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Contribution de la retenue à l'alimentation. Régime des

pertes et analyses de contrôle. . Travaux d'étanchement complémentaires. Remplissage définitif à la cote 123,00..

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·CHAPITRE VI. — PRIX DE REVIENT.

DURÉE D'EXÉCUTION DES TRAVAUX....

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1. RENSEIGNEMENTS SUR LA QUALITÉ DES EAUX DE LA RETENUE..

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No 2

LES

MESURES SANITAIRES A PANAMA

PAR

M. IMBEAUX, Docteur en médecine,

Ingénieur en Chef et Professeur à l'École des Ponts et Chaussées.

Dans son excellent article technique sur les travaux du Canal de Panama (No des Annales de Mars-Avril 1912), M. A. Dumas ne consacre que quelques lignes aux mesures sanitaires que les Américains ont prises dès leur arrivée dans l'Isthme (1904) et qu'ils ont maintenues depuis avec un soin extrême. C'est cependant grâce à ces mesures que les travaux ont pu se poursuivre, et le Colonel Gorgas qui, après s'être fait la main à La Havane, a organisé et dirigé le service sanitaire à Panama se plaît à reconnaître « que les Américains n'auraient pas mieux fait que les Français, s'ils n'avaient pas mieux su qu'eux la cause des maladies tropicales, et que c'est, dès lors, aux grandes découvertes de Laveran, Ross, Reed, Finlay, Carter et autres, sur le rôle des Moustiques dans la propagation de la fièvre jaune et de la malaria (découvertes survenues dans l'intervalle) qu'est dû le succès final ». Il ajoute qu'on ne saurait trop proclamer, d'après cet exemple, que les mêmes mesures permettront d'assainir toutes les régions tropicales et de les rendre habitables aux blancs (1).

Il n'est donc plus permis désormais aux Ingénieurs, à ceux surtout qui iront travailler dans les pays chauds, d'ignorer comment ils doivent se protéger, eux et leurs ouvriers, contre les redoutables

(1) Sanitation at Panama (Journal of the Am. Medical Association, 30 mars 1912).

maladies qui menacent le personnel. C'est pourquoi, ayant reçu de l'obligeance du Colonel Goëthals les nombreux rapports, documents, photographies relatifs à l'assainissement de la zone du Canal, ai-je crụ bien faire d'en extraire le présent article, dont le but est de donner, avec les détails pratiques suffisants, les règles sanitaires qui ont réussi à Panama et qui méritent dès lors d'être suivies dans des cas analogues. On n'oubliera pas, d'ailleurs, que ce n'est pas seulement dans les pays tropicaux que les mesures hygiéniques ont une haute importance pour la réussite des grandes entreprises de travaux publics, et qu'en Europe même, on eût évité maints désastres financiers et autres si on avait su écarter certaines maladies des chantiers (1).

HISTORIQUE DE L'INSALUBRITÉ A PANAMA

RÉSULTATS OBTENUS

Depuis la première traversée de l'Isthme par Balboa (qui découvrit l'Océan Pacifique le 29 septembre 1513 et perdit dans le trajet 124 hommes sur 190), la région de Panama fut des plus insalubres. Les Espagnols allant aux Philippines, les Anglo-Saxons se ruant en Californie (1849) payèrent un tribut formidable à la fièvre jaune et à la dysenterie, sans oublier la malaria, qui tuait moins sans doute, mais frappait presque tout le monde. De 1850 à 1855, on construisit le chemin de fer, qui coûta la vie à des milliers de nègres et de chinois on n'a pas de statistiques de cette époque, mais il fallut plusieurs fois interrompre les travaux faute de bras, et à deux reprises on signale qu'un millier d'hommes importés étaient disparus six mois après. A ce moment, le 4me régiment d'infanterie américain traversa l'Isthme moitié en chemin de fer, moitié à pied (de Gorgona à Panama) et perdit 80 hommes sur 810.

Les Français, installés dès 1881, construisirent, dit Gorgas, d'excellents hôpitaux à Ancon et à Colon, un bon sanatorium à l'île de Taboga, un grand nombre de maisons bien comprises et bien

(1) L'exemple de l'ankylostomiase (maladie des mineurs) au tunnel du Saint-Gothard est classique.

aménagées; mais cela n'empêcha pas une mortalité effroyable. On n'a de statistique que pour les décès dans les hôpitaux, et elle donne 5.618 employés morts de 1881 à 1889 (1). Quant aux ouvriers, on évalue que, sur un chiffre moyen de 10.200, il en mourut, pendant les neuf années, un total de 22.189, soit une mortalité de 240 % par an.

L'interruption des travaux dura de fin 1888 à juin 1904 (2). Quand, à cette dernière date, les Américains eurent pris possession de l'Isthme, ils ne recommencèrent pas d'ailleurs aussitôt les travaux du canal, mais ils songèrent, au préalable à assainir le pays, et ce n'est guère qu'en 1906 que les chantiers marchèrent en grand. Le nombre des employés et ouvriers occupés à l'œuvre du canal et le nombre des décès totaux ou dus aux principales maladies sont donnés par le tableau ci-dessous :

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Pour ce qui est de la population entière de la zone du Canal, y compris les villes de Colon et de Panama, population qui était

(1) A l'hôpital d'Ancon, on trouve 1.200 décès dus à la fièvre jaune seule : à ce même hôpital, sur 24 sœurs infirmières arrivées de France, 21 furent emportées par cette maladie.

(2) A partir de juillet 1904, les Américains eurent, jusqu'à la fin de l'année, une moyenne de 6.213 personnes occupées au Canal: sur ce nombre, 82 moururent (ce qui ferait une mortalité de 26,5 % pour l'année entière).

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