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tache du péché. La nourriture corporelle bien digérée rétablit le corps de telle sorte qu'après les plus grands maux, il ne paraft aucune marque de maladie. Le prêtre demande de même que ses forces spirituelles soient réparées de telle manière, par la vertu de la chair sacrée, qu'il ne reste plus en lui aucune marque de péchés et de crimes, qui sont les maux de notre âme.

Quand le prêtre disait cette prière au nom de tous les fidèles. il ne disait pas ce mot scelerum, qui signifie crime; mais quelques prêtres ont été portés à s'appliquer en particulier celte prière à chaque messe et ont ajouté ce mot. Les prêtres ne craignent jamais de parler trop humblement d'eux-mêmes à l'autel, au lieu qu'ils parlent toujours de l'assemblée des fidèles avec beaucoup de réserve. Comme ils doivent être plus purs que le commun des fidèles, ils regardent leurs péchés comme de grands crimes.

PURIFICATION DES FEMMES. Voy. l'art. MARIAGE, et au Supplément, l'art. BAPTÊME, § 12.

PURIFICATOIRE.

(Traité des SS. Mystères, par Collet.) Le purificatoire n'est qu'un linge propre à

essuyer le calice et les doig's du célébrant. Il ne doit point être trop fin, parce que cela le rend inutile. Il n'est pas nécessaire qu'il soit bénit, et on ne le bénit effectivement point en plusieurs diocèses, parce que ni le droit ni la rubrique ne le demandent, et que les Rituels ne marquent aucune pénédiction qui lui soit propre. Il est cependant trèsconvenable qu'il soit bénit, 1° parce que, comme le dit saint Thomas, le sacrement ne doit être touché que par les choses saintes, el ce n'est que pour cette raison qu'on bénit le corporal, le ciboire, etc.; 2° parce que les rubriques veulent qu'on bénisse les nappes d'autel, qui cependant ne touchent presque jamais l'eucharistie: pourquoi donc le purificatoire ne le sera t-il pas, lui qui ne touche peut-stre que trop souvent les restes du sang précieux de Jésus-Christ? 3° parce qu'on pourrait dire que la rubrique, en prescrivant la bénédiction des linges de l'autel, paraît en quelque sorte prescrire celle du purificatoire. Au reste, on peut le bénir en général avec les autres linges qui servent au sacrifice. Si on le bénit en particulier, il faudra, dit Merati, changer dans la seconde oraison le mot altare en celui de calix.

QUAM OBLATIONEM. (Explication du P. Lebrun. ) Observations sur cette prière et sur les paroles de la consécration.

Avant que d'expliquer les paroles de la consécration, et la prière Quam oblationem, dans laquelle l'Eglise demande que le corps de Jésus-Christ soit produit, il paraît nécessaire d'exposer ce que les Pères de l'Eglise et les professions de foi nous apprennent touchant les paroles de la consécration, afin d'en mieux comprendre la force et la vertu.

L'auteur du Traité des sacrements, qu'on a cru depuis neuf cents ans être saint Ambroise, regarde toutes les paroles de cette prière Quam oblationem comme des paroles célestes, qui servent à la consécration du corps de Jésus-Christ. « Voulez-vous voir, dit-il (1), que la consécration se fait par des paroles célestes? Voici quelles sont ces paroles. Le prêtre dit: accordez-nous que cette oblation soit admise, stable, raisonnable, » etc. Cet auteur ajoute que « le changement du pain et du vin au corps et au sang est opéré au moment qu'on prononce les paroles de Jésus-Christ. Avant la consécration, poursuit-il, c'est du pain; mais dès que les paroles de Jésus-Christ surviennent, c'est le corps de Jésus-Christ. »

Saint Ambroise s'énonce presque en mêmes termes sur le changement dans le traité des Initiés, qui est incontestablement de lui. Il ajoute beaucoup d'exemples pour faire (1) De Sacram. 1. tv, c. 4.

(2) Ambr. de Myst c. 9.

(3) Acceptum panem et distributum discipulis corpus

mieux comprendre la merveille du changement; et il fait remarquer (2) que la bénédiction a plus de force que la nature, puisque la bénédiction change même la nature. Ou voit, par les remarques de ces traités, que le changement vient essentiellement des paroles de Jésus-Christ, et qu'elles doivent néanmoins être accompagnées de celles de l'Eglise, qui attirent et qui expriment la bénédiction en demandant le changement.

