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Le bien-être moral et matériel de nos populations et l'affermissement de la nationalité Belge, tel est le double objet de notre commune tâche. Mon Gouvernement, soutenu, je l'espère, de votre patriotique concours, y consacrera ses soins persévérants, et le but de nos efforts ne nous échappera point, Messieurs, si la Belgique, fidèle à son passé, jouit de son existence indépendante avec dignité, avec sagesse, et de manière à se concilier de plus en plus l'estime et la confiance des nations étrangères.

DISCOURS de l'Empereur des Français, à l'Ouverture de la Session Législative.—Paris, le 26 Décembre, 1854.

MESSIEURS LES SENATEURS, MESSIEURS LES DEPUTES,

DEPUIS votre dernière réunion de grands faits se sont accomplis. L'appel que j'ai adressé au pays pour couvrir les frais de la guerre a été si bien entendu que le résultat a même dépassé mes espérances. Nos armes ont été victorieuses dans la Baltique comme dans la Mer Noire. Deux grandes batailles ont illustré notre drapeau. Un éclatant témoignage est venu prouver l'intimité de nos rapports avec l'Angleterre. Le Parlement a voté des félicitations à nos généraux et à nos soldats. Un grand Empire, rajeuni par les sentiments chevaleresques de son Souverain, s'est détaché de la puissance qui depuis quarante ans menaçait l'indépendance de l'Europe. L'Empereur d'Autriche a conclu un Traité défensif aujourd'hui, offensif bientôt peut-être, qui unit sa cause à celle de la France et de l'Angleterre.

Ainsi, Messieurs, plus la guerre se prolonge, plus le nombre de nos Alliés augmente, et plus se resserrent les liens déjà formés. Quels liens plus solides, en effet, que des noms de victoires appartenant aux 2 armées et rappelant une gloire commune, que les mêmes inquiétudes et le même espoir agitant les 2 pays, que les mêmes vues et les mêmes intentions animant les 2 Gouvernements sur tous les points du globe! Aussi, l'alliance avec l'Angleterre n'est-elle pas l'effet d'un intérêt passager et d'une politique de circonstance; c'est l'union de 2 puissantes nations associées pour le triomphe d'une cause dans laquelle depuis plus d'un siècle se trouvent engagés leur grandeur, les intérêts de la civilisation en même temps que la liberté de l'Europe. Joignez-vous donc à moi en cette occasion solennelle pour remercier ici, au nom de la France, le Parlement de sa démonstration cordiale et chaleureuse, l'armée Anglaise et son digne chef de leur vaillante coopération.

L'année prochaine, si la paix n'est pas encore rétablie, j'espère avoir les mêmes remercîments à adresser à l'Autriche et à cette Allemagne, dont nous désirons l'union et la prospérité.

Je suis heureux de payer un juste tribut d'éloges à l'armée et à la flotte, qui, par leur dévouement et leur discipline, ont, en France comme en Algérie, au Nord comme au Midi, dignement répondu à mon attente.

L'armée d'Orient a, jusqu'à ce jour, tout souffert et tout surmonté; l'épidémie, l'incendie, la tempête, les privations, une place sans cesse ravitaillée, défendue par une artillerie formidable de terre et de mer, 2 armées ennemies supérieures en nombre, rien n'a pu affaiblir son courage, ni arrêter son élan. Chacun a noblement fait son devoir, depuis le Maréchal qui a semblé forcer la mort à attendre qu'il eût vaincu, jusqu'au soldat et au matelot, dont le dernier cri en expirant était un vœu pour la France, une acclamation pour l'Eiu du pays. Déclarons-le donc ensemble, l'armée et la flotte ont bien mérité de la patrie.

La guerre, il est vrai, entraîne de cruels sacrifices; cependant, tout me commande de la pousser avec vigueur et, dans ce but, je compte sur votre concours.

L'armée de terre se compose aujourd'hui de 581,000 soldats et de 113,000 chevaux; la marine a 62,000 matelots embarqués. Maintenir cet effectif est indispensable. Or, pour remplir les vides occasionnés par les libérations annuelles et par la guerre, je vous demanderai, comme l'année dernière, une levée de 140,000 hommes. Il vous sera présenté une loi qui a pour but d'améliorer, sans augmenter les charges du trésor, la position des soldats qui se rengagent. Elle procurera l'immense avantage d'accroître dans l'armée le nombre des ancients soldats, et de permettre de diminuer plus tard le poids de la conscription. Cette loi, je l'espère, aura bientôt votre approbation.

