nombreuses ont montré que cette dilution tue les larves d'anophélines et de culex en 5 minutes (les premières sont un peu plus résistantes que les secondes, et d'autre part les nymphes sont encore plus résistantes que les larves), tandis que la dilution à 1 pour 10.000 ne les tue qu'en une heure environ et celle à 1 pour 15.000 en 2 heures. Ce larvacide a toutefois quelques inconvénients: il perd ses qualités après une heure d'exposition à l'air, ainsi que dans l'eau de mer ou saumâtre, et il tue les poissons.

Dans ces dernières années, on a employé à l'entreprise du Canal par mois en moyenne 65.000 gallons de pétrole brut, revenant à 1 dollar 10 le baril de 42 gallons, et 13.000 gallons de larvacide revenant par la fabrication ci-dessus décrite à 0a,1414 le gallon.

H) Plantations, mise en culture. On sait qu'on assure ou complète bien l'assèchement des terres humides en les mettant en culture, ou en les plantant d'arbres (Eucalyptus globulus, Paulownia imperialis, Filaos, Pins) ou de plantes (Hélianthes, Tournesols) qui évaporent une grande quantité d'eau par leur feuillage; mais ce sont là des moyens lents et exigeant beaucoup de main-d'œuvre, par conséquent inapplicables dans l'Isthme pendant les travaux du Canal.

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2° Lutte contre la fièvre jaune.

La lutte contre la fièvre jaune a été plus facile que contre la malaria et a donné lieu à Panama, comme à La Havane, à Santos et à Rio-de-Janeiro, à un triomphe rapide, parce que les culicines (stegomyia) qui véhiculent le typhus amaril ne s'épandent pas comme les anophélines dans toute la campagne, mais restent au voisinage des habitations humaines et y sont dès lors faciles à détruire les procédés de destruction sont d'ailleurs les mêmes. De plus les malades de fièvre jaune sont très reconnaissables et par suite, faciles à isoler, tandis que beaucoup de paludéens se meuvent librement, formant ainsi un réservoir de virus ambulant.

ETIOLOGIE. On ne connaît pas encore le parasite (probablement une bactérie), mais sa présence dans le sang des malades et son transport par les stegomyias femelles ont été découverts par

Finlay (1881) et établis péremptoirement par la Commission américaine, envoyée en 1899 à Cuba (Reed, Carroll, Agramonte et Lazear, ce dernier mort victime de la maladie au cours des investigations), par une seconde Commission américaine à La Havane (1901), par l'Institut spécial pour l'étude de la fièvre jaune instituée à Washington (1903), par une Commission brésilienne à Sao-Paulo (1903), enfin par la Commission française (Marchoux, Salimbeni, Simond) à Rio-de-Janeiro (voir Annales de l'Institut Pasteur 1903). Le parasite est invisible aux plus forts grossissements et très subtil, puisqu'il filtre au travers des bougies Chamberland les plus fines (0cc,033 de sérum d'un jauneux filtré et injecté sous la peau d'une personne saine suffisent à donner à celle-ci la maladie typique); de plus, il ne reste pas longtemps dans le torrent circulatoire, car le sang d'un jauneux au 4me jour de fièvre n'est plus infectant, et ce n'est dès lors que durant les 3 premiers jours de fièvre que les culex peuvent prendre le contage sur les malades.

Le Stegomyia fasciata ou calopus ne peut vivre que dans les pays chauds et humides, où la température se maintient toute l'année entre 25 et 30°; aussi la fièvre jaune n'est-elle endémique qu'entre les isothermes de 20°. L'accouplement de l'insecte se fait ici en pleine lumière; la ponte qui exige une piqûre de sang préalable se fait de nuit sur une surface d'eau quelconque, généralement voisine des maisons ou dans l'intérieur et moins pure que pour les anophélines. L'éclosion des œufs se fait en 2 ou 3 jours. Les larves (voir fig. 3) mettent 7 jours à se transformer en nymphes ou pupes, et celles-ci (qui ne se nourrissent pas) durent de 2 à 6 jours, ce qui fait 11 à 15 jours pour le cycle entier (mais si la température n'est pas favorable, il dure beaucoup plus longtemps). La femelle du stegomyia n'est pas dangereuse immédiatement après qu'elle a piqué un malade, mais seulement 12 jours après, ce temps étant sans doute nécessaire pour que l'agent infectieux atteigne les glandes salivaires de l'insecte: celui-ci resterait infectieux durant deux mois. La piqûre même dans l'intervalle voulu ne donne pas d'ailleurs toujours la maladie; enfin la virulence semble diminuer grandement avec la température.

Le fait que la maladie contractée par les enfants (elle est chez eux généralement très bénigne) leur donne une certaine immunité montre

que le virus provoque la formation d'anticorps vaccinants. Dès le Se jour d'une fièvre jaune, le sérum des malades et ensuite des convalescents, injecté préventivement, préserve les personnes saines pendant une vingtaine de jours, et ultérieurement, si l'immunité cesse d'être complète, du moins l'attaque est bénigne : il y a donc là un mode de prévention et de traitement (qui exige toutefois la présence de convalescents). Le virus chauffé à 55o est détruit rapidement; le vieillissement l'atténue aussi très vite, et l'injection de sang ou de sérum jauneux conservé plus de cinq jours ne donne plus qu'une maladie bénigne et confère une immunité partielle.

Symptômes et diagnostic. Sauf dans les cas bénins (enfants notamment) qui ressemblent à une petite fièvre quelconque, le diagnostic est généralement facile. Après une période d'incubation de 3 à 5 jours (parfois plus, mais jamais au-delà de 13 jours), montée

brusque de la température avec pouls de 100 à 120, suivie d'une rémission caractéristique le 3me jour (avec pouls très lent à 40). Au