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L'éditeur se réserve le droit de traduction en toutes langues.

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CORRESPONDANCE

DE

NAPOLÉON PREMIER.

1747. AU GÉNÉRAL DELMAS.

Quartier général, Leoben, ler floréal an V (20 avril 1797).

Le général en chef est instruit que vous vous êtes permis de frapper de la canne plusieurs soldats. Comme cette correction est entièrement contraire à nos principes et au mode de discipline établi dans l'armée d'Italie, il me charge de vous mander de vous conformer à l'un et à l'autre.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

1748. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Eggen-wald, près Leoben, 3 floréal an V (22 avril 1797).

Vous trouverez ci-joint, Citoyens Directeurs, une note que viennent de me remettre les plénipotentiaires de l'Empereur, contenant l'assurance de la ratification.

M. de Gallo est parti pour Vienne; il sera après-demain de retour à Gratz.

L'Empereur a fait dire qu'il désirait ouvrir de suite les négociations pour la paix définitive, et qu'il pensait que nous devions le faire dans une ville quelconque d'Italie, sans y appeler les alliés; qu'on pourrait seulement les appeler à la paix de l'Empire.

L'Empereur sentant bien que son intérêt est de presser la paix définitive, puisque ce n'est qu'alors qu'il entre vraiment en jouissance des avantages du traité de paix, le nôtre, je crois, y est également, puisque ce n'est qu'alors que nous pourrons diriger nos forces contre les ennemis qui nous restent.

L'Empereur, qui a déclaré ne rien vouloir de l'Empire germanique, ne persistera pas dans ce scrupule, et je crois qu'il sera trèsfacile de stipuler, à sa paix particulière avec nous, les arrangements

qui pourraient nous convenir et qui serviraient comme préliminaires à la paix de l'Empire.

Le général Clarke, qui est arrivé vingt-quatre heures après la signature, à cause des accidents de toute espèce qu'il a essuyés en route, se trouve avoir besoin de nouveaux pouvoirs, afin d'être à même d'entamer les négociations pour la paix définitive.

Les préliminaires qui ont été signés ne sont réellement qu'un premier abouchement entre deux puissances qui, depuis six ans, ayant les armes à la main, étaient accoutumées à se regarder comme irréconciliables; ils seront susceptibles, à la paix définitive, de toutes les modifications que vous pourrez désirer. En attendant, la République se trouve maîtresse de déclarer l'indépendance de la Lombardie et de consolider ce pays de manière à ce qu'il puisse, d'ici à deux mois, maintenir tranquillité et sûreté sur nos derrières.

Les États de Venise vont tous se trouver à notre disposition; la forteresse de Palmanova va être dans le meilleur état de défense; de sorte que, si la paix définitive ne s'arrangeait pas, nous n'aurions perdu aucun de nos avantages, et nous aurions au contraire tout amélioré; restant maîtres de la position de Pontebba, nous nous trouvons avoir passé toutes les gorges de la Carinthie, et pouvoir en quelques marches nous retrouver où nous sommes.

La Maison d'Autriche a des ressources immenses. Elle a fait la guerre avec l'argent de l'Angleterre, et ses peuples ne sont pas foulés et sont attachés à son gouvernement. En lui faisant des conditions avantageuses comme celles que je lui ai faites, nous nous trouvons indépendants du roi de Prusse et tenant la balance entre l'un et l'autre. L'Empereur aura perdu la Belgique, le Milanais et le Modénais; mais il aura gagné la plus grande partie des États de Venise, ce qui fera qu'il aura beaucoup moins de regrets à la paix, et qu'il n'aura aucune espèce de haine nationale.

Moyennant la position du Milanais et du Modénais, et la nouvelle république qui porterait le nom de République de Venise, mais qui ne serait en réalité que la République cispadane, nous serons toujours à même de nous opposer à toutes les vues ambitieuses de l'Empereur en Italie.

Vous trouverez ci-joint la réponse qu'a faite le Doge à ma lettre, et les lettres de notre ministre Lallement et du citoyen Verninac, que j'avais prié de s'arrêter à Venise pour m'y rendre compte de ce qui s'y faisait. Tous les jours j'ai de nouvelles raisons de plaintes; je vais donc chasser toutes les troupes vénitiennes, mettre ces messieurs à la raison, et y nourrir mon armée.

Si vous voulez sincèrement la paix, alors les préliminaires, qui seront susceptibles à cette époque de toutes les modifications que l'on voudra, nous produiront promptement une paix solide et telle, que, seule, elle peut nous procurer les limites du Rhin ou à peu près. Dans ce cas-là, peut-être serait-il bon de déclarer la guerre aux Vénitiens; par là l'Empereur serait à même d'entrer en possession de la terre ferme de Venise, et nous, de réunir à la République milanaise Bologne, Ferrare et la Romagne.

Si l'on veut continuer la guerre, je crois qu'il faut encore commencer dans cet entr'acte par déclarer la guerre à la République de Venise, remuer toute la terre ferme, et donner le pouvoir au parti contraire à celui de l'aristocratie.

Si vous vouliez la guerre, je crois qu'il serait nécessaire de faire passer ici 25,000 hommes d'infanterie et 5,000 hommes de cavalerie, afin que je puisse agir seul indépendamment du Rhin.

Je pense donc que, dans notre position actuelle, il faudrait faire trois choses:

1° Déclarer la guerre à Venise; je vous ai envoyé toutes les pièces qui peuvent vous faire voir combien cette déclaration est juste et combien ils l'ont méritée;

2o Envoyer des pouvoirs au général Clarke pour traiter de la paix avec l'Empereur;

3o Faire passer en Italie 25,000 hommes d'infanterie et 5,000 hommes de cavalerie, afin d'appuyer les négociations de paix définitive qui vont s'ouvrir en Italie; et, dans le cas où ces négociations se rompraient, pouvoir en peu de marches transplanter la guerre dans le cœur de la Hongrie et sur le Danube.

Moyennant ces trois précautions, je pense que nous obtiendrons : 1° Les limites du Rhin, ou à peu près;

2o La République lombarde accrue du Modénais, du Bolonais, du Ferrarais et de la Romagne.

Messieurs les Vénitiens resteront souverains de leur île et de l'ar

chipel; et l'Empereur serait maître de tous les États de la République de Venise, conformément aux préliminaires.

Vous trouverez ci-joint une note que le roi de Prusse a communiquée à l'Empereur.

Archives des affaires étrangères.

BONAPARTE.

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