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Moulin à l'Huile; les habitants de Monternon y étaient astreignables et il était alors à blé et à drap (G. M.).

LE PERMINAUD.17 m., 52 h. Le Perminault, 1675; on y trouve un notaire en 1693-1731.

LE PEU DE JOUAC. 21 m., 78 h. Le Puys de la Tour, 1526; le Peux de la Tour, 1617; nous avons dit à propos de la stie de Jouac que ce lief était aux Guillemin depuis 1634; ils le possédaient encore à la Révolution. Château moderne à M. Gigaud-Lafont.

PIERREFOLLE. 20 m., 76 h. nom indiquant l'existence d'un dolmen sans doute détruit depuis longtemps. Village placé sur un côteau dominant la Vallée de la Benaise; au pied, un vieux moulin avec passerelle rustique; joli site.

Petrafolla, 1400. C'est un maître maçon de ce village, Léonard Delacoste, qui en 1674, entreprend la construction du château de Saillant.

LES REDEAUX. 2 m., 24 h. Le Redault, 1400; suivant déclaration de 1459 les Redaux dépendent d'Hérut. St Jean de Lavergne, 1658; Jean de Bony de Lavergne, 1718. (M D. 391.)

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LES ROUILLES. 1 m., 2 h. se prononce Rou-i-lles; La Roilhe, 1457; Les Rouilhes, 1598.

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RIBOULET. Localité disparue, devait des rentes et des vinades à Hérut suivant déclaration du 28 fév. 1458.

Autres localités LES ALLEUX 1 m., 8 h.; L'ETANG, 2 m., 17 h.; L'ETRILLE; LE POINT DU JOUR, 3 m., 8 h.

Maires. Brac, 1793; Fr. Bertholon, an II † 1815; Georges Surun, 1816-1837; Dubrac, 1838-1846; Surun, 1848-1858; Michel Mayaud, 1859 1863; Pasquet, 1863-1865; F. Dubrac, 1865-1869; Berneron, 18701886; Pierre Surun, licencié en droit, 1886-1906.

Curés. Jean Brun, 1456; Antoine Pichon, 1555; Mathias Marchandon, 1555; Jean Bugeaud, 1570; Pierre Guillot, 1570; Pierre Lucquet, 1611-1620; Joseph de la Clostre, 1620; Mathurin Demacloux, 1644; Léonard Desmonceaux, 1659 † 1690; Fr. Badou, 1690-1697; Jh. Décressac, subdélégué, 1698; Brunyer, 1699; Maravaud, 1700-1706; Léonard de Maravaux, venait d'Arnac, 1706-1718; Fr. Pertat, 1722-1725; Fr.-Xav. Pertat (1), 1725 † 1752; Jean-Claude Dubrac, s' de Forges, 1752 † 1771; Léonard Dubrac, son frère, 1771-1787, venait de Saint-Martin; J.-B. Bigaud, 1787-1793.

(1) Dune ancienne famille de Magnac; il était fils de François et de Marguerite Dubrac de Feux (Note de M. de la Ville du Bost qui a rédigé la généalogie de la famille de Pertat encore représentée à Poitiers.)

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Notaires. Pierre Guillemin 1566-1573; Mathurin Guillemin, 15911603; M. Luquet, 1644; Bardet, 1645; Claude Berneron, 1650; Jean Guillot, au Perminaud, 1693 † 1731; Simon Guillot, au même lieu, 1729; Pierre Jarissat, 1709 +1725; Martial Delacoux (1), s' de Chaussidier, 1731 +1780 (2).

Huissiers.

Claude Berneron, 1650; Claude Jarissat, 1738 † 1742; Fr. Braud, garnisonnier, 1773, puis huissier, 1774-1789.

Chirurgiens. Pierre Delacoste, 1672; Barthélemy Norrin, 1693 +1733; Fr. Jarissat, s des Cosses, 1735 † 1766; André Guillemin, s' de Monternon, 1771; Fr. Delacoux, s' de la Leuge, 1779-1793; Jh. Rougier, 1790-1793.

