Collection complète de l'abbé de Mably: De la législation ou Principes des lois

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C. Desbrière, 1795 - History
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 41 - ... à l'ambition, comme l'inégalité des fortunes l'a ouverte à l'avarice? Il me semble que c'est l'inégalité seule qui a appris aux hommes à préférer aux vertus bien des choses inutiles et pernicieuses. Je crois qu'il est démontré que dans l'état d'égalité rien ne serait plus aisé que de prévenir les abus et d'affermir solidement les lois.
Page 48 - ... appris à estimer les richesses , le luxe et les voluptés. Il parut avantageux de piller ses voisins , et parce que le pillage étoit utile, il fut bientôt plus honoré que la justice , dont on n'eut dèsD s lors que des idées fausses. Nous nous fime...
Page 10 - ... nousmêmes que dans les objets qui nous entourent. Il naît de notre manière de penser; et ce n'est point, croyez-moi, une denrée que les marchands vendent aux peuples chez lesquels ils trafiquent, ou qu'ils rapportent pêlemêle avec du sucre et de la cochenille. Peut-être y at-il pour les sociétés, de même que pour les simples citoyens, de faux biens dont il faut se défier, et qui, sous une apparence séduisante, mais trompeuse, cachent un malheur véritable...
Page 266 - Un député qui ne dépend point de ses commetians peut croire qu'il a une autorité qui lui est propre , et trahir leurs intérêts. Qu'il ne puisse donc faire quelque demande qu'autant qu'il y sera autorisé par ses instructions. Cette méthode liera plus étroitement les citoyens à la puissance législative ; elle • attachera les représentans à leurs devoirs, la confiance naîtra , et les lois seront plus respectées.
Page 99 - ... dans tout état, où la propriété est une fois établie , il faut la regarder comme le fondement de l'ordre , de la paix et de la sûreté publique.
Page 334 - Elles veulent dominer comme nous , mais par de petits moyens , la ruse , l'artifice , les larmes, les bouderies , la pitié et toutes les ressources inépuisables de la coquetterie. Il n'en faut pas davantage pour subjuguer le plus brave homme ; et si nous sommes domptés , vous n'aurez qu'une république de femmelettes. Nous serons les esclaves de nos femmes , elles seront les tyrans de leur maison , et bientôt des magistrats et 'des lois.
Page 71 - ... plus aisé que de pourvoir à leurs besoins et de les satisfaire. Je crois voir les citoyens distribués en différentes classes ; les plus robustes sont destinés à cultiver la terre, les autres travaillent aux arts grossiers dont la société ne peut se passer ; je vois par-tout des magasins publics, où sont renfermées les richesses de la république ; et les magistrats, vraiment pères de la patrie, n'ont presque point d'autre fonction que d'entretenir les mœurs, et de distribuer à chaque...
Page 125 - Grèce ont fait faire d'injustices , de violences et de tyrannie aux Romains; je demande à quoi peut nous être bonne une académie de peinture. Laissons croire aux Italiens que leurs babioles honorent les- nations ; qu'on vienne chercher parmi nous des modèles de lois, de mœurs et de bonheur et non pas de peinture (1).
Page 80 - Quelle occupation, dites-vous, pour des magistrats , que le soin d'examiner si chaque citoyen s'acquitte avec exactitude du travail dont il est chargé , de rassembler dans des magasins , de conserver et de distribuer par égales portions les fruits de la terre et les autres choses dont les familles auront besoin...
Page 303 - Ne croyez pas que dès qu'on établit la peine de mort, il faille qu'elle soit fréquente pour réprimer les passions, et produire l'effet que le législateur en attend. Vous dites que la servitude que vous voulez substituer aux peines capitales aura l'avantage d'avertir continuellement les citoyens du pouvoir des lois. Mais j'ai déjà répondu à cette objection, et j'ajoute que ce qui avertit continuellement finit par n'avertir jamais. On se familiarise avec tout; et c'est peut-être parce que...

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