Je vous demanderai l'autorisation de conclure un nouvel emprunt national. Sans doute, cette mesure accroîtra la dette publique; n'oublions pas néanmoins que, par la conversion de la rente, l'intérêt de cette dette a été réduit de 21 millions et demi. Mes efforts ont eu pour but de mettre les dépenses au niveau des recettes, et le budget ordinaire vous sera présenté en équilibre; les ressources de l'emprunt seules feront face aux besoins de la guerre.

Vous verrez avec plaisir que nos revenus n'ont pas dimioué. L'activité industrielle se soutient, tous les grands travaux d'utilité publique se continuent, et la Providence a bien voulu nous donner une récolte qui satisfait à nos besoins. Le Gouvernement, néanmoins, ne ferme pas les yeux sur le malaise occasionné par la cherté des subsistances; il a pris toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir ce malaise et, pour le soulager, il a créé dans beaucoup de localités de nouveaux éléments de travail.

La lutte qui se poursuit, circonscrite par la modération et la justice, tout en faisant palpiter les cours, effraye si peu les intérêts,

que bientôt des diverses parties du globe se réuniront ici tous les produits de la paix. Les étrangers ne pourront manquer d'être frappés du saisissant spectacle d'un pays qui, comptant sur la protection divine, soutient avec énergie une guerre à 6 cents lieues de ses frontières, et qui développe avec la même ardeur ses richesses intérieures; un pays où la guerre n'empêche pas l'agriculture et l'industrie de prospérer, les arts de fleurir, et où le génie de la nation se révèle dans tout ce qui peut faire la gloire de la France.

DISCOURS du Roi des Pays-Bas, à l'Ouverture de la Session Législative.-La Haye, le 18 Septembre, 1854.

MESSIEURS,

IL m'est extrêmement agréable, en considérant la situation politique actuelle de l'Europe, de recevoir de toutes les Puissances des marques d'amitié et de bienveillance. J'y attache le plus haut prix.

Le système de neutralité que nous avons adopté, est strictement maintenu. En observant scrupuleusement nos obligations envers les autres Etats, nous pouvons, de notre côté, nous attendre à voir nos droits respectés.

J'ai tout lieu d'être satisfait de la Marine et de l'Armée. L'une et l'autre se distinguent par la discipline et par le zèle qu'elles mettent à remplir leurs devoirs.

La résistance, opposée à notre autorité par des Chinois, établis dans l'île de Bornéo, vient d'être vaincue de nouveau, grâces au courage et à la persévérance de nos vaillantes troupes. J'espère que cette victoire aura des conséquences durables.

La situation générale de nos possessions d'outre-mer est satisfaisante.

Bien que l'état sanitaire dans plusieurs parties des Indes Néerlandaises ait laissé beaucoup à désirer, les nouvelles récentes permettent d'espérer que le mal sera vaincu par les promptes mesures prises par les autorités.

La récolte dans ces contrées promet d'être généralement

abondante.

D'après les rapports reçus jusqu'ici par mon Gouvernement, les résultats de la récolte ne seront pas moins favorables dans notre pays. Je me réjouis de la perspective qu'ils contribueront puissamment à réduire les prix des substances alimentaires de première nécessité.

On continue à améliorer l'état de nos rivières; on s'occupe aussi activement de l'amélioration d'autres voies fluviales importantes. Dans le cours de l'année dernière les Pays-Bas ont été mis en

rapport sur 2 points différents avec les chemins de fer de pays voisins. Il y a tout lieu d'espérer qu'une autre jonction de nos chemins de fer se fera bientôt sur un troisième point. Je donne une persévérante attention au développement de ce moyen de communication, si nécessaire au commerce et à l'industrie.

On travaille avec activité à augmenter les lignes télégraphiques à l'intérieur, et à les mettre en rapport avec celles de l'étranger.

Malgré les entraves apportées par la guerre actuelle aux relations commerciales, notre commerce, notre navigation et notre construction navale se trouvent dans un état assez prospère.