Antoine Guillemin, greffier des rôles en 1691.

(1) Dans une généalogie imprimée intitulée De la Coux, Paris, impr. Capiomont, août 1898, 32 p. Martial Delacoux, naît le 31 août 1705 (p. 10), puis on le marie en 1690 à Marguerite De la Vergne (p. 18) et on lui fait naître un fils en 1701; il était issu du mariage de Jean et d'Anne Vacherie et épousa à Jouac le 11 novembre 1727 Marie Jarissat.

(2) Les minutes de Guillemin appartiennent à M. de Montplanet; celles de Jarissat et Delacoux font partie de l'étude de Lussac.

(à suivre)

Roger DROUAULT.

LE SAC

DE LA CITÉ DE LIMOGES

ET SON RELÈVEMENT

1370-1464 (1)

I

LES SOURCES HISTORIQUES

La prise de la Cité de Limoges par le Prince Noir, en septembre 1370, eut un retentissement prolongé dans la France de ce temps, tout particulièrement à Paris (2), à Avignon (3), et, plus tard, dans la mémoire des descendants des victimes (4). Mais Froissart, qui seul nous a longuement narré cet épisode militaire, s'est mépris sur ses caractères essentiels et par conséquent sur les causes de son retentissement.

L'examen attentif des documents d'archives qui ont été publiés, et de beaucoup d'autres encore inédits, permet aujourd'hui de pro

(1) Une partie du présent mémoire a été lue devant l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, dans la séance du 18 mai 1906.

(2) «Si fu enfourmés li rois de France de le destruction et dou reconquès de Limoges, et comment li princes et ses gens l'avoient laissiet toute vaghe, ensi comme une ville deserte : si en fu trop durement courouciés et prist en grant compassion le domage et anoy des habitans d'icelle ». (FROISSART, Chroniques, édit. S. Luce, VII, p. 253).

(3) Pour Avignon, voy. plus loin la fin du chap. III.

La suite de notre exposé montrera clairement que nous ne pouvons souscrire à ce jugement de Siméon Luce, que « le massacre de Limoges avait soulevé dans toute la chrétienté une réprobation générale ». (VII, p. CXV).

(4) C.-à-d. dans la légende populaire, à l'étude de laquelle nous consacrerons le chap. VI.

jeter plus de lumière sur les faits, d'arriver à des précisions qui ont manqué jusqu'ici et de marquer mieux que Froissart et ses contemporains les proportions vraies de l'événement en question.

Dans l'ensemble des textes narratifs que nous connaissons (1), il y en quatre qui s'imposent tout d'abord à notre attention, tant par leur date que par leur provenance.

Le premier est tiré du cartulaire du consulat de Limoges-Château. L'auteur, qui écrit dans le dialecte local, est quelque bourgeois de la ville, peut-être le scribe ordinaire des consuls. La forme qu'il donne à son récit permet de dire qu'il rédigeait très peu d'années après les évènements. Qu'on en juge:

XII Kal. [octob. 20 sept.]. L'an mil III LXX fust prezo la Citat de Limogey per lou prince de Galas, filz deu rey Esdouart d'Angleterro, et fust deytrucho, et prey a preysonniers tous aquilz de la Citat, homeis et fennas et gens d'eygleyjo, l'evesque et l'abbat de Senct Marti (2), eyceptat las monjas de la Reglo ; et pilherent et puey meyren lou fect per la Citat lou XX septembre 1370 (3).

