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née ordinaire, et qu'on peut appeler lui-même la cheminée du pauvre (1).

<< Nous avons été instruits, par le même collègue, d'un essai d'éclairage par le gaz hydrogène, tenté depuis peu à Paris, par M. Guillé, avec des moyens qui nous paraissent cependant très-imparfaits, autant qu'il nous a été permis d'en juger. Mais une exécution dont nous sommes fondés à attendre toute la perfection désirable, est celle du thermolampe, que M. d'Arcet vient d'être chargé d'établir à l'hôpital Saint-Louis, d'après les ordres de M. le conseiller d'état, préfet du département de la Seine, qui a affecté 20 mille francs à la construction de l'appareil : magis trat aussi bon juge lui-même en tout ce qui concerne les arts utiles, qu'empressé à encou rager leurs progrès. Ce système d'éclairage, dont la découverte, nous devons le répéter encore, appartient à la France, a fourni, dans les séances du conseil d'administration, la matière de plusieurs renseignemens précieux sur les développemens qu'ont reçus en Angleterre la construction des appareils et le moyen de prévenir les inconvéniens aux

(1) Annales des Arts, tome 3, page

63.

quels ils peuvent être sujets. Nous avons publié aussi un extrait de l'ouvrage de M. Accum, sur l'éclairage des rues et des édifices au moyen du gaz hydrogène retiré de la houille (1).

<< En revenant à l'exposé de nos travaux, nous ne terminerons point ce qui concerne l'éclairage sans rappeler les efforts de M. Bordier Marcet, les succès qu'il a obtenus par de si grands et de si généreux sacrifices. Vous avez déjà mentionné honorablement son fanal à double effet de lumière; vous avez vu avec plaisir, dans vos deux dernieres réunions, l'appareil d'éclairage auquel il a donné le nom de Monophloge, et dont la lumière égale celle de dix lampes d'Argand; il en préparait un dès-lors qui devait avoir l'intensité réunie de vingt-quatre de ces lampes. La société a eu la jouissance de pouvoir concourir, par ses recommandations, à lui faciliter les moyens d'obtenir le brevet qui lui assure la propriété de cette invention.

<< Le concours ouvert par la société pour la dessication des viandes a excité les recherches de plusieurs personnes. Diverses

(1) Annales des Arts, tome 2, page 70.

sortes de viandes et de poissons préparés par M. Salmon Maugé ont été trouvées bien conservées et de bon goût. M. Salmon Maugé étant dans l'intention de concourir pour le prix, nous devons nous abstenir d'émettre, en ce moment, notre opinion sur ses procédés, et nous borner à déclarer, d'après sa demande expresse, que les substances dont il fait usage dans ses préparations ne peuvent porter aucun préjudice à la santé.

« M. Bouriat nous a communiqué également une notice intéressante sur la méthode de fumer les viandes (1).

<< Nous avons publié de même de précieuses observations de M. Bosc, sur les insectes qui dévorent les laines, ainsi qu'un mémoire de M. Bardel sur l'amélioration des soies blanches, et sur un nouveau moyen d'étouffer les chrysalides dans les cocons, sans que l'humidité qu'elles exhalent puisse altérer la qualité de la soie.

<< Un art nouveau a pris, depuis plusieurs années, naissance en Allemagne; il y est déjà porté à un degré remarquable de perfection, et présente des applications variées dans tous

(1) Annales des Arts, tome 1, page 213.

les genres; c'est la gravure et l'impression sur pierre (1). M. de Fahnenberg, notre honorable correspondant, nous a transmis, au nom de leur auteur, des gravures lithographiques très-bien exécutées, par M. Muller, imprimeur-libraire de la cour de Bade; c'est le second établissement de ce genre formé depuis quelques années à Carlsruhe. L'empereur d'Autriche a décoré M. Muller de la grande médaille d'or pour le mérite civil. On fait aussi usage de ce procédé pour les expéditions et les tableaux de la correspondance administrative, en réunissant l'avantage d'une exécution plus correcte, plus rapide, à celui d'une discrétion assurée. Les gouvernemens de Prusse et de Bavière ont établi, à leur compte, des imprimeries lithographiques. M. le comte de Lasteyrie, notre vice-président, et M. Engelman, de Mulhausen, ont fait de louables efforts pour faire jouir la France de toutes les ressources de cet art, et peut-être en le développant encore. M. le comte de Lasteyrie s'est rendu lui-même sur les lieux, a non-seulement étudié, mais pra

(1) Annales des Arts, tomes 51 et 52, première collection.

tiqué la lithographie, avec cette patience et cet esprit d'observation qui seuls assurent le succès, et déjà, sous les auspices d'un ministre qui a accueilli avec empressement une idée aussi utile, il forme à Paris un établissement dont il avait préparé d'avance tous les matériaux, et qui pourra rendre les plus grands services. Nous espérons l'entendre bientôt lui-même nous en développer des détails, qu'il lui appartient mieux qu'à personne de faire apprécier, et nous regrettons que sa présence, les fonctions qu'il remplit dans votre bureau, ne nous permettent pas de rappeler ici, avec le sentiment que nous aimerions à y porter, tout ce que la France doit à ses nobles et utiles travaux en divers genres. M. Engelman a envoyé à la société une collection de gravures lithographiques, que le conseil a vues avec la plus grande satisfaction, et dont plusieurs peuvent soutenir la comparaison, soit avec les bons ouvrages au burin, soit avec les belles eaux - fortes. Loin de prétendre se réserver à lui-même les secrets d'un art qu'il exerce d'une manière aussi distinguée, M. Engelman les a décrits en détail, et avec autant de clarté que de méthode, dans un mémoire imprimé, qu'il a dédié à la société d'encouragement.

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