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N. de Ménussac dit Guillemin, vivant en 1383; au XV s. le nom de famille originaire fut abandonné et Guillemin, qui n'était qu'un surnom, prévalut. Son représentant actuel, M. de Montplanet, possède de très riches archives de famille qu'il a bien voulu nous confier; il nous permettra de lui exprimer ici nos très respectueux remerciements (1).

La filiation suivie remonte à Vincent Guillemin, vivant au XVIe s. De Mathurine Pillonat, il laissa Mathurin, notaire à Jouac dès 1591 et en même temps signe de cette époque de politique militante

archer des gardes du corps du maréchal d'Aumont, et Jean. Ce dernier eut Pierre, qui habitait Barcelone en 1611; Denis, curé de Saint-Martin, et Léonard, s de Monternon, notaire en ce lieu, greffier des rôles de la par. de Saint-Martin. En 1634 il acheta la srie de la Tour de Jouac; le 11 oct. 1655 il se démit de ses biens en faveur de ses enfants: Pierre, s du Mont, Gabriel, s du Peu de Jouac, et des filles.

Ce dernier qui épousa Claire Naude de Montplanet, est père d'Antoine, qui suit, et d'autre Antoine, s du Peux (1656 † 1725), cons du roi et juge en l'élection du Blanc.

Antoine, s des Plaignes (16661736), marié à Marguerite Berneron, laissa entre autres, Pierre, abbé de l'abbaye de La Colombe; Jean, s' du Couret,auteur d'une branche éteinte; Joseph, s de La Chaume, et le suivant :

André Guillemin de Montplanet, procureur fiscal de la châtellenie de Lussac (1690 † 1740), marié à Arnac le 24 nov. 1716 à Anne Gaucher du Mazier. Son fils, Silvain-Pierre Guillemin de Montplanet (2) (1735 † an XI), faisait partie de la municipalité de Lussac suspendue par le représentant du peuple Brival et, comme tel, fut incarcéré. De sa femme, Madeleine-Geneviève Goudon de Belleplaine, il laissa François-Pierre (1771 † 1817), qui, après avoir passé sa licence en droit à Poitiers, en 1792, s'engagea aux volontaires de la Vienne et fit les campagnes de 1792-1793 avec l'armée

(1) Ces archives ont été classées par M. de la Ville du Bost qui a dressé la généalogie de cette famille.

La plus ancienne pièce de ce fonds important pour l'histoire de notre pays remonte à 1401 ; on y trouve aussi des minutes de notaires de Jouac et Saint-Martin pour la fin du XVIe s. et le commencement du XVIIe.

(2) Nous avons rencontré deux placards imprimés portant des positions de thèses le concernant; la première, de 1758, pour le baccalauréa de usufructu et de sacramentis non reiterandis; l'autre pour la licence, en 1760: de inofficioso testamento et de bigamis non ordinandis. Tous deux ont été imprimés à Poitiers par Braud (G. M.).

de Sambre-et-Meuse comme lieutenant, puis comme capitaine. La femme de ce dernier, Silvine-Julie Vrignaud, lui donna SilvainVictor, substitut du procureur général à Poitiers, marié à MarieHortense de Cullon de Trois-Brioux, père de M. Albert Guillemin de Montplanet, inspecteur général des finances honoraire, officier de la Légion d'honneur, maire de Montmorillon. M. de Montplanet a deux fils, Henri et Christian.

Au XVIII s. la famille Surun, originaire de Nanteuil, s'est fixée dans la paroisse par l'acquisition de la stie des Bastides; cette famille compte 58 années de mairie à Jouac.

Lieux habités

L'AGE.2 m. 12 h. Laige, 1477; en 1786, parmi les dépendances de la métairie de L'Age, on trouve une chaume et côte où sont les masures et vestiges de l'ancien ville de Lage (G. M.). Antoine Guillemin, s' de L'Age, 1757.

LES BASTIDES. — 7 m. 30 h. Ancien fief relevant de Brosse. Les Bastides, 1401; La Bastide-au-Brun, 1451; Les Bastides-auBrun, 1477; le vill. de Chez-Luquet alias des Bastides, 1577. Possédé au XV s. par une famille Brun: Guillot Brun, éc., 1477.

Claude Giffard, s des Bastides en 1566, eut sans doute Jeanne, mariée à René de Bressoles ou de Bersolles, qui était, en 1577, lieutenant de 50 hommes d'armes de la compagnie de M. de Bapteresse; c'est probablement le même personnage que le s de Brezolles, chargé par le roi, en 1605, lors des troubles du Limousin, de prendre possession des châteaux de Limeuil et de Montfort.

Il laissa Louis, s' des Bastides et de Rochelusson, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, capitaine de chevau-légers; celui-ci eut de Louise de Salignac: Gilbert, s des Bastides, mort sans enfants avant 1628; Marguerite, femme de Charles de La Vergne, et René, gentilhomme ordinaire et maître d'hôtel du roi, capitaine de chevaux-légers, guidon de la compagnie du duc de Luxembourg, qui, en 1651, se qualifie de baron des Bastides et de Rochelusson. Ces deux terres saisies sur lui furent vendues vers 1682 à Jean Mangin, s de Chizé, cons en l'élection du Blanc. Ce dernier mourut aux Bastides et fut inhumé dans le chœur de l'église de Jouac le 3 déc. 1702, « sans tirer à conséquence pour l'augmentation des droits du s des Bastides ». Son fils, François, fut enterré dans la même église, sous le marchepied de l'autel de la Vierge, le 4 nov. 1749.

