type bien connu, qui fonctionne à Londres depuis trois quarts de siècle, et qui, de Londres, s'est répandu dans toutes les parties du monde civilisé, pour le traitement des eaux superficielles destinées à l'alimentation des villes, présentent habituellement, sous la couche de sable fin, qui en constitue l'organe essentiel, une succession de couches de gravier, de cailloux et de galets ou moellons, de grosseurs croissantes, dont le rôle est de servir de support au sable fin et de laisser écouler librement l'eau filtrée vers les collecteurs, disposés à la base, immédiatement sur le radier des bassins, tout en retenant les grains de sable, que l'eau aurait tendance à y entrainer.

Dans les bassins établis par le service municipal des eaux de Paris, à Saint-Maur en 1896, à Ivry en 1899, ce dispositif classique a été reproduit sans modification: sur le fond, deux rangées de briques, posées à sec, et convenablement espacées, de manière à former des rigoles de drainage, font l'office de collecteurs ; audessus viennent successivement une couche de gros cailloux lavés de 0,20 d'épaisseur, une couche de 0,15 de cailloux ordinaires, puis une couche de gravier de 0,10, sur laquelle repose le sable fin. Le support ainsi constitué n'a pas moins de 0,50 d'épaisseur.

Avec les 0,50 de sable fin et la tranche d'eau de 0,90, c'est une hauteur occupée de 1,90, laissant aux murs de pourtour, qui ont eux-mêmes reçu une hauteur de 2,10, une revanche de 0m, 20.

Des circonstances particulières ont conduit à tenter, dans l'établissement filtrant d'Ivry, au cours des années 1903 et 1904, une modification de ce dispositif; et les résultats obtenus ont paru assez satisfaisants, pour en motiver la généralisation dans les nouveaux bassins, dont la construction a été décidée au mois de juillet dernier, et dont les travaux viennent d'être adjugés le 28 janvier 1905, en vue du doublement de la puissance de production de cet établissement.

Il n'est peut-être pas sans intérêt de faire connaitre le dispositif nouveau, qui peut trouver ailleurs aussi d'utiles applications. (*)

L'idée en est venue par suite de la nécessité où l'on s'est trouvé, à la fin de 1902, d'établir à Ivry trois petits bassins d'essai, destinés à des expériences comparatives, et dans l'un desquels il avait été décidé d'établir une couche de sable de Fontainebleau de 1TM,60

(*) Une application en a déjà été faite à notre connaissance pour la Ville de Pau. D'autres sont en préparation.

à 1,80 d'épaisseur. Pour ne pas avoir à surélever les murs existants, de 2,10 de hauteur, on imagina de substituer au support ordinaire en gravier et cailloux, représentant avec les collecteurs en briques une épaisseur de 0,50, une sorte de plancher perméable, aussi mince que possible, qui fut réalisé, dès le mois de février 1903, au moyen de dalles en béton maigre de 0,07 d'épaisseur, reposant sur un seul cours de briques formant drainage, dalles suffisamment poreuses pour assurer l'écoulement facile de l'eau filtrée, et cependant capables de retenir les grains extrêmement fins du sable de Fontainebleau, répandu directement au-dessus : on gagnait de la sorte 0,37 de hauteur.

Les petits filtres d'essai, ainsi constitués, donnèrent toute satisfaction l'eau filtrée traversait, sans difficulté ni perte de charge sensible, le plancher formé par les dalles poreuses, et les grains de sable fin n'y pénétraient pas.

Aussi, lorsqu'il fallut, un an plus tard, réparer, dans le même établissement d'Ivry, le radier fissuré d'un des seize bassins filtrants de 900 mètres carrés de surface, celui portant le numéro 3, fut-il résolu d'y substituer un plancher poreux, du même genre, au support primitif en gravier et cailloux. On y trouvait divers avantages

Dalle

poreuse

en l'état actuel

immédiats, en particulier celui d'éviter un criblage nouveau et dispendieux des matérieux extraits du bassin, et dont le mélange était inévitable au cours des opérations d'enlèvement pour la découverte du radier, et aussi celui de pouvoir donner à la couche de sable fin une épaisseur de 0,37 plus grande, de la porter ainsi de 0,50 à 0m,87, ce qui de la technique paraissait préférable, en raison du rôle plus actif que l'on tend de nouveau à lui attribuer dans l'épuration, tandis que dans la période précédente on la considérait plutôt comme un support à peu près inerte, destiné surtout à recevoir la couche mucilagineuse d'algues vivantes, qui s'y forme pendant la maturation du filtre, et où l'on voyait l'élément actif de la filtration.

Fer rond de 8"

Moule à dalle

a

a

048

8

0.50

0.64

A

C

B

Les dalles furent préparées sur place au moyen d'un petit chantier de régie, dont l'outillage spécial se composait simplement de moules carrés en bois, de 0,50 de côté, composés de quatre bouts de chevron en sapin de 0,07 0,07 assemblés à mi-bois et fixés au moyen de chevilles, avec alèze rapportée pour former chanfrein sur le pourtour supérieur. Le béton employé était composé, en volume, de cinq parties de cailloux, dits mignonnette, passés au crible de 10 millimètres, et d'une partie de ciment de Portland (marque Demarle et Lonquety): pour une dalle, on employait 23*,25 de cailloux et 3*,50 de ciment avec 4 litres environ d'eau pour le gâ

Assemblage en bois avec aléze rapportée pour former le chanfrein