Quoique la seule bénédiction, ou la seule prière de Jésus-Christ, mentale ou vocale. ait sans doute pu produire le changement du pain en son corps, comme sa seule volonté changea l'eau en vin aux noces de Cana, ou comme sa bénédiction multiplia des pains, les Pères nous disent sans aucune ambiguïté que Jésus-Christ consacra son corps par ces paroles Ceci est mon corps; Jésus-Christ prenant du pain, dit Tertullien (3), et le distribuant à ses disciples, il en fit son corps en disant Ceci est mon corps. Saint Ambroise, saint Augustin ont parié de même, et c'est ainsi que l'Eglise veut que nous parlions.

Il en faut dire de même de la consécration qui se fait tous les jours sur nos autels, avec cette réflexion, que l'Eglise doit faire ce que Jésus-Christ a fail. C'est un ordre: Hoc facite, faites ceci en mémoire de moi. Or, Jésus-Christ a prié, béni et prononcé ces paroles Ceci est mon corps; il faut donc aussi prier, bénir et prononcer ces mêmes paroles. Ces prières, que le prêtre doit faire, sont venues de la plus haute tradition à illum suum fecit: Hoc est corpus meum dicendo. Tert adv. Marc. 1. iv, c. 40.

toutes les grandes Eglises. Saint Basile, voulant montrer qu'il y a des dogmes non écrits : « : « Qui est-ce, dit-il, qui nous a laissé par écrit les paroles qui servent à la consécration de l'eucharistie? » car, poursuit-il (1), nous ne nous contentons pas des paroles qui sont rapportées par l'Apôtre et par Evangile; mais nous y en ajoutons d'autres devant et après, comme ayant beaucoup de force pour les mystères, lesquelles nous n'aVons apprises que de cette doctrine non écrite.» Saint Justin dit (2) que nous savons que ces aliments, destinés à être notre nourriture ordinaire, sont changés par les prières au corps et au sang de Jésus-Christ, parce qu'en effet ces prières renferment les paroles de JésusChrist et tout ce qui doit les accompagner. Origène joint (3) aussi à la parole de Dieu la prière qu'il appelle la consécration. C'est le nom que lui donne saint Auguslin, lorsqu'il dit (4) que l'eucharistie est faite par une certaine consécration. Et il dit encore plus distinctement qu'elle est faite par la prière mystique (5). Le septième concile général parle le même langage. Et dans la profession de foi que le concile de Rome fit faire à Bérenger en 1079, on lui fit professer que la transsubstantiation était faite par la prière sacrée et par les paroles de Jésus-Christ (6) : « Moi Bérenger je crois de cœur et je confesse de bouche que le pain et le vin qu'on met sur l'autel sont substantiellement changés en la vraie, propre et vivifiante chair de Jésus-Christ, et en son sang par le moyen de la prière sacrée et par les paroles de notre Rédempteur. » Est-ce que les prières de l'Eglise ont la même vertu que les paroles de Jésus-Christ? Ce n'est point ce que les Pères et les conciles veulent nous faire entendre, puisqu'ils nous disent ouvertement en beaucoup d'endroits que les paroles de Jésus-Christ renferment essentiellement la vertu qui change les dons en son corps et en son sang, comme le concile de Florence l'a déclaré après eux, et comme les Grecs l'ont reconnu, suivant le rapport même de ceux qui sont demeurés dans le schisme (7). Mais tous les anciens auteurs joignaient toujours avec soin aux paroles de Jésus-Christ les prières de l'Eglise, comme ayant beaucoup de force dans la consécration, suivant l'expression de saint Basile. Pourquoi cela? parce que dans les sacrements l'intention de l'Eglise doit être exprimée. Or, les prières qui accompagnent les paroles de Jésus-Christ marquent l'intention, les désirs et les vues qu'a l'Eglise

(1) S. Basil. 1. de Spiritu sancto, c. 27. (2) Justin. Apol. 11, ad Anton.

(3) Edinus de pane verbo Dei et per consecrationem sanctificato. Orig. hom. 15, in Malth.

