Le fonds de l'ancien Collége de Limoges se compose d'un ensemble considérable de documents ecclésiastiques qui ne concernent point directement l'instruction publique, mais qui, en raison de leur provenance, ont dû prendre place dans la série D des Archives civiles, réservée aux établissements d'enseignement. Des cinq colléges qui existaient sur le territoire actuel de la Haute-Vienne avant la Révolution, celui de Limoges est le seul dont les Archives soient parvenues au dépôt départemental, en vertu de la loi du 5 brumaire an V. Et comme notre région n'a possédé dans le passé ni Universités, ni Académies, ni Sociétés savantes autres que le Collége de médecine et une Société d'agriculture dont les papiers ont été brûlés en 1868, il en résulte que l'ancien Collége de Limoges constitue à lui seul cette série D des Archives de notre département. Dans son état actuel, ce fonds comprend 153 registres, 575 cahiers, 4,687 pièces parchemin, 17,310 pièces papier, 60 plans, 4 atlas et 160 sceaux, plus ou moins frustes. Cette masse de documents, formée en grande partie des fonds de 75 abbayes, prieurés, chapelles ou vicairies unis au Collége, a cependant subi quelques pertes, au moins depuis le XVI° siècle. L'incendie des prieurés d'Aureil et de l'Artige par l'armée du duc de Deux-Ponts, en 1569, fut un premier désastre. Nous en ignorons exactement l'étendue, mais il ne semble pas avoir été bien considérable pour les Archives, puisque les nombreux bénéfices unis à ces deux grands prieurés sont encore représentés, à l'exception de quatre ou cinq, dans le présent inventaire. On avait su mettre à l'abri les titres les plus précieux en les confiant aux mains de quelques amis de Limoges (1), et c'est ainsi sans doute que nous ont été conservés ces cartulaires et terriers des XII-XV° siècles, qui forment bien souvent la base unique des droits de propriété des deux prieurés sur tant de domaines. Le départ des Jésuites en 1762 fut une nouvelle cause d'amoindrissement pour le fonds qui nous occupe, car les Révérends Pères emportèrent avec eux une portion de leurs archives. On ne s'expliquerait point autrement l'absence, (1) Cf. D. 57 et 655, passim. HAUTE-VIENNE. SÉRIE D. INTRODUCTION. I |