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Vestis apostolicæ rutilo fulgore tegamur,
Te bene tecta ut eâ nostră caterva vehat1.
Tegmine sic animæ sternamus corpora nostra,
Quo per nos semper sit via tuta tibi.
Sit pia pro palmæ nobis victoria ramis,
Ut tibi victrici sorte canamus ita 3;
Casta que pro ramis salicis præcordia sunto,
Nos operum ducat prata ad amœna viror.
Pro ramis oleæ pietas, lux, dogmaque sancti
Flaminis in nobis sit tibi ritè placens.
Arbore de legis cædamus dogmata quædam,
Queis veniendi ad nos sit via tuta tibi ;
Nostraque sic præsens celebret devotio festum,
Continuò ut valeant annua festa sequi.

Urbem ut cum ramis et laudibus imus ad istam ®,
Celsa poli meritis fac ita adire piis.

Hanc in amore tuo collectam respice plebem,
Suscipe et illius vota precesque libens.

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qui suivent les traces de JésusChrist, et qui s'attachent à imiter ce divin modèle; c'est à-dire aux vrais chrétiens qui portent JésusChrist dans le fond de leur cœur et lui préparent au-dedans d'eux mêmes une demeure digne de lui. « Vestis apostolicæ, etc. Saint Matthie, ch. xxi, v. 7: « Et (discipuli) adduxerunt asinam et pullum, et imposuerunt super eos vestimenta sua, et eum desuper sedere fecerunt. » Il est à peine besoin de faire remarquer que le poète prend ces paroles dans un sens métaphorique, et que « vestis apostolicæ. » par exemple, doit s'entendre de la doctrine enseignée par les Apôtres, doctrine qu'un chrétien doit connaître et pratiquer pour que Jésus-Christ habite en lui et lui ouvre l'entrée de la Jérusalem céleste.

2 Construisez : « Ut nostra caterva bene tecta eâ (veste) vehat te. »

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« Ita,» ainsi, de même, c'est-à-dire, comme les Hébreux qui accompagnaient Jésus-Christ. Voyez saint Matthieu, ch. xxI, v. 9. Ces Hébreux étaient l'image des vrais chrétiens qui suivent les traces de Jésus-Christ.

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Arbore de legis, etc. » Le poète explique dans un sens inétaphorique ces mots de l'Evangile selon saint Matthieu, ch. xxl, V. 8: « Alii autem cædebant ramos de arboribus et sternebant in við. »

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་ Veniendi ad nos. » .vangile selon saint Jean, ch. xiv, v. 23 : « Si quis diligit me, sermonem meum servabit, et Pater meus diliget eum, et ad eum veniemus, et mansionem apud eum faciemus. >>

« Ubem istam. » Au moyen âge les chrétiens allaient processionnellement d'une ville à une autre ville. Voyez ce que nous avons dit à ce sujet dans la première note du «Salve, festa dies," page 330.

Raban Maur naquit, en 776, à Mayence, d'une famille noble. Il fit ses premières études dans l'abbaye de Fulde, et vint ensuite à Tours pour suivre les leçons d'Alcuin. Il fut élu abbé de Fulde en 822, et celte abbaye devint sous sa direction la première école de l'Europe. Elevé en 847 sur le siége épiscopal de Mayence, il fit de sages rég ements pour l'administration de son église, et dans une famine survenue en 850, il distribna ses revenus aux pauvres et en nourrit jusqu'à trois cents à sa table. Raban Maur mourut à Win.feld, en 856. Il a fait de nombreux ouvrages en prose et quelquesunes des hymnes les plus célèbres de l'Eglise. Il fut béatifié peu de temps après sa mort.

HYMNES.

1. In die Pentecostes.

Veni1, creator Spiritus,
Mentes tuorum visita,
Imple supernà gratiâ
Quæ tu creâsti pectora.

Qui Paraclitus 2 diceris
Donum Dei Altissimi,
Fons vivus, ignis, charitas,
Et spiritalis unctio 3;

1 « Veni, etc. » Vers ïambiques dimètres réguliers. Voyez, page 16, note 2.

2 « Paraclitus. » Mot dérivé du grec пαρáxλntos et qui signifie consolateur. Le Saint-Esprit est, selon l'expression de saint Paul, le Dieu de toute consolation. Voyez Ep. II aux Corinthiens, ch. 1, v. 3 et 4. La première syllabe de « Paraclitus » est brève, il y a ici un trochée au premier pied.

3 « Spiritalis unctio. » Saint Jean, Epître I, ch. 11, v. 20 : « Vos

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deux vers sont empruntés au « Veni, Redemptor.»

«Te_utriusque Spiritum. Le Saint-Esprit est à la fois l'esprit du Père et l'esprit du Fils. Voyez saint Matthieu, ch. x, v. 20, et saint Paul, Ep. aux Galates, ch. Iv, v. 6.

2 « Christe, etc. » Strophes saphiques composées de trois vers hendécasyllabes saphiques et d'un vers adonique. Quelquefois le poète remplace le trochée du premier pied par le spondée, « nōbis; » le dactyle du troisième par le tribraque, « mitte rogitamus, » et le

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Flore (Drepanius Florus), un des poètes les plus élégants du IXe siècle, fut d'abord diacre et ensuite prêtre de l'Eglise de Lyon. Il jouissait dans son temps d'une grande réputation et il fut chargé par l'Eglise dont il faisait partie de répondre aux sophismes de Jean Scot Erigène sur la prédestination. Il mourut vers l'an 860.

PSAUME XXVI.

Lux mihi pura Deus1, Deus est mihi vivida virtus :
Nec tenebras igitur, nec mortis jura verebor.
Hoc tutore mea et munitur denique vita,
Ne me dira loco possit formido movere;
Sed spernam cunctos robustis viribus hostes,
Qui properant nostras malis absumere carnes.
Ecce meum tanto pulsant qui turbine pectus,
Robore contrito tristi periêre ruinâ.
Sive ergo castris sedeant, seu prælia tentent,
Ponam corde metum2, spem totâ mente resumam.
Unum est, quod coeli Dominum intensèque poposci,
Quodque ardens nimio voti fervore requiram,
Ut maneam cunctis Christi sub moenibus annis",
Ipsius et sancto semper succensus amore,
Sæpius æterni visam sacra limina templi.

Hic me namque feris quum cingerer undique bellis,
Sub proprio abscondit thalamo, velisque sacratis
Obtectum gratâ nimiùm confovit in umbrâ.
Hic me prævalidâ saxi sublimis in arce

Voyez le Psaume XXVI: « Dominus illuminatio mea et salus mea; quem timebo? »

2 «Ponam corde metum, » je bannirai toute crainte de mon cœur. « Ponam » est ici pour

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