(4) Noster autem panis et calix... certa consecratione mysticus sit nobis. L. xx, contra Faust. c. 13.

(5) Prece mystica consecratum. L. de Trinil. c. 4,

n. 10.

(6) Ego Berengarius, corde credo et ore confiteor panem et vinum quæ ponuntur in altari, per mysterium sacræ orationis et verba nostri Redemptoris substantialiter converti in veram ac propriam et vivincatricem carnem et Sengninem Jesu Christi Domini nostri. Ex Bertoldo, in Reg. Gregorii VII, 1. vi.

en aisant prononcer ces paroles, qui sans cela pourraient être regardées comme une lecture historique. C'est l'Eglise qui par l'autorité de Jésus-Christ consacre les prétres, à qui elle marque ce qu'ils doivent faire dans la plus grande action du sacrifice. Le prêtre est le ministre de Jésus-Christ et de l'Eglise. Il doit parler en la personne de Jésus-Christ et comme député de l'Eglise. It commence au nom de l'Eglise à invoquer la toute-puissance sur le pain et le vin, afin qu'ils soient changés au corps et au sang de Jésus-Christ; et d'abord après, comme ministre de Jesus-Christ, il ne parle plus en son propre nom, disent les Pères. Il prononce les paroles de Jésus-Christ, et c'est par conséquent la parole de Jésus-Christ qui consacre, c'est-à-dire la parole de celui par qui toutes choses ont été faites. Ainsi c'est Jésus-Christ qui consacre, comme disent aussi plusieurs fois saint Chrysostome et les autres Pères; mais il le fait par la bouche des prêtres (8), et à leurs prières (9), dit saint Jérôme. I le fait par les prêtres, qui prient et qui bénissent avec des signes de croix, disent les auteurs ecclésiastiques (10) et les conciles (11). Admirons donc toutes ces paroles sacrées que les prêtres prononcent, et disons avec saint Chrysostome, au troisième livre du Sacerdoce : « Quand vous voyez le prêtre appliqué au saint sacrifice, faisant les prières, environné du saint peuple qui a été lavé du précieux sang, et le divin Sauveur qui s'immole sur l'autel, pensez-vous être encore sur la terre, et ne vous croyez-vous pas plutôt élevé jusqu'au ciel? O miracle! ô bonté! celui qui est assis à la droite du Père se trouve dans un instant entre nos mains et va se donner à ceux qui veulent le recevoir. »

RUBRIQUE.

Le prêtre fait trois fois le signe de la croix conjointement sur le calice el sur l'hostie en disant Benedictam, ascriptam, ratam. Il fait ensuite un signe de croix sur l'hostie lorsqu'il dit: Ut nobis corpus, et un autre sur le calice en disant: Sanguis; après quoi, élevant et joignant les mains devant la poitrine, il dit : Fiat dilectissimi Filii tui Domini nostri Jesu Christi. Tit. VIII, n. 4.

REMARQUES.

1. Le prêtre fait trois signes de croix. On a déjà remarqué que l'Eglise ne demande des grâces que par les mérites de la croix de Jésus-Christ, et que les sacrements ne s'opèrent pas sans ce sacré signe, comme dit saint Augustin (12). Mais le nombre des signes

(7) Syropul. Hist. Conc. Florent. c. 8, sess. 10.

(8) Absit. ut de his quidquam sinistrum loquar. Qui apostolico gradui succedentes, Christi corpus sacro ore conti ciunt. Hier. ep. ad Helied.

(9) Ad quorum preces Christi corpus sanguisque couficitur. Hier. ep. ad Evagr.

(10) Presbyteri cum pontifice verbis et manibus conficiunt. Amal. 1. 1, c. 12.

(11) Per orationem et crucis signum conficere corporis Christi et sanguinis sacramentum. Synod. Carisiar. an. 855, apud Hinem.

(12) Quod signum nisi adhibeatur, sive frontibus creden tium.... sive sacrificio quo aluntur, nihil eorum recte per ficitur. Tract. 118, in Joan. Serm. 18, de Temp

de croix n'est pas essentiel. Il suffirait absolument de le faire une fois pour la consécration, dit Amalaire. Le prêtre pourrait le faire ici cinq fois à cause des cinq mols, benedictam, ascriptam, ratam, rationabilem, acceptabilemque, auxquels le signe de la croix convient également. Mais, selon la remarque du Micrologue (1), l'Eglise se restreint assez communément au nombre de trois, à cause des trois divines personnes.

