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calcaire broyé exécuté le 7 mars 1910 et mis en eau le 12 mars. Les résultats en sont donnés par la courbe (fig. 9).

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Le bouchon ne fut traversé que pendant la seconde journée; le maximum des pertes ne s'éleva pas au-dessus de 1 litre 75 en 24 heures et tomba, au bout d'environ un mois, à 0 litre 34 par 24 heures.

Ces essais ayant démontré, d'une part, la très suffisante étanchéité, dès l'origine, d'un mortier comprimé de chaux maritime au dosage de 300 kg de chaux pour 1.000 litres de sable calcaire broyé, exécuté dans les conditions réalisées dans l'expérience, et, d'autre part, le colmatage rapide de ce mortier sous l'action des eaux du Ragas, c'est à ce matériau que nous nous sommes arrêtés pour constituer le masque.

Dès maintenant, d'ailleurs, nous croyons devoir faire observer, parce que nous aurons à revenir ultérieurement sur cette question, avec quelle rapidité se produit le colmatage de ce mortier de chaux maritime comprimé.

2o Profil et tracé de l'ouvrage. A) Malgré la dépense élevée résultant de l'obligation d'exécuter les terrassements en fouilles blindées, nous avons préféré un masque étroit, à parois verticales, au masque, en forme de coin, du type employé à la digue de

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Charmes, parce que l'adoption de ce type, en raison de la nature ébouleuse des terres, constituant au moins la partie supérieure du plateau des Camps, nous eût obligés à des fouilles beaucoup trop considérables (les talus ne pouvant guère tenir à une inclinaison supérieure à 1 de base pour 2 de hauteur) et, par voie de conséquence, à un cube de maçonnerie beaucoup trop important.

B) Le masque ne devant pas être un ouvrage complètement étanche, mais un écran très légèrement perméable, destiné à empêcher le plateau des Camps d'être traversé de part en part, il nous a été possible d'araser cet ouvrage à des cotes de moins en moins élevées à mesure qu'il s'enfonçait davantage dans le plateau. Les eaux de la retenue qui pénètrent dans le plateau devant avoir, par hypothèse, un écoulement à travers le masque, nous étions en droit de supposer que leur charge, ou si l'on veut leur ligne de niveau piézométrique, irait en s'abaissant légèrement depuis l'origine du masque jusqu'à son extrémité. Quelle serait cette ligne piézométrique ? Il était impossible de le savoir par avance, puisqu'elle devait être fonction de la nature du terrain et de la plus ou moins bonne exécution du travail, fonction du temps également, l'ouvrage étant destiné, d'après nos prévisions, à se colmater partiellement. Mais nous avons pensé nous tenir au-dessous de la vérité en estimant l'abaissement de cette ligne de charge à 25 c/m par 50 mètres de pénétration du masque. C'est cette hypothèse qui nous a conduits à adopter pour les cotes d'arasement du masque celles que nous avons indiquées ci-dessus.

En réalité, la ligne piézométrique des eaux d'infiltration dans le plateau des Camps s'abaisse bien plus rapidement que nous ne l'avions supposé, et, par suite, les cotes d'arasement adoptées par nous sont largement suffisantes, même en tenant compte de ce que la dite ligne se relèvera quelque peu par suite du colmatage progressif de l'ouvrage.

C) On trouvera en annexe quelques extraits des principales prescriptions imposées à l'Entrepreneur pour la construction du masque, et en particulier des précautions prises pour le drainage des eaux du fond de fouille, l'aveuglement des sources, etc...

Ann. des P. et Ch. MEMOIRES, 1914-I.

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D) En plan, le tracé que nous avons adopté pour le masque passe, par l'axe des puits A. B. et C ́. Il était, en effet, logique à priori, en l'absence de toute donnée exacte sur la configuration topographique de la roche aptienne, d'adopter, plutôt que tout autre, le tracé A. B. C', puisqu'il permettait de réduire le cube des déblais de tout celui extrait de ces puits et de la galerie B, et qu'il coïncidait d'ailleurs à peu près avec la ligne reliant l'extrémité rive gauche du barrage aux pointements visibles d'aptien les plus rapprochés. Ce tracé est, de plus, sensiblement au milieu du plateau; de la sorte la maçonnerie est protégée en amont par une certaine épaisseur de terre, et fortement appuyée sur sa face postérieure contre la masse qui constitue la moitié aval du plateau des Camps.

CHAPITRE IV

Exécution des travaux

La construction du barrage de Dardennes ayant été déclarée d'utilité publique par décrét, en date du 2 février 1909, la Compagnie générale des Eaux entreprit aussitôt les formalités d'expropriation et procéda à l'adjudication des travaux qui furent confiés à MM. Icard et Champion, entrepreneurs à Marseille, moyennant un rabais de 5% sur les prix du bordereau. Le marché relatif à cet ouvrage füt signé par ces entrepreneurs à la date du 17 juin 1909.

Pendant ce temps, on établissait le projet du masque, dont l'exécution fut confiée à ces mêmes entrepreneurs, moyennant un rabais de 5% également sur les prix du bordereau correspondant, et donna lieu à un nouveau marché signé par eux à la date du 18 mars 1910.

1° Installations de l'entreprise

L'Entrepreneur avait naturellement à sa charge les installations nécessaires pour:

Ouvrir et exploiter la carrière de pierres ;

Transporter les moellons à pied d'œuvre ;

Fabriquer le sable, qui devait être du calcaire broyė;

Fabriquer le mortier et le transporter à pied d'œuvre.

Il crut devoir centraliser, sur une seule des rives de la vallée, ses ateliers et magasins, et choisit la rive droite, bien que sa déclivité se prétât mal à de semblables installations et qu'il eût, au contraire, trouvé sur le plateau de la rive gauche un emplacement beaucoup plus favorable.

Mais son choix a été guidé par les deux considérations suivantes 1o La carrière désignée par la Compagnie était située sur la rive droite;

2o Aucun chemin carrossable ne desservait le plateau de rive gauche, tandis que le voisinage du chemin vicinal N° 2, non seulement rendait faciles le transport et le montage du matériel, mais encore permettait de faire économiquement et sans emprunter la voie de la carrière, l'approvisionnement et l'emmagasinement des sacs de chaux et de ciment. Le croquis schématique (Figure 10) indique l'ensemble de ces installations et montre que le dispositif général adopté par l'entrepreneur était, dans ses grandes lignes, judicieusement conçu. L'importance de ces installations justifie, croyons-nous, la description sommaire que nous allons en faire.

Carrière. La Compagnie avait imposé à l'entrepreneur, tant pour les moellons destinés à la maçonnerie, que pour les déchets destinés à la fabrication du sable broyé, l'emploi du calcaire urgonien qui constitue le massif du Ragas; elle avait indiqué comme lieu d'extraction une parcelle située sur la rive droite de la vallée au-dessus du ravin dit de Fierraquet, où les bancs de rocher paraissaient sains et plus particulièrement purgés des dépôts et poches argileuses que l'on rencontre habituellement dans l'urgonien de la région du Ragas. Mais pour faciliter la manutention et le transport des moellons, l'entrepreneur ouvrit la carrière à un niveau sensiblement plus bas que celui qui lui avait été indiqué. En ce point, les bancs de calcaire ont fourni de beaux moellons, mais la découverte a été plus onéreuse et la rencontre d'assez nombreuses poches d'argile a entravé quelque peu, surtout après les périodes de pluie, le fonctionnement régulier de l'extraction.

Une voie ferrée (rails Vignole de 16 k. au mètre, écartement: 0m,60) partait du plan d'exploitation de la carrière établie à la cote

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