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La victoire de Lutzen le rend maître de toute

dans les marches et la bravoure de ces jeunes troupes si rapidement formées. (Voir l'ouvrage du major saxon d'Odeleben, témoin oculaire, tom. 1, pag. 62.)

Après chaque affaire, l'empereur Napoléon avait pour habitude de visiter en détail le champ de bataille... il s'arrêtait avec intérêt sur certains points du terrain, ou auprès des ennemis morts ou blessés. Je l'ai vu faire descendre de cheval son chirurgien auprès des Russes qui donnaient encore quelques signes de vie, pour voir s'il était possible de la leur conserver. En Silésie, il dit un jour dans une semblable occasion : « Si on le sauve, ce sera une victime de moins!» Et il donna l'ordre à l'un des officiers qui l'accompagnaient de rester pour faire transporter le blessé dans le village, (Ibidem, tom. 1, pag. 81.)

1 L'armée française qui a combattu à Lutzen était composée,

Des 5 divisions du maréchal Ney,

Des 2 divisions du maréchal Marmont,
Des 3 divisions du maréchal Macdonald,
Et de la re. division du quatrième corps.

Total 1 divisions formant au plus.
Il faut y ajouter la garde et la cavalerie qui
ne présentaient pas une réserve de plus de.

.

70,000 h.

15,000

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Les 3 divisions du général Lauriston,

Les 2 dernières divisions du général Bertrand,

Et les 3 divisions du maréchal Oudinot n'ont pris

aucune part au combat.

la rive gauche de l'Elbe, depuis la Bohème jus

qu'à Hambourg.

Quant aux alliés, leur armée présentait les forces sui

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Total des combattans ennemis..

105,000 h.

Kleist qui était restée à Leipsick) . . 15,000

Nota. Le corps d'armée de Miloradowitch, qu'on peut porter à 15,000 hommes, n'a pas pris part au combat, et n'estpas compris dans cette évaluation.

Ainsi, dans la rencontre de Lutzen, l'armée française était d'un cinquième moins forte que celle des alliés. Elle avait surtout une infériorité absolue en cavalerie, et ses réserves d'artillerie n'avaient pas encore rejoint.

Les Français n'ont tiré à Lutzen que 39,000 coups de à la bataille de la Moskowa, ils en avaient tiré plus de 50,000.

canon;

CHAPITRE IV.

L'ARMÉE FRANÇAISE ARRIVE A DRESDE.

LE 3, l'armée française passe l'Elster sur tous les ponts qu'elle a devant elle depuis Leipsick, dont le général Lauriston a pris possession pendant la bataille, jusqu'à Zeitz, où le duc de Reggio arrive.avec le douzième corps.

Le corps d'armée du maréchal Ney est le seul qui ne suive pas le mouvement général. L'empereur lui accorde un jour de repos sur le champ de bataille, et dans sa pensée lui réserve le plus beau fleuron de la victoire!... En voyant fuir les Prussiens, Napoléon a jeté un regard sur Berlin. La route qui de Lutzen y conduit passe par Wittemberg. Le maréchal Ney prendra cette direction, tandis que le reste de l'armée, entraîné sur les pas des vaincus, va marcher sur Dresde.

Le quartier impérial passe la nuit du 3 au 4 mai à Pegau. Le major saxon d'Odeleben, que l'empereur vient d'attacher à sa maison militaire

comme officier géographe interprète, s'empresse d'envoyer deux habitans de Pegau porter, par des routes différentes, la nouvelle de Lutzen à la garnison saxonne de Torgau '.

Le 4 au matin, les Russes et les Prussiens se sont séparés; les Russes gagnent par Frohbourg la grande route d'Altemberg à Dresde; les Prussiens se retirent par Borna et Colditz.

L'empereur pousse droit devant lui avec le du maréchal Macdonald, celui du maré

corps

* L'empereur donne de sa cassette mille francs de gratification à chacun de ces deux messagers.

L'officier saxon Odeleben a publié un livre sur les événemens qu'il a suivis dans cette campagne. Son ouvrage est écrit sous deux influences presque opposées : celle du temps où il servait dans nos rangs et celle de l'époque où il s'est décidé à donner son livre au public. Tout ce que l'auteur a extrait de bonne foi du souvenir où il inscrivait chaque soir ses observations de la journée est honorable pour notre cause et pour l'auteur; mais ce qu'il a cru devoir y intercaler depuis pour payer tribut au système resté dominant dans son pays, a fait presque un libelle de sa composition. Toutefois nous citerons souvent M. Odeleben : nous lui emprunterons des détails qui, placés en note, ne pourront qu'ajouter un développement intéressant à notre texte, et nous ne dédaignerons pas quelquefois de rapporter son témoignage qui devient irrécusable lorsqu'il échappe en notre faveur à une plume qui s'est faite ennemie.

TOME I. 2. Édit.

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chal Marmont et la garde. Le vice-roi marche en avant, ouvrant la route.

Dans des directions parallèles s'avancent :

A droite, le général Bertrand et le duc de Reggio, qui suivent les pas des Russes sur les chemins de Chemnitz et de Freyberg;

A gauche, le général Lauriston qui poursuit une partie des Prussiens sur la grande route de Leipsick à Dresde; plus loin, encore sur la gauche, le maréchal Ney, qui gagne les ponts de Torgau et de Wittemberg.

Le quartier-général passe la nuit du 4 au 5 à

Borna.

Le 5, à neuf heures du matin, le vice-roi atteint l'arrière-garde prussienne, l'attaque et la culbute au passage de la Mulde : les Prussiens se retirent en désordre; mais ils trouvent à Seffersdorf un corps de réserve qui ouvre ses rangs pour les laisser passer, et ils disparaissent; une route de traverse les conduit sur Dobeln, d'où ils gagnent les ponts de Meissen sur l'Elbe.

C'est le corps d'armée de Miloradowitch qui a formé le rideau derrière lequel les Prussiens viennent de s'échapper. Ce corps n'a pas donné à la dernière bataille; ce sont des troupes fraîches et rudes à pousser devant soi. Mais l'activité du vice-roi et l'élan des soldats ne permet

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