2. Il fait un signe de croix sur l'hostie en disant Ur NOBIS CORPUS, et un sur le calice en disant: SANGUIS, pour exprimer que c'est par les mérites de la croix que nous demandons le changement du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ.

3. Il élève et joint les mains devant la poitrine en disant: FIAT DILECTISSIMI, parce que cette expression doit exciter un mouvement d'amour et de tendresse envers ce très-cher Fils notre Sauveur, et engager le prêtre à marquer par son geste qu'il voudrait l'embrasser, s'il lui était possible.

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QUAM OBLATIONEM, laquelle oblation. Pour comprendre toute la signification et l'étendue de cette prière, il faut se souvenir que l'Eglise a en vue non-seulement l'oblation du pain et du vin, qui vont devenir le corps de Jésus-Christ, mais encore l'oblation d'ellemême, celle du prêtre et des assistants (2) qui, comme nous avons vu, se joignent à l'oblation des saints du ciel et de la terre.

TU, DEUS, IN OMNIBUS, QUÆSUMUS, BENEDICTAM. Quand Jésus-Christ bénit le pain en instituant l'eucharistie, il le changea en son corps; nous demandons que Dieu, par sa toute-puissance, répande sa bénédiction sur le pain et sur le vin pour les changer au corps et au sang de Jésus-Christ, et qu'ainsi l'oblation qui est sur l'autel devienne la divine victime comblée de toutes les bénédictions célestes, et qu'elle nous les communique, afin que l'oblation de nous-mêmes soit aussi bénie par la bonté infinie de Dieu. L'Eglise renferme en général tout ce qu'elle peut souhaiter touchant l'oblation de l'autel, en demandant qu'elle soit bénie en toutes (1) Microl. c. 14.

(2) Paschase applique tous ces termes à l'oblation de nous-mêmes au livre du Corps et du Sang de Jésus-Christ, cap. 12. «Rogamus hanc oblationem benedictam, per quam nos benedicamur; ascriptam, per quam nos omnes in cœlo conscribamur; ratam, per quam in visceribus Christi censeamur; rationabilem, per quam a bestiali sensu exuamur; acceptabilemque facere dignetur, quatenus et nos

choses, in omnibus benedictam ; mais, pour mieux marquer cette grande grâce qu'elle attend, elle détaille dans les quatre mots suivants tout ce qu'elie espère de Dieu.

ASCRIPTAM, que l'oblation qui est sur l'autel soit admise, qu'il lui plaise de ne la pas rejeter; et que l'oblation que nous faisons de nous-mêmes ne soit pas non plus rejetée, mais qu'il veuille l'admettre avec celle de Jésus-Christ et des saints.

RATAM, que l'oblation de l'autel soit ratifée pour être permanente et irrévocable, c'està-dire qu'elle devienne cette victime qui ne changera point, ni comme les anciens sacrifices d'animaux, qui ont été révoqués, ni com. me tous les autres corps qui se détruisent et ne doivent avoir qu'un temps; que notre oblation soit aussi stable et irrévocable en nous attachant à Dieu de telle manière que nous n'ayons jamais le malheur de nous en séparer

RATIONABILEM, raisonnable. On n'avait ja mais fait une semblable demande avant Jésus-Christ, parce qu'on n'offrait en sacrifice que le sang des animaux destitués de raison. Nous demandons que l'hostie qui est sur l'autel devienne une victime humaine, la seule et unique douée de raison, la seule digne de nous réconcilier à Dieu, et de l'adorer comme il le mérite. Nous demandons en même temps pour notre oblation qu'elle soit accompagnée de raison (3) et d'intelligence, et que nous devenions des victimes raisonna bles (4), sans déguisement; c'est-à-dire que notre esprit, notre volonté, notre cœur et tout ce qu'il y a en nous soit parfaitement soumis et assujetti à Dieu, pour lui rendre le culte raisonnable et spirituel que saint Pierre et saint Paul demandent des fidèles.

