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Le 4 fév. 1527 (v. s.), il conférait à Fiacre Regnaud, ptre, la vicairie perpétuelle établie à l'autel de Saint-Pierre dans l'église de Chassenon dont le droit de présentation lui appartenait comme s de Salles.

En 1532, il plaidait encore à Montmorillon avec les Pot qui lui contestaient son droit de tombeau dans l'église. Il mourut entre 1540 et 1542, laissant Léonard, suit; François, tige des s" de Puyvinaud; René, curé des Chézeaux; etc.

Léonard Martin, s de La Goutte-Bernard, figure dans une << monstre et revueu faicte en armes à Anjac sur Charante en Poictou le 9o jour d'octobre l'an 1548 de la compagnie du duc de Montpensier ». De ce document, il ressort qu'il avait servi pendant 3 mois et 15 jours comme archer à la grande paie à 10 1. par mois, puis, pendant le même temps, comme hommes d'armes à la petite paie à raison de 15 l. par mois (1).

Il s'attacha au service du duc de Montpensier, son suzerain, comme vicomte de Brosse, et des certificats nous le montre faisant partie de sa compagnie en 1555, 1560, 1562, 1563.

En 1564, il obtenait du roi Charles IX des lettres à terrier pour La Goutte-Bernard, la plupart de ses rentes et cens n'étant plus payés « à cause des guerres, divisions, mortalité, accidens de feu ès papiers terriers ».

En mars 1568, se rendant au camp du duc de Montpensier, il fut atteint à Barrou en Touraine « d'ung rume qui luy seroit tombé sur le visage du cousté droict qui luy auroit causé une fièvre » et il dut s'arrêter dans l'hôtel noble de Rigne : le 16 mars, alité depuis huit jours, il faisait constater sa maladie par notaire en présence d'Etienne Godin, docteur en médecine à Argenton, Philippe Chanoyne, apothicaire au Blanc, Pierre de Loubbes, commandeur de Chambéry, et Nicolas Cuisinier, receveur de Rigne.

Cette maladie obligea ce valeureux soldat à abandonner le service du duc, qui, en le quittant, reconnut par un certificat élogieux, les continuels services qu'il avait rendus « aux deffunctz roys Françoys premier, Henry et Françoys deuxiesme et au roy monseigneur présentement régnant, en estatz et place d'archer et gendarme de notre compagnie depuis vingt neuf ans, sans en avoir jamais esté cassé, failly de se trouver aux camps, armées, sièges et garnisons où lad. compagnie a esté, ne faict acte en icelle qui soit autre que d'homme de bien et de vaillant, obéissant, bien advisé et expérimenté gentilhomme, pour toutes lesquelles vertuz il mérite tout faveur, honneur et grattification ».

(1) Arch. hist. du Poitou, t. XXXI, p. 86.

Malgré sa vie aventureuse, il avait trouvé le temps de fonder une famille en épousant, le 16 janv. 1555 (v. s.), Françoise de Chamborand, fille du s de Droux. Il mourut en 1586, laissant : Jean, qui suit; Charles, s' de la Ménardière et de la Rochepot, époux de Silvaine Lamoureux, auteur de la branche de Marolles, encore existante en Berri, etc.

Jean Martin, s' de La Goutte-Bernard, fut attaché, dès son jeune âge, à la personne du duc de Montpensier, qui lui délivrait un passeport, le 28 mars 1575, pour aller de Paris en sa maison, « lay quatriesme et quatre chevaulx, sans que pour raison des harquebuzes, pistolets et autres armes qu'il portera ou fera porter pour tuition et défense de sa personne, il lui soit faict aucun trouble ».

Par lettres du 17 janvier 1579, le duc d'Alençon, frère du roi, défenseur de la liberté des Païs-Bas, le nomma capitaine de 200 hommes d'armes à pied français, sous la charge du s' de Neuville; en cette qualité, il l'accompagna dans sa campagne de Flandres.

La même année, sans doute sur la recommandation du duc, le roi lui confia une mission auprès de la reine Elisabeth d'Angleterre, pour laquelle il obtenait, le 17 juillet 1579, à Anvers, un passeport signé du prince d'Orange.