La situation financière continue d'être satisfaisante Les résultats de l'exercice de l'année dernière n'ont pas trompé notre attente. Tout fait prévoir que ceux de l'exercice courant seront également favorables.

En examinant les questions financières, vous pourrez vous convaincre qu'une diminution des charges publiques sera possible, dans les limites que prescrit une sage circonspection. On pourra également poursuivre l'amortissement de la dette publique.

Au milieu de la prospérité matérielle dont jouit incontestablement la Patrie, l'instruction publique, les sciences et les arts ne doivent point être perdus de vue. Je continue à y vouer toute m sollicitude. Un projet de loi sur l'enseignement primaire e secondaire vous sera présenté prochainement. On s'occupe égale ment d'élaborer la loi sur l'enseignement supérieur. Vous trouvere encore ample occasion de manifester l'intérêt que vous portez à no diverses institutions scientifiques.

A côté des imperfections qui peuvent se trouver dans notr situation, il y a heureusement bien des circonstances propres à nou encourager. Reconnaissons avec gratitude les nombreuses bénédic tions qui nous sont accordées. Il dépend en grande partie d nous-mêmes d'en perpétuer la jouissance. A cet effet il nous fau avant tout entretenir l'union et la confiance mutuelle, et n'avoi constamment en vue que le salut de la patrie. Puisse le Très Haut nous accorder les lumières et les forces nécessaires pour y concourir.

Je déclare ouverte la présente session des Etats-Généraux.

SPEECH of the Queen of Spain, on the Opening of the Cortes. Madrid, November 8, 1854.

(Traduction.)

MESSIEURS LES DEPUTES,

Je viens aujourd'hui, avec plus de plaisir et plus d'espoir que jamais, ouvrir les cortès de la nation et me placer au milieu des élus

du peuple. Si, le 26 Juillet, je reconnus toute la vérité que je confiai sans réserve à sa noblesse et à son patriotisme, il est juste que dans ce moment solennel je m'empresse de les remercier de leur admirable conduite, et de la réclamer de ceux qui ont employé leurs efforts pour l'affermissement de la nouvelle ère de bien-être et de bonheur qui, alors, s'inaugura pour notre patrie.

Je suis restée fidèle, Messieurs les Députés, à ce que j'ai promis ce jour-là devant Dieu et devant le monde. J'ai respecté, comme je respecterai toujours la liberté et les droits de la nation. J'ai mis tous mes soins et ma volonté dans le développement de ses intérêts et dans la réalisation de ses justes aspirations. En ordonnant et décrétant la loi fondamentale définitive qui doit consacrer ces droits et garantir ces intérêts, vous, les représentants estimés, qui avez la main sur la conscience et les yeux fixés sur l'histoire, vous venez fermer l'abîme des luttes et des discordes.

Votre résolution sera (je n'en doute point) un arrêt digne de votre noblesse, digne d'être accepté par vos commettants, et digne enfin d'être béni et acclamé par la postérité.

Le temps ne peut ni effacer, ni faire disparaître les derniers événements; mais s'il est vrai que le cœur se comprime et que les larmes viennent aux yeux au souvenir des infortunes et des malheurs, puisons-y, Messieurs les Députés, un exemple et un enseignement pour la nouvelle vie politique qui vient de s'ouvrir à nous.

Peut-être nous sommes-nous tous trompés; désormais efforçonsnous tous de réussir; telle est ma confiance pleine et entière. Que votre patriotisme et votre illustration soient aussi grands et aussi féconds que l'exigent les besoins de notre chère Espagne! et puisque ses destinées providentielles ont si souvent étonné l'Europe, faites qu'elle nous admire encore une fois, à la vue du tableau consolant qui constituera en même temps notre gloire et notre bonheur une reine qui, sans hésiter, s'est jetée dans les bras de son peuple; et un peuple qui, tout en assurant ses libertés, répond à la décision de sa reine comme le plus brave, le plus noble et le plus chevaleresque de tous les peuples.

PROTOCOL of Conference between the Plenipotentiaries of Austria, France, Great Britain and Prussia, relative to the Differences between Russia and Turkey.— Vienna, December 5, 1853.*

LES Soussignés, Représentants d'Autriche, de France, de Grande Bretagne et de Prusse, conformément aux instructions de leurs Cours, se sont réunis en conférence à l'effet de rechercher les

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