ACCEPTABILEMQUe facere digneRIS, qu'elle soit agréable qu'ainsi l'oblation de l'autel devienne la seule victime digne d'être infini ment agréable à Dieu par elle-même, en devenant le corps de son Fils bien-aimé JésusChrist Notre-Seigneur, en qui il met toute sa complaisance. Nous demandons aussi enfin pour nous que notre oblation devienne de jour en jour plus agréable aux yeux de notre souverain Seigneur, par l'application exacle à remplir nos devoirs et à accomplir avec plus d'amour ses saintes volontés. Ce sont là des grâces que nous demandons par le mérite et en considération de l'oblation du corps et du sang de Jésus-Christ, à laquelle nous joignons celle de nous-mêmes.

UT NOBIS CORPUS ET SANGUIS FIAT DILECTISSIMI FILII TUi Domini nostri Jesu ChrisTI, afin qu'elle devienne le corps et le sang de votre très-cher Fils, Notre-Seigneur JésusChrist. L'Eglise demande le grand miracle du changement du corps et du sang de JésusChrist avec autant de simplicité que l'Ecriper quod in nobis displicuimus, acceptabiles in ejus unico Filio simus. » Il est à propos d'observer avec Antonius Augustinus, le cardinal Boua et avec MM. Pithou, dans leurs corrections du corps du droit canonique, que ces paroles de Paschase avaient été citées par Gratien et par sal Thomas, comme étant de saint Augustin.

(3) Rationabile obsequium. Rom. xi, 1. (4) Rationabile sine dolo lac concupiscite. I Petr. 11, 2

(are exprime la création, fiat lux, que la lumière soit faite, et l'incarnation du Sauveur dans Marie (1), qu'il me soit fait selon votre parole. Nous ne demandons pas seulement que cette oblation devienne le corps et le sang de Jésus-Christ, mais qu'elle le devienne pour nous, ut nobis fiat; c'est-à-dire Four nous communiquer les dons que JésusChrist (2) a mérités par le sacrifice de son corps et de son sang, la grâce du pardon entier de nos péchés, et tous les secours dont

RAMEAUX.

TITRE PREMIER.

(Extrait du Cérémonial des évêques, 1. 11, c. 21 par Dumolin.)

DE LA BÉNÉDICTION DES RAMEAUX PAR

L'ÉVÊQUE.

nous avons besoin pour avancer l'ouvrage de notre salut. Et comme, quand il est dit dans Isaïe (3): Un enfant nous est né, un enfant nous est donné, on entend qu'il est né et donné pour notre salut, nous demandons aussi que cette oblation devienne le corps de Jésus-Christ pour notre sanctification et pour notre consommation (4) ou perfection

R

1. La bénédiction et distribution des rameaux et la procession qu'on fait ensuite, est toute semblable à la bénédiction des cierges qu'on fait le jour de la Purification de Notre-Dame, excepté qu'au retour de la procession quelques chantres étant entrés dans l'église, et ayant fermé les portes, le reste de la procession demeurant dehors chante, Gloria laus et honor, elc., ceux du dedans y répondant. Ces versets étant chantés, le sous-diacre qui porte la croix frappe avec le bâton de la croix la porte qu'on ouvre aussitôt, et la procession entre dans l'église.

2. Il reste encore ce qui concerne la Passion, qui ne se dit pas au jour de la Purification, et je prie le lecteur de voir le reste audit jour de la Purification. (Voy. art. CIERGES.)

3. Quand on dit l'Epitre, les trois qui doivent chanter la Passion se rendent dans la sacristie, et y prennent l'amict, l'aube, la ceinture, le manipule et l'étole violette, qu'ils mettent sur l'épaule gauche et l'attachent sous le bras droit.

4. Vers la fin du Trait ils sortent de la sacristie en cet ordre : le maître des cérémonies narche le premier, ensuite celui qui fait l'évangéliste portant le livre, puis celui qui représente le peuple, et en dernier lieu celui qui représente Jésus-Christ marchant après eux, trois chapelains en surplis sans chandeliers ni encens.

5. Elant entrés dans le chœur, el arrivés à l'autel tous trois sur une même ligne, et les chapelains derrière eux, ils le saluent en même temps, puis l'évêque, et s'étant approchés de lui, ceux qui doivent chanter la Passion, s'ils sont chanoines étant inclinés, s'ils ne le sont pas étant à genoux, baisent l'un après l'autre la main de l'évêque, sans pourlant demander la bénédiction.

