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vant en arrière. Ce sinus est formé par un repli de la peau nullement troué, ainsi qu'on a pu le croire au milieu de son intérieur il est garni de poils très-fins; on y distingue une infinité d'orifices qui répondent à un corps graisseux, glanduleux, sécrétant une humeur sébacée, grisâtre, et tellement pénétrante, qu'il serait de toute impossibilité de manger les pieds de moutons si l'on ne prenait le soin d'enlever ce sinus.

Cette partie, que j'appellerai poche, a le fond beaucoup plus large que l'entrée; elle est enveloppée immédiatement de beaucoup de graisse, et immédiatement du corps glanduleux dont j'ai parlé plus haut. Le corps glanduleux fournit une humeur qui se filtre dans son intérieur; il s'y trouve en outre une grande quantité de vaisseaux artériels et veineux sur la surface cette poche reçoit encore un nombre très-considérable de nerfs qui, en se réunissant, lui servent en quelque façon de gaîne.

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Cet organe est surtout particulier aux moutons: dans l'état de santé il fournit une humeur propre à lubréfier l'ongle et ses parties adjacentes; c'est un émonctoire de même nature que ceux qu'on aperçoit sous les grands angles des yeux et sous le ventre. Cet organe

est sujet aussi à une maladie que l'on nomme le fourchet.

Au-dessous du paturon est l'ongle ou sabot, qui, dans tous les animaux bidactyles, présente une forme triangulaire, dont la pointe se trouve à la partie antérieure, autrement appelée pince à la partie postérieure est la base, plus connue sous le nom de talon.

Le pied renferme deux os principaux, le coronaire, ou deuxième phalangien; l'os du pied, ou troisième phalangien. Si l'on veut porter le doigt à l'extérieur du pied, on sentira au-dessus du sabot une espèce de saillie audelà de l'os coronaire; et c'est cette ligne extérieure que l'on nomme couronne. L'endroit qui forme l'arc, et où la peau s'unit à l'ongle, a été qualifié du nom de bourrelet. On appelle muraille ou paroi, toute la surface qui se prolonge tant de haut en bas, qu'autour du pied, à partir du bourrelet jusqu'à terre, et dont la pointe ou partie antérieure, est la pince; les talons en sont la partie postérieure. Les côtés extérieurs sont les quartiers, et les internes, à prendre de la pince jusqu'à la partie moyenne, sont les arcs-boutans. On remarquera que la sole est cette partie du sabot qui à terre; elle est plus molle que la paroi:

pose

ce que l'on appelle fourchette dans tous les bidactyles, est l'interstice des deux doigts. Après avoir enlevé la peau depuis le boulet jusqu'au sabot, on parviendra à découvrir la gaîne aponevrotique qui ceint toute la partie inférieure du membre et se porte jusqu'au sabot: cette membrane, naturellement faible et mince, est d'un tissu extrêmement serré, ce qui donne de la force au membre.

Sous cette membrane, et à la partie postérieure de l'os du canon, se trouvent les tendons fléchisseurs, lesquels, se divisant en deux le long des os du paturon, vi nnent s'implanter aux parties postérieures et inférieures de la dernière phalange ou os du pied.

Les tendons extenseurs siègent à la partie antérieure du canon; ils se divisent, comme les premiers, sur les parties antérieures des os du paturon, et vont également s'implanter dans les parties supérieures et antérieures de l'os du pied.

Chacun sait que l'usage habituel de ces tendons est de faire mouvoir les pieds, les uns en avant, les autres en arrière, soit à droite, soit à gauche, selon leur position.

Lorsqu'on est parvenu à emporter le sabot, on aperçoit un réseau considérable de nerfs

et de vaisseaux de toute espèce, qui forment entre eux une quantité prodigieuse de petits feuillets qui s'engrènent avec ceux du sabot, pour fortifier la corne, lui donner de la nour

riture et la régénérer.

A la partie inférieure on trouve une couche plus ou moins épaisse d'un tissu graisseux et vasculaire, nommé la sole de chair, dont tous les vaisseaux viennent s'aboucher avec la sole de corne.

Toutes les graisses et toutes les autres parties molles enlevées, on aperçoit l'os du pied et l'os coronaire articulés ensemble et maintenus par des ligamens et par une gaîne ligamentonerveuse, qui enveloppe cette articulation. La forme de l'os du pied est conique: sa pointe forme sa partie antérieure, et sa base, qui s'articule avec le coronaire et le naviculaire, forme le talon. Il est à propos d'observer que ces os sont très-spongieux et susceptibles de se carier; qu'ils attachent les tendons fléchisseurs à leurs parties postérieures et inférieures, de même qu'aux parties antérieures et supérieures viennent s'implanter les tendons extenseurs, etc.

Pour ne pas estropier les animaux dans les opérations que l'on peut avoir à faire, il

importe de bien connaître le pied des moutons, et de savoir qu'il est assujéti à diverses maladies que j'ai déjà citées, et que je vais détailler en commençant par le crapaud.

Du crapaud.

Le crapaud ou mal d'ergots dans les moutons, indifféremment appelé pesagne, piétain, mal-blanc, etc., est une affection ulcéreuse, squirreuse, cancéreuse, épizootique, contagieuse même, qui affecte le pied de ces animaux.

Cette maladie a été ainsi nommée, parce qu'elle a beaucoup de rapport avec celle que nous connaissons sous cette dénomination dans le cheval; mais elle est bien moins dangereuse, et plus facile à guérir dans le mouton. Elle est beaucoup plus douloureuse chez les chevaux que chez les brebis, parce qu'ordinairement les bêtes à laine qui en sont attaquées, boitent tout bas, au lieu que le cheval n'en boite que lorsque l'ulcère dépasse le niveau de la paroi du sabot.

Pour l'ordinaire, ce mal prend naissance par une légère tuméfaction, une faible inflammation et une espèce de maladie qui, d'abord, contraint l'animal à boiter légèrement; puis elle se propage dans la fourchette, vers l'un des

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