Pierre Mangin, s' des Bastides, décède à Jouac le 9 août 1763;

ses héritiers vendirent cette terre à Jacques-Charles Surun, époux de Catherine Rougier, qui se titre s' des Bastides dès 1788.

Près de ce village M. de Beaufort signale un menhir brisé et connu sous le nom de Pierre-Frite (p. 105).

LE BERNARDAN.

- 1 m. 11 h. Le mas des Bernardens donna lieu, au XV s., à un long procès entre le s' de Lavaupot et les habitants de Jouac, des Redeaux, de La Chaume et de Monternon, qui y prétendaient droit de prendre du bois pour leur chauffage, pour clore leurs blés et leurs prés, droit de pacage, droit de labourer les terres incultes, à condition de payer par chaque habitant 4 boisseaux de seigle et ensemble 5 s. de rente et sous réserve pour le s' du droit d'agrier ou de terrage sur les fruits croissants ou naissants.

Un jugement rendu le 20 avril 1463 par le sénéchal de Brosse contre Christophe Pot, s' de Lavaupot, confirme les prétentions des habitants, mais dit qu'ils ne pourront envoyer leurs bêtes dans les terres labourées, dont la propriété reste au s', que celui-ci aura la faculté de convertir en prés les effes ou gouttes et que les habitants n'auront aucun droit sur ces prés.

Au XVII s., les de Vérines se qualifient s' du Bernardan.

BETINAIS. 4 m. 18 h. Béthinais, 1519; Etienne Poultaud, s de Bétinestz, 1565; Betinest, 1668; François-César Couraud, s de La Rochechevreux, Riadoux et du fief de Bétinais, 1752.

LA BOTTIERE. 7 m. 26 h. C'était en ce point que la voie romaine franchissait la rivière, bien probablement sur un pont. La Bouettière, 1400; suivant déclaration du 8 janv. 1458, les habitants de La Bouettière devaient à Hérut 4 s. seigle de rente et 3 corvées; ils étaient astreignables au moulin Redaud (Arch. Vienne, MD. 391).

LE CHERBOIS. 6 m. 33 h. François Luquet, s du Cherbois, 1668-1723.

CHEZ-PALANT. 9 m. 34 h. Appelé Les Plaignes en 17101773; le vill. de Chez-Paslant alias Les Plaignes, 1772.

L'HOME. 7 m. 28 h. L'Hosme, 1675; Jean Delacoux, s de Losme, 1753.

LA LEUGE. 1 m. 6 h. Lieu noble possédé en 1612-1617 par Jean Dardre, écuyer, époux de Françoise Bléreau; Pierre Collin, 1625; Philippe, son fils, 1632; Louis Collin, 1682-1717; François Delacoux, 1779 (G. M.).

LE LIEU MARION. - Village appelé Hospicium Marion en 1400, le Lieu Marion en 1458, disparu depuis (MD. 391).

MÉNUSSAC. 13 m. 56 h. Il y avait autrefois dans ce vill. un prieuré sous le vocable de saint Jean-Baptiste, qui dépendait de l'abbaye de l'Artige. Il est mentionné pour la première fois dans une bulle du pape Adrien datée du 3 des kalendes de nov. 1158.

Une charte du cartulaire de l'Artige, antérieure à cette date, relate la donation à cette abbaye par Humbert Cortet, de tous les droits qu'il possède à Manussac, au-dessous de la voie romaine (via ferrata); par le même acte, Drogon et Pierre font le même abandon (1).

L'an 1383, le prieuré étant vacant, le prieur de l'Artige, au lieu d'y installer un nouveau prieur, « fit un mariage de la mère avec la fille », c'est-à-dire qu'il unit à son couvent le revenu temporel du prieuré de Ménussac et en même temps bailla à rente tous les fonds, y compris la chapelle, dont il se réserva les oblations, à un nommé de Ménussac dit Guillemin, à charge de faire faire le service religieux et de payer par an 2 s. froment, 6 s. seigle, 20 s. et 4 1. de cire.

Ces domaines restèrent entre les mains des Guillemin jusqu'en 1466, qu'un nommé de Breignac, religieux augustin, prit possession du prieuré et intenta un procès aux détenteurs; sur une transaction, ceux-ci abandonnèrent la chapelle, les oblations, cens et rentes, 2 s. seigle sur la dîme de Monternon, la dîme du vill. de Ménussac, et un agneau pour le lainage et le charnage.

Plus tard, les srs de Jouac s'emparèrent à leur tour des revenus de ce prieuré, car dans la vente consentie en 1634 par MM. de Sauzet, frères de René, prieur, à Léonard Guillemin, du fief de La Tour de Jouac, ceux-ci donnent à son neveu, Maurice Berneron, clerc tonsuré, le revenu de ce bénéfice (D. 1171).

C'est du moins ce que content les pièces de procédure d'une instance intentée en 1683 par le prieur Léger Lamy contre les Guillemin. Ces allégations paraissent sujettes à caution, car le 30 sept. 1433, Jean de Bonmois, prieur, reconnaissait devoir à l'Artige, à cause de Ménussat, une pension de 20 s. et 4 1. cire; les archives du prieuré renferment d'autres déclarations semblables antérieures à 1466.

En 1552, ce prieuré vaut 20 1. de rente; le s' de Brosse en revendique la présentation.

(1) Cartulaire de l'abbaye de l'Artige, publié par M. de Senneville, p. 335.

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