6. Etant au bas des degrés, ils saluent

(1) Fiat mihi secundum verbum tuum. Luc. 1, 33. (2) Per quem maxima et pretiosa uobis promissa donavit, ut per hæc efficiamini divinæ consortes naturæ. II Petr. 1, 4.

DICTIONNAIRE DES RITES SACRÉS III.

QUARANTE HEURES. Joy. EUCHARISTIE.

tous ensemble l'évêque, et vont au lieu destiné pour chanter la Passion, qui doit êtro au côté de l'Evangile, au plain de la chapelle sur un pupitre, les trois diacres étant devant ledit pupitre, celui qui a porté lo livre étant au milieu et servant pour lous trois; les chapelains sont derrière le pupitre en face des diacres, et s'il n'y a point de pupitre, celui qui est au milieu tient le livre; ils se le donnent les uns aux autres quand on dit la Passion, sur l'avis du maître des cérémonies.

7. Quand on commence la Passion, le célébrant tenant son rameau à la main, étant au côté de l'Epitre, lit la Passion tout bas avec les diacres et sous-diacres ; l'évêque et tous ceux du chœur étant debout et découverts, tiennent leur rameau à la main, jusqu'à la fin de la Passion.

8. A ces paroles, Jesus autem exclamans voce magna emisit spiritum, l'évêque, le célébrant, le diacre, le sous-diacre, tous les ccclésiastiques et séculiers en leurs places, même ceux qui chantent la Passion, étant à genoux et profondément inclinés, font une petite pause.

9. L'évêque se levant, tous se lèvent, et on poursuit la Passion, laquelle étant finie, les trois diacres avec les chapelains, après avoir salué l'autel et l'évêque, s'en retournent à la sacristic dans le même ordre qu'ils

en sont venus.

10. L'évêque s'assied et reçoit la mitre Le diacre de l'Evangile ayant quitté la chasuble pliée, et en ayant pris une autre, ou se servant de la même mise en double sur l'épaule gauche, et attachée sous le bras droit, prend le livre des Evangiles des mains du maître des cérémonies, où lui-même le va prendre sur la crédence et le porte sur l'autel.

11. Il va ensuite à l'évêque, accompagné du maître des cérémonies, le salue au bas des degrés; il monte ensuite, et étant incliné s'il est chanoine, sinon à genoux, il lui baise la main, salue encore l'évêque et, s'en retourne à l'autel, où, se mettant à genoux sur le plus haut degré, dit étant incliné Munda cor meum, etc.; cependant l'évêque bénit l'encens à l'ordinaire.

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12. Le diacre, accompagné du sous-diaere, de deux acolytes et du maître des cérémonies, portant le livre des Evangiles, salue l'autel en même temps qu'eux; puis ils vont à l'évêque, et quand ils l'ont salué au bas des degrés du trône, le diacre monte sur le premier degré et lui demande la bénédiction, étant profondément incliné s'il est chanone, et à genoux s'il ne l'est pas.

13. A l'élévation du saint sacrement l'évêque seul tient sa palme ou son rameau à la main, et on poursuit le reste comme aux

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DU DIMANCHE DES RAMEAUX DANS LES GRANDES Églises, en l'absence de l'ÉVÊQUE.

§ I. Ce qu'on doit préparer en ce jour.

1. La cérémonie de la rénédiction et de Ja distribution des rameaux, et de la procession est peu différente de celle qui se fait le jour de la Purification : c'est pourquoi, supposant ce qui a été dit ailleurs (Voy. art. CIERGES), nous nous contenterons d'ajouter ce qu'il y a de particulier à ce dimanche.

2. Le sacristain doit, 1° parer l'autel d'un ornement violet des plus beaux, et mettre six cierges sur l'autel, sans tableaux ni bou. quets; mais il peut mettre des rameaux entre les chandeliers (Rit. Bened. XIII), après qu'ils sont bénits. 2° Il prépare au coin de l'Epitre, dans une corbeille sur une petite table couverte d'une nappe blanche, autant de rameaux qu'il en faut pour les personnes à qui on en doit distribuer. 3° Outre les orne ments pour le célébrant, les ministres sacrés et les chapiers, semblables à ceux de la bénédiction des cierges, il prépare de plus deux manipules pour le diacre et le sousdiacre; mais si l'on commence l'office par l'aspersion de l'eau bénite, il les met sur le siége des ministres sacrés avec la chasuble et le manipule du célébrant; il prépare encore les ornements de trois diacres qui doivent chanter la passion; sans dalmatiques. 4° Il met dans le sanctuaire, au côté de l'Evangile, trois pupitres nus, et proche de la crédence la croix des processions, couverte d'un voile violet.

