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Elle ferme glorieusement un siècle qui, d'ailleurs, avait laissé tomber dans le chaos tous les éléments de l'éducation nationale. Ayons patience! le génie va paraître, et redonner l'ordre et la vie à ces lamentables débris.

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du 17 mars 1808. Effets de la loi et du décret. Constitution

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Jacotot et de Girard. Enseignement des Pères de la Foi.

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A mesure que nous approchons du terme, nous sentons plus vivement les difficultés du sujet. Nous arrivons aux questions contemporaines, à celles qui divisent des hommes également honorables, et qui ne peuvent guère trouver aujourd'hui un juge absolument dégagé de toute prévention.

Aussi nous contenterons-nous, pour ce demisiècle qui nous reste à parcourir, de traiter sommairement une matière qui pourrait fournir plusieurs volumes.

Cependant, nous ne supprimerons pas, nous n'esquiverons pas les questions vitales. Nous ne déserterons aucune des grandes convictions qui nous ont soutenus, et que l'étude de l'histoire n'a pas démenties.

La brillante époque du Consulat nous apparaît comme celle du rajeunissement général de la France. Après ces dix ans de fièvre sociale, où la gloire des armes avait seule consolé le deuil de la patrie, nous applaudissons au génie réparateur qui ferme les plaies saignantes, qui rend la santé et la vie à ce corps usé par la souffrance. Nous admirons l'instinct providentiel qui dicte ses premiers actes, ceux qui lui donneront la toute-puissance en lui conciliant les cœurs : le rétablissement du culte, l'organisation nouvelle de l'instruction.

En 1802 (1), Bonaparte, consul, proclame loi de l'Etat un décret rendu par le corps législatif, sur le rapport de Fourcroy. L'instruction est divisée en quatre séries: écoles primaires, écoles

(1) Le 1er mai.

secondaires, lycées, remplaçant les écoles centrales, que l'expérience avait condamnées; écoles spéciales, pour le droit et la médecine.

Et comme il fallait que la grande pensée de l'ordre nouveau ne fût pas douteuse, le conseiller d'Etat Portalis prononçait devant le Corps législatif ces paroles mémorables, écho d'une volonté placée dès-lors au-dessus de tous les vains ménagements:

<< Il est temps que les théories se taisent devant les faits. Point d'instruction sans éducation, point d'éducation sans morale et sans religion. Les professeurs ont enseigné dans le désert, parce qu'on a proclamé imprudemment qu'il ne fallait pas parler de religion dans les écoles (1). »

Ces grands principes allaient triompher, et la gloire militaire du chef à qui la France confiait ses destinées lui en rendait l'application plus facile. Indépendamment du génie civil de Bonaparte, ses campagnes immortelles d'Italie et d'Egypte l'armaient d'une influence irrésistible. Nous aimons l'éclat dans ceux qui nous gouvernent, et notre imagination redouble la force dans les mains de ceux qui nous éblouissent.

(1) Emond, notes, p. 399.

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