Le second appartient au registre d'un notaire de Limoges, P. Bermondet, qui écrivait certainement plusieurs années après les évènements, puisqu'il ne fait mention de la prise de la Cité par le prince de Galles qu'après avoir rappelé sa reprise par le roi de France en 1372:

Civitas Lemovicensis capta fuit et destructa per dominum principem Aquitaniæ et dominos ejus fratres, videlicet duce[m] de Lencastro et comite[m] de Cantabruge, die 19 septembris anno Domini

(1) M. Guibert a reproduit, dans le tome I de ses Documents pour servir à l'histoire municipale des deux villes de Limoges (p. 69, 72), tous ceux qu'il a rencontrés (en petit nombre d'ailleurs), et ce rapprochement rend déjà notre tâche un peu plus aisée. Malheureusement l'éditeur n'a guère songé à classer ses textes, non pas même suivant l'ordre chronologique, et il en a admis plusieurs qui sont sans valeur. La tâche du critique reste entière. Pour diminuer les chances d'erreur, nous suivrons de préférence la première édition de chaque texte. (2) Le moine d'Uzerche y ajoute l'abbé de Saint-Augustin.

(3) Publ. par A. Leroux dans le Bull, histor. du Ministère, 1890, p. 216 et ss., de nouveau par M. de Chabaneau dans son édition du Cartulaire du Consulat (Rev. des langues rom., 1895, p. 227).

1370, pro eo quia ipsa civitas circa festum beati Bartholomei (1) eodem anno, se posuerat in obedientia domini regis Franciæ (2).

Le troisième, emprunté aux manuscrits de l'abbaye de SaintMartial de Limoges, est de date indécise. C'est une traduction limousine, faite au XVe siècle, d'annales latines aujourd'hui perdues, qui s'arrêtent justement à l'année 1370. L'auteur anonyme nous dit brièvement que « en l'an mil CCCLXX, a XIX de septembre, fut preise et ardude la citat et meis a mort may de 111e personas a cause de la rebellion qu'avian fach contre Mossen Ouduart, duc d'Aquitaine » (3).

Le quatrième texte est encore un témoignage local, quoique nous devions prendre ce terme dans un sens plus large. Il provient en effet d'un moine de l'abbaye d'Uzerche en Bas-Limousin, qui peut fort bien avoir fait le voyage de Limoges et constaté de visu l'étendue du désastre dont il parle. Ainsi s'expliquerait la précision de quelques-uns des détails qu'il fournit. Comparé aux trois précédents, le moine d'Uzerche est plus explicite; il est même, pour l'étude de l'épisode en question, le principal représentant de l'annalistique limousine et peut-être le premier en date. Voici en effet ce qu'il dit :

Nota quod anno Domini M° CCC LXX°, in vigilia sancti Mathei apostoli (20 sept.), civitas Lemovicensis fuit capta per dominum principem, qui ipsam tenuit circuatam per III septimanas (4); dicta vero civitas fuit combusta, penitus destructa, disruta, spoliata et penitus desolata; monasteria (5) et ecclesie depredata et polluta ab interectionibus hominum; sacresancte (sic) reliquie et ornamenta

(1) C.-à-d. vers le 24 août. Nous verrons par ailleurs que les pourparlers commencèrent dès le 21 août, au soir.

(2) Publ. par L. Guibert (Arch. hist. du Lim., III, 315), d'après une copie de l'abbé Legros, avec la date de 1370; de nouveau (ibid., VII, 70), sous une forme abrégée, d'après une copie de dom Col, avec la date de 1371 (sic). Vérification faite, la copie de dom Col (ms. lat. 9195 de la Bibl. nat., p. 433) porte MCCCLXX.

(3) Dans les Chron. de Saint-Martial de Limoges, publ. par DuplèsAgier (1874), p. 154. L. Guibert a omis de reproduire cette mention, qui est capitale à quelques égards.

(4) Nous examinerons plus loin la valeur de cette assertion.

(5) L'auteur vise certainement les monastères de Saint-Martin et Saint-Augustin situés extra muros, dans l'Entre-deux-villes, puisque le seul monastère qu'il y eut alors dans la Cité, celui des religieuses de La Règle, fut épargné.

T. LVI

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