§ II. De la bénédiction et distribution des rameaux. 1. Le célébrant s'étant revêtu à la sacristie avec ses officiers comme au jour de la Purification, fait premièrement l'aspersion de l'eau bénite, et après l'oraison Exaudi, etc., le diacre et le sous-diacre ayant pris leurs manipules que les acolytes leur apportent, montent avec lui à l'autel et font la génuflexion quand il le baise, puis ils vont au côté de l'Evangile, où le célébrant, ayant le diacre à sa droite et le sous-diacre à sa gauche, lit, sans faire le signe de la croix, l'antienne Hosanna, pendant qu'on la chante au chœur ; lorsqu'elle est achevée, il chante l'oraison qui suit ayant les mains joiutes.

2. Pendant cette oraison, le sous-diacre, après avoir fait la génuflexion vers la croix, descend à la crédence, et reçoit du cérémoniaire le livre de l'Epitre qu'il chante avec les cérémonies ordinaires de la messe solennelle il reçoit ensuite la bénédiction du prêtre; après avoir rendu le livre au cérémoniaire, il retourne à la gauche du célé brant, où il fait la génuflexion en arrivant. Le célébrant lit l'Epître et le répons suivants, pendant que le sous-diacre chante l'Epitre, il lit aussi l'Evangile au même lieu, ayani dit auparavant Munda cor meum, un peu in cliné vers le livre.

3. Après l'Epitre le thuriféraire va préparer l'encensoir; le diacre ayant reçu du cérémoniaire le livre des Evangiles, le porte sur l'autel comme à la messe solennelle, puis il retourne au côté droit du célébrant, où il fait bénir l'encens; après quoi il va se mettre à genoux au milieu de l'autel sur le bord du marchepied pour dire Munda cor meum; ensuite il prend le livre des Evangiles, s'approche du célébrant et se met à genoux pour demander la bénédiction. Le célébrant se tourne en même temps vers le côté de l'Evangile, le bénit et lui présente sa main à baiser; le diacre se lève ensuite, et, sans tourner le dos au célébrant, il descend les degrés et va chanter l'Evangile accompagné de tous les autres officiers comune à la messe.

4. Après l'Evangile le diacre encense le porte le livre à baiser; puis ils retournen!, célébrant à l'ordinaire, et le sous-diacre lui le premier à la droite, et le second à la gauche du célébrant, qui chante les oraisons et la Préface, les mains jointes et sans changer les termes latins, quoique les rameaux ne soient ni de palme ni d'olivier. Les ministres sacrés disent avec lui le Sanctus médiocreBenedictus. ment inclinés, et font le signe de la croix à

5. Les autres cérémonies de la bénédiction et de la distribution des rameaux sont les mêmes qu'au jour de la Purification, excepté qu'à la fin de la distribution le chœur ne chante pas Exsurge, mais continue les antiennes jusqu'à ce que le célébrant ait lavé ses mains. Quand il dit ensuite l'oraison Om nipotens, les ministres sacrés quittent leurs manipules entre les mains du cérémoniaire, et se disposent à la procession.

§ III. De la procession du dimanche des Rameaux. 1. Cette procession est la même pour les cérémonies que celle du jour de la Purification; nous nous contenterons de marquer co qu'il y a de particulier. Voy. CIERGES.

2. Au retour de la procession, lorsque le thuriféraire, qui marche le premier, approche de la porte de l'église, deux ou quatre clercs y entrent et ferment la porte. Le thurifé raire, le sous-diacre et les acolytes arrivant devant la porte, s'arrêtent et se tiennent dans le même ordre qu'ils gardaient. Le sousdiacre tourne alors l'image du crucifix vers le célébrant, le clergé se range de part et d'autre, nu-tête, et le célébrant se tient au

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