Lettres normandes, ou Correspondance politique et littéraire, Volumes 5-6

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Foulon et comp., 1819
 

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Popular passages

Page 124 - Dans l'opinion la plus extravagante et la plus barbare qui entra jamais dans l'esprit humain, savoir, que tous les devoirs de la société sont suppléés par la bravoure ; qu'un homme n'est plus fourbe, fripon, calomniateur; qu'il est civil, humain , poli, quand il sait se battre ; que le mensonge se change en vérité, que le vol devient légitime ; la perfidie honnête, l'infidélité louable, sitôt qu'on soutient tout cela le fer à la main ; qu'un affront est toujours bien réparé par un coup...
Page 89 - II n'est point de serpent ni de monstre odieux, Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux : D'un pinceau délicat l'artifice agréable Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Page 229 - J'ai vu Gros-Jean tomber sur cette pauvre bête. Et pourquoi , s'il vous plaît ? Un coup de trop , dit-on, A ce bon homme avait tourné la tête , Et Gros-Jean n'a pas le vin bon. Un homme, un ange, en conscience, A moins eût perdu patience : A la main qui frappait sans rime ni raison Sur sa peau blanche et délicate, Tout hors de lui , Minet , en quittant la maison , Finit par rendre un coup de patte. Gros-Jean tout aussitôt de s'écrier : « Ingrat ! « D'un si bon maître étais-tu digne ?...
Page 322 - ... époques, parcourez un moment cet écrit; vous suppléerez par vos lumières au peu d'étendue des miennes. Vous penserez ce que je n'ai peut-être pas su dire. Vous sentirez combien la liberté du théâtre est à désirer pour l'utilité publique. Cette raison devrait seule déterminer des citoyens, mais cette raison, déjà si forte, n'est ici que secondaire, puisqu'il est question d'une chose rigoureusement juste. Il faut poser des lois écrites, des lois coërcitives, des lois consenties...
Page 153 - Sire , nous vous en conjurons au nom de la patrie, au nom de votre bonheur et de votre gloire, renvoyez vos soldats aux postes d'où vos conseillers les ont tirés : renvoyez cette artillerie , destinée à couvrir...
Page 4 - ... d'occasions. Par des richesses, on satisfait le service d'un valet, la diligence d'un courrier, le danser, le voltiger, le parler et les plus vils offices qu'on reçoive; voire et le vice s'en paie, la flatterie, le...
Page 153 - ... des scènes factieuses. Le danger, sire , est plus terrible encore, et jugez de son étendue par les alarmes qui nous amènent devant vous. De grandes révolutions ont eu des causes bien moins éclatantes ; plus d'une entreprise fatale aux nations et aux rois , s'est annoncée d'une manière moins sinistre et moins formidable.
Page 125 - ... comble , puisque je me crois » obligé de vous en avertir. Tous les jours , » dès que vous sortez , il arrive ici un jeune » Abbé que madame la Comtesse fait aussitôt » passer dans son cabinet , et avec lequel » elle s'enferme une heure et demie , deux j> heures de suite ; Madame passe le reste
Page 153 - ... s'avancent de toutes parts, que des camps se forment autour de nous, que la capitale est investie, nous nous demandons avec étonnement : Le roi s'est-il méfié de la fidélité de ses peuples? S'il avait pu en douter, n'aurait-il pas versé dans notre cœur ses chagrins paternels?
Page 124 - ... par la bravoure; qu'un homme n'est plus fourbe, fripon, calomniateur; qu'il est civil, humain, poli, quand il sait se battre; que le mensonge se change en vérité, que le vol devient légitime, la perfidie honnête, l'infidélité louable, sitôt qu'on soutient tout cela le fer à la main; qu'un affront est toujours bien réparé par un coup d'épée, et qu'on n'a jamais tort avec un homme pourvu qu'on le tue.

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