La valeur militaire de La Goutte-Bernard était appréciée de tous. les capitaines catholiques; la lettre suivante du duc de Montpensier montre en quelle estime celui-ci le tenait :

Monsieur de La Gouttebernard, je désire d'assembler, suyvant le commandement que j'ay du roy, ma compagnye pour son service et pour la rendre belle serai très ayse pouvoir estre assisté et accompagné d'un bon nombre de mes amys affin de pouvoir mieulx et plus aisément exécutter ce que Sa Majesté me voudra ordonner et commander. Et d'autant que je scay que m'avez tousjours porté bonne volonté et désiré le bien de mes affaires, ay bien voulu vous faire ce mot et prier vouloyr estre de la partie. Et, si ainsy est, vous tenir prest de monter à cheval quant il plaira à sad. Majesté de le m'ordonner, dont je vous tiendray adverty et croiez que si, en ung si bon œuvre, je reçois quelque bon office de vostre part, je n'en seray jamais ingrat, mais le recougnoistray où l'occasion s'en offrira en sorte que demeurerez content et satisfaict, ainsy que plus amplement vous pourrez entendre, si vostre commodité permet de parler au s' de La Garde-Giron (1), auquel j'ay déclairé mon intention qui me gardera m'estendre par ceste-cy plus avant, que pour prier Dieu vous donner, Monsieur de La Goutte-Bernard, ce que plus désirez.

Votre entièrement bon amy,

A Champigny ce xixe jour d'avril 1586.

François DE BOURBON.

(1) Hardouin Martel, s' de La Garde-Giron, gentilhomme de la chambre du roi, chambellan du prince de Condé.

L'année suivante, les environs de Saint-Benoit furent mis à feu el à sang le 11 déc. 1587, le maréchal de La Chatre écrit au roi « que l'alarme est fort chaude du côté d'Argenton, les ennemis y ayant 1.500 à 2.000 hommes de pied qui courent à travers la campagne et ruinent tout. Lorges est à Saint-Benoit avec SaintGermain-Beaupré et 300 chevaux; ils attendent Charbonnières et Leborris (1) ». Eu prévision de visites fàcheuses, La Goutte-Bernard s'était fait délivrer le 12 décembre, par Lorges, déjà à Saint-Benoit, des lettres de sauvegarde pour ses propriétés.

En 1588, le roi le déchargea du service de ban et d'arrière ban, <«< considérant qu'il nous a, en l'armée par nous naguère conduite, faict service durant trois mois en equipage d'armes et de chevaux comme volontaire en la compagnie du marquis d'Allègre ».

Le 23 mai 1587, il avait épousé Françoise d'Aubusson, veuve de Jean-Marc du Pouget; devenu veuf, il se maria en secondes noces, en 1603, à Lucresse de La Touche, veuve de Gabriel de Chamborand, dont il n'eut pas d'enfant. Du premier lit vinrent Louis et Annet qui suivent; Anne, femme de Mathurin de Saint-Aignant, s' de La Gastine et de Lizière, et Françoise, religieuse.

Louis Martin, s' de La Goutte-Bernard, avait été pourvu par Henri IV de la charge de gentilhomme ordinaire de la chambre. Le 19 oct. 1610, Henri d'Aiguillon, duc de Lorraine et grand chambellan de France, le confirme dans cet office, tant pour les services rendus au feu roi que pour ceux qu'il rend actuellement.

Louis et son frère furent, comme leurs ancêtres, de vaillants soldats; le maréchal de La Chastre, gouverneur du Berri, prisait fort leur courage; il les choisit tout particulièrement pour l'accompagner avec l'armée que, en qualité de lieutenant-général, il conduisait au pays de Juliers, leur écrivant :

Messieurs de La Costebernard, les sieurs de Fins et de Pernac (2) m'estant venus veoir, je les ay priéz de vous faire tenir ceste lettre pour vous donner advis que ma compagnie fera monstre dans peu de jours et pourceque ce ne sera qu'en robbe, mes compagnons n'employeront point leur argent à faire leurs équipages pour ce coup.

Je vous diray qu'au voyage de Julliers, il s'en trouve beaucoup plus qu'il ne m'en falloit et ay esté contraint d'en retrancher une quantité, j'ay désiré toutefois vous retenir et vous en advertir pour savoir si vous

(1) Cf. Correspondance du maréchal de La Chastre, publiée par M. Beaudouin-Lalondre, dans le Bulletin de la Société historique du Cher, 1893-1895, p. 31. Les lettres ci-après ne s'y trouvent pas.

(2) Claude de Vilaines ou Jacques de Gibau, srs de Fins; François de La Marche, s de Parnac.

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