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»ment de cinq cents hommes de cavalerie 1. >>

L'adresse de Lyon n'est pas moins remarquable. Les Lyonnais offrent cent vingt hommes de cavalerie, et ils ajoutent : « Né dans nos murs, >> l'escadron lyonnais s'honorera de porter dans >> les camps comme dans les cités cet amour pour » la personne de votre majesté, cette fidélité, >> ce dévouement dont nous sommes glorieux » d'avoir les premiers donné l'exemple aux Fran» çais... Tout est libre et pur dans cet hommage. » Dans d'autres contrées, ce sont des sujets qui >> parlent à leur roi; en France, et surtout dans >> votre bonne ville de Lyon, ce sont des enfans >> qui parlent à leur père; oui, sire, à leur père. >> Les citoyens de Lyon s'enorgueillissent de >> tout devoir aux bienfaits de votre majesté... >> Pourquoi n'adopterait-elle pas cent mille cœurs >> qui ne respirent que pour sa prospérité, » sa puissance, son bonheur et sa gloire ? »

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Signé, Bricogne, Daligre, Barthélemy, Lamoignon, etc.

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Signé, le baron de Vauxonne, président; Casenove adjoint; Laurencin, Bernard Charpieux, Champan le jeune, le baron Vouty de La Tour, Morel, Aynard aîné, Falsan aîné, Charasson le jeune, Guillaume Surijeau, le chevalier Morande, de Huolz, Masson Mongir, le baron Rambaud, Desprès, Bodin aîné, Varax, de Satellier, J. Guerre, Dassier Lachassagne, P. Arlès et Bernat.

TOME I. 2. Édit."

Secondé par un tel dévouement, l'empereur n'a plus qu'une chose à désirer : c'est que l'ennemi lui laisse le temps d'organiser ses nouvelles armées.

Les premiers avis qu'on reçoit de Berlin permettent de croire que le roi de Prusse est étranger à la défection de ses troupes. Ce monarque s'est montré indigné de la trahison de son général; il a ordonné aussitôt l'arrestation d'Yorck et son remplacement par le général Kleist : c'est son propre aide-de-camp, le général Natzner, qui est porteur de ses ordres. Enfin, désirant donner à l'empereur Napoléon toute satisfaction convenable, il a nommé le prince d'Hatzfeldt pour se rendre à Paris. Bien loin de renoncer à l'alliance, il proteste qu'il y est attaché plus que jamais; il veut remplacer les troupes que son général Yorck a emmenées chez l'ennemi; il veut même augmenter son contingent, et le porter à trente mille hommes. Il fait plus encore: il met en avant l'idée de resserrer l'alliance politique par une alliance de famille, et

Les premiers mots du roi de Prusse ont été : Il y a là de quoi prendre une attaque d'apoplexie. (Voir dans les Pièces historiques la lettre de M. de Saint-Marsan, en date du 5 janvier.)

c'est M. de Hatzfeldt qui est chargé de la confidence 1.

Ce langage atténue les craintes que la défection des troupes prussiennes avait fait concevoir. Si vingt mille prussiens viennent renforcer l'armée française, nul doute que les Russes ne soient arrêtés derrière la Vistule. Le roi de Prusse a dans la Silésie et sur le bas Oder des troupes en plus grand nombre qu'il n'en faut pour tenir ses promesses. D'ailleurs, le maréchal Augereau est à Berlin avec le onzième corps, qui est intact. Le général Grenier arrive sur l'Oder avec ses troupes qu'il amène d'Italie. Le général Bourcier trouve des ressources dans ses dépôts de cavalerie. Toutes ces troupes, en se portant au secours de la grande armée, peuvent rétablir les affaires. On a donc encore l'espoir que les Russes ne passeront pas la Vistule, et qu'au pis aller les portes de l'Allemagne leur seront du moins fermées sur l'Oder.

1 Voir, dans les Pièces historiques, la lettre confiden tielle de M de Saint-Marsan, du 12 janvier.

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Au milieu des événemens qui se pressent, des nouveaux soins que chaque jour amène, des inquiétudes qui fermentent, l'empereur a mis au rang de ses affaires urgentes l'accommodement des différens avec le pape; car c'est un levain de discorde dangereux à l'approche d'un moment de crise, et qui pourrait porter son influence défavorable jusque dans l'Espagne, et même au fond de l'Italie.

La querelle est toute politique. L'empire, sorti de Rome sous Constantin, y était rentré sous Napoléon, et l'autorité temporelle des papes, qui ne devait son origine qu'à l'absence des empereurs, avait disparu à leur retour. Cependant la chancellerie apostolique voulait qu'on rendît Rome, et cette restitution, elle la poursuivait à l'aide des querelles religieuses. Son cabinet n'a pas d'autres armes.

Par suite de ces hostilités d'un genre tout particulier dans l'histoire, le pápe, transporté d'abord de Rome à Savone, était depuis leohos de juin 1812 au château de Fontainebleaulâ z Que le voyageur ne cherche pas dansi Pen ceinte de ce palais la tour humide et sombre qui renfermait le vénérable prisonnier : on ne pourrait lui montrer que les grands appartemens que le saint père occupait à droite de l'escalier du Cheval-Blanc. Si l'on rencontre dans les cours ou dans les corridors quelques vieux serviteurs de la maison, qu'on les interroge; on trouvera sans doute en eux les restes de ces nombreux geôliers qui faisaient le service des antichambres, des écuries, des jardins et des cuisines de l'illustre captif'.

Dans ce séjour, le pape avait près de sa personne les cardinaux de Bayanne, Fabrice Ruffo, Roverède, Dugnani, Doria, l'archevêque d'Édesse, son aumônier, et le docteur Porta, sơn chirugien. Il se trouvait encore à Fontainebleau plusieurs prélats de l'empire et du royaume d'I

La maison du pape se composait d'un service complet tiré des différens services de la maison de l'empereur, il était traité en souverain, comme les têtes couronnées qui voyagent en France, et comine il l'avait été lui-même à son premier voyage pour le sacre.

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